master2_traore__lassina ( PDF - 1.8 Mo)

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N° d’Ordre .............................../LABIOGENE
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
---------------
LABORATOIRE DE BIOLOGIE MOLECULAIRE
ET DE GÉNÉTIQUE MOLÉCULAIRE
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
(LABIOGENE)
SCIENCE DE LA VIE ET DE LA TERRE
(UFR/SVT)
Mémoire Présenté
Par TRAORE
Lassina
Pour l’obtention du Master II
de Biologie Moléculaire et de Génétique Moléculaire Appliquées
de l’Université de Ouagadougou
SUR LE THEME:
Diagnostic moléculaire du Cytomégalovirus, du virus d’Epstein
Barr et de l’Herpes virus 6 chez les donneurs de sang à
Ouagadougou, Burkina Faso
Soutenu le 16 Novembre 2013 devant le jury composé de :
Président : Pr Nicolas BARRO, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou
Membres : Pr Jacques SIMPORE, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou
Dr Djénéba OUERMI, Maître assistant, Université de Ouagadougou
Préface du Coordonnateur du Master BIOGEMA
De nos jours, les connaissances avancées en génétique et biologie moléculaires sont
incontournables pour conduire des études de hautes valeurs ajoutées en sciences biologiques.
Les outils de la Biologie moléculaire ont permis d’accomplir de grands progrès dans le domaine
du diagnostic, de la pharmacie, de la thérapeutique, de l’agriculture et même dans l’aide à la
justice par l’identification humaine. Les Universités et les laboratoires de recherche des Pays
membres de l’UEMOA dans leur grande majorité, restent arrimés aux pays et laboratoires de
recherche du Nord pour leurs besoins en recherches et activités en génétique et biologie
moléculaires. Cet état de fait est lié au déficit en personnel qualifié et le manque de ressources
financières et matériel pour conduire les recherches en local in situ. Cela a pour conséquence,
une non maîtrise de la finalité ainsi que de l’utilisation des résultats et produits des recherches
que nous conduisons, une surenchère du coût des examens et des études en biologie et génétique
moléculaires. Un autre corollaire et non des moindres de cet état de fait est la fuite de capitaux
mais également la fuite des cerveaux car les étudiants les plus compétents envoyés dans les pays
du Nord ont tendance à y rester.
Le master en Biologie Moléculaire et en Génétique Moléculaire Appliquées (BioGeMA) a pour
but de combler le vide constaté dans l’expertise en génétique et biologie moléculaires par la mise
à disposition des pays de l’espace UEMOA, de personnels qualifiés, de haut niveau de
compétences pour conduire des études et recherches en génétique et biologie moléculaires.
Le master BioGeMA est :
 Un Master à dimension sous-régionale
 Géré par un réseau de chercheurs et praticiens en génétique et biologie
moléculaires
 Soutenu par une plateforme technologique sous-régionale à LABIOGENE
Ce Master a pour objectif de former des biologistes, des pharmaciens, des vétérinaires et des
médecins biologistes capables d’effectuer des diagnostics biomoléculaires dans des centres
hospitaliers et d’élaborer des études d’investigations dans des structures de recherches. En
outre, il ouvrira la porte d’études doctorales aux meilleurs étudiants pour permettre la formation
de chercheurs et d’enseignants-chercheurs afin d’assurer la relève du corps enseignants, la
constitution d’une masse critique d’experts africains et la mise en place d’un véritable réseau
africain de recherche dans le domaine ci-dessus cité.
Professeur Jacques SIMPORE
Professeur Titulaire de Biologie Moléculaire
et de Génétique Moléculaire
UFR/SVT - École Doctorale Sciences et
Technologie
Université de Ouagadougou – Burkina Faso
[Texte]
Page i
Dédicaces
A mon père Bougoungo TRAORE et à ma mère Djenebou TRAORE ;
A mes frères et sœurs, Sali, Diakalya, Nassara, Jeanne, Elisabeth et Marie
A ma bien aimée Ebenezer OUEDRAOGO
A Dramane TRAORE, cousin et ami fidele
A tous ceux qui donnent leur sang afin de sauver des vies
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
Page ii
Remerciements
Ce travail a été réalisé au Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro ANNIGONI
(CERBA/LABIOGENE) et au Centre Médical Saint Camille (CMSC) en collaboration avec
le Centre National de transfusion sanguine (CNTS).
Nous exprimons nos profondes gratitudes à l’endroit du :
Professeur Jacques SIMPORE, Professeur titulaire de génétique et de biologie
moléculaires, Directeur du CERBA/LABIOGENE, Directeur du laboratoire du CMSC,
Recteur de l’Université Saint Thomas d’Aquin, notre Directeur de mémoire ; nous sommes
très marqués de l’honneur que vous nous avez fait pour nous avoir accepté dans vos
laboratoires bien équipés, pour nous avoir conseillé et dirigé dans l’élaboration du présent
mémoire. Nous avons aussi bénéficié de votre encadrement scientifique et de votre soutien
moral, financier et matériel. Veuillez trouver dans ce travail l’expression de notre sincère
gratitude et de notre profond respect.
Professeur Nicolas BARRO, Vice-président de l’Université de Ouagadougou, pour avoir
accepté de présider notre jury. Malgré vos multiples occupations, vous avez accepté de suivre
et de juger ce travail. Soyez-en remercié.
Dr Djénéba OUERMI, pour avoir accepté de faire partie du jury. Trouvez ici
l’expression de toute notre gratitude.
Au Professeur Jean-Baptiste NIKIEMA, aux Dr Charlemagne GNOULA et Dr Virginio
PIETRA pour la qualité de vos enseignements;
Au Docteur Cyrille BISSEYE, pour l’encadrement technique au laboratoire et son aide
précieuse dans la réalisation de ce travail,
Dr Florencia DJIGMA, Dr Tani SAGNA, pour votre assistance précieuse durant notre
formation, au cours de nos manipulations au laboratoire et au cours de la rédaction du présent
mémoire.
À toute l’équipe du Laboratoire du Centre Médical Saint Camille et du Centre de Recherche
Biomoléculaire Pietro ANNIGONI.
A tous nos enseignants du Master BioGéMA
A la Commission de l’UEMOA pour leur soutien financier à travers le PACER 2
A toute l’équipe du CERBA/LABIOGENE
et à tout le personnel du laboratoire du
Centre Médical Saint Camille de Ouagadougou;
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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Résumé
Introduction : Les herpès virus sont très rependus dans le monde entier. La présente
étude se porte sur trois herpès virus, notamment EBV, CMV et HHV-6. Ces trois virus
évoluent sous le modèle pandémique. Ils sont impliqués dans diverses pathologies comme la
mononucléose infectieuse et plusieurs types cancers. Notre étude vise à déterminer les
prévalences de CMV, EBV et HHV-6 chez les donneurs de sang de Ouagadougou,
diagnostiqués positifs à l’hépatite B.
Méthodes : Les donneurs de sang diagnostiqués positifs à l’Hépatite B ont été retenus
pour la présente étude, soient 198 donneurs. Après centrifugation du sang, le plasma à été
retenu comme produit biologique à analyser. Nous avons utilisé la DNA sorbent pour
l’extraction de l’ADN puis la PCR en temps réel qualitative pour le diagnostic simultané de
l’infection à EBV, CMV et HHV-6. Pour la PCR, nous avons utilisés le kit CMV/EBV/HHV6 Quant Reel Time PCR en suivant les instructions du fabriquant. L’appareil PCR utilisé était
la SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3 de “Sacace Biotechnologie”. Les résultats obtenus ont
été analysés avec les logiciels statistiques tels que SPSS 17.0 et Epi Info 3.5.1.
Résultats : Sur les 198 échantillons testés, 18 (9,09%) étaient positifs à au moins un
des trois virus, 10 (5,10%) étaient positifs au EBV, 10 (5,10%) positifs au CMV et 12
(6,10%) positifs au HHV-6. En fonction de l’âge, nous avons trouvé que seul ceux qui avaient
un âge inferieur ou égal à 30 ans étaient infectés. L’infection à EBV, CMV et HHV-6 chez les
femmes représentaient
respectivement 8,57%,
8,57% et 11,43%. Par contre chez les
hommes, les taux d’infection étaient faibles soient 4,29%, 3,68% et 4,90% respectivement
pour EBV, CMV et HHV-6. En fonction du statut VIH nous avons constatés que les
séropositifs étaient plus infectés que les séronégatifs, EBV (12,5% versus 4,74), CMV (12,5%
versus 4,74), HHV-6 (12,5% versus 5,79). Sept (7) échantillons étaient Co-infectés par
EBV/CMV/HHV-6, soit 38,89% des échantillons positifs.
Conclusion : Les prévalences que nous avons enregistrées sont faibles par rapport à
celles trouvées par les études précédentes menées dans la sous région chez les donneurs de
sang. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les études antérieures ont utilisé des
techniques sérologiques.
Mots clés : Burkina Faso, PCR Multiplexe en Temps Réel, CMV, EBV et HHV-6
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
Page iv
Summary
Introduction: The herpes viruses are widespread in the world. This study focuses on three
herpes viruses, including EBV, CMV and HHV -6. These three viruses evolve as the
pandemic model. They are involved in various diseases such as infectious mononucleosis and
several types of cancer. Our study aims to determine the prevalence of CMV, EBV and HHV6 infection in blood donors in Ouagadougou, diagnosed positive for hepatitis B.
Methods: 198 Blood donors diagnosed positive for Hepatitis B were selected for the present
study. After centrifugation of blood, plasma was chosen as a biological product to be
analyzed. We used DNA sorbent for the extraction of DNA and PCR qualitative real-time
simultaneous diagnosis of infection with EBV, CMV and HHV -6. For PCR, we used the
CMV/EBV/HHV-6 Reel Time PCR kit following the manufacturer's instructions. The PCR
product was used SaCycler -96 Real Time PCR V.7.3 of " Sacace Biotechnology " . The
results were analyzed with statistical software such as SPSS 17.0 and Epi Info 3.5.1.
Results: Among the 198 samples tested , 18 ( 9.09% ) were positive for at least one of the
three viruses , 10 ( 5.10% ) were positive for EBV , 10 ( 5.10 %) were positive for CMV and
12 ( 6.10% ) positive for HHV -6. According to age, we found that only those who had a less
than or equal to 30 years were infected. EBV, CMV and HHV-6 Infection in women were
8.57%, 8.57% and 11.43% respectively. By against men, infection rates were low are 4.29%,
3.68 % and 4.90 % respectively for EBV, CMV and HHV -6. Depending on the HIV status
we found that HIV-positive was more infected than HIV-negative, EBV (12.5 % versus 4.74),
CMV (12.5 % versus 4.74), HHV-6 (12.5% versus 5.79). Seven (7) samples were co- infected
EBV/CMV/HHV-6 or 38.89 % of positive samples.
Conclusion: The prevalence that we recorded is low compared to those found in previous
studies in the sub-region in blood donors. This difference can be explained by the fact that
previous studies have used serological techniques.
Keywords: Burkina Faso, Multiplex Real-Time PCR, CMV, EBV and HHV-6
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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Sommaire
Préface du Coordonnateur du Master BIOGEMA ................................................................... i
Dédicaces ................................................................................................................................... ii
Remerciements ........................................................................................................................ iii
Résumé ..................................................................................................................................... iv
Sommaire ................................................................................................................................. vi
Liste des figures ....................................................................................................................... ix
Liste des tableaux ..................................................................................................................... x
Abréviations............................................................................................................................. xi
INTRODUCTION .................................................................................................................. xiii
1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE .......................................................................................... 1
1.1 LE CYTOMEGALOVIRUS (CMV)................................................................................ 1
1.1.1 HISTORIQUE.......................................................................................................... 1
1.1.2 EPIDEMIOLOGIE .................................................................................................. 1
