
L’anémie infectieuse du poulet 
Jean-Luc Guérin, Cyril Boissieu 
Mise à jour : 30.06.08 
 
 
L'anémie infectieuse (AI) du poulet est causée par un virus de la famille des Circoviridae. Elle est 
caractérisée par une anémie aplasique, avec déplétion des tissus lymphoïdes, des hémorragies sous-
cutanées et intramusculaires, et une immunodépression. 
Synonymie  :  on  évoque  aussi  l’AI  sous  les  noms  poétiques  de  « maladie  des  ailes  bleues »  ou 
« maladie des ailes pourries », etc... 
 
En anglais : Chicken Infectious Anemia Virus (CIAV) / Chicken Anemia Virus (CAV) 
 
L’agent de la maladie et ses modalités de transmission
 
 
L’agent de l’AI a été isolé pour la première fois en 1979 au Japon. Ce virus est non-enveloppé, de très 
petite taille (25 nm) et son génome est un ADN simple brin circulaire de 2,3 kb environ. Ce virus est 
extrêmement résistant dans l’environnement. Le poulet est la seule espèce affectée. Classé un 
temps parmi les circovirus, il a été reclassé au sein du genre viral proche Gyrovirus. Le virus de l’AI 
est  ubiquitaire  et  est  probablement  répandu  mondialement.  Les  poulets  de  tous  les  âges  sont 
sensibles à l’infection mais les signes cliniques ne sont observés que durant les 2 à 3 premières 
semaines d’âge. La pathogénicité chez le poulet plus âgé est actuellement discutée : elle pourrait se 
traduire par une immunodépression modérée, favorisant ainsi des infections secondaires (maladie de 
Marek, maladie de Gumboro,...). 
 
Le mode de transmission le plus important est vertical : les reproducteurs séronégatifs, infectés 
en cours de ponte pourront transmettre le virus à leur descendance pendant quelques semaines, le 
temps  qu’ils  développent  une  séroconversion  vis  à  vis  du  CAV.  Le  virus  se  transmet  aussi 
horizontalement et les poussins dépourvus d’anticorps maternels y seront le plus sensibles. 
 
NB : l’agent de l’AI est spécifique du poulet, mais des circovirus ont été décrits chez d’autres espèces 
aviaires, notamment le pigeon, l’oie et le canard. Leur rôle pathogène direct reste à préciser, mais 
les circovirus aviaires doivent être considérés comme des pathogènes émergents, d’intérêt croissant 
en pathologie aviaire. 
 
 
Les manifestations cliniques et lésionnelles de la maladie 
 
Les signes cliniques : le seul signe spécifique de cette maladie est une anémie caractérisée par des 
valeurs d'hématocrite inférieures à 27% (La valeur normale étant de 35% à 45% chez le poulet). Les 
autres signes, non spécifiques, sont des suffusions sous-cutanées avec évolution possible vers la 
nécrose (« dermatite gangréneuse »), de l’abattement, une diminution de la croissance et une forte 
hétérogénéité,  ainsi  qu’une  mortalité  plus  élevée  que  la  normale,  probablement  associée  à  des 
infections secondaires. 
 
Les lésions : 
 
- Pâleur de la moelle osseuse 
- Atrophie du thymus et de la bourse de Fabricius 
- Hémorragies sous-cutanées et intramusculaires 
- Lésions autres, en cas d'infections secondaires