Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin N° 41 – Septembre 2003
Introduction
La tache bactérienne causée par
Xanthomonas campestris pv. vesicatoria
(Doidge) Dye est l’une des plus importantes
maladies bactériennes de la tomate
(Lycopersicum esculentum Mill) et du
poivron (Capsicum annuum L.) (Leite et al.,
1995). La maladie apparaît dans toutes les
régions de culture de la tomate (CMI, 1981).
Au Burkina Faso, la bactérie a été isolée des
feuilles de la tomate par Ouédraogo et
Rouamba (1996). Elle est caractérisée par
des taches brunes à noires, anguleuses sur
jeunes folioles et sur les tiges. Sur les fruits,
on observe des pustules liégeuses (4 à 5
mm de diamètre) entourées d’un halo
huileux. En climat chaud et humide, les
taches bactériennes peuvent causer une
sévère défoliation des plants et il en résulte
une réduction des récoltes. Des pertes de
rendement allant de 52 à 90 % (pertes de
poids des fruits commerciaux) ont été
signalées (Pohronezny et al., 1990 ; Jones
et al., 1986 ; Pohronezny et Volin, 1983).
Les lésions causées sur les fruits réduisent à
la fois la qualité pour la consommation en
frais et la transformation de la tomate
(OEPP/EPPO, 1992). Une baisse
significative du nombre de fruits, des
rendements et du poids par fruit a été notée
par Hartman et Hong (1991).
La bactérie survit d’une année à l’autre par
la semence mais aussi par les débris des
plants infectés. Elle est souvent isolée des
plantules ne présentant aucun symptôme sur
les cotylédons (Leben, 1963). Elle peut
survivre dans les résidus de cultures, le sol
et certainement dans les mauvaises herbes
pour de longue durée (Jones et al., 1986).
Des techniques convenables de production
tendant vers un programme de zéro
tolérance, la recherche des variétés
résistantes de tomate et d’aubergine,
l’utilisation des semences saines ainsi que
l’élimination des autres sources d’inoculum
provenant de plants vivants et de débris
végétaux sont essentielles pour le contrôle
de la maladie (Goode et Sasser, 1980)
Bien que Xanthomonas campestris pv.
vesicatoria ait été signalé dans plusieurs
pays, les informations sur le pathogène sont
rares au Burkina Faso. Des études n’ont pas
encore été conduites dans le pays pour
évaluer la présence de la bactérie dans les
semences de la tomate et de l’aubergine.
La présente étude a pour objectif d’évaluer
la prévalence de Xanthomonas campestris
pv. vesicatoria dans les semences de la
tomate et de l’aubergine collectées au
Burkina Faso et en Indonésie et de
comparer l’efficacité de 3 méthodes de
détection de la bactérie dans les semences.
Matériel et méthodes
Matériel biologique
Le matériel végétal est composé de 28
échantillons de semences dont 11 de
tomate, 6 d’aubergine violette et 4
d’aubergine locale produits au Burkina Faso,
tandis que 7 échantillons de semences de
tomate proviennent de l’Indonésie.
La tomate variété Rossol est utilisée pour le
test de pathogénie.