GARD VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON MAISON MEDIEVALE 1, rue du

GARD
VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON
MAISON
MEDIEVALE
1,
rue du
Bourguet
(cadastré
AN
376)
et 2, rue
Montée-du-Fort
(cadastré
AN
377)
Ces
deux parcelles n'ont formé
au
XlVe
siècle qu'une grande parcelle traversante
à
deux
façades
opposées, l'une
sur la rue
Montée-du-Fort, l'autre
sur la rue du
Bourguet.
Au
XVIIe
siècle,
la
maison
est
déjà morcelée
en
plusieurs lots.
Dans
le
contexte
plutôt
exigu
et
modeste
du
Bourguet
médiéval,
cette
unité
apparaît
comrge
exceptionnellement vaste.
Sa
construction
est
d'une qualité inhabituelle dans
le
quartier
et
elle
comporte
des
éléments
de
luxe intérieur (moulurations
des
linteaux
de
cheminées, fresques,
etc.)
qui lui
donnent
un
relief tout
à
fait
particulier dans
le
quartier.
Il
est
probable
que la
formation
de
cette unité foncière
au
XlVe siècle, résulte
d'un
remembrement. Cependant aucune trace archéologique
ne
subsiste
des
états antérieurs
et la
demeure
a
manifestement
été
construite entièrement
a
novo.
On
ne
possède malheureusement aucun indice précis
sur les
circonstances
de la
construction
ni
sur
l'identité
du
maître d'ouvrage.
Une
maison
de
notable
La
cave
est le
premier élément remarquable
de cet
ensemble. Elle forme
un
espace longiligne,
au
format exact
de la
parcelle, voûté
en
berceau
en arc
segmentaire. Quatre arcs doubleaux
chanfreinés articulent l'espace
et
correspondent manifestement
aux
grandes divisions
transversales
de
l'élévation.
A
l'origine,
la
descente
en
cave
se
faisait
au
nord
par un
degré
droit
couvert d'une série
de
rouleaux
plein-cintre
et à
ressauts.
Au-dessus,
la
distribution
a dû
s'adapter
au
format
ingrat
de la
parcelle
: sa
forme laniérée
a
conduit
à
distribuer
les
espaces
en
profondeur,
les
pièces occupant toute
la
largeur disponible
entre
les
deux mitoyens.
En
façade cette largeur laisse place,
sur les
deux orientations, pour
deux travées
de
fenêtres seulement.
Les
divisions
transversales
d'origine
ont été
quelque
peu
bouleversées.
On
peut néanmoins
reconstituer
le
parti d'origine
en
partant
des
divisions
de la
cave,
que les
arcs doubleaux,
on l'a
vu,
segmentent
en
quatre travées. Nous croyons
que la
maison comportait
à
l'origine deux
corps opposés (dont
un
double) avec cour intermédiaire.
La
cour actuelle
est le
résidu, après
réduction,
de
cette cour d'origine.
On a
tout lieu
de
penser
que
l'entrée
se
faisait
par la rue
Montée-du-Fort,
la
plus large
et
donc
la
plus valorisante, presque
vis à vis de la
porte
du
somptueux palais cardinalice
de
Bertrand
du
Rouget.
L'entrée d'origine n'existe plus mais
un
fragment
en
remploi dans
le
parement
intérieur
de la
façade
s'identifie
manifestement avec
un
élément
de son
chambranle mouluré.
A
côté
de
l'entrée
au
logis
était
l'entrée
de la
cave.
L'entrée
au
logis
introduisait
dans
un
niveau
bas
compris entre
la
cave
et le
niveau d'habitation
: cet
espace, aujourd'hui entièrement
remanié,
devait avoir
le
caractère d'un vestibule
où
s'effectuait sans doute,
par une
courte
volée,
l'accès
au
premier niveau d'habitation.
La
première pièce
de ce
niveau, s'éclairant
sur
rue, était carrée
et
possédait
une
grande
cheminée adossée.
De, on
accédait
à
l'arrière,
à une
pièce
plus
petite
prenant
jour
sur
cour.
Vu
la
faible profondeur
de
cette dernière pièce,
il se
peut
que sa
fonction, plutôt
que
d'habitation,
ait été de
contenir
l'escalier
d'accès
au
niveau supérieur
et
qu'elle
ait eu le
caractère
d'une loggia. L'escalier
a pu
également
se
trouver dans
la
cour.
