L’essor de la finance directe a également transformé le paysage monétaire et financier
international. De 1990 à 2007, la capitalisation boursière du New York Stock Exchange est
passée de 2 692,1 milliards de dollars à 16 281,6 milliards de dollars. La baisse des coûts de
transaction, la suppression des restrictions aux échanges d’actifs sur les marchés
internationaux de capitaux, et l’ouverture des marchés boursiers aux investisseurs étrangers
vont favoriser, avec l’essor d’un certain nombre d’innovations financières (produits dérivés,
titrisation), l’intensification considérable des flux de capitaux et le développement des places
financières. Ainsi, en France, d’importantes réformes du secteur bancaire et financier vont
conduire à un développement rapide de la place de Paris, en particulier par l’apport de
capitaux étrangers. Les échanges de devises entre les pays et les échanges d’actifs
financiers ont eux aussi fortement augmenté : depuis les années 1980 dans les pays de
l’OCDE, le ratio de la somme des stocks des avoirs et engagements étrangers par rapport
au PIB a quintuplé.
Les pays développés ont ainsi multiplié les échanges financiers entre eux. S’ils représentent
environ 90% du total du stock des engagements financiers dans le monde, la part des pays
émergents progresse néanmoins, tandis que leur structure de financement externe s’est
largement modifiée, avec une forte augmentation des investissements directs étrangers, une
très nette prépondérance des financements privés par rapport aux fonds publics, et un déclin
des crédits bancaires au profit des titres financiers. Ainsi, depuis 1999, les pays émergents
sont devenus exportateurs nets de capitaux et ont accumulé d’importantes réserves de
change grâce à leurs excédents commerciaux souvent recyclés sous la forme d’une
acquisition d’un montant important de titres de la dette publique des pays occidentaux.
L’accélération des entrées et sorties de capitaux a permis de drainer l’épargne vers les pays
émergents, de faire coïncider les capacités et les besoins de financement, et d’assurer une
meilleure allocation des capitaux à l’échelle mondiale. Pourtant, elle s’est accompagnée
d’une instabilité plus forte du système financier international.
La crise financière récente a démontré le besoin d’une meilleure gouvernance mondiale : le
renforcement de la régulation financière figure aux priorités de la présidence française pour
le G20. La France souhaite veiller à la mise en œuvre effective des règles décidées pour
renforcer durablement le contrôle du secteur financier et renforcer celles qui restent
insuffisantes en matière de régulation du « secteur bancaire fantôme » (activité bancaire
parallèle non régulée à ce jour). Elle souhaite également que le G20 contribue à renforcer
l’intégrité et la transparence des marchés financiers.
Quelques pistes pour des activités pédagogiques.
Document 1. Les opportunités et les risques de l’intensification des flux de capitaux.
Depuis un quart de siècle, le capitalisme a beaucoup changé dans les pays développés. La
finance a été un vecteur décisif de ces changements depuis la disparition du système de
Bretton Woods et la grande inflation des années soixante-dix. La globalisation financière est
le nom donné à des transformations qui ont affecté les principes de fonctionnement de la
finance. Ce sont des transformations très profondes qui associent étroitement la
libéralisation des systèmes financiers nationaux et l'intégration internationale.
Ce nouveau régime de la finance est profondément ancré dans les structures économiques
contemporaines. Si l'instabilité qui lui est consubstantielle ne provoque pas de catastrophe
globale, il est là pour durer. Car les forces déterminantes qui lui ont donné naissance sont
enracinées dans des évolutions socio- démographiques à longue portée. Ces évolutions font
apparaître dans les pays développés un capitalisme patrimonial dans lequel une partie
grandissante des salariés devient actionnaire des entreprises par la médiation des
investisseurs institutionnels. L'influence prépondérante de ces acteurs financiers imprime sa
marque sur la concurrence dans la finance, sur l'allocation des capitaux et sur les
comportements des entreprises. Ces effets microéconomiques ont des répercussions macro-
économiques. La globalisation financière agit sur les conditions de la croissance des
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