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1 Chapelle Notre-Dame de la Délivrance à Antheit
Animé jadis par les cabarets, les boutiques et les entreprises, le
quartier du Tilleul comprend la chapelle ombragée par le tilleul
de Crimée centenaire.
SANGLAN, Paul, Patrimoine religieux et quelques divers de l’entité de
Wanze, document dactylographié, 1999, n. p.
DELGAUDINNE, Thierry, Albums de famille, Antheit, Moha, éd. ASBL
Racines, Couthuin, 1996, p. 26-27.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/2, éd. Pierre Mardaga, Liège,
1992, p. 984.
Façade avant. 19e s.
p a n n e a u x
La place porte le nom du peintre Paul Delvaux (Antheit, 1897 –
Furnes, 1994) dont la maison natale se trouve chaussée de
Tirlemont.
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L’intérieur comprend une abside circulaire. La statue de la
vierge à l’enfant, Notre-Dame de la Délivrance, y trône sur un
petit autel. Lieu de pèlerinage, la chapelle accueillait les futures
mères qui venaient faire leurs dévotions. La sainte est aussi
invoquée pour protéger les habitants comme le montre la plaque commémorative posée à la fin de la 2e guerre mondiale.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Construite en brique peinte en blanc, la chapelle aurait été bâtie
à la fin du 17e siècle. La façade a été transformée en 1841,
comme l’indique la date gravée sur la clé, pierre saillante du
cintrage de la porte d’entrée.
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Eglise Saint-Martin,
presbytère et ferme fabricienne à Antheit
Le sommet du thier de Messe qui surplombe le ruisseau du
Doyard, comprend trois édifices remarquables : l’église SaintMartin, le presbytère et la ferme fabricienne d’Antheit (anciennement ferme de l’abbaye de Flône).
fice est agrandi au 19e siècle et l’élégant porche d’entrée en
calcaire sculpté est ajouté.
Originale par son plan en forme de croix latine, l’église SaintMartin a été reconstruite en 1715 par Gérard de la Haye, chanoine de Flône à l’emplacement d’une église médiévale. L’édi-
En 1785, le curé d’Antheit fait construire un presbytère à côté
de l’église. Couverte d’une toiture mansardée, alliant la brique
au calcaire, cette élégante demeure est un bel exemple d’architecture classique qui s’est développée en Hesbaye dès le
18e siècle.
L’église comprend un mobilier homogène d’une grande qualité
artistique.
L’imposante ferme en carré qui jouxte l’église était appelée
jadis Ferme de l’abbaye de Flône. Ferme abbatiale, elle était
la propriété de ladite abbaye. Au 17e siècle, des chanoines y
résidaient. Reconstruite au 18e siècle, la cour de la ferme est
accessible par une belle porte charretière dans l’aile des étables percées d’une série de petites aérations rectangulaires.
Le portail comprend au sommet une dalle datée de 1748 et
sculptée aux armes de J.-J. de Schroots curé d’Antheit.
Entretien avec le Père Jacques DUBOIS, mai 2008.
DELGAUDINNE, Thierry, Albums de famille, Antheit, Moha, éd. ASBL
Racines, Couthuin, 1996, p. 18,19 et 76.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/2, éd. Pierre Mardaga, Liège,
1992, p. 925-927.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du mobilier des
sanctuaires de Belgique. Province de Liège. Canton de Huy II, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1978, p. 16-21.
Portail de la ferme. 18e s.
3 Abbaye du Val Notre-Dame à Antheit
Après la révolution française, le domaine est vendu comme
bien national. En 1902, les sœurs de l’Assomption ouvrent un
pensionnat pour jeunes filles. Elles firent construire la chapelle
d’inspiration art déco dans les années 30 qui remplace l’église
détruite par un propriétaire privé à la fin du 18e siècle.
Depuis 1984, l’établissement scolaire est géré par des laïques.
Aujourd’hui, le Val Notre-Dame fait partie d’une vaste entité
scolaire.
Galerie du cloître. 17e s.
Coll. Wanze Buissonnière, éd. Administration communale de Wanze,
Wanze, s.d., p. 78-81.
JANNE - BORBOUSE, Jeannine, Une abbaye cistercienne féminine :
le Val Notre-Dame à Antheit, dans LHEUREUX, Philippe (sous la dir.),
Patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne. Les chroniques du patrimoine, éd. GAL Burdinale Mehaigne, 2008, p. 32-35.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/2, éd. Pierre Mardaga, Liège,
1992, p. 985-996.
p a n n e a u x
Deux abbesses ont particulièrement participé aux
développements urbanistiques de l’abbaye. Leurs
constructions constituent aujourd’hui le joyau de l’ensemble. Au 17e siècle, Nicole de Waha fait construire
le porche monumental d’entrée, le colombier et la
galerie du cloître. Au 18e siècle, Lutgarde de Boileau fait ériger l’élégant quartier de l’abbesse et l’aile
Saint-Michel.
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Au 13e siècle, la communauté rayonne spirituellement,
elle accroît ses propriétés foncières en Hesbaye. Elle
perçoit la dîme sur une trentaine de villages et reçoit
de nombreux dons des familles nobles hesbignonnes
auxquelles appartiennent la plupart des moniales.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
En 1209, le comte de Moha fait don des terres du Val
de Rodum à une communauté de religieuses cisterciennes qui y fait ériger l’abbaye du Val Notre-Dame.
La Mehaigne, les terres de culture et les bois permettent à la congrégation de vivre en autarcie.
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4 Caserne lieutenant Binamé à Antheit
Originaire d’Antheit, Camille Binamé est le dernier officier
blessé mortellement pendant la 1ère guerre mondiale. Son nom
figure sur la façade du bâtiment principal en hommage au
héros décédé.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Construite entre 1936 et 1938, la caserne était initialement
destinée aux Chasseurs ardennais. A l’annonce de la 2e guerre
mondiale, elle a été réquisitionnée pour loger des nouveaux
miliciens. Les longs baraquements en tôle comprenaient les
dortoirs. Des bâtiments annexes ont été ajoutés en 1956.
Pendant la 2e guerre mondiale, la caserne a été successivement occupée par les Belges, les Allemands et les Américains.
Après le conflit, l’armée belge l’occupe. Elle est annexée à celle
d’Amay. Des jeunes miliciens y viennent faire leur service militaire. La caserne abrite dès lors le 9e génie civil d’Antheit.
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La caserne comprenait des installations modernes et complètes
qui permettaient de loger les miliciens, entretenir les engins mécaniques et stocker les munitions. Les recrues se répartissaient
entre les bureaux de l’Etat-major et des services généraux et administratifs, le dépôt de munitions, l’abri sous-terre, les garages, les
magasins, la forge, les ateliers de mécanique, les réfectoires, les
dortoirs et l’aire de commémoration avec le mât.
Entretiens avec les anciens du 9e génie civil d’Antheit, Ms. Emile
­ ROCHARD, Roger DUJARDIN, Charles PAQUOT et Willy MARTIN,
B
août 2007.
Entretien avec M. Roger CLOUX (Club sportif Binamé Spirou), Antheit,
20 août 2007.
Façade principale. 20e s.
5 Moulin banal à Avennes
La première mention du moulin d’Avennes remonte à 1367
dans les archives de l’abbaye du Val Notre-Dame. Le premier
meunier connu s’appelait Johan Machar. Le moulin a certainement une origine plus ancienne…
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Ce moulin banal appartenait au seigneur mais était exploité par
un meunier. Ce dernier peut transmettre à ses descendants le
droit de le louer et d’en tirer parti grâce à un bail appelé rendage héritable.
A Avennes, le meunier allait chercher le grain des habitants de
la juridiction du seigneur et le rapportait moulu dans la journée.
C’était une obligation de faire moudre son grain au moulin du
seigneur qui prélevait son dû.
Reconstruit au 17e siècle après les guerres de religion, le moulin est considéré comme délabré, le seigneur a demandé que
les murs de soutènement du bief et la muraille soient réédifiés
en pierre de taille.
En 1917, un incendie a ravagé le moulin. Il est aussitôt
reconstruit.
Inspiré d’un texte réalisé par Joseph CHARLIER et Marie de SELLIERS
(Qualité-Village-Wallonie) à l’occasion des 18e Journées du Patrimoine
en Wallonie organisées les 9 et 10 septembre 2006.
Meunerie et roue à aubes. 20e s.
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Grâce à une restauration méticuleuse orchestrée par ses propriétaires, le moulin d’Avennes a retrouvé sa spectaculaire roue
à aubes grâce au travail d’un facteur de roue français.
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
6 Eglise Saint-Martin à Avennes
Jadis entourée d’ormes et d’un cimetière désaffecté en 1965,
l’église comprend une nef du 18e siècle et un chœur roman
du 12e siècle. Ce chœur est une particularité architecturale
exceptionnelle en Wallonie parce qu’il présente en hauteur une
galerie dite « rhénane » (car elle se rencontre souvent sur les
rives du Rhin) composée de
plusieurs colonnettes originales. Eléments de réemploi, elles
proviennent de l’ancienne église
romane aujourd’hui disparue.
Les chapiteaux des colonnettes extérieures présentent des
motifs végétaux stylisés incisés
dans la pierre. Les chapiteaux
des colonnettes intérieures
illustrent des têtes humaines.
En 1901, le conseil communal
décide de soumettre à la Commission des Monuments les
plans et les devis dressés par
l’architecte gantois Auguste
Van Assche (1826-1907) pour
l’agrandissement et la restauration de l’église trop petite. Il
reconstruit l’ensemble en moellons de silex et de calcaire. Il
copie le chœur roman et agran-
dit la nef où il applique des décorations inspirées d’églises
romanes : jeux d’arcatures et baies cintrées.
En 1905, l’église est inaugurée.
Un Christ en croix en chêne du 13e siècle orne la nef. Il présente
les caractéristiques du Christ en
croix médiéval sans évocation
de la douleur : la tête inclinée,
les yeux clos, la bouche fermée,
le corps asymétrique, les côtes
saillantes, le drapé aux larges
plis courbes noué autour des
hanches.
CHARLIER, Joseph, PAYE-BOURGEOIS,
Jeannine, Braives : une entité, huit
villages, éd. Affaires culturelles de
la Province de Liège, Herstal, 1999,
p. 96.
Coll. Le Patrimoine monumental
de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Waremme,
volume 18/1, éd. Pierre Mardaga,
Liège, 1994, p. 60.
Archives de la Commission Royale
des Monuments, Sites et Fouilles.
Chœur. 12e et 20e s.
maisons communales et bâtiments scolaires, domaine dans
lequel il se spécialisa. En 1885, le Ministère de l’Instruction
publique publie un recueil de ses plans d’écoles considérés
comme des modèles à suivre.
La façade s’inspire en modèle réduit des tribunaux des villes.
A partir de 1910, la justice de paix sera transférée à Hannut. A
cette époque, le bâtiment comprend l’administration communale, l’école et le logement de l’instituteur. Après la fusion des
communes, seule l’école communale subsistera.
Il fut aussi chargé par le gouvernement belge de faire exécuter
une classe modèle qui figura à l’exposition scolaire internationale de Philadelphie en 1876.
Ce tribunal rural a été construit en 1867 par l’architecte hutois
Lambert Blandot (1835-1885), auteur de nombreux monuments civils et religieux à bon marché en Wallonie : églises,
CHARLIER, Joseph, PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Braives : une entité,
huit villages, éd. Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal,
1999, p. 51-52.
p a n n e a u x
Construite à côté de l’ancienne taverne où se réunissait la cour
de justice du village depuis le Moyen Age, la maison de justice
à Avennes abritait les bureaux de la justice de paix du canton.
Elle réglait les petits conflits et les litiges familiaux.
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Façade avant. 19e s. Edit. Arthur Chantraine. Avennes.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
7 Ancienne justice de paix à Avennes
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
8 Château à l’Horloge à Bas-Oha
Le procureur général de la Principauté de Liège, GuillaumeJoseph Freron (1756-1824) serait à l’origine de sa construction
à la fin du 18e siècle. A gauche, la tour d’inspiration orientale a
été construite au 19e siècle. Les masques en fonte posés sur
les linteaux des fenêtres, le balcon, l’horloge et la corbeille de
fleurs reliée aux deux putti par des guirlandes ont été posés à
l’initiative du comte Mizaël Le Mesre De Pas en 1896 à l’occasion de l’anniversaire de saint Lambert à qui l’église paroissiale
est dédiée.
JAMART, Monique, JAMART, Jean, Il était une fois… Bas-Oha, éd.
ASBL Racines, Couthuin, 1996, p. 145-146.
CHAPELLE, André, Bords de Meuse en cartes postales anciennes,
Huy, 1997, p. 166.
Le château a appartenu à différentes familles : Dewar, Lahaut,
Quecq d’Henripret et Le Mesre De Pas. En 1955, la commune
de Bas-Oha y installe le conseil communal et deux classes.
En 1991, le château fait l’objet d’une importante restauration.
Les ouvriers ont découvert dans la corbeille, une pièce de
5 centimes laissée par les artisans lors de la pose du groupe
d’enfants, invitant ceux qui la trouvera, d’aller boire la goûte à
leur santé.
Aujourd’hui, le château porte ce nom en raison de l’horloge qui
couronne le balcon et la porte d’entrée.
Depuis 1993, le château à l’Horloge accueille la bibliothèque
publique de Wanze. On y célèbre aussi les mariages civils.
Le parc ornemental public comprend un cèdre du Liban, un
érable panaché et un hêtre lacinié. En 1995, une stèle contemporaine y a été érigée en mémoire du 50e anniversaire de la
libération des camps de concentration.
Façade avant. 18e et 19e s.
9 Ancienne tour de l’église Notre-Dame à Braives
Construite à l’emplacement d’un cimetière mérovingien, l’ancienne église de Braives a été détruite lors des guerres de
religion, en 1568, par les troupes du prince d’Orange, protestant, qui ont tout détruit sur leur passage. L’église est reconstruite. Un nouveau clocher est édifié en 1787 avec l’aide des
décimateurs.
Aujourd’hui, cette imposante tour carrée surplombe la place du
Carcan et le cimetière.
Orientée vers la rampe d’accès, la porte rappelle que le hall
d’entrée était aménagé au rez-de-chaussée. La nef était disposée dans l’axe de l’entrée.
La tour est surmontée par une élégante toiture d’ardoises à
pans, dominée par une croix et une girouette.
Influencée par le style architectural classique, elle se caractérise par des lignes droites, l’usage de la brique et du calcaire
pour le soubassement et les chaînages d’angles.
Clocher. 18e s.
CHARLIER, Joseph, PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Braives : une entité,
huit villages, Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal, 1999,
p. 124-125.
Entretien avec M. Joseph CHARLIER, mars 2008.
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L’architecte braiveois retraité, Henri Maquet (1839-1909), s’est
insurgé contre la destruction de la tour de l’église. La nef, caduque, a été démolie.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Au 19e siècle, l’église est trop petite et ses murs sont jugés
hors plomb par les autorités qui décident de faire ériger, en
1910, une nouvelle église néo-romane dédiée à Notre-Dame
en contrebas du quartier Saint-Pierre.
