Epistémologie en psychologie clinique et de la santé
Epistémologie en Neurosciences et en Neuropsychologie
Ex : Phineas Gage. Est-ce que dès l’observation vérifiée au niveau clinique. Dans quelles
mesures peut-on étendre la neuro-imagerie ? Si une lésion interrompt ce réseau il est difficile
d’attribuer une fonction à une zone précise car elle est associée à tout un réseau. On ne peut
pas automatiquement appliquer un lien entre une lésion et une fonction.
1.1. Historique des relations entre cerveau et fonctions mentales
a. Les humeurs du cerveau : Hippocrate
« C’est par là que nous pensons, comprenons, voyons, entendons, que nous connaissons le
laid et le beau, le mal et le bien…, que nous sommes fous, que nous délirons.. » Situe les
fonctions mentales normales et patho du cerveau
1ère évocation du rôle du cerveau dans les fonctions cognitives.
b. Pline l’ancien :
« Rien n’est plus fragile en l’homme : les maladies, une chute, même une simple frayeur
peuvent lui porter atteinte, soit partiellement, soit totalement.
Frappé par une pierre, un homme perdit la mémoire des lettres ; tombé du haut d’un toit très
élevé, un autre ne reconnut plus, ni sa mère, ni ses alliés, ni ses proches ; un autre ne reconnut
plus ses esclaves pendant une maladie.
1 ère évocation d’un syndrome patho de la mémoire qui s’apparente à un trouble
neuropsychologique.
c. Galien : Le cerveau , siège du « pneuma psychique »
« Le cerveau « âme raisonnante », perçoit les sensations et commande les mouvements par
l’intermédiaire d’un souffle qui passe des poumons au cœur puis au cerveau par
l’intermédiaire du sang (appelé « pneuma psychique) »
Moyen âge : La « doctrine cellulaire » de l’Eglise
A la suite de la décadence de l’empire Occident, l’Eglise domine toute vie intellectuelle.
Sa doctrine cellulaire dogmatique situe de manière purement spéculative :
L’âme au niveau du cœur
Les facultés psychiques dans les ventricules du cerveau
Schéma des 4 cavités reliées par des canaux dans lesquelles circule le liquide céphalo
rachidien
La Renaissance
Malgré les soucis d’exactitude anatomique de Vinci ou Vesale : la théorie cellulaire sista un
certain temps.
17è siècle : Descartes : Théorie des « esprits animaux »
Le corps relève de la mécanique (théorie des animaux machines)
Il est séparé de l’âme (la pensée) qui se trouve dans l’épiphyse (glande dans le cerveau) qui
distribue les esprits animaux dans la mécanique.
Réactions au dualisme : - Le monisme spiritualiste
Spinoza ( 17è s) : le mental et le physique ne sont que des aspects d’une même réalité, d’une
même substance : Dieu.
Leibnitz : ( 17/18è s) : esprit et corps fonctionnent en parallèle, comme deux horloges
synchronisées ; harmonie préétablie au moment de la création par Dieu.
- Empirisme
Hobbes ( 16/17è s) : toute connaissance vient de l’extérieur, il n’existe pas d’idée
innées ( autre ex la tabula rasa)
Locke : (17/18è s) : Les idées résultent des sensations que nous éprouvons, se
combinent entre elles par un mécanisme d’association.
Hume ( 18è s) explicite les lois de l’association : contiguïté ( spatiale/ temporelle),
ressemblance, relation de cause à effet.
- Le Monisme matérialiste
Il n’existe qu’une seule substance, la matière.
Diderot, l’homme machine : l’âme à une étendue, elle est matérielle.
Gall (1758/1828) et la phrénologie
Changeux l’homme neuronal (1987)
1.2. La phrénologie ou cranioscopie de Gall (1800)
Vise à déterminer les fonctions du cerveau en général et de ses diverses parties en particulier.
La morphologie du crâne refléterait nos « dispositions » (instincts et facultés intellectuelles)
Au départ, Gall aurait été frappé par la proéminence des yeux des étudiants qui avaient une
excellente mémoire.
Organe de la mémoire situé en arrière des yeux
Il découvre 27 organes (autant que de dispositions)
La doctrine (le Traité de phrénologie, 1837)
Les dispositions sont innées (1er principe), distinctes (3ème principe), ont leur siège dans des
parties distinctes du cerveau (4ème principe) et peuvent être repérées par palpation du crâne
(protubérances et dépressions)
Carte des protubérances : bosse des maths
Disposition de l’amour physique, de l’amitié, de la ruse, de la finesse, de la prévoyance, de
l’esprit métaphysique..
Cette théorie à eu un impact très important dans le domaine médical.
1.3 Les premiers travaux sur les troubles du langage : approche anatomo-fonctionnelle.
1861 : Paul Broca présente à l’académie des Sciences le 1er cas d’aphasie motrice : le patient
LeBorgne, atteint d’une lésion dans le cortex frontal inférieur gauche, ne pouvait prononcer
qu’une seule syllabe tout en comprenant tout ce qu’on lui disait.
La plupart des chercheurs de l’époque pensait que le cerveau était un tout ans lequel il n’y
avait qu’une seule fonction donc sa théorie n’a pas été très bien accueilli à l’époque.
Après étude d’autres cas semblables il déclare : « Nous parlons avec l’hémisphère gauche »
1er fois qu’une région cérébrale est reliée à une fonction précise.
1874 : Carl Wernicke révèle que le lobe temporal gauche est impliqué dans la
compréhension du langage.
Ces observations, maintes fois confirmées, démontrent l’existence dans l’hémisphère gauche,
d’une boucle neurale impliquée dans le langage.