On ne
saurait
toutefois
le
confondre avec
la vis qui
distribue aujourd'hui
les
niveaux
de la
demeure.
Au-delà
de la
cour
le
corps arrière n'avait qu'une pièce
au
rez-de-chaussée ayant
une
autre
grande
cheminée
de
même type
que la
précédente.
La
place
de
cette cheminée, comme
l'autre
adossée
à un mur
mitoyen, témoigne nettement qu'on voulait réserver
les
murs
goutterots pour
les
ouvertures.
Ce
trait nous révèle
par
conséquent
que les
versants
de
toiture,
étaient bien orientés,
s
l'origine, comme aujourd'hui, vers
les
deux rues opposées
et
vers
\ë?~
cour.
A
l'étage
du
corps d'entrée,
on
retrouve
la
division
du
rez-de-chaussée
: une
pièce grande, elle
aussi
avec cheminée
à
l'aplomb
de
celle
du
premier,
suivie
à
l'arrière d'un espace plus petit
de
fonction
inconnue, chambre
ou
loggia contenant escalier.
La
plus grande
de ces
deux pièces
avait sans
nul
doute
fonction
de
grande
salle
avec cheminée.
La
particularité
de ces
deux
espaces
est
d'être séparés,
à ce
niveau,
non par un mur de
refend, comme cela
est
usuel,
mais
par une
cloison
sur
armature
de
bois.
La
panne, sans doute faîtière
de ce
corps, était
supportée
par un
haut pilier octogonal servant d'appui médian
à la
cloison. Celle-ci
est
ancienne
et
paraît
même d'origine.
La
motivation
est
manifestement
d'économie
: le
pilier
suffisant
à
tenir
le
rôle structurant,
une
légère cloison
a
paru suffire pour séparer
les
deux
espaces
contigus.
Une
porte
en
tiers-point faisait communiquer
la
salle
et la
pièce contiguë
attestant
l'ancienneté
de la
cloison. L'attestent également
les
fresques
qui
s'étendent
sur
Dossier
en
cours
de
rédaction
par
Bernard
Sournia
et
Jean-Louis
Vayssettes.
décembre
11,
2000.
l'ensemble
des
deux pièces,
y
compris
sur la
cloison
et
même
sur le
pilier
octogonal, qu'elles
chevauchent.
Les
fresques
de la
salle
se
disposaient
en
registres superposés
: ne
restent
que
quelques
traces,
en
parties hautes
sur la
cloison
et les
murs nord
des
deux registres hauts. Tout
en
haut,
au
ras du
toit,
une
frise porte
un
décor
de
grands rinceaux ocre rouge. Au-dessous
le
décor
est
historié
: le
morceau
le
plus
lisible
représente
un
cavalier terrassant
un
animal dans
un
paysage,
sous
le
regard d'une
pie
perchée dans
un
arbre.
Dans
les
parties
les
plus basses
de
cette fresque
on
repère
un
motif
de
tentures feintes jusque
sur la
porte
en
tiers point
et au
dessous
de
nombreux
graffiti
médiévaux (blasons, figures
militaires,
dauphins, messages
écrits,
etc.).
Il ne
reste
que la
sinopia
des
autres peintures.
Sur le mur
Est,
on
discerne parmi
ces
vestiges
un
visage
féminin,
un
taureau,
une
frise d'étoffe plissée... Dans
la
petite pièce
arrière,
les
restes
de
fresques couvrent trois faces (nord,
est et
ouest).
Là
aussi
la
peinture
se
dispose
en
registres
: un
registre haut
à
grands rinceaux
de
pampres
à
rameaux ocre rouge,
feuilles
et
fruits vert sombre
; et un
registre
bas
fort obscurci,
où
l'on
distingue
à
grand
mal des
verdures
et
encore
des
graffitis.
Dans
le
corps arrière,
les
seuls vestiges d'origine sont,
à
l'étage,
les
deux fenêtres
à
meneau
donnant
sur la rue du
Bourguet.
Ce
sont
les
seules fenêtres
d'origine
de la
maison. Celles
de la
façade
d'entrée
ont été
remaniées tardivement (croisées
du
XVe-XVIe
siècle).
