vitesse du nuage, (une vitesse moyenne des particules qui le composent), ou qu’elle soit en mouvement
dans ce nuage `a une vitesse quelconque v. Cependant cette masse inertielle n’est pas invariante, elle
est celle d’un cort`ege ou d’un sillage de ces particules t´enues qui accompagne la particule mat´erielle,
et ce cort`ege est d’autant plus nombreux, grand, massif, que la vitesse vde travers´ee du nuage par
la particule mat´erielle est plus ´elev´ee.
Il existe donc un r´ef´erentiel privil´egi´e, celui dans lequel v= 0, caract´eris´e par une masse inertielle
minimum.
D´esignons par temps universel le temps dans ce r´ef´erentiel.
Le temps indiqu´e par les chronom`etres d´epend de la masse inertielle de leur balancier reli´e `a un
ressort de rappel, donc le temps affich´e par un chronom`etre d´epend de sa vitesse par rapport au
nuage universel.
Retour sur l’histoire du temps
Poincar´e a propos´e le principe de relativit´e suivant : AUCUN SYSTEME PHYSIQUE N’EST
MODIFIE PAR UNE TRANSFORMATION DE LORENTZ, et il a d´eduit de ce principe une
m´ecanique nouvelle en accord avec les observations des ph´enom`enes ´electromagn´etiques mais au prix
d’un abandon du concept ant´erieur d’existence d’un temps universel. Cependant il n’a pas d´efendu
avec passion cette m´ecanique et il n’a mˆeme pas relev´e quelques emprunts abusifs, en Allemagne, la
”d´ecouverte” de ”l’espace-temps” `a G¨ottingen, par exemple. Son statut dans le monde scientifique
lui permettait bien entendu de ne pas s’en occuper, de minimis non curat prætor. N´eanmoins nous
le soup¸connons d’une autre pens´ee que nous allons faire voir mais qui requiert quelque attention.
Poincar´e connaˆıt les vues de Kant sur le temps, un concept pur de l’entendement, un sens interne,
un sens qui s’impose `a nous avant que nous puissions raisonner logiquement. Ce genre de d´efinition
du temps ne plaˆıt gu`ere `a un physicien qui envisage d’abord de d´efinir le temps comme ´etant le
caract`ere affich´e par un bon chronom`etre. (Bien entendu, Kant n’ignore nullement la possibilit´e
d’un telle d´efinition.). Le physicien observe ensuite que tous les bons chronom`etres indique le mˆeme
temps, et il est tent´e de poser un principe : Il existe un temps universel. En un certain sens, il rejoint
Kant par l`a mˆeme, car un principe, n’est pas d´emontr´e, il est re¸cu comme une notion premi`ere
Kantienne, et il devient un paradigme.
Cependant, l’´epreuve exp´erimentale subsiste, et le principe doit ˆetre abandonn´e si on d´ecouvre
un chronom`etre qui ne marque pas le mˆeme temps que les autres. Il se trouve qu’on d´ecouvre ce chro-
nom`etre, via l’observation des ph´enom`enes ´electromagn´etiques, c’est tout simplement le chronom`etre
d’un voyageur qui va tr`es vite. Poincar´e ne recule pas devant le rejet d’un paradigme, il propose un
nouveau principe de relativit´e et il abandonne le concept de temps universel. C’est une m´ethode et
c’est celle qui pr´evaut encore aujourd’hui, elle est devenue un nouveau paradigme. Pourtant, il est
fort possible qu’il ait envisag´e une autre m´ethode, une m´ethode selon laquelle on conserve un temps
universel et on transforme la loi fondamentale de la m´ecanique classique. Cette loi s’appuie sur un
caract`ere d’un corps mat´eriel, sa masse inertielle, disons m, invariante.
Selon cette autre m´ethode `a laquelle Poincar´e a dˆu penser, on recherche comment la masse m
pourrait d´ependre de la vitesse v. Autrement dit, par cette m´ethode, on continue `a faire confiance
`a Kant en conservant un temps universel et on va poser que le fonctionnement d’un chronom`etre,
un syst`eme physique, n’indique nullement un temps universel, parce que le principe de relativit´e
galil´eenne de la m´ecanique classique est ´ecart´e. Dans cette approche on ne remplace pas un principe
de relativit´e par un autre, on ´ecarte tout principe de relativit´e et les principes de relativit´e ant´erieurs
n’y sont vrais qu’en premi`ere approximation.
Nota : Les affichages d’un chronom`etre sont en proportion inverse de la masse inertielle m.
Il reste `a trouver un r´ef´erentiel privil´egi´e `a l’aide de r´esultats affich´es par divers chronom`etres,
ce qui est possible pr´ecis´ement parce que ce r´ef´erentiel est celui dans lequel un chronom`etre immo-
bile avance par rapport `a tout autre chronom`etre. Le temps universel est le temps affich´e par ce
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