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Chapelle Saint-Pierre à Braives
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
En bordure de la rue Saint-Pierre, la chapelle comprend audessus de la porte une dalle sur laquelle on peut lire : RECONSTRUITE EN 1859 A LHONNEUR DE ST PIERRE PAR CH
DEWOOT - DETRIXHE BOURGMESTRE ET SES HABITANTS.
En 1848, c’est la fièvre typhoïde qui touche le village. C’est
pour lutter contre ce danger que le bourgmestre Charles de
Woot de Trixhe fit réédifier la chapelle Saint-Pierre. Une procession est encore organisée chaque année le 29 juin, jour de la
fête de l’apôtre. Avant, elle faisait le tour complet du quartier et
se rendait jusqu’au château.
La chapelle Saint-Pierre pourrait avoir une origine très ancienne,
en tout cas antérieure au 15e siècle, date à laquelle elle nécessitait de sérieuses réparations. Sa dédicace au premier des
apôtres plaide également en faveur d’une origine lointaine.
Mentionnée dans les archives à de nombreuses reprises du
16e au 18e siècle, elle n’est plus qu’un lieu-dit dans la première
moitié du 19e siècle.
A proximité, une source donne naissance à un ru peu important, qui traverse la propriété du château des anciens seigneurs
de Braives avant de se jeter dans la Mehaigne. Au 19e siècle,
dans le souci d’embellir le parc, on a creusé sur son parcours
un étang, agrémenté d’une grotte. Ce ru est appelé ry de SaintPierre et la source porte dans les archives le nom de Fontaine
Saint-Pierre. Jadis une ruelle en permettait l’accès.
p a n n e a u x
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Dans le fronton triangulaire, une pierre en mitre est ornée des
insignes de saint Pierre : les clés et la tiare.
CHARLIER, Joseph, La chapelle Saint-Pierre à Braives, dans ­LHEUREUX,
Philippe (sous la dir.), Petit Patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne. Guide
pratique, éd. GAL Burdinale Mehaigne, 2007, p. 32-35.
Façade avant. 19e s.
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Ancienne gare ferroviaire à Braives
Le bâtiment aujourd’hui restauré comprend un bar, les bureaux
du centre culturel Braives-Burdinne, la bibliothèque et le
cyberespace.
BOUHARMONT, Marie-Rose, PERRIN, Gilbert, Patrimoine ferroviaire
de la ligne 127, dans LHEUREUX, Philippe (sous la dir.), Patrimoine
au Pays Burdinale Mehaigne. Les chroniques du patrimoine, éd. GAL
Burdinale Mehaigne, 2008, p. 40-41.
Bâtiment des voyageurs. 19e s.
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Le volume principal, à étage, couvert d’une toiture à deux pans,
est perpendiculaire au tracé des voies ; il abritait l’habitation de
l’employé gardien et de sa famille. Il était recouvert jadis d’un
enduit structuré en béton. Un volume plus long et plus bas,
sans étage, parallèle aux voies, jouxtait directement le quai et
accueillait les voyageurs et quelques colis prêts à être embarqués. Ces deux volumes portaient le nom de la destination
Braives.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Construite par la compagnie privée Hesbaye-Condroz, la gare
de Braives comprenait un ensemble de bâtiments et de voies
ferrées où se faisaient le dépôt des marchandises, l’embarquement et le débarquement des voyageurs. Le bâtiment des
voyageurs présente un style architectural fonctionnel caractéristique aux gares rencontrées : Hannut, Clavier, Les Avins,
Havelange et Hamois.
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Les lignes ferroviaires 126 et 127 forment une seule ligne de
74 Km qui fut construite entre 1872 et 1877 d’abord par la
compagnie privée Hesbaye-Condroz puis par l’Etat belge qui
la racheta en 1875. Les chemins de fers de l’Etat numérotèrent 127 la section Landen-Statte en Hesbaye et 126 la section
Statte-Ciney dans le Condroz. Les deux lignes conservent quelques éléments de patrimoine qui appartiennent à la compagnie
d’origine.
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Ancienne gare vicinale à Burdinne
Au Pays Burdinale Mehaigne, le tramway vicinal a été aménagé
à partir de 1885 et démantelé après la 2e guerre mondiale.
Le quai d’embarquement des marchandises et la rampe de
chargement du bétail subsistent en face du bâtiment des voya-
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Patrimoine industriel des transports, le plan de la gare a été
conçu par les architectes de la SNCV. Bâtiment type, il présente des éléments communs à de nombreuses gares vicinales : toitures débordantes, traitement décoratif des murs : emploi de la brique
et des moellons de calcaire, jeu de redans,
contreforts saillants et baies en plein cintre
jumelées.
Après la seconde guerre mondiale, la gare
est utilisée pour le transport des betteraves jusqu’en 1957. En 1961, une partie des
voies ont été démontées et revendues comme
mitraille. Bâtiments et terrains seront ensuite
loués à des sociétés qui y entreposaient des
céréales. En avril 2004, la commune de Burdinne a acheté le site et l’a restauré.
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Construite à partir de 1908, la gare vicinale de Burdinne est un
ensemble unique traversé jadis par trois lignes : Burdinne-HuyBierwart, Burdinne-Huccorgne-Vinalmont (démontée en 1942
par les Allemands) et Burdinne-Acosse.
geurs. Il abritait la salle d’attente, le guichet, la salle aux colis,
le bureau du chef de gare et son habitation. Derrière, la remise
aux locomotives avec son « lanternon » pour les échappements
de vapeur et la salle des machines jouxtent la remise à voitures.
Le château d’eau pour approvisionner les motrices, termine
l’alignement de la lampisterie et de la remise à charbon.
WODON, Bernard, Le tram vicinal de Burdinne : un
remarquable ensemble, dans Coll. Les Cahiers de
l’Urbanisme, n° 40-41, éd. P. Mardaga et D.G.A.T.L.P.,
Liège, 2002, p. 141-143.
Bâtiment des voyageurs. 20e s.
13
Ferme de la Grosse Tour à Burdinne
Un nouveau corps de logis a été construit au 18e siècle dans le
prolongement de la cour. Cette imposante construction accroît
Les pièces intérieures présentent encore aujourd’hui un aménagement qui reflète le statut social de ses occupants. Différentes familles s’y sont installées dont les d’Auvin au 16e siècle. Guillaume d’Auvin était échevin à la cour de justice de Burdinne. Au 17e siècle, c’est la famille Fumal de Burdinne alliée à
la famille de Lochon de Moxhe qui y réside.
Entretien avec Mme Francine Van
der Ghinst, avril 2008.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de
Liège. Arrondissement de Huy,
volume 16/1, éd. Pierre Mardaga,
Liège, 1992, p. 170-172.
Tour-porche et corps de logis.
18e s.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Le premier logis, situé le long de la rue de la Burdinale, date du
16e siècle. Sa façade orientée vers la cour présente d’anciennes
fenêtres à croisées murées. La grange en long, partiellement
incendiée en 1966, et les étables, ont été ajoutées au 17e siècle.
Les bâtiments sont de style architectural renaissance
mosane : usage de la brique et du calcaire, hautes fenêtres
à croisées en pierre, charpente soutenant une toiture à 60°,
soubassement biseauté en moellons de calcaire et chaînages d’angle soulignant les arrêtes des volumes par de gros
moellons taillés.
p a n n e a u x
Construit sur le modèle de la ferme en carré, l’ensemble a subi
différentes campagnes de travaux. Les bâtiments ont été érigés
entre les 16e et 18e siècle.
la superficie de la cour et en modifie l’allure, elle prend alors
la forme d’un L.
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Classée depuis 1998, la ferme de la Grosse Tour doit son nom
actuel à l’imposant massif en brique construit au 18e siècle
qui abritait un colombier et qui surplombe le porche d’entrée.
Au 17e siècle, elle s’appelait le château de Burdinne et était le
domaine des seigneurs de Burdinne.
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Eglise Notre-Dame de la Nativité à Burdinne
Burdinne se développe sur le versant adret de la vallée de la
Burdinale. La place pavée et ses abords, comprennent des
constructions anciennes groupées autour de l’église : le château, l’ancienne maison pastorale et l’ancienne école communale aujourd’hui maison communale.
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L’église Notre-Dame de la Nativité était entourée autrefois d’un
cimetière. La nef a été érigée par les religieuses d’Andenne en
1711 et la tour a été reconstruite en brique et en calcaire en
1777 avec l’aide financière des paroissiens. Plus ancien, le
chœur gothique classé, construit complètement en moellons
de calcaire date des 15e et 16e siècle. Il présente de belles baies
ogivales. Certaines d’entre elles conservent encore un réseau
décoratif de pierres sculptées que l’on dénomme le remplage.
Vestiges de l’ancienne église, de belles dalles
funéraires ont été réinsérées dans la maçonnerie de la nef, à l’extérieur, et dans le hall d’entrée. Elles sont consacrées aux dynasties des
seigneurs locaux (d’Auvin et Fumal).
En face, le château existe comme tel depuis le
17e siècle. Auparavant, c’était la ferme du seigneur Philippe d’Auvin.
Entretien avec Mme Francine Van der Ghinst, avril
2008.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du
mobilier des sanctuaires de Belgique. Province de
Liège. Canton de Huy II, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1978, p. 26-27.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique.
Province de Liège. Arrondissement de Huy, volume
16/1, éd. Pierre Mardaga, Liège, 1992, p. 167-168.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Seigneurie foncière et siège d’une haute cour de justice, le
village dépendait au 12e siècle du chapitre des chanoinesses
d’Andenne fondé par sainte Begge.
Chœur. 15e et 16e s. Nef et clocher. 18e s.
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Ancienne école communale et chartil à Burdinne
Le chartil est divisé en trois cellules par deux poteaux massifs
en chêne. Les entraits, éléments horizontaux de la charpente
sont placés aux deux tiers de la hauteur pour déterminer un
étage, jadis à usage de fenil. L’ensemble est renforcé par des
aisseliers reliant les entraits aux poteaux de soutien.
Façade avant. 19e s.
Entretien avec Mme Francine Van der Ghinst, avril 2008.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/1, éd. Pierre Mardaga, Liège,
1992, p. 176.
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Un peu plus loin dans la rue,
une ferme aux bâtiments dispersés autour d’une cour comprend une aile d’étables indépendante qui datent du 17e siècle. Elle est prolongée par un
chartil classé qui était destiné
au remisage des chariots.
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Ombragée par l’église et l’imposant marronnier, la rue des
écoles à Burdinne comprend
aujourd’hui le bâtiment de
l’administration communale,
ancienne école communale
pour les filles et les maternelles. Cette bâtisse robuste
a été construite en 1876 par
Lambert Blandot (1835-1885),
architecte hutois originaire de
Bas-Oha, spécialiste des bâtiments publics et religieux peu
coûteux.
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Borne-potale Saint-Hubert à Ciplet
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6 5
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La borne-potale Saint-Hubert est une pierre monolithique en
calcaire du Hérédia, calcaire coquillier ou fleuri. Elle comprend
une niche à tête cintrée moulurée, la potale, extrémité de la
borne qui lui sert de piédestal.
Borne potale. 19e s.
La face de la borne comprend une inscription dans un cartouche en dessous de la niche : SAINT HUBERT/ PRIE PR/Ns/
M.C DUMONT/1810. Marie-Catherine Dumont fit dresser cette
borne-potale pour réparer un crime commis par des membres
de sa famille. Elle était la fille de Toussaint Dumont et la sœur
de Henri, coupables d’un assassinat en 1774 à Ciplet, terre
liégeoise. Les assassins traînèrent la victime, Ignace de Marneffe, à Ville-en-Hesbaye, terre namuroise. Cette situation provoqua de tels démêlés entre les justices liégeoise et namuroise
que le père et son fils furent arrêtés en 1783 et exécutés peu
de temps après.
La borne-potale constituait un point de repère pour la population locale. Témoignage de la ferveur populaire d’antan, elle
nous rappelle les pratiques religieuses des villageois.
Dédiée à un saint représenté par une petite statue en pierre déposée dans la niche grillagée, elle invitait la population locale à prier
saint Hubert pour protéger les animaux et le bétail contre la rage.
Ce saint est généralement vénéré en Ardenne où sa légende
trouve son décor. Sa présence rappelle le caractère agricole et
rural de l’entité. Elle contribuait à la ferveur religieuse locale.
Aujourd’hui, les bornes-potales jalonnent l’espace public et
marquent le paysage par leurs silhouettes rectangulaires.
Entretien avec M. Charles
Maréchal, mai 2008.
CHARLIER, Joseph, L’affaire Dumont, dans Bulletin
d’information de la Société
d’Archéologie et d’Histoire
de Waremme et de Hesbaye,
n° 12, Braives, 1981.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège. Arrondissement de Waremme, volume
18/1, éd. P. Mardaga, Liège,
1994, p. 74.
17
Ancienne maison du peuple à Couthuin
En 1932, la ligue Union et progrès devenue Union coopérative
décide de construire une deuxième salle à l’arrière du bâtiment
pour accueillir des événements de taille.
Maison du peuple. 20e.
Au moment de la fusion des communes, l’administration communale de Héron achète le bâtiment pour y faire un centre
culturel qu’elle a baptisé Plein Vent.
En 2005, une importante restauration est entamée par les pouvoirs publics.
Le Plein Vent offre aujourd’hui un lieu de rencontres pour les
associations et accueille de nouvelles activités sociales et
culturelles.
Coll. Couthuin, Héron, Lavoir, Waret-l’Evêque, le chemin des écoliers,
Flémalle, 1998, p. 83-114.
Coll. Architecture pour le peuple. Maisons du peuple, éd. AAM, Bruxelles, 1984, p. 64.
MOORS, Jean, La belle époque des maisons du peuple en province de
Liège, Grâce-Hollogne, 2007, p. 62-63.
p a n n e a u x
Le 21 juin 1903, la maison du peuple est inaugurée en présence
de nombreuses organisations ouvrières et sociétés musicales.
Salves d’artillerie, marche aux flambeaux et meeting public, bal
et jeux populaires ont animé le bâtiment pendant l’ouverture.
6 5
En 1902, la coopérative quitte Surlemez. La ligue achète
un terrain et demande au député socialiste Georges Hubin
(1863-1947), ouvrier carrier, de dresser les plans de la nouvelle maison du peuple et du magasin.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
En 1890, des ouvriers créent une coopérative alimentaire. Elle
s’installe en 1893 dans un local situé rue des écoles à Surlemez. La population y achète denrées et marchandises à prix
modique. Elle est gérée par la nouvelle ligue Union et progrès
proche du parti socialiste naissant.
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6 5
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
18
Ancienne brasserie à Couthuin
Cet imposant bâtiment du quartier
de Sur-les-Trixhes date du 2e tiers du
19e siècle. On peut toujours voir le millésime 1842, associé aux lettres E.F. du
nom du propriétaire E. Fastré, apposé
sur le fronton d’une des annexes. Le
bâtiment abritait à l’époque une brasserie, un magasin et un café.