1.1.3 CLASSIFICATION ................................................................................................. 2
1.1.4 BIOLOGIE DU VIRUS .......................................................................................... 2
1.1.5 STRUCTURE ET GENOME .................................................................................. 3
1.1.6 INFECTION A CMV ET REPONSE IMMUNITAIRE ......................................... 5
1.1.7 PATHOLOGIES DUES A L’INFECTION A CYTOMEGALOVIRUS................ 6
1.1.8 DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A CYTOMEGALOVIRUS ............................ 8
1.1.9 PREVENTION ET TRAITEMENT ........................................................................ 8
1.2
LE VIRUS D’EPSTEIN BARR (EBV)....................................................................... 9
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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1.2.1 HISTORIQUE.......................................................................................................... 9
1.2.2 CLASSIFICATION ............................................................................................... 10
1.2.3 EPIDEMIOLOGIE ................................................................................................ 10
1.2.4 BIOLOGIE DU VIRUS ......................................................................................... 10
1.2.5 GENOME ET STRUCTURE ................................................................................ 12
1.2.6 INFECTION A CMV ET REPONSE IMMUNITAIRE ....................................... 15
1.2.7 PATHOLOGIES DUES AU EBV......................................................................... 16
1.2.8 DIAGNOSTIC ....................................................................................................... 18
1.2.9 PREVENTION ET TRAITEMENT ...................................................................... 21
1.3
HERPES VIRUS HUMAIN-6 (HHV 6) ................................................................... 21
1.3.1 HISTORIQUE........................................................................................................ 21
1.3.2 EPIDEMIOLOGIE ................................................................................................ 21
1.3.3 CLASSIFICATION ............................................................................................... 22
1.3.4 BIOLOGIE DU VIRUS ......................................................................................... 22
1.3.5 STRUCTURE ET GENOME ................................................................................ 23
1.3.6 INFECTION A HHV-6 ET REPONSE IMMUNITAIRE..................................... 24
1.3.7 PATHOLOGIES DUES A L’INFECTION AU HHV-6 ....................................... 24
1.3.9 THERAPIE ET PROPHYLAXIE.......................................................................... 26
2.
OBJECTIFS DE L’ETUDE ........................................................................................... 27
2.1
2.2
OBJECTIF GENERAL ............................................................................................. 27
OBJECTIFS SPECIFIQUES ................................................................................. 27
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
Page vii
3.
PROBLÉMATIQUE : ENONCE DU PROBLEME ET CONTEXTE
JUSTIFICATIF DE L’ETUDE............................................................................................. 28
4.
MATÉRIELS ET MÉTHODES .................................................................................... 30
4.1
SITE DE L’ETUDE................................................................................................... 30
4.2
ECHANTILLONS D’ETUDE .................................................................................. 30
4.3
DIAGOSTIC MOLECULAIRE PAR LA REAL TIME PCR DU CMV, D’EBV ET
DU HHV-6 ........................................................................................................................... 31
4.3.1 EXTRACTION DE L’ADN (kit d’extraction DNA-Sorb-B) ............................... 31
4.3.2 PROTOCOLE D’AMPLIFICATION DE L’ADN (kit : CMV/EBV/HHV-6 Quant
Real-TM)........................................................................................................................... 32
4.3.3 ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS.................................... 34
4.3.4 PERFORMANCE .................................................................................................. 34
5.
RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................................... 35
5.1
RESULTATS............................................................................................................. 35
5.1.1 CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ..................................... 35
5.1.2 PREVALENCE D’EBV, CMV ET HHV-6 .......................................................... 35
5.1.3 INFECTION A L’EBV, CMV, HHV-6 EN FONCTION DE L’AGE, DU SEXE
ET DU STATUT VIH ...................................................................................................... 36
5.2
6.
DISCUSION .............................................................................................................. 38
CONCLUSION ET PERSPECTIVES .......................................................................... 42
CONCLUSION........................................................................................................................ 42
PERSPECTIVES.................................................................................................................... 43
7.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...................................................................... 44
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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Liste des figures
Figure 1 : Arbre phylogénique des Herpesviridae ..................................................................... 2
Figure 2: Image du cytomégalovirus.......................................................................................... 4
Figure 3 : Structure du génome du cytomégalovirus ................................................................. 5
Figure 4 : Model de l’infection à EBV chez l’Homme ............................................................ 12
Figure 5 : Mécanisme d’échappement d’EBV au système immunitaire .................................. 15
Figure 6 : Représentation schématique du cycle lytique de HHV-6 ........................................ 23
Figure 7 : Carte du Burkina...................................................................................................... 30
Figure 8 : Extraction de l'ADN au CMSC et au CERBA ........................................................ 32
Figure 9 : Appareil SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3 de “Sacace Biotechnologie” ............ 33
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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Liste des tableaux
Tableau 1: Les antigènes latent d’EBV.................................................................................... 14
Tableau 2 : Maladies associées à l'infection à EBV................................................................. 17
Tableau 3 : Pathologies et profils sérologiques........................................................................ 19
Tableau 4 : Techniques utilisées en routine pour le diagnostic d’EBV ................................... 20
Tableau 5 : Programme d'amplification ................................................................................... 33
Tableau 6 : Exemple d'analyse qualitative des résultats .......................................................... 34
Tableau 7 : Prévalence d’EBV, CMV et HHV-6 chez les donneurs de sang VHB positif...... 35
Tableau 8 : Infection à CMV, EBV et HHV-6 en fonction de l'âge, du sexe, du statut VIH et
du lieu....................................................................................................................................... 37
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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Abréviations
Ac
: Anticorps
ADN
: Acide désoxyribonucléique
Ag
: Antigène
ARN
: Acide ribonucléique
CD4
: Classe de Différenciation de type 4
CERBA
: Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro Annigoni
CMH
: Complexe Majeur d’Histocompatibilité
CMV
: Cytomégalovirus
CNTS
: Centre National de Transfusion Sanguine.
CRTS
: Centre Régional de Transfusion Sanguine.
DRL
: Direct Repeats Left
DRR
: Direct Repeats Right
EBER
: EBV-Encoded RNA
EBNA
: EBV Nuclear Antigen
EBV
: Epstein Barr Virus
ELISA
: Enzyme-Linked Immunosorbent Assay.
Gp
: Glycoprotéines.
HHV
: Human Herpes Virus
HSV
: Human Simplex Virus
LaBioGene
: Laboratoire de biologie et de génétique Moléculaire
LB
: Lymphome de Burkitt
LH
: Lymphome de Hodgkin
LM
: Lymphomes malins
LMNH
: Lymphomes malins non Hodgkinien
LMP
: Latent Membrane Protein
MCP-1
: Monocyte Chemoattractant Protein 1
MIP1
: Macrophage Inflammatory Protein 1
MNI
: Mononucléose infectieuse
NK
: Naturel Killer
ORF
: Open Reading Frame
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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PNN
: Polynucléaire Neutrophile
RANTES
: Regulated on Activation Normal T cell Expressed and Secreted
SNC
: Système Nerveux Centrale
SNP
: Système Nerveux Périphérique
TRAF
: Tumornecrosis Receptor-Associated Factors
UL
: Unique Longue
US
: Unique Short
VCA
: Virus Capsid Antigen
VIH
: Virus de l’Immunodéficience Humain
VZV
: Virus de la Varicelle et du Zona
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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INTRODUCTION
Les herpes virus font parti des virus les plus répandus dans le monde. Ils
sont
responsables de diverses maladies chez les humains et les animaux. Chez l’Homme, huit
types d’herpes virus (human herpesvirus : HHV-1, …HHV-8) sont responsables de
pathologie. Dans cette étude nous nous intéresseront à l’herpès virus 4 ou Epstein Barr Virus
(EBV), à l’herpès virus 5 ou Cytomégalovirus (CMV) et à l’herpès virus 6 (HHV-6). L’EBV,
le CMV et le HHV-6 évoluent tous sur le mode pandémique. Ces virus sont responsables
principalement de la mononucléose infectieuse (EBV et CMV) et de l'exanthème subit ou
roséole (HHV-6). Ils sont également impliqués dans de nombreux cancers tels que le cancer
de Burkit, le cancer du naso-pharynx, le cancer du colon, du cerveau… (Macsween et al.,
2003 ; Gandhi et Khanna, 2004 ; Boeckh et al., 2011). L’EBV, le CMV et le HHV-6 vivent
surtout en latence dans les organismes qu’ils infectent et ne causent des pathologies que dans
quelques rares cas. Les maladies graves surviennent surtout lorsque les défenses de
l’organisme hôte sont défaillantes. En Afrique de l’Ouest et surtout au Burkina Faso, il existe
très peu d’études effectuées sur ces trois types de virus. Or les prévalences des pathologies
dont ils sont en causent croient. L’étude de Zongo et al., au Burkina Faso (Zongo et al.,
2010), avait enregistré 120 cas de lymphomes malins (LM) dont 11 maladies de Hodgkin et
109 lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH). Les Lymphomes de Burkit (LB)
représentaient 33,33 % des LM et 36,69 % des LMNH (avec une moyenne de 4 LB par an).
La même étude a également montré que 52,5 % des cas de LB étaient enregistrés les deux
dernières années (c'est-à-dire en 2003 et en 2004). Zongo et al., ont ainsi montrés que le
nombre de cas par an augmentait régulièrement (un cas en 1995 contre 11 cas en 2004). En
plus, selon l’OMS les pays de l ’Afrique subsaharienne enregistreront plus d’un million de
nouveaux
cas de cancer d’ici à 2020 (Dangou et al., 2009). Ces chiffres montrent
l’importance et la nécessité de mener des recherches sur les virus responsables de ces
pathologies. C’est dans ce cadre que nous avons entrepris cette étude visant à faire le point sur
la prévalence d’EBV, CMV et HHV-6 chez les donneurs de sang positifs à l’hépatite B.
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
Page xiii
1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 LE CYTOMEGALOVIRUS (CMV)
1.1.1
HISTORIQUE
La maladie des inclusions cytomégaliques est connue depuis 1904 et en 1956 le virus
responsable a été isolé sur culture de cellules fibroblastiques humaines, le cytomégalovirus
humain, plus couramment désigné par le sigle CMV (Birdsond, 1956 ; Takos, 1956).
1.1.2