A
l'étage,
la
communication entre
les
deux corps opposés devait
se
faire
par une
coursière
que
nous
localiserions contre
le mur
mitoyen
est de la
parcelle
où une
pièce étroite
et
allongée
existe aujourd'hui encore.
Etat
actuel
de la
maison.
Elle
est
scindée
en
deux parcelles
: la
plus grande
se
trouve paradoxalement
du
côté
de la rue
du
Bourguet.
La
plus petite
ne
comporte qu'une pièce
par
étage (côté
rue
Montée-du-Fort).
La
première parcelle
(n°
376)
: On lui a
fait
une
descente
en
cave
et un
escalier
en vis
rond,
sur
cour, pour distribuer
les
niveaux supérieurs.
Cet
aménagement
est
datable
du
XVIe siècle.
Il
date,
en
gros,
la
fragmentation
de la
parcelle.
Les
niveaux sont également remaniés
: on en
fait
passer
3
dans
la
hauteur
des
deux étages d'origine. Cette fois
la
construction
est
modeste
La
scission
de la
parcelle s'accompagne d'indices nets d'appauvrissement.
La
deuxième parcelle
(n°
377)
: On y
bricole l'ancien système
de
montée, mais
on
conserve
les
divisions d'origine.
Les
fenêtres,
en
façade, sont
mises
en
forme
de
croisées
chanfreinés.
On
peut hasarder pour
ces
réfections
la fin du XVe ou le
début
du
XVIe siècle, comme
au
corps
opposé.
Cette
maison avec
ses
décors mérite
une
protection,
de
plus avec
l'actuelle
mise
en
vente
de
la
parcelle 377,
il
existe
des
menaces
de
dépose
des
décors.
Dossier
en
cours
de
rédaction
par
Bernard
Sournia
et
Jean-Louis
Vayssettes.
décembre
11,
2000.
M1TN1S
1ERE
DE LA
CULTURE
DEPARTEMENTAL
DE
L'ARCHITECTURE
ET PU
PATRIMOINE
2
Rue
Pradier
-
30000 NIMES
Tél.
: 04 66 29 50 18 -
Télécopie
: 04 66 84 16 78
Nîmes,
le 5
décembre
2000
CONSERVATION
REGIONALE
DES
MONUMENTS
HISTORIQUES
5
Rue de la
Salle
l'Evéque
34967 MONTPELLIER CEDEX
2
A
l'attention
de
Josette
CLIER
Gard
-4
VILLENEUVE
LES
AVIGNON
Maison
médiévale
2 Rue de la
Montée
du
Fort
N/Réf.
:
627/00/JD/RS
C.
R. P. S. du 14
décembre 2000
AVIS
DE
L'ARCHITECTE
DES
BATIMENTS
DE
FRANCE
Bien
que les
documents nous renseignent
peu sur
l'origine
de cet
édifice,
sur son
constructeur
et sa
destination
d'origine,
i'ensembie
formé
par ies
parcelles
AN 376
et-377
est
tout
à
fait remarquable.
Une
étude plus précise permettrait
de
définir
la
composition
des
bâtiments lors
de
leur
construction,
qui
occupaient
une
parcelle
entre
la Rue de la
montée
du
Fort
et la Rue du
Bourguet.
Les
différents niveaux
d'origine,
notamment
au
niveau
de la
cour, sont encore bien
lisibles
malgré
les
remaniements récents
des
bâtiments
de la
parcelle 377.
Les
décors très remarquables
visibles
au
deuxième étage,
les
très belles cheminées,
ainsi
que la
très
belle
cloison
séparant
aujourd'hui
les
deux propriétés,
justifient
pleinement
une
protection
au
titre
des
monuments
historiques.
Compte
tenu
des
menaces
de
dépose
des
décors
et
d'une étude sérieuse
à
mener
sur cet
ensemble,
je
suis favorable
à une
inscription
au
titre
des
monuments
historiques
de
l'ensemble
des
bâtiments
et à un
classement
des
décors.
l'ARCHITECTE
DF
S
QF
-RANGE
Liberté
Egalité
Fraternité
RÉPUBLIQUE
FRANÇAISE
PREFECTURE
DE LA
REGION
LANGUEDOC-ROUSSILLON
Direction
Régionale
des
Adirés
Culturelles
Languedoc-Roussillon
Conservation
régionale
des
monuments historiques
Affaire
suivie
par : L.
