Séminaire Développement durable et économie de l’environnement L’agenda international du développement après 2015 fait l’objet de discussions très actives actuellement, notamment celle sur la définition des objectifs de développement durable, et celle, plus discrète et néanmoins cruciale, sur le financement de ce nouvel agenda du développement. Cette session animée par Patrick Guillaumont permettra de comprendre le rôle clé du concept de vulnérabilité structurelle dans l’élaboration des politiques de développement, pour cibler les interventions de l’aide publique. Elle permettra également d’explorer les pistes pour consolider et compléter la mesure de la vulnérabilité structurelle en l’étendant à de nouvelles variables socioéconomique ou environnementales, comme la vulnérabilité au changement climatique, ou le capital naturel, se positionnant ainsi au cœur des questions de développement durable. Patrick Guillaumont (Ferdi, Cerdi)* La mesure de la vulnérabilité structurelle comme instrument de politique de développement international Discutant : Pierre Forestier (AFD)** Mardi 25 mars 2014, de 12h30 à 14h30 À Reid Hall – 4, rue de Chevreuse – 75006 Paris (M° Vavin) En même temps que la notion de vulnérabilité des pays (aux chocs exogènes) est de plus en plus utilisée dans le discours international, le besoin d’un cadre conceptuel général se fait de plus en plus sentir. De la même façon que dans la durabilité du développement on identifie trois dimensions, économique, environnementale et sociale, il est cohérent de reconnaître trois dimensions correspondantes dans la vulnérabilité et d’y rechercher ce qui peut être considéré comme « structurel ». La vulnérabilité structurelle est celle qui résulte de facteurs structurels au sens où ils ne dépendent pas de choix politiques actuels ou de la bonne gouvernance des pays. C’est à ce titre que les indicateurs qui la mesurent peuvent être considérés comme légitimes pour servir de critères à l’allocation internationale des ressources pour le développement, et notamment en complément des indicateurs de bonne gouvernance comme ceux du CPIA (Country Policy and Institutional Assessment). À cet égard, l’indice de vulnérabilité économique (EVI) établi par le Comité des politiques de développement des Nations unies et éventuellement révisé, déjà utilisé pour l’identification des pays les moins avancés (PMA), peut aussi servir comme critère (entre autres) d’allocation de l’aide publique au développement, cependant que l’indice de vulnérabilité physique au changement climatique (nommé en anglais PVCCI, et établi de façon encore provisoire par la Ferdi) peut servir à l’allocation des ressources concessionnelles pour l’adaptation au changement climatique. Au contraire, la fragilité des États, qui reflète notamment le manque de volonté politique, devrait influencer le mode d’utilisation des ressources, plutôt que l’allocation entre pays. Une fois comparés la structure et les composants des deux indices EVI et PVCCI, il sera possible d’indiquer comment ils peuvent être utilisés comme critères d’allocation des ressources, soit séparément, soit de façon combinée, selon la façon dont sont traitées les deux catégories de ressources. Inscription en ligne sur le site de l’Iddri p. 1 * Patrick Guillaumont est président de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi), professeur émérite à l’université d'Auvergne, chercheur au Cerdi (Centre d'études et de recherches sur le développement international), qu’il a fondé en 1976, et directeur-fondateur de la Revue d'économie du développement ; il est aussi membre de l’European Development Network (EUDN) et Fellow de l’Oxford Center for Studies on African Economies (CSAE). Patrick Guillaumont est coordinateur du Labex IDGM+ « Concevoir de nouvelles politiques de développement international à partir des résultats de la recherche. Renforcement de l’Initiative pour le développement et la gouvernance mondiale ». Il a été de 1987 à 2009 membre du Comité pour les politiques de développement des Nations unies (CDP), où il a présidé de 1997 à 2009 divers groupes d’experts sur les critères d’identification des pays les moins avancés (PMA). Patrick Guillaumont a aussi été membre de nombreux comités consultatifs internationaux et a travaillé pour diverses institutions internationales et gouvernements de pays en développement. Il a publié une vingtaine d’ouvrages et près de deux cents articles, essentiellement sur le développement, dans un large éventail de revues. Ses travaux récents portent principalement sur l’aide publique au développement, la vulnérabilité économique, les pays les moins avancés (dernier ouvrage publié, Caught in a trap. Identifying the least developed countries, 2009, version française sous presse) et les critères d’allocation de l’aide et l’efficacité des mesures prises en faveur des PMA (ouvrage en préparation, Out of the trap. Supporting the least develooped countries). ** Pierre Forestier est responsable de la division « Changement climatique » à l’Agence française de développement (AFD), en charge de la définition et du pilotage de la stratégie de lutte contre le changement climatique. Ingénieur de l’Institut national agronomique Paristech, il est titulaire d’un Master of Business Administration de l’École Internationale de management de l’École nationale des Ponts et Chaussées (ENPC). Pierre Forestier est membre de la délégation française en charge des négociations internationales sur le changement climatique. Auparavant en charge des instruments financiers européens à la Direction Générale du Trésor du ministère de l’Économie et des Finances, il a exercé les fonctions d’administrateur suppléant de la Banque de développement du Conseil de l’Europe et de desk officer de la Banque européenne d’investissement. Il a suivi en préalable une carrière diversifiée au sein de l’AFD et d’entreprises financières et de services du secteur privé. Merci de bien vouloir noter que les conférences de l’Iddri sont filmées puis mises en ligne sur les sites Internet de l’Iddri et de TerreTV. p. 2