EPIDEMIOLOGIE
Réservoir
et mode de transmission. Le réservoir du CMV est strictement
humain. On le retrouve principalement dans le sang, les urines, les sécrétions des
voies aériennes supérieures, les sécrétions génitales, la salive, le lait (Kurath et al ;
2010) et le Liquide lacrymal. Le virus est transmis par la salive, par les rapports
sexuels, de la mère à l’enfant à travers le placenta ou pendant l’allaitement, par la
transplantation d’organe solide ou de cellule souche hématopoïétique et la
transfusion (Gandhi et Khanna, 2004)

Répartition dans le monde. L’infection à CMV évolue sur le mode pandémique.
Dans le monde 50 à 80 % des adultes de 40 ans portent des anticorps anti-CMV.
Dans les pays développés la séroprévalence du CMV est compris entre 30 et 70%.
Par contre dans les pays sous-développés, elle excède les 90% (Gandhi et Khanna,
2004). L’étude menée au Ghana par Adjei et al en 2008 a montré que la prévalence
du CMV était de 59,2% chez les donneurs de sang VIH+ et de 77,6% chez les
donneurs VIH-. Au Burkina Faso selon l’étude de Ouedraogo et al en 2012 la
séroprévalence des anticorps anti-CMV de la classe des IgG était de 92,2 % chez
les donneur de sang. Chez les femmes séronégatives, le risque d’une primo
infection est de 0,6 à 1,4 % avec un risque d’infection congénitale de 40%
(Gandhi et Khanna, 2004). Ce risque augmente, lorsque l’infection de la mère a
lieu pendant le premier trimestre de la grossesse.
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
Page 1
1.1.3
CLASSIFICATION
Le cytomégalovirus est classé dans la famille des herpesviridae humains (figure 1). Cette
famille comprend huit virus : les herpes simplex de types 1 et 2 (HSV1 et HSV2), le virus de
la varicelle et du zona (VZV), le cytomégalovirus (CMV), le virus d’Epstein-Barr (EBV) et
les herpes virus lymphotropes (HHV6, HHV7 et HHV8 associé au sarcome de Kaposi). Les
herpesviridaes sont répartis en trois sous-familles selon leurs propriétés biologiques,
α
(HSV1, HSV2 et VZV), β (CMV, HHV6 et HHV7) et γ (EBV et HHV8). Dans la sous
famille des betaherpesvirinae, le cytomégalovirus humain est classé dans le genre
cytomégalovirus.
Figure 1 : Arbre phylogénique des Herpesviridae
(Source : Moore et al., 1996)
1.1.4
BIOLOGIE DU VIRUS
L'acquisition du virus est suivie d'une phase de dissémination sanguine transitoire ou
virémie, qui permet au virus d’atteindre ses organes cibles (moelle osseuse, glandes salivaires,
poumons, reins, foie, tube digestif, le système nerveux central, le système nerveux
périphérique, œil). Les cellules cibles du cytomégalovirus sont les monocytes - macrophages
(réplication virale : présence d’ARNm virale précoces et tardif), les polynucléaires
neutrophiles, les cellules endothéliales (cellules endothéliales infectées dans le flux sanguin),
les cellules épithéliales (cellules épithéliales pulmonaires et rénales), les cellules nerveuses
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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(cellules de Schwann, neurones des ganglions optiques). La dissémination du virus suit celle
des monocytes et des macrophages infectés.
Après une primo-infection, le virus persiste à l’état latent dans les cellules souches de
la moelle osseuse, dans les cellules endothéliales des vaisseaux et dans les monocytes du sang
périphérique. Des infections secondaires, réinfections par une souche exogène, ou
réactivations du virus endogène, favorisées par une immunodépression, une stimulation
immunitaire allogénique, sont possibles. Au cours des réactivations, survenant chez des sujets
séropositifs le virus excrété au niveau du pharynx et des urines constitue une source
potentielle d'infection. Les mécanismes moléculaires de maintien de la latence sont encore
mal connus.
1.1.5
STRUCTURE ET GENOME
Le cytomégalovirus (figure 2) est le plus gros des herpes virus connu avec un diamètre de 105
nm. Il comporte trois (3) enveloppes, dont :
-
la capside : comporte 162 capsomères dont les protéines mineures et majeures de
capsides ainsi que les protéines d’ancrage de l’ADN viral
-
le tégument : fait de plus de 20 phosphoprotéines dont la pp65 et la pp150 fortement
immunogènes
-
un double feuillet lipidique externe : dérivant de la membrane nucléaire de la cellule
hôte comportant les glycoprotéines virales de surface que sont les glycoprotéines gB et
gH. Il existe également 2 glycoprotéines réceptrices des chemiokines (facteur
chimioattractants)
et
une
glycoprotéine
réceptrice
du
fragment
Fc
des
immunoglobulines qui favorisent l’entrée du VIH dans les cellules infectées par le
CMV.
Mémoire/Master II / BioGeMA / 2011-2012 / TRAORE Lassina
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Figure 2: Image du cytomégalovirus
(Source : Gandhi and Khanna, 2004)
Ces enveloppes entourent un génome de 230Kb représenté par un ADN double brin linéaire,
codant environ 200 protéines dont 35 de structure. Il possède 2 sous-unités, dont une longue
(unique long ou UL) et une courte (unique short ou US) encadrées par des séquences
répétitives (figure 3).
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Figure 3 : Structure du génome du cytomégalovirus
(Source : Boeckh et all, 2011)
1.1.6
INFECTION A CMV ET REPONSE IMMUNITAIRE
Les NK jouent un rôle important dans le contrôle expérimental de l’infection à CMV
chez la souris. En absence des NK, l’infection à CMV est létale chez la souri. Les résultats de
la recherche suggèrent que cette résistance mediée par les NK serait due à l’activation de leur
récepteurs Lys-49H (Gandhi et Khanna, 2004). Des études ont également montré qu’une
déficience en NK, chez les patients entraine une infection récurrente aux herpes virus,
induisant ainsi une infection à CMV associée aux pneumonies.
La primo infection à CMV induit une production d’IgM spécifiques après 4 à 6
semaines d’infection qui perdure 16 à 20 semaines. Des anticorps neutralisant sont produits
contre la gpB. Les protéines de surface comme les pp150, pp28 et pp65 évoquent une
réponse humorale durale (Akhter et al., 2011).
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Page 5
Le Cytomégalovirus s’échappement parfois au système immunitaire en passant de cellules
en cellules. La fixation de la microglobuline B2 sur l’enveloppe virale masque les sites
antigéniques. Le virus utilise aussi le mimétisme moléculaire pour échapper à la lyse par les
cellules NK par expression du gène UL18 qui code pour un homologue des molécules du
CMH de classe I (Farrell et al., 1997). En plus la séquestration
des chimiokines dans
l’environnement cellulaire par expression d’homologues viraux des récepteurs de ces
chimiokines (RANTES, MCP-1, MIP1…) est utilisée également par le virus pour échapper au
système immunitaire. L’infection à cytomégalovirus peut aussi inhiber l’expression des
molécules du CMH de classe I et II limitant ainsi la lyse des cellules infectées par les
lymphocytes T cytotoxiques. Elle est aussi souvent responsable de la dégradation des
molécules CMH par rétrogradation dans le cytosol ou du maintien des molécules CMH
néoformées dans ergastoplasme (Warren et al., 1994 ; Miller et al., 1998).
1.1.7
-
PATHOLOGIES DUES A L’INFECTION A CYTOMEGALOVIRUS
L’infection à CMV chez le sujet immunocompétent
Chez les immunocompétents, l’infection à CMV est généralement inapparente, dans 90%
des cas. La principale manifestation clinique de l’infection à CMV chez les
immunocompétents est le syndrome mononucléosique, décrit depuis 1965 chez les adultes
(Akhter et al., 2011). Ce syndrome est associé à une fièvre prolongée (3 semaines), des
céphalées, des myalgies, apparaissant après une incubation longue (30 jours), observés
essentiellement au cours des primo-infections. Une fois infecté, le sujet reste porteur du virus
à l’état latent. Dans quelques rares cas, chez le sujet immunocompétent, les infections graves
peuvent survenir, entrainant des ulcérations coliques, des gastro-œsophagiennes et des
méningo-encéphalites ; des myocardites et parfois le syndrome de Guillain-Barré dans 5-10%
de cas (Gandhi et Khanna, 2004). La pneumopathie interstitielle à CMV peut survenir de
manière isolée ou accompagner les atteintes précédentes.
-
Infection à CMV chez les sujets immunodéprimés

L’infection materno-fœtale et périnatale
L’infection à CMV est la plus fréquente des infections congénitales, faisant plus de 40000 cas
par ans, chaque année aux Etats Unis. Chez les femmes séronégatives le risque d’une primoinfection pendant la grossesse est de 0,7 à 4,1% avec un risque d’infection congénitale de
40% (Stagno et al., 1986). Des études récentes montrent que 13% des enfants présentent des
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Page 6
symptômes à la naissance et que dans 0.5% de cas l’infection est fatale (Dollard et al., 2007).
Les maladies associées à l’infection congénitales à CMV sont difficiles à identifier et ne sont
pas fréquemment reconnues. Les résultats de la recherche indiquent que 10 à 17% des enfants
à infection asymptomatique présente dans le futur des séquelles auditives et neurologiques. En
plus, 5 à 10% des infectées nouveau-nés présente des symptômes irréversibles du SNC tel que
des micro-céphalées, des encéphalites, de la surdité, des retard psycho- moteurs et rarement
des myopathies (Boppana et al., 1992). Ces nouveau-nés présentent d’autres signes cliniques
tels que les retards intra-utérins, de la jaunisse, des hepathosplénomégalies, des
trombocytopenies, des pétéchies et des hépatites.

L’infection à CMV chez les transplantées d’organes solides
Les signes typiques d’une infection à CMV sont observés après transplantation d’organes
solides chez un patient, ou après usage des médicaments immunosuppressifs visant à
empêcher le rejet de l’organe transplanté. Malgré l’amélioration des traitements et de la
surveillance, l’infection à CMV reste une grande cause de morbidité chez les transplantés
d’organes solides (Kim et al., 2000). Le risque de développer une maladie due à l’infection
s’accroit lorsque le receveur d’organe est séronégatif et le donneur séropositif. Ce risque élevé
est due à l’absence d’une réponse immunitaire humorale spécifique au CMV. Des études
histologiques montrent que les maladies dues au CMV qui surviennent après une
transplantation d’organe sont en générale une inflammation de l’organe transplanté ; par
exemple une hépatite après transplantation de foi, ou une pancréatite après transplantation de
pancréas (Tolkoff-Rubin et al., 1994). Les résultats de la recherche montrent également que
le CMV est responsable des rejets d’organe (Evans et al., 2000).