Hugues
N/Réf.
:
LH/MYS/00/98
Montpellier,
le 11
décembre 2000
Objet
: 30 -
VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON, maison
médiévale,
1 rue du
Bourguet
et 2 rue
Montée-du-Fort
AVIS
SUR
DOSSIER
DE
PROTECTION
Cette
demeure datable
du
début
du
XlVe
s.
conserve
un
important potentiel
archéologique malgré
les
remaniements anciens
des
façades,
des
murs gouttereaux,
des
circulations
verticales
et les
transformations
intérieures
récentes
de la
parcelle
377.
La
séparation entre deux propriétaires
du
corps
de
bâtiment nord
a
sans doute
sauvé
la
cloison ornée
de
scène
de
chasse
et de
rinceaux
qui est de nos
jours encore
un mur
mitoyen.
La
partie
n° 377 a
conservé
une des
deux cheminées monumentales, l'ensemble
des
planchers
ayant
subi
des
modifications
de
niveaux
et une
restitution moderne.
La
cour
et le
corps
de
logis
sud
(parcelle 376)
ont peu
évolué^
depuis
le
XVIIIe
s.
date probable
des
constructions
de
l'étroit
bâtiment empiétant
sur la
cour
au
sud.
La
cheminée
et le
plafond
de la
salle
du
rez-de-
chaussée
semblent bien appartenir
à
l'état
d'origine, hypothèse
que des
sondages
sur les
polychromes
pourraient confirmer.
Les
graffitis relevés
sur le
registre
bas de la
cloison peinte donnent
également
des
indices
de
datation.
Il est
assez remarquable qu'autant d'éléments
de
décors
intérieurs
aient survécu
aux
transformations subies
par les
bâtiments depuis
le
XVIe-XVIIe
s.
L'inscription
en
totalité
de ces
deux parcelles
et
bâtiments
devrait
être complétée
par
le
classement
de
l'ensemble
des
décors peints
du
premier
étage
des 2
parcelles, mesure
qui
pourrait être étendue
à la
salle
basse
du
corps
de
logis
sud
(parcelle 376).
L'Inspecteur
des
ents
historiques
DRAC
Languedoc
Roussillon
- 5 rue de la
Salle
l'Evêque
-
34967
Montpellier
Cedex
2 -
Tél.
04 67 02 32 00 -
Fax.
04 67 02 32 04
Fax
énis
par : 84 78 24 83 86 AEC
12/12/88
18:88
Pg
: 2/2
MINISTERE
DE LA
CULTURE
ET DE LA
COMMUNICATION
JEAN-FRANÇOIS
GRANGE-CH
A
VANIS
Architecte
en
Chef
des
Monuments
Historiques
AVIS
DE
L'ARCHITECTE
EN
CHEF
DES
MONUMENTS HISTORIQUES
sur
le
dossier
de
protection
de la
Maison médiévale
2 Rue de
la
Montée
du
Fort
à
Villeneuve-lez-Avignon
(Gard)
II.
est
indéniable
que,
malgré
ses
très nombreuses modifications, cette maison divisée depuis
longtemps
laisse entrevoir
les
dispositions
et les
décors encore bien visibles d'une demeure
de
grande
qualité.
Les
analyses
et
recherches
en
cours préciseront sans doute l'intérêt historique
et
artistique
d'un
ensemble
situé
à
mi-chemin
entre
le
palais
cardinalice
et la
simple maison,
ce qui
semble
inhabituel
dans
le
tissu
urbain
de
Villeneuve.
Quelles
que
soient
les
conclusions
de ces
recherches,
la
maison
me
paraît devoir être protégée
dans
son
ensemble
au
titre
des
Monuments
Historiques
par un
classement
en
totalité,
ses
dimensions
réduites
et sa
complexité rendant
difficile
la
mise
en
place d'une
protection
partielle.
Fait
à
Lyon,
le 12
Décembre
2000
L'Architecte
en
Chef
des
Monuments
Historiques,
47
AVENUE
DU
MARECHAL
DE
SAXE 69006 LYON
T 04 78 52 09 99 FAX 04 78 24 83 06
Membre
d'une
association
agréée,
le
règlement
de
honoraires
par
chèque
est
accepté
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