ANESTHESIE DU PATIENT OBESE EN DEHORS DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE Deux circonstances peuvent se présenter : - chirurgie programmée - chirurgie en urgence LA CHIRURGIE PROGRAMMEE La conduite pré-opératoire ne diffère pas de celle de la chirurgie bariatrique : une évaluation rigoureuse du terrain et des risques s’impose. L’anesthésie devra être adaptée au type de chirurgie tout en tenant compte des limitations techniques et des risques dus à l’obésité. L’anesthésie loco-régionale Pourquoi pas si le type de chirurgie le permet. Avec quelques restrictions : - Il faut que l’anesthésie loco-régionale soit possible techniquement en raison de la morphologie du patient et cela sans aucune prise de risque. - S’il s’agit d’une chirurgie longue ou thrombogène, la prophylaxie de la thrombose veineuse (HBPM) sera prioritaire et contre-indiquera certaines loco-régionales. - La position en décubitus dorsal strict ou certaines autres positions sont très mal supportées par les patients obèses. L’anesthésie générale Les principes de bases sont les mêmes que pour la chirurgie bariatrique. L’intubation oro-trachéale nous semble préférable aux autres techniques de contrôle des voies aériennes supérieures pour des raisons de sécurité. La ventilation assistée peut être rendue plus difficiles par la position du patient pour certains types de chirurgie (Tredelenburg en chirurgie gynécologique par exemple) Il faudra alors jouer sur les réglages du respirateur (pressions, FiO2.) La chirurgie coelioscopique présente l’avantage d’avoir un moindre retentissement sur la fonction respiratoire et permettre ainsi le réveil sur table. Elle sera à privilégier chaque fois que ce sera possible. Par contre, en cas de chirurgie abdominale ouverte importante chez des patients limite sur le plan respiratoire, le maintien de la ventilation assistée et le passage en réanimation peut se révéler nécessaire. LA CHIRURGIE EN URGENCE Un bilan pré-opératoire approfondi et une optimisation de la prise en charge des comorbidités n’est plus possible. Un interrogatoire soigneux permettra quand-même de faire un bilan des pathologies associées (HTA, antécédents cardio-vasculaires, fonction respiratoire, diabète, syndrome d’apnée du sommeil, traitement en cours …) Un bilan sanguin standard, une radio pulmonaire et un ECG complèteront l’évaluation des risques. Les patients atteints d’obésité sévère ou massive sont très fragiles et le moindre retard dans la prise en charge d’une pathologie chirurgicale urgente peut avoir des conséquences gravissimes, voire létales. Il faut donc éviter de retarder le geste chirurgical tout en prenant le maximum de précautions. A l’anesthésiste de prouver son professionnalisme et ses facultés d’adaptation.