l’infection à CMV chez les transplantées de cellules souches
hématopoïétiques
Deux options sont utilisées pour réduire la transmission du CMV lors de la
transplantation de cellules souches hématopoïétiques, l’utilisation de produit sanguin
séronégatif ou deleucocyté. L’infection à CMV chez les transplantés de cellules souches
hématopoïétiques est généralement due à une réactivation. La principale manifestation de
l’infection à CMV après transplantation de cellules souches hématopöétiques est la
pneumonie avec 60 à 80% de morbidité sans traitement au ganciclovir et 50% si traitement
antiviral chemothérapeutique plus des hyperimmunoglobuline anti CMV.
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Page 7

l’infection à CMV chez les personnes vivant avec le VIH (pv-VIH)
La rétinite est la principale manifestation clinique de l’infection à CMV chez les PV-VIH.
Mais l’utilisation de la thérapie HAART a contribué à la réduction des rétinites à 25%, chez
les PV- VIH (Jacobson et al., 1997). L’infection à CMV peut également exercer d’autres effet
indirects accélérant l’état du patient vers le stade SIDA et la mort. L’utilisation de la
trithérapie HAART réduit considérablement les maladies dues à l’infection au CMV chez les
pv-VIH (O’Sullivan et al., 1999).
1.1.8
DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A CYTOMEGALOVIRUS
Diverses techniques sont utilisées pour diagnostiquer l’infection à CMV. Ces techniques
se basent sur la recherche des signes cliniques, du virus, de ses Antigènes, de son ADN ou de
son ARN.
-
Examen clinique : elle se base sur les signes d’une infection à CMV associé à la
détection du virus.
-
Microscopie électronique: cette technique est peu utilisée car elle est très limitée
-
la culture virale : c’est une technique très spécifique mais longue (exige au moins 21
jours). L’isolement du virus est réalisé à partir des liquides biologiques tels que la
salive, l’urine, le sang, le liquide amniotique… Cette technique n’est pas utilisée en
routine, mais elle est utilisée lors de la recherche de résistance aux antiviraux.
-
Recherche des Antigènes viraux : c’est une technique couramment utilisée, car
fiable, sensible et rapide. Elle consiste à
rechercher les Ag
pp65 dans les
polynucléaires circulants par une méthode d’immunofluorescence sur lame.
-
La PCR : elle reste la technique de choix dans le diagnostic des pathologies et dans la
recherche.
1.1.9
PREVENTION ET TRAITEMENT
A l’heure actuelle de nos connaissances, il n’existe pas de vaccin contre le CMV. La
prévention repose essentiellement
sur le respect des règles d’hygiène. En transfusion
sanguine la transmission peut être évitée en utilisant soit du sang déleucocyté soit du sang
CMV négatif.
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Page 8
Les molécules utilisées pour le traitement préventif et curatif de l’infection à CMV
sont essentiellement la Ganciclovir, la Valganciclovir, la Foscarnet, la Cidofovir et la
Valaciclovir. L’Aciclovir et la valaciclovir sont des inhibiteurs de la thymidine kinase. La
Ganciclovir, un analogue nucléotidique mono phosphate, est un inhibiteur compétitif du DNA
polymérase UL54.
Une mutation du gène UL54 (gène de l’ADN polymérase) entraine une résistance du
CMV à la Gancyclovir, à la Valacyclovir et à la cidofovir. La mutation du gène UL97 (gène
de la protéine kinase) entraine une résistance à la Gancyclovir et à la Valacyclovir (Hakki et
al., 2011).
Si l’utilisation des gammaglobulines reste controversée, les traitements prophylactiques
par la Ganciclovir oral ou par le Valaciclovir, prodrogue de l’Aciclovir, contribuent à retarder
les premières manifestations de l’infection et diminuent la mortalité associée au CMV après
greffe. (Meyers et al., 1988).
1.2 LE VIRUS D’EPSTEIN BARR (EBV)
1.2.1
HISTORIQUE
Le virus d’Epstein Barr a co-évolué avec l’espèce humaine, son hôte, pendant des millions
d’année. Ceci a permis à ce virus d’adapter son cycle de vie à la vie humaine pour ainsi
devenir un de ses parasites effectifs. Vers les années 1950 Denis Burkitt décrit l’existence de
lymphome de cellule B chez les enfants Africain d’âge compris entre 2 et 14 ans en zone
endémique de paludisme.
Le virus en cause a été découvert en 1964 par l’analyse d’une biopsie d’un spécimen de
tumeur en microscopie électronique (Epstein et al, 1964), et il fut nommé ainsi en l’honneur
de Michael Anthony Epstein et de son étudiante Yvonne Barr. En 1968, Gertrud et Werner
Henle établirent un lien entre la mononucléose infectieuse et le virus d’Epstein Barr.
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Page 9
1.2.2
CLASSIFICATION
Le virus d’Epstein-Barr est classé dans la famille des herpesviridae humains (confère
1.1.3). Dans la sous-famille des gamma-herpesvirinae, le virus d’Epstein-Barr est classé dans
le genre lymphocryptovirus. Dans le génome de EBV des répétitions internes en tandem, «
internal repeat » (IR1) s’intercalent entre deux régions uniques : « unique short » (US) et «
unique long » (UL). Il existe plusieurs sites majeurs de variation dans le génome viral au sein
de ces régions uniques. Ces variations ont permis de classer les souches virales en deux types,
1 et 2 (ou types A et B).
1.2.3
EPIDEMIOLOGIE
 Réservoir et mode de transmission. Le réservoir du virus Epstein-Barr est
strictement humain. Le virus est transmis par la salive, les rapports sexuels, la
transplantation d’organe solide, la transfusion sanguine, de la mère a l’enfant.
(Macsween et Crawford ; 2003).
 Répartition dans le monde. Le virus de Epstein-Barr fait partie des virus humains les
plus communs et est retrouvé partout dans le monde. Plus de 90% des adultes dans le
monde sont infectés par ce virus (Macsween et Crawford ; 2003). Aux États-Unis,
95 % des adultes entre 35 et 40 ans sont infectés. Le virus Epstein-Barr est plus
fréquemment acquis pendant l’enfance dans les pays sous-développés (plus de 90 %
des enfants d’âge préscolaire). Dans les pays développés, beaucoup de personnes ne
sont pas infectées lors de l’enfance, mais le sont plutôt lors de l’adolescence ou durant
la vie adulte. Cependant, leur prédominance diffère selon la région du monde où ils
sont retrouvés. L’étude menée au Ghana par Adjei et al en 2008 a montré que la
prévalence d’EBV était de 20% chez les donneurs de sang VIH- et de 87% chez les
donneurs VIH+, malade du SIDA.
1.2.4
BIOLOGIE DU VIRUS
EBV infecte les surfaces des muqueuses et maintient son cycle vital dans les cellules
épithéliales, pour lesquelles il a un bon tropisme. Dans les cellules épithéliales il se multiplie,
causant ainsi plusieurs maladies tumorales. Le virus peut infecter directement les lymphocytes
B, ou infecter d’abord les cellules épithéliales, se multiplié et infecté par la suite les
lymphocytes B (Figure 4). Sa pénétration dans les lymphocytes B se fait grâce à la
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Page 10
glycoprotéine gp 350/220 sur le virus et la protéine de surface CD21 du lymphocyte
permettant ainsi l’attachement du virus à la cellule
(Tanner et al, 1987). D’autres
glycoprotéines virales, gp 25, gp 85 et gp 42 forment un complexe nécessaire à la pénétration
du virus dans la cellule. La protéine gp 42 se lie aux molécules du complexe majeur
d’histocompatibilité de type II (CMHII) et est nécessaire à la fusion du virus avec la
membrane cellulaire du lymphocyte (Mullen et al., 2002).
Durant la primo infection, les cellules B infectées entrent en cycle lytique, produisent
des virions et expriment les protéines virale de latence. Certaines cellules B initialement
infectées sont maintenues en quiescence par l’effet des NK et des cellules T cytotoxiques.
Après convalescence, EBV est présent dans le sang périphérique en latence dans les cellules B
mémoire. Une réactivation du virus peut survenir avec expression d’autre protéine virale de
latence, entrainant leur reconnaissance et leur destruction par les cellules T cytotoxiques. Par
contre certaines cellules infectées entrent en cycle lytique dans l’oropharynx entrainant une
production de virions et de leurs disséminations dans la salive ainsi que l’infection d’autres
cellules épithéliales (figures 4).
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Page 11
Figure 4 : Model de l’infection à EBV chez l’Homme
(Source : Cohen ; 2000)
1.2.5
GENOME ET STRUCTURE
Le virus d’Epstein Barr est un virus enveloppé. L’enveloppe dérive de la membrane
cellulaire et contient un nombre de glycoprotéine virale variable d’un virus à l’autre. A sa
surface le virus présente les glycoprotéines d’enveloppe comme les gp350/220, les gp85/25 et
la gp42 nécessaire à l’infection. Il est constitué d’une capside icosaédrique d’environ 100 nm
de diamètre qui comprend 162 capsomères et d’un core qui contient le génome du virus.
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Page 12
Le génome du virus Epstein Barr est un ADN linéaire double brin de 172 Kpb. Il code
approximativement 100 gènes dont 10 exprimés lors de la phase de latence du virus. Les
gènes du virus d’Epstein exprimés durant la latence sont (tableau 1) : EBNA-1, EBNA-2,
EBNA-3 EBNA-LP, LMP-1, LMP-2, EBER-1 et EBER-2 (Mascween et Crawford, 2003).
Ainsi :

EBNA-1 assure le maintien du génome viral et coordonne la réplication de l’épisome
lors de la division cellulaire.

EBNA-2 est essentiel à l’expression des protéines EBNA-1 et EBNA-3 et au processus
d’immortalisation des lymphocytes B. Il transactive
l’expression du marqueur
d’activation CD23 du lymphocyte B et régule positivement l’expression du récepteur
CD21 du virus, c-fgr et les gènes de latence LMP-1 et LMP-2.

EBNA-3 est très polymorphique et diffère selon le type de virus. Il est constitué d’une
famille de 3 gènes (EBNA-3A, EBNA-3B et EBNA-3C) de haut poids moléculaire
localisée en tandem sur le génome du virus Epstein-Barr.

EBNA-LP est un ensemble de protéines extrêmement polymorphiques. Cependant la
fonction d’EBNA-LP demeure floue, elle pourrait jouer un rôle dans le traitement de
l'ARN ou être associée avec certaines protéines de régulation nucléaire.

LMP-1 est exprimé en absence d’EBNA-2 pendant l’activation du cycle lytique des
lymphocytes B. Cette protéine protège les lymphocytes B infectés de l’apoptose en
partie par l’activation de l’oncogène bcl-2. De plus, l’action de transformation de
LMP-1 semble impliquer les protéines de signalisation de TRAF (tumornecrosis factor
receptor-associated factors)

LMP-2 est une protéine de membrane contenant 12 domaines transmembranaires
hydrophobiques qui est colocalisée avec LMP-1 dans la membrane plasmique des
lymphocytes infectés.