Julien Degbomont, son épouse et leurs
quatre enfants s’installèrent à la brasserie Fastré vers 1905. On y fabriquait
bière, limonade, genièvre et liqueur. A
la mort de Julien, deux de ses enfants
lui succédèrent et développèrent
l’entreprise qui employait plusieurs
Couthinois : ouvriers, employés et
voituriers.
De 1972 à 2005, le bâtiment fut
occupé par le docteur Patrick Van Reeth qui restaura l’ensemble et y installa son cabinet médical.
En 2005, la propriété est acquise par l’imprimeur Didier Mols et
son épouse qui poursuivent sa restauration.
Ce bâtiment illustre l’architecture hesbignonne caractéristique: imposants volumes, briques rouges pour le parement et
moellons de calcaire pour le soubassement et les bandeaux
décoratifs.
Façade avant. 19e s.
Entretien avec M. Jules DEGBOMONT décembre 2007.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/1, éd. P. Mardaga, Liège, 1992,
p. 568-569.
DELGAUDINNE, Thierry, Couthuin et ses écoliers du temps jadis,
Héron, 1993, p. 14-15.
19
Ancienne école communale à Couthuin
Construit en 1875 par l’architecte hutois Lambert Blandot
(1835-1885), le bâtiment de l’administration était à l’origine une
école communale pour garçons, comme l’atteste toujours l’inscription sous la toiture. Le bâtiment comprenait une classe à l’arrière et à l’étage, l’appartement de l’instituteur. Ils ont été détruits.
Au début du 20e siècle, quelques élus décident d’investir les
lieux et d’y installer les bureaux de l’administration communale
de Couthuin.
En 1977, au moment de la fusion des communes, le bâtiment
devient celui de l’administration communale de Héron.
Façade avant. 19e s.
6 5
DELGAUDINNE, Thierry, Couthuin
et ses écoliers du temps jadis,
Héron, 1993, p. 13-19.
GENDEBIEN, Fernand, Couthuin.
Sous la terre le fer, Huy, 1995,
p. 17.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La façade en brique et en calcaire taillé est décorée par des bandeaux de pierre, des moulures et des frontons triangulaires.
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Chapelle Saint-Pierre à Couthuin
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La première chapelle d’Envoz a disparu. Elle avait été fondée
par la famille de Mélotte à la fin du 17e siècle. Jadis entourée de
peupliers, elle avait fait l’objet d’importants travaux de restauration en 1763 grâce au doyen Philippe Baille.
En 1865, une nouvelle chapelle est construite sur les plans de
Lambert Blandot (1835-1885). Maçons, menuisiers, plafonneurs et sculpteurs locaux ont construit et décoré cette église
modeste.
Composée d’une nef et d’un chœur en brique, la chapelle est
entourée de son cimetière. Le petit clocheton carré recouvert
d’ardoise somme le pignon de la façade.
La chapelle d’Envoz constitue un bel exemple d’édifice religieux
de style néogothique. Au 19e siècle, les architectes s’inspirent
des styles architecturaux anciens. Blandot choisit ici le gothique, style des cathédrales françaises, qu’il transpose à la chapelle d’Envoz, édifice plus humble.
Cette influence se marque principalement sur les baies en arc
brisé de la nef et du chœur et sur les nervures en pierre des
baies de l’abside, décorées par un quadrilobe.
Le mobilier religieux et les vitraux répondent aussi à une cohérence stylistique. Tout a été pensé en style néogothique : le
maître-autel, le confessionnal, le calvaire et le cadre architectural des personnages représentés sur les vitraux.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du mobilier des
sanctuaires de Belgique. Province de Liège. Canton de Huy II, ­Ministère
de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1978, p. 32.
DELGAUDINNE, Thierry, JADOUL, Roger, Héron « avec le temps »,
Héron, 1995, p. 87-88.
LHEUREUX, Philippe, Journées du Patrimoine : A la découverte
­d’Envoz, dans Le Trèfle à 4 feuilles, bulletin trimestriel communal, n° 3,
Héron, 2001, p. 9.
Nef et clocheton. 19e s.
La seigneurie de Fallais était une Terre Franche dont seuls le
château, ses plans d’eau et la basse-cour étaient fief militaire
du Duché de Brabant, au moins depuis la Guerre de la Vache
en 1273.
Les 24, 25 et 26 octobre 1468, Charles le Téméraire, duc de
Bourgogne, Louis XI, roi de France et Louis de Bourbon, princeévêque de Liège, s’y sont concertés avant le Sac de Liège.
Entretien avec M. Raoul de Marneffe, avril 2008.
PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Un village hesbignon au temps jadis.
Fallais : le passé conjugué au présent, Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal, s.d., p. 58-62.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Waremme, volume 18/1, éd. P. Mardaga, Liège,
1994, p. 80-83.
Façade sud. Capitainerie et quartier neuf. 15e, 16e et 19e s.
p a n n e a u x
Un pont en pierre franchit la double douve, vestige de plans
d’eau très développés. Il donne accès aux anciens ponts-levis,
charretier et piétonnier, articulés par des bras dans des glissières toujours en place, dans un châtelet d’entrée cantonné
de tourelles de pleine maçonnerie et sans doute postérieur à
l’incendie de 1332. Un mâchicoulis contrôle le pont charretier.
A gauche du châtelet, se trouvent le quartier et la tour de Bourgogne, canonnés, ainsi que tout le front nord, par Louis XIV
en 1675, lors du siège de Huy, mais soigneusement relevés
en 1881. A droite, jouxte le grand logis du 13e siècle (1230 ?).
Appuyés contre la courtine sud, des constructions des 15e et
16e siècle, la capitainerie et le quartier neuf que bornent les
tours Saint-Jean et de la Monnaie. Au pied des murs, s’étendent des terrasses d’artillerie (1472 ?), adaptation au canon
d’une forteresse vieillie. La tour Grignard, à l’angle nord-est, a
été reconstruite en colombier en 1757.
6 5
Edifiée en castine de Moha, cette forteresse, avec ses quatre
tours d’angle, conserve ses dimensions du 13e siècle, un quadrilatère d’environ 68 mètres sur 56 mètres. Le talutage sur
une hauteur de 6 mètres du front sud date de cette époque. Il
ne fut percé qu’en 1881 de portes et de fenêtres à croisées.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
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Château de Fallais
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Moulin banal à Fallais
Roue à aubes. 20e s.
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Les parties les plus anciennes
des bâtiments actuels remontent au 17e siècle. Elles se
caractérisent par l’emploi du
schiste, du calcaire et de la brique. La glissière qui se trouve
assez loin en amont porte la
date de 1761. A l’arrière, la
roue à aubes est actionnée
par un bief de la Mehaigne.
De nombreux remaniements
affectèrent les constructions
au 19e et 20e siècle.
Au Moyen Age, Fallais comptait deux moulins à farine mentionnés en 1350 dans un texte de Thomas de Beaufort, seigneur
de Fallais.
Au 16e siècle, il n’en restait plus qu’un seul. Le moulin de
F­ allais était un moulin banal, ce qui signifie qu’il appartenait au
seigneur et que les habitants étaient obligés d’y faire moudre
leurs céréales sous peine d’une amende de 21 sols.
Intégré dans un complexe
agricole, le moulin, qui compte
quatre niveaux, ne cessa ses activités qu’en 1966. Comme
beaucoup d’autres moulins, il produisit de l’électricité au début
du 20e siècle. Il est actuellement la propriété de Monsieur Pierre
Heine (Pour visiter, sonnez au 019 69 90 67).
Entretien avec M. Pierre Heine, mai 2008.
Les orgues classées trônent sur le jubé daté 1746. Diverses
pierres tombales sont encastrées dans le mur d’enceinte du
cimetière et dans l’église.
Le cimetière comprend un imposant mausolée entièrement en
calcaire. D’inspiration néoclassique, il surplombe le cimetière.
Ce somptueux monument funéraire témoigne de la richesse des
défunts qui y sont enterrés : Léon Preud’homme (1831-1923)
et Thérèse Porta (1831-1892), propriétaires du château de Fallais, initiateurs de sa restauration au 19e siècle.
Cette réplique d’un petit temple antique possède une décoration
complète : urne funéraire drapée, pierres sculptées et gravées
aux symboles chrétiens et floraux, ouvrages de ferronnerie aux
motifs grecs et vitraux bleus.
Clocher, nef et chœur. 19e s.
p a n n e a u x
Les fonts baptismaux en calcaire présente une décoration
sculptée exceptionnelle. La cuve comprend notamment quatre
têtes sculptées symbolisant les quatre fleuves qui seraient à
l’origine du monde, les armoiries du commanditaire Herman
de Bourgogne, les quatre évangélistes, leurs symboles et des
motifs végétaux.
Inspiré d’un texte rédigé par Mme Jeannine PAYE-BOURGEOIS.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Waremme, volume 18/1, éd. P. Mardaga, Liège,
1994, p. 76 et 78.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du mobilier des
sanctuaires de Belgique. Province de Liège. Canton de Hannut, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1977, p. 24-28.
PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Un village hesbignon au temps jadis.
Fallais : le passé conjugué au présent, Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal, s.d., p. 66.
6 5
L’église Notre-Dame a été construite en 1855 d’après les plans
d’Hyacinthe DEJARDIN de Braives. Elle fut érigée sur l’emplacement d’une église romane mentionnée en 1139. Elle avait
été richement dotée par les seigneurs de Fallais au 16e siècle.
Certains témoins de ces dotations subsistent encore : les fonts
baptismaux, le bénitier, une cloche, un ciboire et un ostensoir
précieux déposés dans un coffre.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
23
Eglise Notre-Dame à Fallais
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Maison Lhoest et atelier de charronnage
à Fallais
Sa façade arrière, l’enduit blanc des murs soulignés par la couleur grise du calcaire, suscitent la curiosité. La façade avant
de style architectural néoclassique, percée par des fenêtres et
par une porte précédée d’un perron, est orientée vers le jardin
auquel on accède par un élégant porche d’entrée surmonté
d’un colombier. L’if qui le surplombe est centenaire.
charretières des imposantes fermes en carré, les manches
d’outils, palonniers et herses en bois.
Cette maison figure parmi les plus anciennes demeures du
village. Elle daterait des 18e et 19e siècle. Un élégant cadran
solaire, daté 1721, décore le parc ornemental traversé par la
Mehaigne. Conçue pour une famille de notables, la maison
comprend les infrastructures qui permettaient de vivre en autonomie : potager, puits, citerne, four à pain, caves, saloir, fenil,
chenil et écuries.
Entretien avec M. Willy LHOEST, avril 2008.
PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Un village hesbignon au temps jadis.
Fallais : le passé conjugué au présent, Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal, s.d., p. 100-103.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Waremme, volume 18/1, éd. P. Mardaga, Liège,
1994, p. 85.
La maison fut habitée entre autres par l’avocat
Jules Henault (1854-1899), bourgmestre de
­Fallais. En 1933, Jules Lhoest, dernier charron
du village, achète la maison en vue d’y installer
son atelier de charronnage et des hangars pour le
séchage du bois. Il entreprend de mécaniser son
atelier par des machines reliées par des arbres de
transmission, actionnées par un moteur à essence,
puis par une machine électrique issue des établissements Moës.
Avant l’arrivée des véhicules motorisés, le charron
construisait et réparait tout ce qui roulait : chariots,
charrettes, galiots, tombereaux et brouettes. Menuisier spécialisé, il façonnait également les portes
Façade avant orientée vers le parc. 18e et 19e s.
Aujourd’hui, Mme et M. Willy Lhoest, fils du maître-charron,
entretiennent la propriété et animent régulièrement l’atelier de
leur ancêtre.
25
Eglise Saint-Martin, château et cense d’Al Fosse
à Fumal
Perchée sur l’éperon schisteux, la rue de la vieille cense présente un ensemble architectural pittoresque de qualité : une
église et son cimetière, une maison pastorale, un château, sa
ferme et dépendances et la vieille cense, surplombent le RAVeL
et la vallée de la Mehaigne.
La cense d’Al Fosse jouxte le château de Fumal. Avec ses fenêtres à croisées et son appareillage de moellons de calcaire,
elle est aujourd’hui un bel exemple de l’architecture civile du
16e siècle en Hesbaye.
Dans le cimetière, le vestige du Moustî est un
pan de mur de l’ancien donjon médiéval.
COMANNE, Jacques, Le château de Fumal. Evolution d’un ensemble
castral hesbignon du Moyen Age à nos jours, Wanze, 1985, p. 7,
13-15 et 18-20.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Waremme, volume 18/1, éd. P. Mardaga, Liège,
1994, p. 88-90 et 92-99.
p a n n e a u x
L’église comprend la chapelle funéraire datée du 17e siècle
construite par les Hinnisdael qui y furent inhumés. Cette chapelle est actuellement le lieu de sépulture des Fontbaré.
Château et borne-potale Sainte-Barbe. 17e, 18e 19e s.
6 5
L’ancienne chapelle castrale devenue
paroissiale a été reconstruite au 16e siècle. L’architecte Edmond
Jamar (1853-1929), auteur de l’Hôtel des Postes à Liège, l’a
restaurée en style néogothique en 1884. De nouvelles fenêtres
ogivales jumelées ont été percées dans les murs de calcaire.
Les orgues du milieu du 19e siècle sont aujourd’hui classées.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Le château des seigneurs de Fumal a
été reconstruit en 1622 par Nicolas de
­Hinnisdael, dans l’enceinte de l’ancien
château fort dont subsiste encore l’imposant donjon carré du 16e siècle. L’élégante
toiture à bulbe octogonal de style baroque
a été posée après l’incendie de 1722. L’ancien manoir et les annexes feront l’objet
d’importantes transformations au 18e et
19e siècle par la famille Mincé du Fontbaré
qui sont toujours les propriétaires.
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
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Le château de Hannêche ou la Grande Cense
L’existence de la Grande Cense est attestée au 15e siècle. L’ensemble comprend notamment des terres d’une superficie de
120 bonniers. Au 17e siècle, le domaine appartient successivement au Hutois J. Bardoulle, écuyer (1602), au capitaine Pirsoul (1650) et au comte de Mayghem (1695). Au 18e siècle, le
domaine appartient à la famille de Méréaude puis à la famille
Mincé du Fontbaré jusqu’en 1784 date à laquelle le comte de
Namur met en engagère la seigneurie de Hannêche au comte
Gustave de Priuli, banquier anversois. Ce dernier achète et transforme la Grande Cense en château avec un parc. Il y aménage
des salons de style néoclassique décorés de peintures murales.
Il perçoit les impôts en lieu et place du comte de Namur.
Caractère belliqueux, le comte de Priuli se bat avec le propriétaire de la Petite Cense un dénommé Louis. Avec la collaboration du notaire Rasquin, Louis écrit au comte de Namur pour
lui proposer de rembourser le coût de l’achat du domaine et
d’expulser le comte de Priuli.