Grâce à cette approche et les études de cas> établissement de la 1ère carte corticale.
Korbinian Brodman (1909) établit une cartographie corticale de 52 aires pour lesquelles
on trouve une assez bonne concordance fonctionnelle (toujours utilisée). Description
anatomique fine non une description fonctionnelle. L’approche anatomo-fonctionnelle est à
l’origine de la neuropsychologie cognitive. Nombreux savants ont contribué à réfléchir sur les
différents rôles du cerveau.
2.1 Définition, objectifs, démarche
DEF : Hécaen et al 1983)
« La discipline qui traite des fonctions mentales supérieures dans leur rapport avec les autres
structures cérébrales. »
Obj :
localiser des modules fonctionnels et des opérations de traitements (et non plus des
fonctions).
Comprendre le fonctionnement cognitif normal à partir des dysfonctionnements
cognitifs consécutifs à une lésion cérébrale.
Démarche :
Appliquer les modèles cognitivistes (computationnel) aux perturbations de patients
cérébro-lésés afin de les éprouver affiner ou complexifier.
En se basant sur l’approche anatomo-fonctionnelle initiée par Broca ( données
cliniques, techniques, chirurgicales, neuro-images)
2.2. Principaux postulats de la neuropsychologie
Principe de la modularité : (modularité de l’esprit, Fodor, 1933)
Le cerveau humain ne fonctionne pas comme un tout, mais est composé de petits
programmes spécialisés réalisée par des aires spécifiques et différentes.
Chaque programme ou module est décomposable en sous-modules inconscients qui
traitent séparément :
- Formes couleur, mouvements… dans la perception visuelle
- Grammaire, sémantique, syntaxe, phonétique… dans le langage.
-
Un « système central », non spécialisé et conscient, coordonne les modules entre eux,
intègre les opérations entre elles.
En résumé : chaque module est spécifique à une fonction ; son fonctionnement est
autonome, rapide et inconscient ; il possède une localisation neuronale propre. Les
fonctions sont intégrées par un système central inconscient.
La modularité n’est pas massive, seule une partie de nos aptitudes cognitives
fonctionnent selon ce principe. Certains processus supérieurs pourraient ne pas
fonctionner ainsi (notamment le raisonnement)
Réhabilite la théorie de GALL.
Principe de fractionnement : Une lésion cérébrale peut entrainer la perturbation d’un seul
module.
Principe de transparence : les performances d’un patient cérébro-lésé peuvent être interprétées
comme la résultante d’un système de traitement normal amputé d’un ou plusieurs modules.
Cela nécessite une connaissance approfondie en neurobiologie : relation d’une
structure avec d’autres structures cérébrales et de ses caractéristiques fonctionnelles :
o Neurophysiologie et électrophysiologie animale. (caractéristiques
fonctionnelles des caractéristiques des neurones de cette région).
o Imagerie cérébrale fonctionnelle chez le sujet sain.
o Neuropsychologie lésionnelle (humaine ou animale)
Illustration du concept de modularité ( sur iris)
Modularité est l’idée de base en psycho. + Postulat de fractionnement+ principe de
transparence.
Illustration : les troubles spécifiques d’apprentissage de la lecture (Habib, service de
neurologie, CHU, Marseille)
La conception des troubles spécifiques d’apprentissage (TSA spécific learning
disorder ») repose sur une organisation modulaire de la cognition (Fodor, 1983)
Remarque : Les modules sont globalement moins bien différenciés et moins précis
dans leur relation réciproques sur le cerveau en voir de maturation et ce d’autant plus
que l’enfant est jeune.
Malgré cette restriction, le caractère inné
Schéma explicatif autour de la dyslexie
Le terme « spécifique renvoie à l’absence de déficit intellectuel t.q mesurable par les
méthodes classiques d’évaluation du QI.
2.3 La neuropsychologie utilise une méthodologie précise
Recherche d’associations de symptômes pour définir les modules
Recherche de dissociations (Teuber, 1955) : attribuer des rôles fonctionnels à
différents modules ( c.f postulat de fractionnement)
o Un patient ayant une lésion cérébrale de l’aire X réussit bien une tache A mais
non pas une tache B
Dissociation entre modules A et B (aires cérébrales différentes)
Cela ne suffit pas pour montrer que par ex la tache de lecture A et l’écriture B font partie de 2
zones du cerveau (modules) différentes.
o Si un autre patient ayant une lésion de la structure Y, réussit la tache B
mais non la tache A.
Double dissociation démontre que les modules A et B sont distincts. ( Shallice,
1995 : Dissociation forte ..
3/La neuro-imagerie fonctionnelle.
Le projet » dune cadre fonctionnelle du cortex cérébral établie par un système de mesure
appliquée de l’extérieur était une idée très moderne… cela reste une partie importante du
projet actuel de l’imagerie cérébrale fonctionnelle. On doit à Gall d’avoir donné le coup
d’envoi du débat sur les localisations cérébrales » (Houdé, 2002)
Les techniques reposent sur la mise en relation d’un comportement (activité cognitive) avec
une activité cérébrale.
La référence au cerveau se fait par une activité cérébrale et non pas par une
structure, une anatomie.
Approche étroitement liée à l’évolution des techniques de neuro-imagerie.
3.1. Technique de neuro-imagerie, invasive et non invasives
Ces techniques diffèrent par leurs caractéristiques spatiales et temporelles : ordre de grandeur
et précision des mesures.
Chacune de ces techniques décrit avec précision spatiale l’activité cérébrale : résolution
spatiale.
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