EBER-1 et EBER-2 sont les ARN du virus d’Epstein-Barr les plus abondants durant la
latence des cellules B infectées. Ces petits ARN sont codés sous forme non
polyadénylé. La majorité des EBER est localisé dans le noyau où ils sont complexés
avec la protéine.
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Page 13
Tableau 1: Les antigènes latent d’EBV
(Adapté de Mascween et Crawford 2003)
Antigène
d’EBV
Requis pour
Exprimé in vivo dans
l’immortalisation
MSP
MI
LB
CNP
LH
MLPB
CLT
CG
EBNA1
+
?
+
+
+
+
+
+
+
EBNA2
+
-
+
-
-
-
+
-
-
EBNA3A
+
-
+
-
-
-
+
-
-
EBNA3B
-
-
+
-
-
-
+
-
-
EBNA3C
+
-
+
-
-
-
+
-
-
EBNA/LP
+/-
-
+
-
-
-
+
-
-
LMP1
+
-
+
-
+
+
+
+
?
LMP2
-
+
+
-
+
+
+
+
+
MSP : Mononucléaire du Sang Périphérique, MI : mononucléose Infectieuse, LB : Lymphome de
Burkit, CNP : Carcinome du Naso-Pharynx, LH : Lymphome de Hodgkin, MLPB : Maladies
Lympho-prolifératives des cellules B, CLT : Cellule Lymphocyte T, CG : Carcinome Gastrique, (+) :
exprimé ou requis, (-) : non exprimé ou non requis, ( ?) : non connue
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Page 14
1.2.6
INFECTION A CMV ET REPONSE IMMUNITAIRE
L’infection à CMV induit une réponse immunitaire humorale et cellulaire. Bien que les
Anticorps dirigés contre les protéines de structures et les EBNA soient importants pour le
diagnostic, la réponse cellulaire est plus importante pour le contrôle de l’infection à EBV.
Pendant la primo infection, les NK et les lymphocytes T CD4+ et CD8+ contrôlent la
prolifération des lymphocytes B infectés (Rickinson et al., 1997) pendant la mononucléose
infectieuse, 40% des CD8+ sont dirigées contre les protéines de réplication virale et 2%
contre les protéines virales de latence (Callan et al., 1998).
La plupart des cellules T cytotoxiques dirigées contre les protéines de latences ont pour cible
la protéine EBNA-3. La capacité qu’a EBV à persister malgré l’action du système immunitaire
montre que le virus a pu développer des mécanismes d’échappement à celui-ci. Ainsi, la
protéine BCRF1 du virus partage 70% de ses aminoacides avec l’interleukine 10 (Moore et
al., 1990) et mime l’activité de celle-ci en inhibant la synthèse in vitro de l’interféron-γ par les
mononucléaires humains du sang périphérique (Hsu et al., 1990). La protéine BARF1 d’EBV
quant à elle stimule la production d’interféron-α qui bloque l’action des cytokines (figure 5).
Les protéines BCRF1 et BARF1 aideraient ainsi le virus à s’échapper au système immunitaire
de l’hôte durant l’infection à EBV ou une réactivation dans les cellules infectées latentes. La
protéine EBNA-1 est capable de bloquer sa propre dégradation par les protéasomes dans la
cellule. Cela empêche leur présentation au lymphocyte T cytotoxique ainsi que l’activation de
ces derniers. EBV code également des protéines qui inhibent l’apoptose, tels que BHFR1 et
LMP-1, homologues des protéines humaines Bcl-2 (figure 5) (Henderson et al., 1991).
Figure 5 : Mécanisme d’échappement d’EBV au système immunitaire
(Source : COHEN, 2000)
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Page 15
1.2.7
PATHOLOGIES DUES AU EBV
L’infection à EBV est présente à l’état latent de manière endémique dans toutes les
populations humaines et associés à une gamme variée de pathologie (tableau 2). Elle est
responsable principalement de la mononucléose infectieuse, chez les immunocompétents
(Vetsika et al., 2004 ; Wang et al., 2010), généralement sans manifestation apparente.
C’est une maladie caractérisée par une prolifération poly clonale de lymphocytes B infectés
suivie de l’apparition de grandes cellules T cytotoxiques spécifiques. La mononucléose
infectieuse est due principalement à la primo infection à EBV (Godshall et al., 2000). La
réactivation d’EBV peut se faire de façon inapparente. Mais, elle est parfois associée aux
lymphoproliferation B ou T.
Le virus de Epstein Barr est également considéré de nos jours comme étant
étiologiquement associé à la forme endémique du lymphome de Burkit (LB) décrit en 1958
par Denis Burkitt, au carcinome du nasopharynx, au lymphome classique de Hodg-Kin’s
(LH) (Flavell et Murray, 2000) et au lymphome extra nodal nasal NK/T-cel (Adjei et al.,
2008), au carcinome gastrique (Lizasa et al., 2012) et à la leucoplasie orale chevelue
(Webster-Cyriaque et al., 2000). De plus il est probable que EBV soit associé au cancer du
cerveau, aux tumeurs des glandes salivaires, au carcinome hépatocellulaire (Mascween et
Crawford, 2003)
L’immunodépression observée notamment chez les transplantés ou chez les patients
atteints du SIDA est un facteur de risque dans le développement de lymphoproliférations
majoritairement de type B associées à l’EBV. Chez les transplantés d’organe (Holmes and
Sokol, 2002) le risque de développement d’une lymphoprolifération est variable selon le tissu
greffé, la nature et l’intensité du traitement immunosuppresseur. Le rôle de l’EBV dans leur
pathogénie est étayé par le fait que le virus est détecté dans toutes les cellules et dans tous les
cas (Timms et al, 2003). La plupart des personnes infectées par le VIH sont infectées par
l’EBV, et avec une immunodéficience progressive le nombre de cellules B infectées par
l’EBV dans la circulation augmente (van Baarle et al, 2001) et peut développer des
lymphomes dit opportunistes (lymphome de Burkitt, les lymphomes diffus à grandes cellules
et les lymphomes primitifs cérébraux), tous associés à l’EBV.
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Page 16
Tableau 2 : maladies associées à l'infection à EBV
(Adapté de Mascween et Crawford 2003)
Maladies
Mononucléose Infectieuse
Populations à risque
Adolescents et jeunes adultes des sociétés de l’ouest à
conditions de vie favorable
Maladies Lymphoproliférative des cellules B
-
Transplantés d’organe,
-
les infectées du V IH
Lymphome de Burkitt
(LB)
-
Enfants Africains (LB endémiques)
-
les infectées du V IH (LB sporadiques)
Enfants et jeune adultes des pays développés
Maladies de Hodgkin
Lymphomes des cellules
T/NK
-
Infection active chronique d’EBV
-
les infectées du V IH
Leucoplasie orale chevelue
-
les infectées du V IH
-
autres formes d’immunodéficiences
-
chinois et race Inuit : haute incidence
-
Maya, Indonésien, Vietnamien… : faible incidence
Carcinome du Nasopharynx
Non identifié
Carcinome Gastrique
Autres : cancer du
cerveau, tumeur des
glandes salivaires,
carcinome
hépatocellulaires…
-
les infectées du V IH
-
autres formes d’immunodéficiences
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Page 17
1.2.8
DIAGNOSTIC
Selon le type de prélèvement et l’objectif recherché le diagnostic de l’infection à EBV peut se
faire soit par culture, ou par des méthodes sérologiques, soit par la PCR ou par Hybridation.
Toutefois, il n’existe pas de méthode standardisée et des résultats discordants sont parfois
rapportés. Il n’existe pas non plus d’unanimité sur le prélèvement. Par contre, la recherche
dans les cellules mononuclées du sang périphérique ou du sang total semble préférable à la
recherche dans le plasma (DEHEE et al., 2001).
La culture : Les techniques de culture sont longues, fastidieuses et sont réservées à des
laboratoires spécialisés. En plus, l’isolement du virus sur culture cellulaire est difficile et
aléatoire. Le développement de techniques de détection du génome a permis la mise en
évidence fiable et facile du virus.
La Sérologie : Autrefois réalisée par la détection d’anticorps hétérophiles de type IgM,
appelée MNI-test (test rapide d’agglutination) ou bien par le test de Paul Bunnell-Davidsohn
(agglutination plus spécifique de globules rouges de mouton par les mêmes anticorps), la
sérologie de l’EBV utilise maintenant des méthodes ELISA. Les tests sérologiques consistent
à la mise en évidence des IgG et IgM anti-VCA précoces (antigènes de capside) marqueurs de
l’infection récente et à des IgG anti-EBNA plus tardifs (EBV Nuclear Antigen) marqueurs de
l’infection latente (figure 6).
Figure 6 : Courbe de la cinétique d’apparition des anticorps pendant l’infection à EBV
(Source : Gulley et al., 2001)
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Page 18
L’interprétation des résultats de la sérologie se base sur le tableau suivant (Tableau 3)
Tableau 3 : Pathologies et profils sérologiques
(Source : Hess et al., 2004)
La PCR : actuellement, c’est la technique la plus utilisée et la plus sensible. Elle repose sur
l'amplification des séquences génomiques conservées, ou de séquences répétées.
Hybridation : La détection du génome EBV peut également être effectuée par hybridation in
situ (HIS) qui offre l'avantage de pouvoir identifier le type et le pourcentage de cellules
infectées. L’HIS s'effectue soit sur l’ADN génomique, soit sur l’ARN codant les EBERs. Les
techniques de quantification moléculaire, destinées à évaluer la “charge virale” dans un tissu
ou un liquide biologique, sont en cours d’évaluation. Elles sont effectuées après amplification
de séquences nucléotidiques conservées et si possible uniques.
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Tableau 4 : Techniques utilisées en routine pour le diagnostic d’EBV
(adapté de Hess et al., 2004)
Méthodes
Analytes, Antigène substrats
Commentaire
IFA
Lignées cellulaire comme les
P3HR-1 et les Raji
Méthode classique à spécificité
élevée
Réaction de fixation du
complément
Lysats des cellules transformées
par EBV
Faible sensibilité, faible
spécificité, non utilisé en
généralement
EIA, ELISA
Lysats des cellules transformées
par EBV, protéine
recombinantes, peptides
synthétiques…
Rapide, haute sensibilités,
automatisable,
Western Blot
Lysats des cellules transformées
par EBV, protéine
recombinantes, peptides
synthétiques…
Haute spécificité, méthode de
confirmation
Isolement du virus
Lymphocytes de la lignée
lymphoblastoïde
Utilisé dans des laboratoires
spécialisé, méthode longue (4 à
8 semaines)
Détection d’acides nucléiques
(PCR)
Lymphocytes, plasma, sérum,
fluide cérébrospinal, tissu
Méthode de choix si une
méningo-encéphalite associée à
l’infection à EBV est
soupçonnée, utilisé pour la
détection de la charge virale ou
en cas de réactivation
Hybridation in situ, PCR in
situ
Tissus tumoraux
Utilisé pour détecter des
tumeurs associées à EBV
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Page 20
1.2.9
PREVENTION ET TRAITEMENT
A l’heure actuelle aucun vaccin n’est disponible contre l’infection à EBV. La
prévention se fait par le respect strict des règles d’hygiène. Chez les donneurs de sang l’idéale
serait d’utilisé du sang séronégatif mais vue la prévalence du virus (90% environ) cela s’avère
très difficile. Pour pallier cela on utilise du sang deleucocyté. Pour la prophylaxie, les
antiviraux tels que l’acyclovir, la valacyclovir, la ganciclovir et la valganciclovir sont utilisés
en routine après transplantation d’organe pour prévenir les infections aux herpes virus.
1.3 HERPES VIRUS HUMAIN-6 (HHV 6)
1.3.1
HISTORIQUE
Le HHV6 est plus proche du CMV et a été découvert par Salahuddin et Coworkers en
1986 (Salahuddin et al, 1986). Il a été isolé chez des patients immunodéprimés (SIDA,
lymphome et leucémie) à partir de cellules mononuclées du sang périphérique et appelé
Human B-lymphotrope virus, par Salahuddin. Initialement appelé HBLV (Josephs et al.,
1986) puis HHV-6 lorsque son appartenance aux Herpesviridae fut mis en évidence (Ablashi
et al., 1987). Des études cliniques et moléculaires ainsi que le séquençage du génome viral
montre qu’il existe deux sous types de HHV6 : HHV6-A et HHV6-B (Dominguez et al.,
1999). En 1988, Yamanishi et al établirent que la primo infection au HHV6-B est
étiologiquement associée à l’exanthème ou roséole infantile.
1.3.2
-
EPIDEMIOLOGIE
Répartition : Très largement répandu dans le monde, le pic de primo-infection est
entre 6 mois et 4 ans. 90% des enfants ont des anticorps anti-HHV6 avant la fin de
leur 2ème année (surtout pour les enfants en collectivité). On estime la population
portant le HHV-6 de façon intermittente dans la salive entre 80 et 90% (Di Luca et al.,
1995). Le taux de séropositivité diminue au cours de l’enfance et de l’adolescence
pour remonter au cours de la vie adulte (à environ 90% de séropositivité)
-
Mode de transmission : La transmission maternéofœtale en cours de grossesse et au
moment de l’accouchement est rare mais possible. L’allaitement ne paraît pas être un
facteur de contamination. Par contre, le virus est essentiellement transmis par la salive,
les sécrétions respiratoires, le don de sang, de tissus ou d’organes. HHV6 est
également une infection sexuellement transmissible.
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Page 21
1.3.3
CLASSIFICATION
L’Herpes virus 6 est classé dans la famille des herpesviridae humains comme le CMV et
l’EBV (confer 1.1.3). C’est un beta-herpès virus constitué de deux variant majeur, A et B
(HHV-6A et HHV-6B).
1.3.4
BIOLOGIE DU VIRUS
L’herpès virus 6 infecte principalement les lymphocytes T CD4+ (Lusso et al., 1988,
Takahashi et al., 1989), les lymphocytes T CD8+, les cellules NK (Natural Killers), les
monocytes/macrophages,
les cellules endothéliales tubulaires
rénales, les
cellules
endothéliales des vaisseaux, les astrocytes, les hépatocytes, les oligodendrocytes, les cellules
épithéliales (notamment des glandes salivaires) (Hall et al., 1990). Le HHV-6 entre dans la
cellule par interaction avec les récepteurs CD46, présents sur la membrane de toutes les
cellules nucléées (Santoro et al., 2003) (figure 7). Il a été démontré que le ligand de HHV-6A
qui interagit avec le récepteur CD46 de la cellule est le complexe gH-gL-gQ (glycoprotéines
H, L, et Q codé respectivement par les gènes U48, U82 et U100) (Mori et al., 2004). Pour le