La famille De Creeft occupera le château jusqu’à la Révolution
française. En 1803, il est acheté par la famille de Heusch dont
Emile-Ferdinand sera Bourgmestre de Hannêche entre 1818 et
1827 et entre 1830 et 1869. Protestants, ils ont été enterrés
dans le parc du château. Leurs dépouilles ont été transférées
dans le cimetière paroissial au 19e siècle. Cette famille a poursuivi l’embellissement des lieux par l’aménagement
d’un magnifique parc dont le plan est encore visible sur
les cartes militaires de l’époque.
Le château est ensuite vendu et occupé par des fermiers et connaît un sensible déclin. Une tour carrée est
abattue lors de la réfection de la route fin des années
1940.
La Grande Cense a conservé son style architectural du
18e siècle. Le plan comprend le logis et les dépendances disposés en L (initialement en U). Les murs en brique sont décorés de bandeaux horizontaux en calcaire,
caractéristiques de l’architecture civile hesbignonne au
18e siècle.
Entretiens avec M. Christian Elias, juillet 2007 et M. Yves Gerlache, mai 2008.
Château, dépendances et cour. 18e s.
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Eglise Saint-Lambert à Hannêche
Clocher et nef. 18e s.
La rue de la tour tire son nom d’une tour en pierre qui était
située dans la pâture toute proche. A la fin du 18e siècle, on y
aurait aménagé une école selon le récit d’un prêtre du village au
début du 20e siècle. Son existence est attestée par une gouache de l’Album de Croÿ. Il s’agissait d’une tour de défense du
comte de Namur aux frontières liégeoises. Des fouilles archéologiques ont exhumé de la vaisselle en céramique médiévale.
Entretien avec M. Christian Elias, juillet 2007.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du mobilier des
sanctuaires de Belgique. Province de Liège. Canton de Huy II, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1978, p. 44-45.
Feuillet édité à l’occasion de l’exposition Denis-Georges BAYAR
(1690-1774), architecte et sculpteur namurois, organisée du 17 juin
au 17 décembre 2006 au Musée provincial des Arts anciens du Namurois à Namur.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Après l’incendie, l’église est
reconstruite en brique et en
calcaire selon le plan traditionnel des églises rurales
au 18e siècle : un clocher
orienté à l’ouest, un jubé, une
nef unique, un chœur orienté
à l’est et une sacristie. En
1712, Denis-­Georges Bayar
(1690-1774)
architecte,
sculpteur et entrepreneur
namu­rois, édifie le chœur de
L’ancien presbytère aujourd’hui disparu a été érigé en 1666 par
Jean Adrien Plomteux, bachelier en théologie. Une dalle armoriée et dédicacée à ce bâtisseur, a été réinsérée au 18e siècle
dans le pignon lors de la reconstruction du presbytère. De
plan en L, la maison pastorale comprend de belles ouvertures
à linteau bombé. Des chaînes d’angle en calcaire soulignent
les arrêtes des volumes. Une intéressante toiture d’ardoises à
croupettes et coyaux recouvre l’ensemble.
p a n n e a u x
Le village, l’église, le presbytère et la grange où était prélevé la dîme sur les récoltes,
ont été incendiés en 1692
par les troupes de Louis XIV
qui avaient installé leur campement à Acosse.
l’église. Sobre, il comprend peu de décoration et possède un
plafond plat. La nef et la tour seront reconstruites en 1738.
6 5
La paroisse de Hannêche, dédiée à saint Lambert, évêque de
Liège du 7e siècle, est citée dans les archives en 1274. En
1321, cette enclave namuroise en Principauté de Liège, dépendait du chapitre d’Andenne et de celui de Saint-Lambert qui y
possédait des terres d’une superficie de 40 bonniers. De cette
époque, date un christ en croix gothique en bois peint, au dos
duquel des reliques ont été
retrouvées.
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28
28
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Ferme du château
et chapelle des trois Saintes Sœurs à Héron
Entourée de prairies, la ferme de l’ancien château de Boingt ou
appelée cense de la Fosse est une ferme en carré typique de la
Hesbaye avec ses moellons et briques blanchies. Elle fut jadis la
résidence des seigneurs de Boingt et le siège d’une importante
cour de justice.
D’origine française, Bertille, Geneviève et Euthropie se sont
illustrées au Moyen Age, pour leur foi. Témoins de la piété
populaire, elles ont été invoquées pour la guérison de la jaunisse, l’hépatite et les affections cutanées.
Seule subsiste la ferme du château de Boingt. Elle aurait été
construite sur les ruines d’un château fortifié entouré de douves
détruit à la fin du 16e siècle par
les armées de Louis XIV.
JAMART, Jean, A la recherche du passé de Héron, s.l., p. 5, 27-31,
36-40.
Partiellement reconstruite après
1715 par le maître-maçon
Toussaint Licour et le maître-charpentier Jean ­Mottar,
la ferme comprend une tourporche, un corps de logis,
réaménagé au 19e siècle, des
écuries, des étables et une
imposante grange. Ces bâtiments sont disposés autour
d’une vaste cour pavée.
En face de la ferme, la chapelle
des trois Saintes Sœurs, entourée par deux châtaigniers, a été
construite par Monsieur Ravignat. Elle a été bénie en 1928
par le curé Georis.
Tour-porche. 17e s.
29
Il fut aussi chargé par le gouvernement belge de faire exécuter
une classe modèle qui figura à l’exposition scolaire internationale de Philadelphie en 1876.
Façade avant. 19e s.
JAMART, Jean, A la recherche du passé de Héron, s.l., p. 51.
BLANDOT, Jean-Lambert, Instructions concernant la construction et
l’ameublement des maisons d’écoles, suivies de plans et de devis
types, Huy, Degrace, 1875, p. 157.
p a n n e a u x
Bâtiment fonctionnel à l’allure simple, ce bâtiment est l’exemple type
des constructions de Blandot. Dessinateur habile et formé à l’Académie
royale des Beaux-Arts de Liège, il est
le spécialiste de l’agencement de bâtiments scolaires, publics et religieux
peu coûteux. Il a conçu du mobilier
pour les classes et a dressé des plans d’écoles que le Ministère
de l’Instruction publique a publiés dans des recueils à destination des communes. Ses modèles novateurs répondent aux
normes d’hygiène. Il conçoit le banc-pupitre Blandot-Grayet à
deux places, muni d’un dossier placé à hauteur des reins qui
présente une partie creuse épousant la forme du corps.
6 5
Construit en 1862 d’après les plans
de l’architecte Lambert Blandot
(1835-1885), cet édifice qui abrite
aujourd’hui
différents
services
publics, comprenait jadis les bureaux
de la justice de paix, l’administration
communale de Héron, une classe
pour les filles, une classe pour les
garçons et un appartement pour l’instituteur et sa famille.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Ancienne justice de paix,
administration communale et école mixte à Héron
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Roche aux Corneilles
à Huccorgne
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Roche de la Marquise
à Huccorgne
La vallée de la Mehaigne entre Huccorgne et Moha est jalonnée par
d’importants massifs rocheux aux
nombreuses cavités et grottes : le
Rocher de la Marquise, la Roche
aux Corneilles, les Grottes de la Haie
des Pauvres, la Grotte du Docteur
ou le Trou du Loup sont des hauts
lieux géologiques et archéologiques
fouillés depuis le 19e siècle.
Située en retrait de la vallée de la Mehaigne dans le vallon du
Roua, le Rocher de la Marquise est un versant escarpé orienté
au sud-ouest d’une hauteur d’une trentaine de mètres. Son
sommet, un affleurement de calcaire du viséen, est dénudé et
assez aride. Il fait penser aux plateaux calcaires secs du sud
de la France.
La Roche aux Corneilles est un site
classé situé en face du domaine de
l’ermitage. Imposante paroi de calcaire orientée à l’ouest, elle se dresse
sur la rive gauche de la Mehaigne à
une hauteur qui varie entre 25 et 35 mètres. Ce ne sont pas
des corneilles qui y nichent, mais ce sont des choucas des
tours, oiseaux à la tête arrondie et grisâtre plus petits que les
corneilles. C’est aussi dans cette vallée calcaire que niche le
hibou grand-duc.
Site classé pour son intérêt biologique, le Rocher de la Marquise est couvert par plusieurs groupements forestiers et
coiffé par des
petites pelouses à
la flore particulièrement remarquable, mousses et
lichens rares dans
la région.
Sa dénomination tire son origine d’une légende. Jadis, une
dame marquise de son état, habitante du château de Famelette,
se précipita du haut de la falaise à la suite d’une déception
amoureuse.
Jadis, lieu de prédilection des alpinistes, une première voie
a été tracée en 1931 par le Liégeois René Mallieux, alpiniste
professionnel.
A proximité de la Roche aux Corneilles, le vallon du ruisseau
du fond du Roua comprend des traces de petits ateliers d’exploitation du silex et d’un petit camp de chasse, occupés par la
civilisation du paléolithique, datant de 26.000 ans avant J.-C.
Coll. Wanze Buissonnière, éd. Administration communale de Wanze, Wanze, s.d., p. 81-83.
Le toponyme Famelette qui désigne le château est un diminutif
populaire de Fumal, nom du village voisin.
Le logis seigneurial a lui été réaménagé au 18e siècle
comme en témoigne sa façade principale en brique et calcaire orientée vers le parc ornemental.
Le château de Famelette était à l’origine une tour forte,
construite au Moyen Age, en périphérie de comté de Moha,
pour en assurer la protection. L’ensemble actuel avec son logis
seigneurial, sa ferme et ses dépendances, date pour l’essentiel
du 16e siècle et s’est développé autour de son vieux donjon
médiéval de plan carré. Ce dernier se reconnaît visuellement
grâce à sa flèche terminée par un bulbe.
A côté du château, la grange de la petite ferme accueille le
musée permanent du cycle qui présente une remarquable collection de plus de 100 vélos anciens fabriqués de 1830 à nos
jours, rassemblés par un passionné, Roger Wéry.
Le capitaine Henri de Berlaymont et son épouse Catherine de
Hosdent, héritière de la seigneurie de Famelette,
entreprirent une grande campagne de travaux pour
rénover le château. Cette famille occupa le château
jusqu’en 1806.
Coll. Huccorgne, son terroir…, … ses veaux, s.l., n.d.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/2, éd. Pierre Mardaga, Liège,
1992, p. 939-945.
Musée du cycle.
6 5
p a n n e a u x
Reconstruit à la fin du 17e siècle après une destruction partielle, le château conserve le style
architectural mosan du 16e siècle qui est présent
dans les bâtiments de la ferme et des dépendances (notamment les fenêtres à croisées surmontées d’accolade). La grange est l’une des plus
grandes et des plus anciennes de la région : sa
charpente est datée par dendrochronologie de
1563-1564. Grange dite en long, les portes pour
le passage des chariots sont percées dans les
murs.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
32
Château de Famelette à Huccorgne
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La franche taverne, la cour de justice
et le moulin de Hosdent
En 1208, la seigneurie de Hosdent appartenait à l’abbaye de
Cornelimunster, près d’Aix-la-Chapelle qui la céda à Daniel
de Hosdent, un notable hesbignon. Elle restera dans cette
famille jusqu’au 17e siècle. Au début de ce siècle, Antoinette
de Duras, la veuve d’Eustache de Hosdent, prit le titre de
libre baronne de Hosdent. En 1654, elle légua la terre de
Hosdent à son petit-fils, Eustache Charles de Salmier. Dès
la première moitié du 18e siècle, François Charles Thomas
de Salmier, seigneur de Hosdent, épousa Anne Charlotte de
Maulde de la Buissière. Le couple n’eut pas d’enfants et la
seigneurie échut aux vicomtes de Maulde. Cette famille la
possédait encore à la Révolution française. En 1820, les
terres seigneuriales furent vendues à un négociant liégeois
Servais Grisard.
Comme dans toutes les seigneuries hautaines, une cour de justice, composée de sept échevins, d’un bailli ou maire et d’un
greffier, réglaient les problèmes courants de la vie quotidienne. A
Hosdent, elle jugeait selon la loi de Liège et allait en appel devant
les tribunaux de l’Empire. Elle se réunissait dans une chambre
scabinale mise à sa disposition par le seigneur, dans la franche
taverne, seul endroit autorisé à vendre des boissons.
La cour de justice a été construite en 1685. La porte d’entrée est surmontée d’une pierre armoriée portant les noms des
seigneurs SALMIER et HAVRECH qui le firent construire. Leur
pierre tombale est encastrée dans le mur du jardin de la ferme
du Cortil. Elle fut récupérée lors de la démolition de la chapelle
castrale au 19e siècle.
Cour de justice. 17e s.
La seigneurie comprenait aussi le moulin banal. Déjà mentionné au 15e siècle, il a été l’objet de nombreux aménagements, surtout du 17e au 19e siècle. Il occupe les deux rives
de la Mehaigne. Il fut remis à neuf à la fin du 18e siècle par
la construction d’un bâtiment sur la rive gauche. Deux roues
actionnaient le mécanisme. Au 19e siècle, une troisième roue
fonctionnait à l’intérieur de l’édifice rive droite. Sous l’Ancien
Régime, les habitants devaient y faire moudre leurs céréales ;
ils payaient pour cela au meunier le douzième de la mouture. Il
y eut aussi un pressoir à huile et une batterie de chanvre.
CHARLIER, Joseph, Hosdent, dans LHEUREUX, Philippe (sous la dir.),
Patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne. Les chroniques du patrimoine, éd. GAL Burdinale Mehaigne, 2008, p. 4-6.
34
Château Ramequin à Java
La façade arrière, ouverte jadis vers l’intérieur,
présente encore aujourd’hui de belles ouvertures caractéristiques du style gothico-renaissant : fenêtres à croisées et linteaux en calcaire
moulurés (que l’on peut apercevoir à partir de
la rue J. Corbion).
Au 19e siècle, une nouvelle aile (sur la partie
gauche) fut construite pour accueillir une tuilerie qui fermera au début du 20e siècle.
Depuis 1998, les propriétaires Monsieur et
Madame Jacques Fiévez ont restauré passionnément leur propriété. Elle a retrouvé
aujourd’hui son lustre d’antan.
Des traces de fondation datant du 12e siècle et de nombreux
tessons de poterie du 12e au 17e siècle ont été retrouvés. Sans
doute, le château Ramequin aurait-il abrité un atelier de poteries, d’où il tiendrait son appellation.
Corps de logis. 16e s.
FIEVEZ, Jacques, Château Ramequin de Java : une demeure, une
région !, s. l., 2005.
p a n n e a u x
Au 16e siècle, le château formant un quadrilatère bordé de bâtiments sur trois de ses côtés est ceint de douves. Il subit par la
suite les affres du temps : guerres et abandons.
Des trois ailes antérieures du château, il n’en
subsiste qu’une. Cependant, la physionomie du
corps de logis actuel reste bien fidèle au style
du 16e siècle.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
L’angle courbe de l’ancienne tour de guet qui daterait du 13e siècle, est toujours visible en façade arrière.
