de la prévalence du PCV1. Le PCV2 a quant à lui été isolé
chez des suidés (porc et sanglier) en Europe [15, 16], en
Amérique du Nord, centrale et du Sud [16, 17] ainsi qu’en
Asie [18]. Des anticorps anti-PCV2 ont été détectés dans
des sera antérieurs de 30 ans à l’émergence de la MAP,
indiquant que les porcs étaient infectés par le PCV2 bien
avant l’isolement du virus [19]. Les circovirus porcins
n’ont été retrouvés que chez les suidés, indiquant une
grande spécificité d’hôte. Les recherches sérologiques ef-
fectuées dans les populations humaines exposées et anima-
les (bovins, ovins, poulet, lapin) sont restées négatives [20,
21]. Des essais d’inoculation de PCV1 et PCV2 sur diver-
ses lignées bovines et ovines ont montré que les virus
pouvaient infecter ces cellules sans qu’il y ait cependant
production de virions [20]. En outre, l’infection de diffé-
rentes lignées cellulaires humaines et simiennes par le
PCV1 ou le PCV2 est non productive de virus bien que le
PCV1, comme le PCV2, puisse entrer et se répliquer dans
certaines cellules humaines [22].
Plus de 60 espèces d’oiseaux de la famille des Psittacidae,
comprenant notamment les perroquets et les perruches,
peuvent être infectées par des variants du BFDV [23]. Le
virus a une distribution mondiale et se rencontre dans les
populations sauvages d’Amérique du Sud, d’Afrique,
d’Australie et du Pacifique sud ainsi que dans les popula-
tions captives. À l’heure actuelle, chaque circovirus aviaire
n’a qu’un seul hôte connu, l’espèce chez laquelle il a été
détecté. Mis à part les circovirus porcins, les autres virus
n’ont pu être répliqués sur système cellulaire in vitro.
Morphologie
Les particules de circovirus sont non enveloppées, en forme
d’icosaèdre et ont un diamètre compris entre 14 et 20 nm
(figure 1). Les circovirus porcins et le BFDV seraient
constitués de 12 pentamères comprenant 60 sous-unités ré-
pétées d’une protéine de capside unique [24].
Propriétés physicochimiques et biologiques
La densité du PCV1 est évaluée à 1,37 g/ml en chlorure de
césium. Le virus ne provoque pas l’hémagglutination
d’érythrocytes de nombreuses espèces dont le porc. Il ré-
siste à l’inactivation à pH 3 ainsi qu’au chloroforme, et
reste stable à 56 et 70 °C pendant 15 minutes [20]. Peu de
données existent sur les propriétés physicochimiques du
PCV2. In vitro, ce virus est résistant aux désinfectants
contenant de la chlorhexidine, du formaldéhyde, de l’iodine
et des alcools. Cependant, il montre une sensibilité aux
désinfectants à base de phénol, d’ammonium quaternaire,
d’hydroxyde de sodium et d’agents oxydants [25].
Le BFDV agglutine les érythrocytes de perroquets mais pas
ceux de l’homme, du porc, de l’oie et du cobaye [26] même
si, pour ce dernier, les résultats sont contradictoires [27].
Génome et expression
Organisation génomique et réplication
Le génome des circovirus est une molécule d’ADN simple
brin circulaire, d’une taille d’environ 2 000 nucléotides
(figure 2). Leur structure est composée d’une région inter-
génique comprise entre deux cadres de lecture majeurs,
d’orientation opposée et appelés ORF1 et 2. L’ORF1, situé
sur le brin viral de polarité positive (+), est compris dans le
gène rep qui code pour deux protéines initiatrices de la
réplication (Rep et Rep’) tandis que l’ORF2, situé sur le
brin de polarité négative (–), est compris dans le gène cap
qui code pour l’unique protéine de structure de la capside.
L’origine de réplication se trouve dans la région intergéni-
que qui inclut une séquence nonanucléotidique flanquée de
séquences palindromiques, l’ensemble formant un motif
tige-boucle (figure 2). En aval de cette tige-boucle, se
trouvent des séquences hexanucléotidiques répétées. La
réplication du génome impliquerait un mécanisme en cer-
cle roulant comme pour les Geminiviridae. Cependant,
chez les circovirus, l’originalité repose sur le choix de la
matrice à copier au niveau de la tige-boucle, reposant sur
une organisation en melting-pot, différente de celle quali-
fiée de « cruciforme » utilisée par les Geminiviridae. Dans
ce modèle, une forme réplicative double brin est obtenue à
partir du génome viral simple brin après infection des
cellules. Puis un complexe REP, formé des protéines Rep et
Rep’, se lie à la séquence nonanucléotidique comprise dans
la séquence de la tige-boucle de l’intermédiaire bicaténaire
superenroulé. Le complexe déstabilise l’origine de réplica-
tion et coupe alors la séquence nonanucléotidique en amont
de l’avant-dernier nucléotide (A) (la position du nucléotide
1 du génome étant fixé sur ce nucléotide dans la figure 2), ce
qui engendre la création d’une extrémité 3′OH libre.
Aucune structure en croix n’est formée au niveau de l’ori-
100 nm
Figure 1. Particules virales de circovirus porcin de type 2 semi-
purifiées après coloration négative au PTA (microscope électroni-
que × 200 000). Des particules de 20 nm de diamètre environ sont
visibles.
revue
Virologie, Vol. 9, n° 6, novembre-décembre 2005
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