HHV-6B les mécanismes de pénétration du virus dans la cellule ne sont pas jusque-là bien
définis (Takatsuka et al., 2003).
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Page 22
Figure 6 : Représentation schématique du cycle lytique de HHV-6
(Source : De Bolle et al., 2005)
1.3.5
STRUCTURE ET GENOME
HHV-6 a un diamètre d’environ 200 nm et est composé de quatre éléments structuraux
majeurs (Josephs et al., 1988 ; De Bolle et al,2005) :
- un noyau, d’environ 60 nm de diamètre, contenant le génome viral composé d’ADN
bicaténaire linéaire de 160 et de 162 kb respectivement pour le type A et B.
- une nucléocapside à symétrie icosaédrique contenant 162 capsomères, et de taille
comprise entre 90 et 110 nm,
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Page 23
- un tégument protéique, correspondant à l’espace situé entre la nucléocapside et
l’enveloppe, d’épaisseur comprise entre 20 et 40 nm. Il est constitué de phosphoprotéines
et d’enzymes nécessaires au métabolisme nucléotidique et à la réplication de l’ADN,
- une enveloppe, dérivant des membranes cellulaires, composée d’une bicouche lipidique
dans laquelle sont enchâssés de nombreux spicules de glycoprotéines virales.
Les génomes de la souche U1102 de l’HHV-6A et des souches Z29 et HST de l’HHV-6B ont
été entièrement séquencés (Dominguez et al., 1999). Elle consiste en une région unique (U1 à
U100) de 143kb (variant A) à 145 kb (variant B), flanquée de régions terminales répétées et
orientées dans le même sens, nommées DRL et DRR pour Direct Repeats Left et Direct
Repeats Right
Le génome de l’HHV-6B contient 97 gènes codant 119 cadres ouverts de lecture (ou ORFs :
Open Reading Frame) dont 9 sont absents dans le génome de l’HHV-6A. Ces 9 ORFs sont
annotés B1 à B9. Par ailleurs 9 autres ORFs de l’HHV-6A n’ont pas de correspondance chez
l’HHV-6B, à cause de mutations dans le cadre de lecture (Dominguez et al., 1999).
1.3.6
INFECTION A HHV-6 ET REPONSE IMMUNITAIRE
La primo-infection à HHV-6 chez les enfants induit une production d’Anticorps, détectable
après trois à sept jours d’infection (Dockrell et al., 2003). La production d’IgM atteint son pic
la deuxième semaine et reste détectable jusqu'à deux mois. Par contre les IgG augmentent
deux semaines après deux semaines d’infection et reste détectable toute la vie chez plus de
90% des adultes (Yamanishi et al., 1988; Dockrell et al., 2003). La réponse immunitaire
cellulaire est assuré par les lymphocytes T et les NK (Yasukawa et al., 1993). L’infection à
HHV-6 stimule la production des lymphocytes T CD4 et des NK (Flamand et al., 1996). Les
cellules cibles de l’HHV-6 étant les CD4, il arrive à s’échapper parfois à la réaction
immunitaire en réduisant leur nombre.
1.3.7
PATHOLOGIES DUES A L’INFECTION AU HHV-6
La primo infection à HHV6 est responsable de l'exanthème subit ou Roséole infantile du
jeune enfant appelé également sixième maladie éruptive de l'enfance, une des principales
causes de fièvre chez le jeune enfant. Elle se manifeste par une fièvre atteignant rapidement
39 ou 40°C et durant classiquement trois jours des éruptions cutanées, des taches
superficielles roses pâles apparaissent sur le tronc et les membres durant environ 24 heures.
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L’HHV-6 variant B a été identifié comme l’agent responsable de l’exanthème subit
(Yamanishi et al., 1988). Le virus est aussi responsable des véritables méningites des angines
sans toux, des adénopathies cervicales et des hépatites, l'œdème des paupières chez 30% des
enfants. On observe aussi des papules de la muqueuse du palais. (De Bolle et al., 2005).
Chez les sujets immunodéprimés après une greffe de moelle en pédiatrie, HHV6 est
associée à des leucémies aigues lymphoblastiques ou non lymphoblastiques et la
pneumopathie interstitielle à HHV6 est comparable à celle induite par le CMV. L’infection à
HHV6 s’aggrave lorsque le receveur d’organe est séronégatif. Dans ce cas, les
pneumopathies, les insuffisances médullaires, les encéphalites, les hépatites fulminantes ou
syndrome d’activation macrophagique peuvent être mortels. La réactivation de HHV-6B due
aux traitements immunosuppressifs afin d’éviter un éventuel rejet de la greffe, est une source
importante de morbidité et de mortalité (Yoshikawa et al., 2003).
Selon Lusso et al. l’HHV-6 et le VIH-1 agiraient de concert en infectant et lysant les
cellules T CD4+, accentuant ainsi l’immunosuppression et la progression vers le SIDA (Lusso
et al., 1989). HHV-6 est également associé à certains cancers comme le lymphome T cutané,
le lymphome immunoblastique, la leucémie lymphoïde aigüe (Salahuddin et al., 1986), le
lymphome de Hodgkin (Torelli et al., 1991). Récemment HHV-6 a été décrit comme étant
associé aux syndromes d’hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS (Drug Rash with
Eosinophilia and Systemic Symptoms) (Descamps et al., 2001)
1.3.8
DIAGNOSTIC
La mise en évidence de l’HHV-6 par culture cellulaire date de sa découverte en 1986
(Salahuddin et al, 1986). Le HHV-6 peut être isolé sur les lymphocytes ou les cellules
mononuclées de sang de cordon (Yamanishi et al., 1988). L’infection peut être détectée
également dans le sang ou dans différents tissus soit par immunofluorescence, soit par ELISA
(Parker et Weber, 1993; Elisabetta Caselli et al., 2002) ou soit par des sondes d'Hybridation In
Situ. De nos jours la PCR quantitative est devenue la technique diagnostique de choix,
appliquée à tout type de prélèvement (sang, LCR, biopsies) car elle bénéficie de bonnes
sensibilité et reproductibilité.
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Page 25
1.3.9
THERAPIE ET PROPHYLAXIE
L'infection à HHV-6 est généralement asymptomatique, donc le traitement est rarement
nécessaire. En cas de nécessité les principales molécules antivirales utilisées actuellement
pour le traitement des infections par l’HHV-6 sont des inhibiteurs de l’ADN polymérase
virale, la ganciclovir, la valganciclovir, l’acyclovir, la valacyclovir, la cidofovir et le
foscarnet. Ce traitement est indiqué dans les convulsions fébriles et les suspicions
d'encéphalite ou en cas d'infection chez le greffé de moelle. Les infections généralisées à
HHV6 sont rares mais mortelles avec ou sans traitement d'où l'utilité d'une recherche
préventive qui est prise désormais en compte dans les protocoles actuels. Il est donc important
de suivre la séroépidémiologie d’HHV6.
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2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
2.1 OBJECTIF GENERAL
Contribuer à améliorer la sécurité transfusionnelle des produits sanguins labiles dans les
différents centres régionaux de transfusion sanguine du Burkina Faso.
2.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
 Diagnostiquer par PCR en Temps Réel le CMV, l’EBV et le HHV-6 chez les donneurs
de sang à Ouagadougou.
 Déterminer les prévalences du CMV, d’EBV et du HHV-6 chez les donneurs de sang
positif à l’hépatite B.
 Evaluer l’impact de la PCR dans le diagnostic du CMV, de l’EBV et du HHV-6.
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3. PROBLÉMATIQUE : ENONCE DU PROBLEME ET CONTEXTE
JUSTIFICATIF DE L’ETUDE.
Au Burkina Faso, en transfusion sanguine, l’examen des poches de sang collecté porte
généralement sur le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) responsable du syndrome de
l’immunodéficience acquise (SIDA), le virus de l’hépatite B (VHB), le virus de l’hépatite C et
Treponema pallidum responsable de la syphilis (Ouedraogo et al., 2012). Malgré la présence
de plusieurs autres pathogènes fréquemment constatés dans le sang, les germes en cause ne
sont pas rechercher en routine. Le cytomégalovirus, le virus d’Epstein Barr et l’Herpes virus
6 font partie de ces germes non recherchés en routine, en transfusion sanguine au Burkina
Faso. Or les infections au CMV, EBV et HHV-6 dues à la transfusion sanguine restent une
cause significative de mortalité et de morbidité, particulièrement chez les immunodéprimés
(Adjei et al., 2008).
Ces trois virus sont responsables d'infections passant le plus souvent inaperçues. Mais
ils causent des pathologies surtout chez les patients dont les défenses immunitaires ont été
affaiblies, tels ceux traités par des immunosuppresseurs, ceux atteints par le VIH, les fœtus et
les femmes enceintes. L’EBV, le CMV et le HHV-6 sont aussi responsables de nombreux
cancers, notamment le lymphome de Burkit observé de façon endémique chez les enfants
Africains (Epstein M. A., 1964), le lymphome du nasopharynx, le lymphome des cellules B et
T (Mascween and Crawford 2003 ; Gandhi et al., 2004). Ces types de cancers dits de types
non Hodgkinien (néoplasies développées à partir des tissus lymphoïdes ; 5% des nouveau cas
de cancer par an) représentent le troisième type de cancer après le cancer du col de l’utérus
(12% des nouveau cas de cancer par an) et celui du sein (10% des nouveaux cas de cancer par
an) en Afrique subsaharienne et en Algérie (Dangou et al., 2009). Selon l’étude de Zongo et
al., en 2010 le lymphome de Burkitt représente 33,33% de l’ensemble des lymphomes malins
(LM) et 38,68% des lymphomes malins non Hodgkinien (LMNH). Selon la même étude les
LB histologiquement confirmés, connaissaient une croissance régulière de 1995 à 2004 dans
la ville de Ouagadougou.
EBV et CMV infectent plus de 90% de la population mondiale avec 7%
qui
manifeste le syndrome de la mononucléose (Wang et al…2010). La prévalence du CMV est
de 30 à 70 % dans les pays d’Europe de l'ouest et d’Amérique du nord, et de 80 à 100 % dans
les pays en voie de développement. Le virus d’Epstein Barr infecte 80-90 % des adultes dans
le monde et 95 % des adultes entre 35 et 40 ans Aux Etats-Unis.
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Au regard des pathologies dues aux infections à CMV, EBV et au HHV-6, de la
croissance de leur prévalence et du risque très élevé de leur transmission à travers la
transfusion sanguine, une sécurisation de la transfusion sanguine via le diagnostic du CMV,
du EBV et du HHV-6 s’avère donc nécessaire. En plus il existe peu de données sur la
prévalence ces virus au Burkina Faso. Les études déjà menées ont utilisé des techniques
sérologiques (Ouédraogo et al., 2012). Le CMV, l’EBV et le HHV-6 ne sont pas non plus
recherchés en transfusion sanguine. Ainsi, nous avons jugé qu’il serait nécessaire de mener
une étude sur ces trois virus, chez les donneurs de sang. Cette étude nous permettra d’avoir
une idée générale sur la prévalence de ces virus chez les donneurs de sang de la villes de
Ouagadougou.
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4. MATÉRIELS ET MÉTHODES
4.1 SITE DE L’ETUDE
Notre étude a été réalisée au Burkina Faso, à Ouagadougou (figure 7) dans le laboratoire de
Biologie et de Génétique (LABIOGENE) en collaboration avec le Centre Médicale Saint
Camille (CMSC), le Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA) et le
Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS).
Figure 7 : Carte du Burkina
4.2 ECHANTILLONS D’ETUDE
L’étude a concerné 198 donneurs de sang du centre National de transfusion sanguine
diagnostiqués positifs à l’hépatite B. Le critère d’inclusion était le fait que le donneur soit
positif à l’hépatite B.
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Page 30
4.3 DIAGOSTIC MOLECULAIRE PAR LA REAL TIME PCR DU CMV, D’EBV ET
DU HHV-6
4.3.1
EXTRACTION DE L’ADN (kit d’extraction DNA-Sorb-B)
Pour l’extraction de l’ADN, nous avons utilisé le kit d’extraction DNA-Sorb-B de la maison
Sacace en suivant le protocole du fabriquant, comme suit (Figure 8):
 chauffer La solution de lyse et la solution de lavage entre 60 et 65°C pour faire
disparaitre les cristaux ;
 Mettre 300µL de la solution de lyse dans des tubes de polypropylène y compris celui
du contrôle négatif de l’extraction (fournit avec le Kit d’amplification) ;
 Ajouter 100 μl d’échantillon aux tubes appropriés ;
 Préparer les contrôles comme suit : Ajouter 100 μl de contrôle négatif au tube C_ ;
 Vortexer les tubes et les incuber à 65°C pendant 5 mn puis centrifuger à 5000g
pendant 30 secondes ;
 Vortexer vigoureusement le sorbent et ajouter 20 μl à chaque tube ;
 Vortexer 5 à 7 secondes et incuber les tubes à température ambiante pendant 3 mn
puis répéter cette étape une fois ;
 Centrifuger tous les tubes pendants 30 secondes à 1000g et à l’aide de micropipette
prélever et jeter le surnageant en changeant de cône par tube ;
 Ajouter 300 μl de la solution de lavage 1 à chaque tube. Vortexer vigoureusement et
centrifuger pendant 30 secondes à 8000g. Prélever et jeter le surnageant de chaque
tube en changeant de cône par tube ;
 Ajouter 500 μl de la solution de lavage 2 à chaque tube. Vortexer vigoureusement et
centrifuger pendant 30 secondes à 8000g. Prélever et jeter le surnageant de chaque
tube en changeant de cône par tube. Répéter cette étape ;
 Incuber tous les tubes à 65oC pendant 5 mn, en les gardant ouvert ;
 Ajouter 50 μl d’éluant au culot, incuber à 65°C pendant 5 mn en vortexant
périodiquement ;
 Centrifuger à 12000g pendant 1mn ;
 Le surnageant contient de l’ADN. Si l’amplification ne se fait pas immédiatement,
l’ADN doit être conservé entre – 20°C et – 80°C ;
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Figure 8 : Extraction de l'ADN au CMSC et au CERBA
(Photos Lassina)
4.3.2
PROTOCOLE D’AMPLIFICATION DE L’ADN (kit : CMV/EBV/HHV-6 Quant
Real-TM)
Pour l’amplification, nous avons utilisé l’appareil SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3 de
“Sacace Biotechnologie”, en suivant également le protocole de PCR en Temps Réel déjà
installé par le fabricant (Figure 9)
-
Préparation du PCR Mix : la composition du Master Mix utilisé pour l’amplification
était :