6 5
L’ensemble a été construit tel un fortin bâti pour défendre le
château féodal de Moha. Le présent château Ramequin se présentait alors sous la forme d’un ensemble de bâtiments serrés
autour d’une cour.
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
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Ferme-château à Lamalle
Située à l’angle des rues Armand Bertrand et Norbert Graindorge,
cette ferme-château porte le nom d’un hameau de Bas-Oha.
Le château, restauré en 1778 et entouré d’un très beau parc
aux trois étangs, était la maison de campagne du dernier père
général de l’ordre des Croisiers dont le siège était à Huy. Au
19e siècle, les familles de Mélotte et de Lamine de Bex qui
occupent successivement les lieux, aménagent une glacière et
des éléments décoratifs dans le parc. Ils y développent également les cultures maraîchères pour leurs besoins.
L’imposante ferme, composée du corps de logis, de deux
granges, des étables et des dépendances, est située derrière
le château. Elle forme avec lui un grand quadrilatère. Résultat d’une évolution historique et de plusieurs campagnes de
construction, les différents bâtiments fonctionnels datés des
18e et 19e siècle s’articulent autour de la cour.
La cour de la ferme est accessible par un portail percé dans
une aile d’étables. Le volume de la grange qui longe la rue Norbert Graindorge, surplombe l’ensemble. La taille de ces infrastructures illustre l’abondance des terres limoneuses favorables
aux grandes cultures.
La ferme en quadrilatère répond à trois fonctions : l’habitation,
le stockage de céréales et la stabulation du bétail. Espaces et
entrées devaient être conçus pour une circulation optimale des
chariots. Logis et porche étaient souvent placés de manière à
surveiller l’intérieur de la ferme.
Les pièces du logis étaient meublées avec goût, parfois avec
de magnifiques cheminées et l’un ou l’autre lit à alcôve.
Façade arrière du château. 18e s.
JAMART, Monique, JAMART, Jean, Il était une fois… Bas-Oha, éd.
ASBL Racines, Couthuin, 1996, p. 149-154.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/2, éd. P. Mardaga, Liège, 1992,
p. 955-958.
36
Ce lieu était très fréquenté lors des pèlerinages ou des rogations quand les croyants venaient prier pour une guérison et
de fructueuses récoltes. Elle protègeait la population locale et
indiquait le chemin matériel et spirituel aux passants.
VAN DER GHINST-DOYEN, Francine, Ces vieilles pierres qui jalonnent
nos villages. Burdinne, Lamontzée, Hannêche, Oteppe-Vissoul, Marneffe, éd. de l’Aronde, Hannut, 2000, p. 8, 36, 38,39 et 40.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/1, éd. P. Mardaga, Liège, 1992,
p. 187 et 193.
Borne-potale et chapelle. 19e et 20e s.
p a n n e a u x
La construction de la chapelle date de 1932. Les briquetiers du
village l’ont érigée à l’occasion du centième anniversaire de la
borne-potale.
6 5
La borne-potale Saint-Pierre et la chapelle du même nom sont
situées à un carrefour dans la campagne, à l’écart du village. La
borne-potale dont la taille a été réduite par une brisure, comprend
une inscription GRAND/St/PIERRE/1832. D’origine ancestrale, la
borne-potale est l’aboutissement d’un rituel sacré. Les druides,
prêtres de nos ancêtres gaulois, consacraient des arbres, le
plus souvent des chênes, et y matérialisaient un culte dédié à
des divinités protectrices. Au début de la christianisation, les
missionnaires y ont superposé des figurations chrétiennes,
souvent dans des niches en bois, conservant ainsi la localisation de piété à laquelle les habitants étaient accoutumés.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Borne-potale et chapelle Saint-Pierre
à Lamontzée
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Eglise Saint-Désiré à Latinne
Depuis le Moyen Age, l’église paroissiale de Latinne a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration.
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Citée en 1139 dans une charte de l’abbaye de Saint-Trond,
l’église romane a été détruite en 1568 par le prince d’Orange,
protestant, pendant les guerres de religion.
Classés, le chœur et les colonnes de la nef datant du 16e ­siècle,
sont des vestiges de l’église gothique reconstruite après le
passage des troupes. Les fenêtres du chœur en ogives ont
conservé leurs nervures gothiques en calcaire. L’appareillage
irrégulier du chœur, en calcaire et en schiste, indique une origine ancienne. A l’intérieur, la voûte du chœur comprend une
belle croisée d’ogives gothiques et la nef, la dalle funéraire de
Jean de Hosdent (16e siècle).
Les murs de la nef ont été rebâtis en 1863. De nouvelles ouvertures ont été percées, des contreforts d’inspiration romane
ont été ajoutés. La façade et le clocher, de style néogothique
comme la nef, ont été reconstruits en 1922 d’après les plans
de l’architecte hutois Louis Schoenmaekers.
L’église a fait l’objet d’une importante restauration en 1990
(parement du clocher).
La dédicace à saint Désiré, rappelle les origines médiévales de
sa création. Chancelier royal et évêque de Bourges à l’époque
mérovingienne, il contribua à évangéliser la Gaule.
Entretien avec M. Joseph CHARLIER, mars 2008.
CHARLIER, Joseph, PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Braives : une entité,
huit villages, éd. Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal,
1999, p. 60-61.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du mobilier des
sanctuaires de Belgique. Province de Liège. Canton de Hannut, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1977, p. 55-56.
Clocher. 20e s.
38
Moulin de Ferrières à Lavoir
La force motrice est fournie aujourd’hui par un moteur diesel.
Entretien avec M. René BROSET, mai 2005.
LEMONNIER, Arlette, MARLAIRE, Claudine, Ponts d’hier et
d’aujourd’hui. Le Pays hutois, Ministère de l’Equipement et des Transports, édition du MET, s.l., 1999, p. 41.
p a n n e a u x
Elle était, à l’origine, alimentée par l’eau, acheminée par le bief
et recueillie dans un réservoir de retenue régularisé par une
vanne. L’eau se déversait au sommet de la roue, via un chenal
d’amenée suspendu, prolongé par une buse métallique.
Meunerie. 18e s. Roue à aubes. 20e s.
6 5
L’existence du moulin date du
Moyen Age. Largement restaurée, la meunerie date de 1745.
Construite en moellons de calcaire, elle montre des traces
d’agrandissement au pignon
gauche contre lequel s’appuie
la roue métallique du moulin de
Gelbressée. Elle a remplacé en 1982, la roue à aubes originale détruite par l’inondation de mai 1947.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
En bordure du bief, le moulin de Ferrières du nom d’un ancien hameau,
est un des derniers moulins encore
en activité en province de Liège. On
y moud des farines avec le germe
selon des procédés traditionnels.
La production actuelle est commercialisée sur le site et par une
coopérative qui distribue les produits. Les céréales traitées sont
du froment local, de l’épeautre, du
seigle et du sarrasin.
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
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Ancien presbytère et église Saint-Hubert à Lavoir
En contrebas de l’église, l’ancien presbytère est édifié en 1726
comme l’indique la date sur le pignon. La maison et ses dépendances reflètent les transformations réalisées au 19e siècle :
agrandissement des baies, surélévation de l’étage du logis et
construction de la grange et des étables.
qui l’a précédée. De taille modeste, on l’appelle parfois la chapelle de Lavoir. Elle est classée depuis 1949.
En moellons de calcaire de la carrière locale, les bâtiments sont
répartis autour d’une cour accessible par une rampe pavée,
bordée à gauche par le logis. Isolé, un haut massif à allure
de tour est daté 1743. A droite, une grange avec une entrée
charretière, comprend une remise à chariots et des étables. Un
four à pain, un pigeonnier, une porcherie et une cave voûtée complètent les
installations.
Entretien avec M. Fernand LECRENIER, juin 2007.
DELGAUDINNE, Thierry, JADOUL, Roger, Héron « avec le temps »,
Héron, 1995, p. 123-127.
LHEUREUX, Philippe, Lavoir : un paysage insolite, dans Coll., Patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne. Les chroniques du patrimoine, éd.
GAL Burdinale Mehaigne, 2008, p. 44-48.
Jean-Clément Bocca, curé pendant la
révolution française, dut se cacher des
autorités. Il demanda à Pierre François
Fiasse, fermier, d’acheter le presbytère
et de le restituer après les événements.
Fiasse se l’appropria définitivement. Il
devint maire sous l’occupation française jusqu’en 1812.
Reconstruite au début du 17e ­siècle,
l’église est dédiée à saint Hubert,
patron des chasseurs, invoqué pour la
guérison de la rage et contre les pluies
diluviennes et persistantes. Son architecture évoque le style roman de l’église
Ancien presbytère. 18e s.
p a n n e a u x
6 5
La ferme d’en Haut comprend
une imposante grange en
large datée du 18e siècle qui
surplombe l’ensemble. Elle
comprend toujours une intéressante charpente. La ferme
appartenait aux seigneurs de
Lavoir qui résidaient dans la
ferme ci-devant seigneuriale
en contrebas. La ferme d’en
Haut ou la ferme du dessus
a appartenu au 17e siècle à
Florent-Eugène de Haneffe,
capitaine de cuirassier impérial dans l’armée autrichienne.
Une dalle aux armes HaneffeBlocquerie datée de 1634
figure sur la façade de l’annexe du corps de logis. Au
18e siècle, elle appartient à la
Cour rectangulaire. Ancien fumier.
famille de Horion. En 1772,
­centre de laquelle se trouvait un fumier, transformé en jardin
Jean-Ernest-Philibert de Horion se réserve le droit d’occuper
ornemental.
le corps de logis et l’écurie et réserve à son censier, Herman
­Charlier, la culture des terres et les dépendances.
Monsieur et Madame Marc Breuls de Tiecken ont acheté la
Essentiellement en moellons de calcaire, cette ferme en
ferme en 1998. Ils y ont amélioré le corps de logis, transformé
quadrilatère a été construite et aménagée à différentes
une partie des étables en écurie et aménagé 2 gîtes.
reprises du 17e au 19e siècle. Le corps de logis, les étaEntretien avec M. Fernand LECRENIER, juin 2007.
bles et la grange s’organisent autour d’une cour pavée au
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
40
Ferme d’en Haut à Lavoir
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Carrière de calcaire à Longpré
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La rue du Temple à Longpré comprend une petite carrière de
pierre qui témoigne de la richesse du sous-sol. Au 19e siècle, la
pierre de Longpré était utilisée pour la construction des maisons
villageoises. Elle était également employée pour les stèles funéraires. Le gisement offre une pierre très dure de bonne qualité
apparentée à la pierre bleue.
La pierre de Longpré appartient aux calcaires de Meuse, exploités dans la vallée entre Namur et Liège. Cette roche grenue,
présente des coquilles et de nombreuses traînées de micros
animaux marins.
Cette roche appartient à l’étage viséen dans le système carbonifère. Les gisements de pierres de Meuse se répartissent
en deux bassins séparés par la faille de Landenne : le bassin
occidental des vallées de la Meuse et du Samson et le bassin
oriental de la vallée de la Mehaigne (Couthuin, Moha). La pierre
de Longpré appartient à ce deuxième bassin.
Active dans le secteur de la pierre ornementale, la société
anonyme Carrière Briot exploite la carrière de Longpré pour
le secteur la construction. Elle est aujourd’hui mise en œuvre
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : pierres de taille, revêtement de
façade, dalles et moellons. Elle intervient dans la restauration
et dans la construction contemporaine.
GENDEBIEN, Fernand, Couthuin. Sous la terre, le fer, Huy, 1995, p. 64-65.
LACROIX, Christophe, Longpré. Une moisson de souvenirs, Wanze,
s.d., p. 33.
42
Château du Sart à Marneffe
Culminant sur le plateau, le château de Marneffe a été construit
après 1850 par Jean-Baptiste de Diest et Félicité Cartuyvels.
En 1902, le domaine est acheté par des jésuites parisiens
en vue d’y établir un collège. D’importants bâtiments sont
construits à proximité du château, entre 1902 et 1905. Ils
servent aujourd’hui au centre pénitencier. Une chapelle et un
cloître néo-roman compléteront l’ensemble en 1913.
En 1919, l’Etat belge rachète le domaine et y aménage une
école des pupilles. En 1931, ce sont des jésuites espagnols qui
s’y installent. En 1939, le château héberge des juifs allemands.
Entre 1941 et 1944, le site devient une prison pour condamnés
à des peines légères. A la libération, les troupes américaines y
campent. Après la guerre, le site redevient d’abord une prison
pour jeunes, puis à partir de 1964, pour adultes également.
Aujourd’hui, le château du Sart à Marneffe est devenu le centre de formation des agents pénitenciers du Ministère de la
Justice.
Façade arrière. 19e s.
ANCION, Laurence, Le château « du Sart » à Marneffe, dans ­LHEUREUX,
Philippe (sous la dir.), Patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne. Les
chroniques du patrimoine, éd. GAL Burdinale Mehaigne, 2008,
p. 36-39.
6 5
Les décors intérieurs sont somptueux, un hall d’entrée à
l’italienne en marbre blanc y est desservi par deux escaliers
majestueux.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
L’architecte hutois Emile Vierset-Godin est l’auteur du château
qui évoque l’architecture française néoclassique du 18e siècle
par sa symétrie axiale et sa décoration rigoureuse. Le bâtiment
est complété par un parc paysager à l’anglaise et de nombreux
bâtiments annexes (ferme, écuries, remises, maison de garde,
fournil, serres et orangerie).
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Tumulus de Vissoul à Marneffe
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Le tumulus de Vissoul, situé entre Marneffe et Braives à proximité de l’ancienne râperie, est une tombe à incinération galloromaine datant du 1er siècle après J.-C.
Il s’agit d’une butte de terre, aujourd’hui plantée de végétation
qui recouvrait jadis un caveau. Celui-ci renfermait l’urne contenant les ossements incinérés et le mobilier funéraire (vaisselle
en céramique, bouteilles en verre, objets personnels du défunt).
Sa richesse reflétait le pouvoir économique et social du défunt.
Il s’agissait de propriétaires terriens résidant dans les grandes
villas ou des militaires de premier plan.
Le tumulus aurait été pillé lors du passage des troupes de
Louis XIV à la fin du 17e siècle. Des fouilles archéologiques y
ont été réalisées à la fin du 19e siècle.
Les tumuli conservés offrent des hauteurs comprises entre 3 et
8 mètres ; les plus grands atteignent encore 10 à 15 mètres de
hauteur, pour des diamètres de 30 à 50 mètres.
Les cimetières gallo-romains étaient disposés
de par t et d’autre de l’ancienne voie romaine
sur les hauteurs pour être vus de loin. Plusieurs
tumuli ponctuent encore aujour­d’hui le paysage au Pays Burdinale Mehaigne : à Vissoul,
à Latinne et à Avennes. D’autres exemples ont
disparu et nous sont connus par voie orale, par
des car tes anciennes ou par des noms de rue.
Le tumulus de Vissoul est classé comme monument et ses abords sont classés comme site.
Entretien avec Mme Francine VAN DER GHINST, avril
2008.
