CHAPITRE 1 : VULNÉRABILITÉ SISMIQUE DES BATIMENTS EN BETON ARME 3
2. DÉFINITIONS DE BASE
L’évaluation de la vulnérabilité sismique fait directement appel aux notions d’intensité et de
magnitude sismique, de risque et d’aléa sismique. La définition de certains de ces termes
comme risque sismique, aléa sismique et vulnérabilité varie parfois selon les sources
documentaires ou le contexte d’utilisation. Dans ce chapitre, nous tenterons de définir ces
notions afin d’établir une base commune qui sera utilisée pour le reste du rapport et qui
permettra de mieux comprendre les méthodes d’évaluation présentées par la suite.
2.1 Intensité et magnitude sismique
L’intensité sismique est la mesure de la force d’une secousse due à un séisme. Les premières
échelles d’intensité sismique mesuraient l’intensité des répercussions des tremblements de
terre sur les humains, les objets et les bâtiments. On doit la première échelle d’intensité
sismique à l’Italien Rossi et au Suisse Forel qui proposèrent séparément en 1874 et 1881 des
échelles similaires à dix échelons. L’échelle d’intensité de Rossi-Forel a été modifiée en 1902
par Mercalli pour une échelle également à dix échelons. L’ajout de deux échelons à l’échelle
de Mercalli a été faite par Cancani et Sieberg; ce qui a donné naissance à la plupart des
échelles à douze échelons utilisés aujourd’hui et entre autre à l’échelle MCS encore utilisée
dans le sud de l’Europe. En 1931, Wood et Neumann traduisent cette échelle en anglais et elle
devient l’échelle de Mercalli modifiée (MM). Elle s’échelonne de I (ressenti uniquement par
quelques personnes dans des conditions particulièrement favorables) à XII (destruction
totale). Il y a plusieurs versions de l’échelle MM souvent identifiées par l’année de leur
création (MM-31, MM-56).
En 1964, Medvedev, Sponheuer et Karnik publient la première version de l’échelle MSK
basée sur les échelles MCS et MM-56. Cette échelle diffère des précédentes par l’utilisation
d’une méthode à la fois qualitative et quantitative de l’évaluation des dégâts. L’utilisation de
l’échelle MSK s’est répandue rapidement en Europe, mais il est devenu rapidement évident
que des améliorations étaient nécessaires pour rendre son utilisation plus claire et incorporer
les techniques de construction. En 1988, la Commission géologique européenne a initié une
révision en profondeur de l’échelle MSK. La version finale de cette révision est l’échelle
macrosismique européenne, EMS publiée en 1992 et révisée à nouveau en 1998 (GrLinthal,
1998). L’EMS-98 est la première échelle d’intensité comprenant des instructions pour son
utilisation. C’est aussi la première échelle utilisant des illustrations et des photos pour décrire
les différents degrés de dommages des édifices traitant de la probabilité d’occurrence des
différents degrés de dégâts. Au Japon, on utilise l’échelle d’intensité d’Omori à sept niveaux,
dont le premier correspond au niveau MM-VI. Cette échelle est basée sur le comportement
des structures japonaises typiques.
L’échelle de Richter, établie en 1935, mesure la magnitude des tremblements de terre, c’est-
à-dire, la quantité d’énergie libérée. Elle est évaluée à partir de l’amplitude des ondes
sismiques enregistrées par des instruments sensibles (sismographes) et liée à l’énergie libérée
au foyer, c’est- à- dire le point d’origine du tremblement de terre. L’échelle de Richter est
logarithmique, c’est- à- dire que chaque degré de l’échelle représente une magnitude de 10
fois plus élevée que le degré précédent. Ainsi, une magnitude de 7 indique que les amplitudes
mesurées sont dix fois plus importantes que celle de magnitude 6 et 100 fois plus élevée que
celle de magnitude 5.
Il existe plusieurs versions de la magnitude de Richter (M). La magnitude locale d’un séisme,
ML,est calculée à partir de la différence d’amplitude entre le séisme local et le séisme de
référence de magnitude M. Au fil des ans, on s’est aperçu que la magnitude de Richter définie