10 µl du PCR Mix 1

5 µl du PCR Mix 2

0,5 µl de la Taq polymérase
Ces volumes étaient multipliés par le nombre d’échantillons à tester en prenant en compte
deux standards, un contrôle positif et un control négatif.
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-
Mélange réactionnel : Après la préparation du PCR Mix, 15 µl de celui-ci était ajouté à
10 µl d’ADN extrait pour l’amplification (soit un volume réactionnel total de 25 µl)
-
Programme d’amplification (Tableau 5)
Tableau 5 : Programme d'amplification
Etapes
Température en °C
Temps
1
95
15 min
--
95
5s
--
60
20 s
--
72
15 s
--
95
5s
--
60
30 s
FAM, JOE/HEX/Cy3,
2
3
Détection de la florescence Cycles
ROX/TexasRed, Cy5
72
15 s
1
5
40
--
Figure 9 : Appareil SaCycler-96 Real Time PCR v.7.3 de “Sacace Biotechnologie”
(Photos Lassina au CERBA)
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Page 33
4.3.3
ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
L’analyse et l’interprétation des résultats se fait directement par le logiciel de PCR de la
machine et la lecture se fait comme suit (Tableau 6). Pour validé les résultats, on se rassure
que tous les contrôles ont bien fonctionné.
Tableau 6 : Exemple d'analyse qualitative des résultats
C+ : contrôle positif, C- : contrôle négatif
4.3.4
-
PERFORMANCE
sensibilité : Le Kit CMV/EBV/HHV-6 Quant Real-TM est capable de détecter les cas
d’infection à partir de 5 copies de DNA par 105 cellules dans le sang total, dans les
globules blancs et les dans les biopsies de viscères. Dans les produits biologiques
fluides elle est de 400 copies/ml
-
spécificité : Le Kit CMV/EBV/HHV-6 Quant Real-TM est utilisé pour la détection de
l’ADN d’EBV, du HHV-6 et du CMV. La spécificité du Kit a été confirmée par
analyse de souche de référence du CMV AD 169, QCMD pour l’EBV.
-
Région cible : le Kit CMV/EBV/HHV-6 Quant Real-TM cible le gène MIE du CMV,
le gène LMP d’EBV et le gène Pol de HHV-6.
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5. RESULTATS ET DISCUSSION
5.1 RESULTATS
5.1.1
CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
Notre étude a porté sur 198 échantillons de sang collectés en milieu rural (43, soit 21,7%) et
en milieu urbain (155, soit 78,3%). Notre population d’étude était constituée de 35 femmes
(17,68%) et de 163 hommes (82,32%). L’âge des donneurs variait de 18 ans à 56 ans avec un
âge moyen de 24,24
± 6,69 ans. Parmi les 198 échantillons, tous positifs au Virus de
l’hépatite B (VHB), 190 étaient négatifs au VIH et 8 positifs, soit respectivement 95,96% et
4,04%.
5.1.2
PREVALENCE D’EBV, CMV ET HHV-6
Dans cette étude nous avons diagnostiqué les trois Herpès virus EBV, CMV et HHV-6 chez
les donneurs de sang. Sur les 198 échantillons analysés 18 (9,09%) étaient positifs à au moins
un des trois virus, 10 (5,10%) étaient positifs au EBV, 10 (5,10%) positifs au CMV et 12
(6,10%) positifs au HHV-6 (Tableau 7).
Tableau 7 : Prévalence d’EBV, CMV et HHV-6 chez les donneurs de sang VHB positif
EBV
CMV
HHV-6
Nombre Pourcentage Nombre
(%)
Pourcentage
(%)
Nombre
Pourcentage
(%)
NEG
188
94,9
188
94,9
186
93,9
POS
10
5,10
10
5,10
12
6,10
TOTAL
198
100,0
198
100,0
198
100,0
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Pour les cas de coïnfections, nous n’avons pas trouvé de coïnfection EBV/CMV, ni de
coïnfection EBV/HHV-6, ni de coïnfection CMV/HHV-6. Par contre les cas de coïnfection
enregistrés étaient tous des coïnfections EBV/CMV/HHV-6. Sur les 18 échantillons positifs à
au moins un des trois virus, 7 étaient co-infectés au EBV/CMV/HHV-6, soit 38,89%.
5.1.3
INFECTION A L’EBV, CMV, HHV-6 EN FONCTION DE L’AGE, DU SEXE
ET DU STATUT VIH
Les âges de notre population d’étude étaient beaucoup dispersés. Pour faciliter l’analyse
nous avons regroupés les âges en trois groupes. Ceux qui ont au moins 30 ans (≤ 30 ans)
étaient au nombre de 169 soit 85,35%. Ceux qui ont un âge compris entre 31 et 40 ans (30 à
40 ans) étaient au nombre de 22 soit 11,11%. Et ceux qui ont un âge supérieur ou égal à 41
ans (≥ 41 ans) étaient au nombre de 7 soit 3,54%. En analysant l’infection aux trois virus en
fonction de ces classes d’âge, on remarque que seuls ceux qui avaient un âge inferieur ou égal
à 30 ans étaient infectés. Nous n’avons enregistré qu’un seul cas d’infection parmi ceux qui
avait un âge supérieur à 30 ans (Tableau 8).
L’analyse de nos résultats en fonction du sexe montre que parmi les femmes
l’infection à EBV, CMV et HHV-6 représentaient respectivement 8,57%, 8,57% et 11,43%.
Par contre chez les hommes, les taux d’infection étaient faibles soient 4,29%, 3,68% et 4,91%
respectivement pour EBV, CMV et HHV-6 (Tableau 8).
En fonction du statut VIH nous constatons que les séropositifs sont plus infectés que
les séronégatifs. Ceux les séropositifs nous avons enregistrés 12,50% de cas d’infection pour
chacun des trois virus contre 4,74%, 4,74% et 5,79% respectivement pour EBV, CMV et
HHV-6 chez les séronégatifs (Tableau 8).
En fonction du lieu de collecte des poches de sang, nous avons enregistré pour l’EBV
des prévalences de 2,33% et de 5,81% respectivement chez les donneurs en milieu rural et en
ville. Pour les prévalences de l’infection à CMV, elles étaient de 4,65% ; chez les donneur de
sang en milieu rural et de 5,16% en milieu urbain. L’HHV-6 avaient des prévalences de
6,98% et 5,81% respectivement en milieu rural et en milieu urbain (Tableau 8).
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Tableau 8 : Infection à CMV, EBV et HHV-6 en fonction de l'âge, du sexe, du statut
VIH et du lieu
EBV
CMV
HHV-6
Total
≤ 30
10 (5,92)
10 (5 ,92)
11 (6,51)
169
30 à 40
0 (0,00)
0 (0,00)
1 (4,55)
22
≥ 41
0 (0,00)
0 (0,00)
0 (0,00)
7
Femmes
3 (8,57)
3 (8,57)
4 (11,43)
35
Hommes
7 (4,29)
6 (3,68)
8 (4,91)
163
VIH -
9 (4,74)
9 (4,74)
11 (5,79)
190
VIH +
1 (12,50)
1 (12,50)
1 (12,50)
8
Rural
1 (2,33)
2 (4,65)
3 (6,98)
43
Urbain
9 (5,81)
8 (5,16)
9 (5,81)
155
Caractéristiques
Age (ans)
Sexe
Statut VIH
Lieu
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5.2 DISCUSION
Nous avons utilisé la PCR en temps réel pour le dépistage d’EBV, CMV et HHV-6 chez
les donneurs de sang à Ougadougou. La littérature rapporte que cette technique est plus
sensible que les techniques immunologiques (Enan et al., 2011) et aussi plus sensible et plus
spécifique que les autres techniques PCR (Drago et al., 2004). Lors de notre étude nous avons
obtenu des prévalences de 5,10% ; 5,10% et 6,10% respectivement pour l’infection à EBV,
CMV et HHV-6. Cette étude présente un grand intérêt du fait qu’elle est la première au
Burkina Faso mais aussi en Afrique de l’ouest. Les études antérieures dans la sous région ont
utilisé des techniques sérologiques (Maïga et al., en 2003 au Mali, Adjei et al., en 2006 puis
en 2008 au Ghana, Ouedraogo et al., en 2012 au Burkina Faso). La taille de notre échantillon
étant faible (198 donneurs de sang), nous ne pouvons pas généraliser les conclusions ni à la
population de Ouagadougou ni à celle du Burkina Faso. Aussi, notre étude concerne une
population qui n’a pas pris en compte les enfants et les adolescents (l’âge minimal de
l’échantillon était de 18 ans). Selon les âges nous avons trouvé que tous les cas d’infection se
trouvaient dans la tranche d’âge la plus jeune. Ces résultats concordent avec les données
rapportées par la littérature, car l’infection à EBV, CMV et HHV-6 s’observe plus dans la
tranche d’âge jeune ( Kabyemera et al., 2013). Les prévalences des herpes virus varient en
fonction de la technique (Enan et al., 2011) ou du produit biologique (Géraudie et al., 2012)
utilisé. Dans la présente étude nous avons utilisé le plasma comme produit biologique.
Les prévalences d’EBV lors de notre étude étaient de 5,10% dans population générale ;
8,75% chez les femmes ; 4,29% chez les hommes ; 4,74% chez les donneurs VIH négatif et
12,50% chez les donneurs VIH positifs. Ces prévalences sont inferieures par rapport à celles
rapportées par la littérature, soient plus de 90% dans la population mondiale (Macsween et al.,
2003). Cette estimation de la prévalence mondiale d’EBV se rapporte à la séroprévalence.
Ainsi, au Ghana, Adjei et al., en 2008 ont trouvé une séroprévalence IgG anti EBV de 20,0%
et 87,2% respectivement chez les donneurs de sang VIH négatif et chez les patients souffrant
du SIDA. Dans notre étude nous avons aussi trouvé que la prévalence de l’infection à EBV
chez les donneurs de sang VIH positif était supérieure à celle des donneurs VIH négatif. Ceci