Tumulus. 1er s.
44
Ferme du Blocus à Marsinne
En 1106, Marsinne était une terre indépendante exempte de
toutes redevances. En 1273, Marsinne devient un fief. Au 14e
et 15e siècle, il se compose d’une forteresse, d’un château et
d’une exploitation de terre plastique dénommée La derlière.
DELGAUDINNE, Thierry, JADOUL, Roger, Héron « avec le temps »,
Héron, 1995, p. 42-45.
Inspiré d’un feuillet réalisé par André DUCHÊNE et José NOËL à l’occasion des 17e Journées du Patrimoine en Wallonie organisées les 10 et
11 septembre 2005 (PAC HERON).
Etables et grange. 16e s.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
L’appellation de Blocus signalée dès 1332, dérive de l’allemand
Blockhaus qui signifie maison faite de rondins.
Les ouvertures de la grange et des étables du 16e siècle sont
décorées de remarquables moulures en pierre ; les portes
formant un arc en anse de panier sont caractéristiques de la
Renaissance mosane. Les moulures en pierre sont ornées d’admirables petites têtes humaines aux traits variés et stylisés.
p a n n e a u x
La ferme du Blocus est composée d’une imposante grange
avec une entrée dans le pignon et une autre dans le mur qui
borde la cour. Un corps de logis évoque l’ancien donjon,
encore partiellement ceint de douves. Des étables dont les
ouvertures sont décorées de figures humaines et de cordons courbes saillant taillés à même le calcaire datent du
16e siècle.
La seigneurie du Blocus est acquise en 1470 par Jean Abrion,
riche propriétaire terrien et grand marchand à Liège et à Huy.
Au 16e siècle, le Blocus perd son rôle de fortin et devient une
ferme. Le donjon primitif abrite la résidence du fermier et la
grange et de nouvelles étables sont construites.
6 5
Le hameau de Marsinne à Couthuin est marqué presque
uniquement par trois grosses fermes très proches l’une de
l’autre : la ferme de Carmont, la ferme du château et la ferme
du Blocus.
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45
Ancienne fontaine à Marsinne
Marsinne tire son nom de ses origines romaines Marchinis :
propriété de Marcius. Le hameau comprend deux axes routiers
principaux : la rue de la Médaille et la rue de Marsinne
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6 5
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Musée en plein air, le hameau est marqué par son patrimoine
­architectural remarquable : fermes imposantes et habitations
rurales traditionnelles. La physionomie du hameau a peu évolué depuis le 17e siècle.
C’est à l’initiative du bourgmestre et docteur en médecine,
à la jambe de bois, Zénon HENRARD (1808-1876) que l’on
doit l’aménagement de la fontaine publique en 1854. Destinée
aux villageois pour qu’ils s’approvisionnent quotidiennement
en eau, elle était composée d’un grand bac et d’une pompe à
eau appelée borne-fontaine. Une pierre scellée portait l’inscription Z. HENRARD Bourgmestre 1854. Provenant de Surlemez,
cette borne-potale évoque la fontaine « Henrard » aujourd’hui
disparue.
Diffusées largement au 19e siècle grâce aux progrès de la
métallurgie, les bornes-fontaines sont produites en série par
les fonderies. Ces éléments neufs dans le paysage rural contribuent au développement du réseau public de la distribution de
l’eau.
DELGAUDINNE, Thierry, Couthuin et ses écoliers du temps jadis, ASBL
Racines, Couthuin, 1993, p. 81.
GENDEBIEN, Fernand, Couthuin. Sous la terre, le fer, Huy, 1995,
p. 31-32.
Borne-fontaine. 19e s.
Les vestiges les plus visibles datent du début du 14e siècle :
tours et courtines, portes à vantaux et à herse et la mosaïque
de la grande salle sur la cave voûtée.
A la pointe de l’éperon, surplombe la Tour de la chapelle ou
Tour de Sainte-Barbe mais que l’on dit dédiée à sainte Gertrude par amalgame avec le nom de la dernière comtesse de
Dasbourg-Moha, morte en 1225.
Entourés de rochers calcaires exploités pour la production de la
chaux, les vestiges du château de Moha entourés par la Mehaigne et la Fosseroule, ont été achetés par l’Etat belge en 1889.
Cet ensemble remarquable tant sur le plan historique que naturel et archéologique lui a valu un classement comme monument et site en 1980.
Face sud-est. 14e s.
Wegniez Marie-Elisabeth, Les comtes de Dasbourg dans la terre de
Moha des origines à 1376, mémoire de licence, Université de Liège,
Liège, 1985-1986.
Crahay Didier, Château de Moha (Wanze) : estimation du potentiel
archéologique, Bulletin du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz, 23,
1993-1995, p. 109-130.
p a n n e a u x
Vers 1050, Albert de Moha qui n’a pas d’héritier mâle, marie
sa fille à l’Alsacien Henri de Dasbourg. Cinq générations s’y
succèdent jusqu’en 1225, date du décès inopiné de la dernière
héritière. Après des conflits pour sa succession, le comté de
Moha devient une terre liégeoise. La forteresse sert de prison
et de résidence épiscopale. Elle héberge une garnison capable
d’entraver les transports marchands qui de la Meuse, remontent la Mehaigne pour accéder à la chaussée romaine toujours
en usage. Les Hutois n’hésitent pas à attaquer le château à
quatre reprises entre 1255 et 1376.
Née en 1992, l’Asbl Les Amis du château féodal de Moha
contribue à mettre en valeur ces vestiges par l’organisation
d’événements culturels : spectacles Sons et Lumières, stages
jeune public et balades contées. Un important travail de restauration est entrepris avec l’aide de la Région wallonne et de
l’Institut du Patrimoine Wallon qui forme le personnel ouvrier
du château aux techniques anciennes de consolidation et de
restauration des maçonneries de moellon à la chaux.
6 5
La première mention du Comté de Moha date de 1031. Albert
de Moha est à la tête d’un territoire qu’on gratifia du nom de
comté.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
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Château féodal de Moha
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Campagne des cornouillers
dite Maison Denoël - Lhoest à Moha
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Située en surplomb de la place de l’église, la Maison DenoëlLhoest du nom de ses propriétaires, est une élégante demeure
classée depuis 1988, aujourd’hui restaurée.
En 1708, Pierre Verlaine de Lomprez construit une maison sur
la Terre de l’abbaye. Marie-Jeanne reçoit la maison du Cortil
de l’abbaye en héritage. Elle y réside avec son mari, Nicolas
Gaspard Devaux, administrateur des biens du Prince-Evêque
de Liège et baillis de ses bois.
En 1903, des religieuses bénédictines françaises expulsées,
ont trouvé refuge à Moha où elles ont tenu l’école maternelle.
En 1905, les offices religieux se sont tenus dans une annexe
de la maison dans l’attente de la reconstruction de l’église
­villa­geoise ouverte en 1917.
De plan en L, la maison est construite en moellons de calcaire
des carrières locales. Des remaniements ont été apportés au
19e siècle : construction de dépendances et percement de nouvelles ouvertures.
La porte d’entrée est accessible par un large perron. Un balcon
surplombe la porte d’entrée de style empire. L’imposte de la
porte est décorée de lignes courbes et d’un végétal stylisé. A
gauche de la façade, un portail d’entrée monumental permettait
l’accès des chariots à la cour et aux dépendances.
La maison a conservé les infrastructures et les ustensiles qui
témoignent de la vie quotidienne de ses habitants : four à pain,
réchaud, petite porcherie, poulailler, puits, verger, cellier et
saloir.
Façade avant. 18e s.
Entretien avec Mme et Mme Jean DENOËL-LHOEST, avril 2008.
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Fontaine et lavoir public à Moha
Entretien avec Mme Marie-Rose BASSIAUX, mars 2006.
LEMONNIER, Arlette, MARLAIRE, Claudine, Ponts d’hier et
d’aujourd’hui. Le Pays hutois, Ministère de l’Equipement et des Transports, édition du MET, s.l., 1999, p. 34.
Fontaine et lavoir public. 19e s.
p a n n e a u x
Accessible par un sentier prolongé par un escalier, le lavoir,
composé de bassins entourés d’un muret, est disposé le long
de la Mehaigne. Les bassins étaient destinés successivement
au trempage, au savonnage et au rinçage. Les villageoises à
qui incombaient cette épuisante tâche domestique, y lavaient
et rinçaient le linge. Courageuses et soigneuses, la réputation
de certaines d’entre elles n’est plus à faire, elles louaient même
leurs services.
6 5
Le lavoir public à ciel ouvert de Moha, équipement collectif
rural, bénéficiait d’une place importante au sein de la communauté car il était fréquenté régulièrement par les ménagères.
Equipées de mannes en osier, sceaux en zinc, agenouilloirs en
bois, boules bleues pour la blancheur du linge, elles y entamaient la période des grandes lessives printanières.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La fontaine de Moha est alimentée par une source dont les
eaux ruissellent du quartier des communes, situé sur la rive
gauche de la Mehaigne.
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Moulin du pont Jehoulet à Moha
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6 5
p a n n e a u x
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La rue Pierre Jacques, du nom de l’ancien instituteur du village, comprend un pont qui enjambe la Mehaigne. En avale,
un barrage maintient un vaste plan d’eau que vient interrompre
la cascade du déversoir, favorable à l’oxygénation de l’eau. Le
bâtiment qui jouxte le biez, est un ancien moulin à eau, vestige
du patrimoine industriel.
Depuis 1986, le propriétaire actuel, Monsieur Jean-Luc Willot y
développe un projet hydro-électrique. Ce passionné a restauré
les installations du barrage et y a créé plusieurs modèles de
turbine. Le barrage alimente la turbine qui fournit de l’électricité
nécessaire aux besoins de l’atelier et de l’habitation. La production excédante est injectée dans le réseau.
Le long bâtiment, en moellons de calcaire, percé de six portes
en plein cintre, perpendiculaire au bief fut construit au 19e siècle. Il abrita plusieurs activités industrielles dépendantes toutes
de l’énergie fournie par le barrage. Une retenue d’eau, d’où
partait le bief qui alimentait la roue à aubes de 7 mètres de
diamètre sur 2 mètres de large, existait déjà à cet endroit au
début du 19e siècle. L’initiateur de cette exploitation de l’énergie
hydraulique demande l’autorisation en 1807 de construire une
batterie à chanvre. Elle fut ensuite convertie en moulin à farine.
En 1874, le moulin est reconverti en scierie de pierre et marbrerie exploitée par la famille Joie jusqu’en 1966. Les blocs de
pierre y étaient acheminés par la voie ferrée et étaient découpés par de grosses scies actionnées par la force hydraulique.
Le pont qui ne présente aucune caractéristique particulière,
porte le nom de Jehoulet, propriétaire du moulin au 19e siècle.
Une épisode dramatique se rattache encore à ce nom.
Les meuniers du moulin de Moha se désespèrent : plus de blé à
moudre et on entend des bruits bizarres chaque nuit… A bout,
persuadé que sa famille est ensorcelée, le père Jehoulet décide
de consulter une voyante qui lui assura qu’il était victime d’un
mauvais sort. Elle désigna comme responsable la première
femme qui se présenterait demain au moulin. Les deux fils
Jehoulet brûlèrent la servante de la famille qui avait franchi la
première le seuil de la porte. Ils furent bannis à mort. Seuls
resteront cet épisode et le nom du pont… le pont Jehoulet.
Entretien avec M. Jean-Luc WILLOT, mars 2008.
Coll. Wanze Buissonnière, éd. Administration communale de Wanze,
Wanze, s.d., p. 46.
LEMONNIER, Arlette, MARLAIRE, Claudine, Ponts d’hier et
d’aujourd’hui. Le Pays hutois, Ministère de l’Equipement et des Transports, édition du MET, s.l., 1999, p. 29-30.
Cascade. Ancien moulin. 19e s.
50
Fontaine Saint-Lambert à Oha
Dans un creux, la fontaine Saint-Lambert est une source d’eau
vive qui jaillit du sol, alimentée par les eaux qui ruissellent vers
la Meuse.
Dédiée à Lambert, Evêque de Liège assassiné au 7e siècle, tout
comme l’église du village, la fontaine prend la forme d’un simple cube en maçonnerie de briques sur lequel un conduit en
fonte permet à l’eau de s’écouler.
LHEUREUX, Philippe, Borne-fontaine, puits, pompe et lavoir public :
une histoire d’eau dans Petit patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne.
Guide pratique, éd. GAL Burdinale Mehaigne, 2006, p. 26-29.
DEPICKER, Karin, GENICOT, Luc-Francis, HANOSSET, Yves, Anciennes
sources d’eau de nos campagnes dans Coll. Héritages de Wallonie,
CHAB/UCL, Ministère de la Région wallonne, Division des Monuments,
Sites et Fouilles, Fondation Roi Baudouin, éditions du Perron, Liège,
1990.
JAMART, Monique, JAMART, Jean, Il était une fois… Bas-Oha, éd.
ASBL Racines, Couthuin, 1996, p. 42.
p a n n e a u x
Rue Fontaine Saint-Lambert, au n° 25, Monsieur et Madame
Bovy ont rassemblé différents objets pour constituer un plaisant
petit musée appelé Musée des pauvres d’Oha. Il fut constitué
au milieu des années 1990 en réunissant différents objets de la
vie quotidienne des campagnes. La plupart d’entre eux datent
des années 1920-1930. (Téléphoner au 085 21 50 36 avant
de visiter).
6 5
A travers les siècles, l’eau a acquis un caractère symbolique et
curatif selon les croyances populaires. L’eau est alors considérée comme sacrée, car elle guérit celui qui l’absorbe. Dans ce
cas, les fontaines ou sources sont dites merveilleuses parce
que la population leur confère une vertu thérapeutique. Le saint
patron invoqué favorise la guérison des malades.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Un christ en croix dans un auvent, à l’ombre des arbres, surplombe cet endroit bucolique.
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Chapelle Saint-Ghislain à Oha
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Située sur une petite place, rue Adrien David, au hameau d’Oha,
la chapelle Saint-Ghislain était jadis ombragée par deux tilleuls.
En brique et en calcaire, elle se singularise par son clocheton
hexagonal et son chœur circulaire.
Comme le rappelle la pierre gravée au-dessus de la porte
d’entrée, la chapelle fut reconstruite en 1818 à l’initiative
de l’abbé Guillaume-Joseph Delrée (1752-1837), à l’emplacement d’un édifice plus ancien, détruit en 1796 par les
révolutionnaires.
Sous l’occupation française, Delrée fut suspendu de sa charge
en 1797. Il refusa de prêter serment de fidélité à la république
et dut se réfugier à la ferme d’Oha où il remplit secrètement son
office. Rétabli en 1816 en qualité de vicaire, il fit reconstruire
la chapelle d’Oha.
Selon les croyances populaires, saint Ghislain est invoqué pour
les maladies nerveuses et les convulsions. Une messe est
célébrée dans cet édifice, tous les vendredis et le 10 octobre,
jour de la fête de saint Ghislain.
JAMART, Monique, JAMART, Jean, Il était une
fois… Bas-Oha, éd. ASBL Racines, Couthuin,
1996, p. 121-122 et 126-128.
Coll., Wanze buissonnière, éd. Administration
communale de Wanze, Wanze, s.d., p. 32-33
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège. Arrondissement de
Huy, volume 16/2, éd. P. Mardaga, Liège,
1992, p. 980-981.
Chœur, nef et clocheton. 19e s.
52
Château de l’Hirondelle à Oteppe
Surplombant l’église paroissiale SaintMichel, l’ancienne ferme-château d’Oteppe
et son parc boisé accueillent chaque année,
dans le domaine de l’Hirondelle créé en
1963 par Willy Maertens, des vacanciers
soucieux d’y trouver calme et sérénité.
D’imposantes fenêtres à croisées en
pierre éclairent l’intérieur dont les pièces
décorées de stucs présentent encore
des cheminées en marbre. Le salon,
devenu aujourd’hui un restaurant, présente de belles peintures.
Une tour carrée et massive dont on aperçoit l’élégant clocheton
polygonal rappelle la présence d’un ancien donjon.
Une tour circulaire campée à proximité du corps de logis rappelle
l’existence de deux grandes basses-cours (fermes). Elle reliait les
deux ailes aujourd’hui disparues. Les étables aujourd’hui encore
en place datent de la fin du 16e siècle et du début du 17e siècle.
Façade extérieure. 17e et 19e s.
Les fonts baptismaux romans (datant du 12e siècle) provenant de l’église d’Oteppe sont mis en valeur dans l’entrée du
château.
Entretien avec M. Ludo MAERTENS, mai 2008.
6 5
Le château a gardé son architecture
classique des 17e et 18e siècle : alternance de la brique et du calcaire, symétrie axiale, bandeaux horizontaux en calcaire et fronton triangulaire aux armes
des Lochon daté de 1616.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La famille Lochon est propriétaire du
domaine du 16e siècle jusqu’en 1768.
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6 5
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d ’ i n t e r p r é t a t i o n
53
Ferme-château et Jardin des Plantes de Pitet
Au sud de Fallais, Pitet est un ensemble paysager remarquable : la butte Saint-Sauveur, le méandre de la Mehaigne, le château, le parc, la charmille, la forge et le Jardin des Plantes.
La forge de 1749, classée, abrite encore aujourd’hui un travail
de forgeron daté de 1755, destiné à entretenir les fers des animaux de trait.
Ancien domaine de l’abbaye de Sclayn, Pitet passa entre les
mains de différentes familles, qui n’étaient pas seigneurs de Pitet,
lequel dépendait directement du prince-évêque et de la cour de
justice de Wanze. Le domaine fût rattaché à Fallais à la Révolution française. François Gaspard de Donnéa, maître des forges,
en devient propriétaire par héritage en 1756. Il est le grand-père
de Charles de Donnéa qui aménagea le château et ses alentours
au 19e siècle et arrière-arrière-grand-père d’Alice, philanthrope
qui a donné son nom à une rue de l’entité en 1933.
L’exceptionnel Jardin des Plantes patrimoniales ceinturé d’un
haut mur en brique (1860-1870) est géré par le Parc Naturel des Vallées de la Burdinale et de la Mehaigne. Organisé
en parcours systématique et thématique, il comprend plus de
300 plantes herbacées communes dans nos régions, présentant un caractère utilitaire. Chaque année, il ouvre ses portes
le 3e week-end de juin lors de la fête des plantes et accueille
le public du 1er mai au 30 septembre, les dimanches et jours
fériés ou sur réservation pour les groupes (085 71 28 92).
La ferme-château est composée du porche-colombier, d’un
logis du 18e siècle de style architectural classique, d’une imposante grange et des étables des 17e et 18e siècle, disposés
autour d’une cour rectangulaire.
Entretiens avec M. Joseph CHARLIER, Braives, mars 2008 et M. Thierry
de PRET, Pitet, mai 2008.
Percée de grandes fenêtres aux châssis d’origine, la façade
sud du château dont la partie centrale, légèrement en ressaut,
comprend un fronton triangulaire, est orientée vers un parc
aménagé à la française : étang rectangulaire, haies de charme
et taxus en topiaires.
Le parc agrémenté d’arbres centenaires, comprend notamment
une ancienne bergerie et une tour du 17e siècle construites de
moellons de grès et de calcaire. Une charmille aujourd’hui
classée, offrait une promenade ombragée aux occupants du
domaine. Une glacière de type anglaise a été aménagée à
proximité de la Mehaigne au 19e siècle par Charles de Donnéa.
Jardin ceinturé
de murs. 19e s.
54
Butte et chapelle Saint-Sauveur à Pitet
La colline circulaire qui surplombe l’entrée de Pitet présente un
intérêt géologique et historique. Son sous-sol comprend des
couches de la croûte terrestre, formées il y a des millions d’années et composées de roches sédimentaires, métamorphiques
et volcaniques.
Entre 1974 et 1976, des fouilles archéologiques ont mis au jour
un cimetière médiéval. Plusieurs centaines de squelettes ont disparu dans l’extraction de la pierre. Le mobilier funéraire se limitait
à quelques objets, monnaie, pots en grès, coupe en cuivre,…
Au sommet, se dressent les vestiges de la chapelle dédiée au
saint Sauveur reconstruite au 16e siècle et restaurée entre 1742
et 1751. La porte d’accès comprend un linteau triangulaire de
réemploi de la première chapelle (construite fin 12e siècle,
début 13e siècle) sur lequel figure l’Agneau Mystique, représentation du Sauveur du Monde dont le culte remonte aux premiers siècles du christianisme.
Ancienne porte. 18e s. Linteau roman. 12e et 13e s.
PAYE-BOURGEOIS, Jeannine, Un village hesbignon au temps jadis.
Fallais : le passé conjugué au présent, Affaires culturelles de la Province de Liège, Herstal, s.d. p. 130-133.
GRZESZCZYK, Marie-Thérèse, LHOEST, Willy, PAYE-BOURGEOIS,
Jeannine, REQUETTE, C., Pitet. Haut lieu de la géologie et de l’histoire,
CHAFE, s.l., 1997.
6 5
Au 19e siècle, le site est exploité comme carrière d’extraction
de la pierre. Des ouvriers exhument des pièces du mobilier
funéraire d’un cimetière du Haut-Empire et d’un cimetière
mérovingien. Déposés au Musée Curtius à Liège, 270 objets
usuels présentent des formes et des décors d’excellentes qualités : céramiques, verres et quelques pièces métalliques : fibules émaillées et objets en bronze.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
On y a trouvé un silex taillé néolithique du 5e millénaire avant J.-C., un
cimetière du Haut-Empire (de la 2e moitié du 1er siècle au 3e siècle),
un cimetière mérovingien (5e et 6e siècle) et un cimetière médiéval.
53
55
Eglise Notre-Dame des Saints-Anges gardiens
et école communale de Surlemez
Surlemez ou Sur le mont, est un important hameau de Couthuin
qui a connu une forte pression démographique au 19e siècle en
raison de l’exploitation de mines de fer et de plomb.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
En 1862, le conseil communal décide de construire la première
église de Surlemez en raison de l’augmentation de la population villageoise qui dépassait alors 1000 habitants.
Seul monument commémoratif de Surlemez, le tympan de
la porte d’entrée rend hommage aux héros de la 1ère guerre
mondiale.
Provenant de l’ancienne église du Fond de Couthuin, la peinture
sur toile qui orne aujourd’hui l’autel, a été peinte en 1714 par le
peintre liégeois Englebert Fisen (1655-1733) à la demande du
curé de Couthuin, Gérard Tombeur. Ce donateur y figure à côté
du Christ crucifié, Marie-Madeleine et la Vierge.
A proximité, l’école communale et le presbytère ont été
construits à la même époque par Blandot à la demande des
autorités communales.
p a n n e a u x
6 5
54
L’église, de style néo-roman, a été érigée à partir de 1866 par
l’architecte Lambert Blandot (1835-1885) qui y développe un
plan type : tour à l’ouest, trois nefs et un chœur au chevet plat.
Les murs sont érigés en brique et la décoration est sculptée
dans du calcaire. Il puise sa source d’inspiration dans l’architecture romane : décoration dépouillée, bandes lombardes, jeu
d’arcatures et fenêtre en arc en plein cintre. La cérémonie de la
bénédiction eut lieu le 19 octobre 1868.
GENDEBIEN, Fernand, Couthuin. Sous la terre, le fer, Héron, 1995,
p. 13-16.
DELGAUDINNE, Thierry, JADOUL, Roger, Héron « avec le temps »,
Héron, 1995, p. 11-12.
LHEUREUX, Philippe, Un tableau d’Englebert Fisen à Couthuin, texte
dactylographié à l’occasion des 13e Journées du Patrimoine, septembre 2001.
Clocher. 19e s.
56
Eglise Saint-Pierre à Tourinne-la-Chaussée
L’église Saint-Pierre est un monument de style architectural
néo-roman, construit à partir de 1867, sur les plans de l’architecte Henri Maquet (1839-1909) à l’emplacement d’une église
plus ancienne menaçant ruine. Gilles Cornet, entrepreneur à
Latinne, démolit la vieille église et construit le nouvel édifice qui
sera fonctionnel en 1868. Faute de subsides, elle sera complètement achevée en 1882.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Bâtie en brique façonnée sur place, à partir d’argile provenant de
la prairie du curé, l’église présente une décoration sobre en calcaire. L’architecte puise sa source d’inspiration dans l’architecture
romane : jeu d’arcatures et ouvertures en arc en plein cintre.
Originaire d’une famille d’ébénistes d’Avennes, Henri Maquet de
Braives a reçu une formation artistique aux Académies royales
des Beaux-Arts de Liège et de Bruxelles. Architecte de la bourgeoisie, il a fait carrière à Bruxelles où il a dessiné les plans de
nombreux hôtels particuliers. Il a réalisé notamment la façade
actuelle du palais royal et une serre à Laeken à la demande du
roi Léopold II. Son architecture s’inspire de l’architecture de la
Grèce antique et de la Renaissance italienne.
BRUNFAUT, Jules, Notice sur Henri Maquet. Membre de l’Académie,
né à Avennes le 30 août 1839, décédé à Bruxelles le 27 novembre
1909, Bruxelles, éd. Hayez, 1919.
CORNET, Paul, Tourinne. Des origines à l’aube du vingtième siècle,
document dactylographié, 1993, p. 101-104.
Clocher et nef. 19e s.
6 5
p a n n e a u x
Dans la région, Maquet est l’auteur de l’église Saint-Maurice à
Abolens et de l’aménagement intérieur de l’église Saint-Martin
à Wasseiges, œuvres de jeunesse.
55
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Eglise de l’Annonciation de la Vierge
à Ville-en-Hesbaye
A l’époque carolingienne, le domaine de Ville-en-Hesbaye a
été cédé à l’abbaye de Cornelimunster près d’Aix-La-Chapelle.
Serfs, bâtisses, église, champs et animaux dépendaient de
cette institution religieuse.
56
6 5
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
L’église paroissiale date des 18e siècle et 19e siècle. Le clocher et
la nef ont été reconstruits en 1760, le chœur à partir de 1857.
De style architectural classique, l’église se caractérise par des
lignes droites, simples, l’emploi de la brique et du calcaire pour
le soubassement et les chaînages d’angles.
Le chœur présente du mobilier classé : l’autel d’inspiration
baroque, le bénitier en marbre et deux tableaux L’adoration des
rois mages et La trinité terrestre.
Deux imposantes statues d’anges adorateurs de style baroque ont été attribués au sculpteur liégeois Jean Del Cour
(1631-1707) par l’historien de l’art Michel Lefftz. Elles ont été
achetées au début du 20e siècle lors d’une vente organisée à
la paroisse Saint-Christophe à Liège qui se défaisait de son
mobilier religieux jugé trop encombrant pour l’église nouvellement construite.
Originaire de Hamoir, on doit à ce sculpteur de talent bon nombre d’autels et de statues religieuses. Témoignage de la virtuosité du maître et des élèves de son atelier, les anges baroques
de Ville-en-Hesbaye donnent l’impression de corps animés,
surpris en plein mouvement, le geste suspendu, portant des
vêtements aux plis souples et si admirablement rendus que l’on
oublie qu’il s’agit de pierre.
Clocher. 18e s.
Entretien avec M. René-Fernand DUFOUR, mars 2008.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du mobilier des
sanctuaires de Belgique. Province de Liège. Canton de Hannut, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1977, p. 79-80.
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Waremme, volume 18/1, éd. P. Mardaga, Liège,
1994, p. 125.
LEFFTZ, Michel, Jean Del Cour (1631-1707), éd. Racines et ASBL Les
musées de Liège, Liège, 2007, p. 62 et 164.
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Motte féodale à Ville-en-Hesbaye
Pour se protéger des armées du Duché de Brabant, de la Principauté de Liège et du Duché de Limbourg, les comtes de Namur
ont bâti à Ville-en-Hesbaye un bastion défensif sur un tertre de
terre artificiel appelé motte. Le village devient un avant poste
militaire du Comté de Namur.
Aujourd’hui, Ville-en-Hesbaye comprend les vestiges de deux
mottes successives.
La première motte, au lieu-dit La Motte (ancienne propriété
Hepsia) dont on peut encore voir un relief couronné de végétation est la plus ancienne. Elle a été fouillée à la fin du 19e siècle.
Au début du 20e siècle, on y a trouvé des tessons de poterie
du Moyen Age.
La deuxième motte, appelée Ville, construite à proximité de
l’église actuelle et qui a été nivelée partiellement (ancienne
propriété Delbrouck) a été fouillée au début du 20e siècle.
Motte féodale. Mare didactique.
L’archéologue y a trouvé des fondations circulaires en pierres
sèches d’une épaisseur de 2,70 mètres et quelques fragments
(tessons de poterie, débris d’un couteau avec sa garde en
bronze, fragment d’un vase vernissé, un petit couteau et des
os de cochon et de cerfs).
A la fin du 15e siècle, la tour était entourée de fossés et d’un
vivier. Mais dès 1501, elle est qualifiée de ruinée. Au 18e siècle,
la tour a disparu, les archives ne parlent plus que d’un lieu-dit
près de l’église, nommé la Tour de Ville-en-Hesbaye.
Entretien avec M. René-Fernand DUFOUR, mars 2008.
RENARD, L., Exploration de deux tertres à Ville-en-Hesbaye, dans Bulletin
de l’Institut Archéologique Liégeois, t. XXXIV, Liège, 1904, p. 453-457.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Du 9e siècle au 15e siècle, Ville-en-Hesbaye appartient à l’abbaye de Cornelimunster près d’Aix-la-Chapelle. Les comtes de
Namur y exerçaient, avec le titre d’avoué, les fonctions administratives et judiciaires pour l’abbaye. Ils s’immiscent tant et si
bien dans les affaires du village qu’ils en prennent pratiquement
possession. Désireux d’agrandir leur territoire, les comtes de
Namur y renforcent leur ancrage dès le 11e siècle.
p a n n e a u x
Pendant le Haut Moyen Age, le village était situé dans le Comté
de Namur dans le bailliage de Wasseiges.
Elle se présentait sous la forme d’une butte nivelée mesurant
60 mètres de circonférence et d’une hauteur de 3 mètres. Datée
des 13e et 15e siècle, la motte de Ville-en-Hesbaye comprenait
une tour dont les fondations attesteraient l’existence.
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Ville-en-Hesbaye tire son nom de ses origines romaines, Villa
super fluvio Machania (Domaine rural sur la Mehaigne).
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Place des Héros à Vinalmont
La place des Héros doit son nom au monument des victimes
des guerres mondiales. Elle est bordée par trois bâtiments
remarquables : la ferme de la tour, le château et l’église SaintPierre.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Le château, construit au début du 19e siècle, a été transformé
par l’architecte bruxellois Léon Govaerts (1860-1930) à la
demande de Victor Claes, ancêtre des propriétaires actuels.
Orienté vers la Meuse, il est entouré d’un jardin français et d’un
parc anglais de 30 hectares. La façade avant, cantonnée de
tours circulaires, est prolongée par une orangerie. La cour intérieure de plan carré, s’ouvre sur la place par un large porche
qui présente différents blasons des propriétaires successifs.
p a n n e a u x
L’église renferme des fonts baptismaux à tête humaine (1538),
plusieurs sculptures des 16e et 17e siècle. Le maître-autel, du
milieu du 18e siècle, provient de l’ancienne église Saint-Germain
à Huy. Un orgue du 19e siècle des ateliers parisiens ­Clergeau,
surplombe la nef.
6 5
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La ferme de la tour est appelée de cette façon à cause de l’imposante tour carrée qui jouxte le corps de logis de cette ferme
en quadrilatère, reconstruite en 1863 au départ de vestiges des
16e et 17e siècle qui pourraient être ceux du donjon de la seigneurie de Vinalmont.
L’église Saint-Pierre a été bâtie en brique et en calcaire de 1789 à
1825. Il s’agit d’un des rares édifices religieux construits à cette
époque, du fait des bouleversements liés à la révolution française.
Eglise. 18e et 19e s. Monument 20e s.
Ferme de la tour. 17e, 18e et 19e s.
Le passage appelé Le pont de Soleil, lieu-dit qui marque la limite
symbolique entre Vinalmont et Wanzoul, tire son origine soit de
pô d’solo (peu de soleil en wallon) en raison du caractère frais et
ombragé de l’endroit, soit du Roi Soleil, allusion au séjour des généraux de Louis XIV au château et à la ferme de la tour au 17e siècle.
Coll. Vinalmont, Wanzoul, Roua. A livre ouvert, document dactylographié édité par le Foyer de la Culture de Vinalmont et le Foyer culturel
de Wanze, 1992.
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Borne-potale Notre-Dame de Bon Voyage
à Vinalmont
La borne-potale Notre Dame de Bon Voyage a été restaurée en
1983 après la chute du peuplier d’Italie. Les ouvriers communaux se sont basés sur d’anciennes photographies de 1943
pour sa reconstruction. De part et d’autre de l’escalier, se dressent les deux croix d’occis de 1696 et de 1732. Trois tilleuls
ont été plantés selon la tradition.
COMANNE, Jacques, A propos de quelques potales à plusieurs niches
en Hesbaye, dans Bulletin de la Société royale Le Vieux-Liège, tome
onzième (1985-1989), Liège, 1993, p. 1-8.
SANGLAN, Paul, Patrimoine religieux et quelques divers de l’entité de
Wanze, document dactylographié, 1999, n.p.
Borne-potale. 16e s.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Datée du 16e siècle, cette borne-potale est de style architectural gothico-renaissant, composée d’une niche reposant sur une
colonne cannelée en calcaire des carrières locales. La décoration sculptée est remarquable par sa qualité (lobes, arcatures,
colonnettes et cannelures en chevron ainsi que des petits chapiteaux ornés).
p a n n e a u x
Située sur la route de Villers-le-Bouillet, en périphérie du village, au lieu-dit Au tilleul, la borne-potale était jadis un point de
repère pour les déplacements de la population.
Témoignage de la ferveur populaire d’antan, chaque bornepotale est dédiée à un saint représenté par une petite statue
déposée dans la niche. Le saint protecteur est aussi évoqué
par une dédicace gravée sur la borne. Cette inscription est souvent accompagnée du nom du commanditaire et de la date de
construction.
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La borne-potale Notre-Dame de Bon Voyage est un bel exemple
du petit patrimoine sacré classé. Elle appartient à un ensemble
original et unique.
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Ancien prieuré à Wanze
Aujourd’hui bâtiment de l’administration communale de Wanze,
ce château qui surplombe la place, abritait jadis une communauté religieuse de l’abbaye de Floreffe.
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
La comtesse Ermesinde de Luxembourg, veuve du comte de
Moha, fait don de l’hospice de Wanze à l’abbaye de Floreffe. En
1154, des religieuses s’y établissent sous la direction d’un
prieur, chanoine de Floreffe.
De cette époque, date une chapelle de style roman qui était
accolée au pignon de droite. Elle était dédiée à Marie-­Madeleine.
Elle a été détruite en 1926.
Au 13e siècle, le prieuré accroît ses possessions grâce à des
dons généreux. En même temps, l’hospice est doté d’une
exploitation agricole. Au 16e siècle, elle sera complétée par un
corps de logis (Peut-être s’agit-il de l’annexe à gauche du bâtiment…), des dépendances et d’un pigeonnier.
Le château est agrandi au 17e siècle. Sa physionomie actuelle
date du 18e siècle. De style architectural classique, la façade est
parfaitement symétrique. La toiture est mansardée et un élégant
fronton triangulaire est supporté par deux pilastres toscans.
A la fin du 18e siècle, il ne restait à Wanze que quelques religieuses. Le prieuré fut supprimé en 1797 et les bâtiments
furent vendus à Simon Gillard dont les armoiries figurent sur le
fronton au-dessus de la porte d’entrée.
Le parc et le château ont été achetés par la commune de
Wanze en 1920. Le parc a été transformé en place publique
Administration communale de Wanze. 18e s.
et dénommée Place François Faniel en l’honneur du dévoué
secrétaire communal. Prémices d’un habitat unifamilial de qualité, la Société des Habitations à Bon marché a construit une
série de maisons bordant la place.
Coll. Wanze Buissonnière, éd. Administration communale de Wanze,
Wanze, s.d., p. 86-87.
SANGLAN, Paul, Patrimoine religieux et quelques divers de l’entité de
Wanze, document dactylographié, 1999, n.p.
CHAPELLE, André, Bords de Meuse en cartes postales anciennes,
Huy, 1997, p. 179-181.
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Maison de Géo Warzée à Wanze
Cette rue porte le nom de Géo Warzée (Huy, 1902 – Wanze,
1973), artiste aux multiples talents qui s’est illustré par la peinture, la gravure, la musique, le théâtre, l’écriture et le cinéma. Il
était réputé auprès du grand public pour ses eaux-fortes.
L’artiste peint avec beaucoup de matière, des scènes familiales
intimes et des paysages aux atmosphères diaphanes, un sentiment de solitude émane de ses travaux.
Il exposera pour la première fois au Palais des Beaux-Arts de
Bruxelles en 1929. La critique est élogieuse.
Ces œuvres sont présentes dans les musées belges, dans la
collection royale et dans les collections privées en Europe, au
Japon, aux Etats-Unis et au Canada.
Géo Warzée joua un rôle important dans le développement culturel et social de la région. En 1946, il est un des fondateurs du
cercle culturel Li Cwerneu avec l’écrivain Joseph Durbuy. Il créée
en 1960 avec son fils le Festival Mondial du Cinéma de Huy.
Maison de Géo Warzée. 20e s.
Entretien avec M. Jacques Warzée, novembre 2006.
Cat. de l’exp. Peintres Hutois du Passé, 900e anniversaire de l’Ecole
Normale Sainte-Marie à Huy, Huy, 1983, n. p.
Coll. Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours, éd.
La Renaissance du Livre, Bruxelles, 1995, p. 1179.
Cat. de l’exp. rétrospective Géo Warzée, du 9 au 18 décembre 1994,
Centre culturel de Wanze.
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Il reçoit une médaille d’or à la biennale de gravure d’Ancôme
en Italie.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Adolescent, Warzée reproduit en autodidacte les œuvres peintes de François Millet. Il entame des études artistiques à l’école
des arts appliqués de Liège, puis à l’Académie royale des
Beaux-Arts de la cité ardente où il suit le cours de peinture de
Jacques Ochs (1893-1971) et le cours de gravure de François
Maréchal (1861-1945) qui lui apprend la technique de l’eauforte qu’il utilisera pour reproduire les paysages : Vresse-surSemois, Huy, Ben-Ahin, Gives, etc.
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p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
Sucrerie, usine de bio-éthanol
et pont Père Pire à Wanze
Les premiers bâtiments de la sucrerie sont construits en 1870
par la Société anonyme Sucreries Centrales de Wanze en bordure de Meuse et le long des lignes du chemin de fer NamurLiège et Landen-Statte-Ciney. En 1875, l’établissement est relié
à douze râperies hesbignonnes grâce à un réseau de canalisations souterraines de plus de cent
kilomètres, révolutionnaire pour
l’époque. Après la 1ère guerre
mondiale, la sucrerie de Wanze
est la plus grande d’Europe.
aux 40 haubans qui supportent le tablier en béton. Long de
341 m et conçu par le bureau d’études Greisch de Liège, il a
été construit à partir de 1985 sur la rive gauche, parallèlement
au fleuve et a été mis en place par rotation de 70° pour réaliser
la jonction avec la rive droite deux ans plus tard.
Aujourd’hui, les anciens bâtiments ont été annexés aux infrastructures modernes. Témoin du
patrimoine industriel, l’ancienne
façade du bâtiment central présente une grande qualité architecturale : jeux de décrochement,
cordons de calcaire et baies en
arc en plein cintre.
L’usine de bio-éthanol appelée
Bio-Wanze a été construite à côté
de la sucrerie. Orientée vers les
énergies renouvelables, l’usine produit du biocarburant destiné
aux moteurs à essence au départ de végétaux contenant du
saccharose (betterave, etc.) ou de l’amidon (blé, maïs, etc.).
Le père Dominique Pire (1910-1969), fondateurs des Iles de
Paix et prix Nobel de la paix en 1958, a donné son nom au pont
Panorama industriel. 19e, 20e et 21e s.
LEMONNIER, Arlette, MARLAIRE, Claudine, Ponts d’hier et
d’aujourd’hui. Le Pays hutois, Ministère de l’Equipement et des Transports, édition du MET, s.l., 1999, p. 67-71.
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Ancienne chapelle à Wanzoul
Ancienne chapelle. 16e et 19e s.
Située au centre du village de Wanzoul, à la fourche de deux
chemins, l’ancienne chapelle villageoise, aujourd’hui réhabilitée en habitation particulière, remonterait au 12e siècle.
En 1543, le frère Pierre Blanchet réédifie une construction qui
sera consacrée en 1548 alors qu’il n’y est ni curé ni chapelain. Une inscription gravée sur la pierre tombale du bâtisseur
Coll. Le Patrimoine monumental de la Belgique. Province de Liège.
Arrondissement de Huy, volume 16/2, éd. P. Mardaga, Liège, 1992,
p. 1009-1010.
VANLOFVELDE, P., Notes et documents pour contribuer à l’histoire de
Vinalmont-Wanzoul, document édité à l’occasion du centenaire de la
chapelle de Wanzoul, Vinalmont, 1970.
Coll. Vinalmont, Wanzoul, Roua. A livre ouvert, document dactylographié édité par le Foyer de la Culture de Vinalmont et le Foyer culturel de
Wanze, 1992, p. 42-46.
p a n n e a u x
L’ancienne chapelle est mise en vente en 1871. Après son
rachat, elle servira de forge puis de magasin d’alimentation et
de réserve. La tour fut démolie en 1928 en raison du danger
d’effondrement. Elle est aujourd’hui, avec l’ancienne maison
pastorale, entièrement restaurée.
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Perpendiculaire à l’église, le presbytère, construit en moellons
de calcaire, a été agrandi à deux reprises, en 1830 et en 1840
d’une travée au nord-est. Il servit d’église provisoire pendant la
reconstruction de l’église Saint-Pierre à Vinalmont.
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
rappelle le fait. Cette stèle funéraire qui représente un religieux
agenouillé accompagné d’un chien, tenant en main un calice,
est encastrée dans un mur de la nef de la chapelle Sainte-Barbe
à Wanzoul construite en 1869.
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Eglise Saint-Nicolas et vieux cimetière
à Waret-l’Evêque
Installé sur un petit promontoire artificiel, à l’emplacement de
l’ancienne église, le vieux cimetière de Waret-l’Evêque présente
d’intéressantes sépultures des 19e et 20e siècle : stèles en petit
granit, croix en fonte, sépultures des notables disposées le
long de l’allée centrale et caveau du prêtre dominant les autres
tombes.
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Ce vieux cimetière nous rappelle combien les lieux de sépultures, durant des siècles, firent partie des cœurs des localités et
de l’identité culturelle et généalogique des communautés.
Vraisemblablement d’origine beaucoup plus ancienne, ce petit
cimetière contient véritablement l’ensemble du patrimoine
funéraire de sa population depuis au moins quatre générations. On ne pourra que se réjouir de découvrir une véritable
carte postale de ces sociétés telles qu’elles se structurèrent au
19e siècle et perdurèrent jusqu’aux alentours de l’entre-deuxguerres. On en tiendra pour preuve la taille de la sépulture du
curé par rapport à l’ensemble de ses ouailles,
typique de la réévangélisation de la société telle
que l’Eglise la promeut au 19e siècle.
BOLLY, Jean-Jacques, Répertoire photographique du
mobilier des sanctuaires de Belgique. Province de
Liège. Canton de Huy II, Ministère de la Culture Française, I.R.P.A., Bruxelles, 1978, p. 101.
DEFLORENNE, Xavier, Au cœur d’un village : approche
succincte du cimetière « paroissial » de Waret-l’Evêque, dans LHEUREUX, Philippe (sous la dir.), Patrimoine au Pays Burdinale Mehaigne. Les chroniques
du patrimoine, éd. GAL Burdinale Mehaigne, 2008,
p. 17-19.
DELGAUDINNE, Thierry, JADOUL, Roger, Héron « avec
le temps », Héron, 1995, p. 142-149.
p a n n e a u x
d ’ i n t e r p r é t a t i o n
L’église paroissiale Saint-Nicolas a été construite en 1895 par
l’architecte liégeois Hubert Froment, auteur de plusieurs églises d’inspiration néogothique à Bovenistier, à Lantremange et à
Milmort. Il a aussi construit des maisons bourgeoises à Liège.
Sacristie, chœur, nef et clocher. 19e s.
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