montre que le VIH pourrait favoriser la primo infection ou les réactivations d’EBV (Van et
al., 2001). Aux Pays Bas en 2000, l’étude de Van et al., à Amsterdam a rapporté une
prévalence de 39%, 6% de EBV respectivement chez les homosexuels et chez les
hétérosexuels. La prévalence de l’infection à EBV chez les hétérosexuelles est similaire à
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celle obtenus par la présente étude. La prévalence élevée chez les homosexuels montre que
l’homosexualité est un facteur qui favorise l’infection à EBV. En Afrique du Sud Janse et al.,
en utilisant la PCR nichée, ont montré par leur étude réalisé en 2000, que chez les patients
souffrants du carcinome du nasopharynx, la prévalence d’EBV était très élevée, soit 82%. En
Tanzanie, en 2013 Kabyemera et al., utilisant une PCR Multiplex en Temps réel ont montré
également par leur étude portant sur les enfants souffrant de lymphome de type non
Hodgkinien que la prévalence de l’infection à EBV était de 60% . Chez les enfants qui ne
souffraient pas de cancer, la prévalence était faible soit 30%. Cette prévalence de 30% chez
les enfants, est supérieure à celle trouvés par la présente étude. Cela pourrait s’expliqué par le
faite que l’étude concernait surtout les enfants (âge compris entre 3 et 14 ans). Par contre,
cette haute prévalence observé chez les enfants Tanzaniens montre que l’infection à EBV
touche surtout la tranche d’âge jeune comme rapporté par la présente étude (les 5,10% de cas
d’infection avaient tous moins de 30 ans).
L’infection au CMV comme celle d’EBV est aussi très répandue dans le monde. Dans
notre étude nous avons trouvé que les prévalences du CMV étaient de 5,10% ; 11,4% ; 3,7% ;
4,7% ; 12,50% respectivement dans la population générale, chez les femmes, chez les
hommes, chez les donneurs de sang VIH négatifs et chez les donneurs VIH positif. Comme
l’infection à EBV nous constatons que la prévalence de l’infection du CMV dans la
population générale de notre étude est faible par rapport à celle rapportée par la littérature.
Ouédraogo et al., en 2008 au Burkina Faso ont trouvé une séroprévalence de 92,2% et 12,2%
respectivement pour les IgG et IgM. La séroprévalence IgG trouvée par Ouédraogo et al.,
concorde avec celle trouvée par Adjei et al., en 2006 chez les donneurs de sang au Ghana
(93,2%). Quant au taux d’infection à CMV par rapport au statut VIH nous avons trouvé que
les donneurs de sang VIH positif étaient plus infectés par rapport au donneur VIH négatif. Ces
résultats concordent avec ceux rapportés par l’étude de Maïga et al., en 2003 au Mali. Ils ont
trouvé que la séroprévalence IgG de l’infection à CMV chez les donneurs de sang VIH
positifs (71% et 89% respectivement chez les VIH positifs et chez ceux en phase SIDA) était
plus élevé par rapport à celle des donneurs VIH négatifs (58%). Les taux de séroprévalence
élevées, rapportés par la littérature montrent qu’une estimation de la prévalence de l’infection
à CMV par la recherche d’IgG anti CMV aboutit à la surestimation de la prévalence réelle et
que l’estimation de la prévalence par la recherche IgM anti CMV aboutit à la sous-estimation
de la prévalence réelle. Par exemple Adjei et al., en 2006 au Ghana ont trouvé des prévalences
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de 92,2% et 0% respectivement pour les IgG et les IgM. Cette idée est soutenue par Enan et
al., en 2011, au travers de leurs études portant sur les transplantés de rein. Au soudan, l’étude
menée par Enan et al., chez les transplantés de rein (Enan et al., 2011) a trouvé que la
séroprévalence IgM et IgG anti CMV était respectivement de 6,1% et 100% . La même étude
a trouvé une prévalence de 32,7% en utilisant la PCR en Temps Réel. Cette prévalence est
supérieure à celle trouvée par la présente étude ceci pourrait s’expliquer par la nature des
échantillons d’étude. La littérature rapporte que les cas d’infection ou de réactivation à CMV
s’observe plus chez les transplantés d’organes, parmi lesquels, elles causent des maladies
sévères.
Les prévalences de l’herpès virus 6 trouvées lors de notre étude étaient supérieures à celle
d’EBV et du CMV. Ainsi, dans la population générale, nous avons obtenu une prévalence de
6,1%. Chez les femmes, les hommes, les donneurs de sang VIH négatifs et les donneurs VIH
positifs, les prévalences obtenues étaient respectivement 11,4% ; 4,9% ; 5,8% et 12,5%.
Comme celles d’EBV et CMV, les prévalences les plus élevées de HHV-6 s’observent chez
les femmes et les donneurs de sang VIH négatifs. En Allemagne, l’étude de Pischke et al., en
2012 chez les transplantés de foie a trouvé une prévalence de 58%. Cette prévalence est
supérieure par rapport à celle que nous avons obtenue. Ceci pourrait s’expliqué par la nature
de l’échantillon. Par leur étude Pischke S et al., ont pu montrer que ce serait HHV-6 et non
EBV et CMV, qui serait à l’origine de la dégradation de la santé des transplantés de foie. En
1995 Cleghorn et al., comparant le titre Anticorps en Afrique de l’Est et au Caraïbe, ont
trouvé que ce titre était très élevé dans ces deux régions, soient 98%. En Afrique
subsaharienne, Bate et al., en 2009 utilisant la PCR en temps réel ont trouvé par leur étude
que la prévalence de HHV-6 chez les enfants de six mois nés de mère VIH positifs était de
11%. Cette prévalence est légèrement inférieure par rapport à celle que nous avons trouvés
chez les donneurs de sang VIH positif, soit 12,5%. En Argentine Biganzoli et al., en 2010 ont
trouvé une prévalence de 15% chez les personnes bien portantes, en utilisant la technique de
la PCR nichée et la salive comme produit biologique. La même étude a trouvée une
prévalence nulle de HHV-6 en utilisant le plasma comme produit biologique. Par notre étude
nous en prenant le plasma comme produit biologique nous avons trouvés une prévalence de
11,4% dans la population générale. Au Brésil, Magalhães et al., en 2010 ont trouvé une
prévalence de 9,8% chez les personnes bien portantes, après avoir utilisé la PCR multiplex
comme technique et la salive comme produit biologique. En France, Géraudie et al., en 2012
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ont trouvés des prévalences de l’HHV-6B de 8%, 16,5% et de 10,5% respectivement dans le
sang total, les mononucléaires et les polynucléaires chez les donneurs de sang. Par contre ils
ont trouvés que la prévalence de l’HHV-6A était nulle. Ils conclurent que la prévalence de
l’HHV-6 intégré était de 0,5%.
Les prévalences de HHV-6 que nous avons trouvées sont
proches de celles rapportées par la littérature.
Dans notre étude nous avons aussi trouvés un taux de coïnfection très élevé. Sur les 18
échantillons positif à au moins un des trois virus, 7 échantillons avaient la coïnfection
EBV/CMV/HHV-6 soient 38,89%.
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6. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
CONCLUSION
Les prévalences d’EBV (5,10%), CMV (5,10%) et HHV-6 (6,10) que nous avons trouvées
à travers la recherche de l’ADN viral comme marqueur de l’infection sont faibles par rapport
à celles trouvées par les études antérieures par l’usage des technique sérologiques. Malgré la
taille très faible de notre échantillon cette étude nous a permis d’avoir une idée de la
prévalence de ces trois virus chez les donneurs de sang de Ouagadougou. Première du genre
en Afrique de l’ouest, cette étude met à la disposition des acteurs de la santé de nos
populations des données utiles quant à la situation réelle de l’EBV, du CMV et du HHV-6 à
Ouagadougou. La technique que nous avons utilisé permet de faire un diagnostic simultané
d’EBV, CMV et HHV-6. De telles techniques PCR ont un coût faible par rapport aux
techniques qui permettent le diagnostic d’un seul virus par la PCR et sont plus spécifiques et
plus sensibles par rapport aux techniques sérologiques. Ainsi, ces techniques présentent une
grande utilité dans le domaine de la recherche et également pour le diagnostic de nombreuses
pathologies. Elles pourraient servir également pour le diagnostic de ces virus chez les
donneurs de sang, en vu d’une amélioration de la sécurité transfusionnelle au Burkina Faso et
également dans d’autres pays en voie de développement.
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PERSPECTIVES
L’étude que nous avons initiée sur les herpes virus, révèle d’une grande importance dans
la prévention contre les pathologies dont ils sont responsables. Les pathologies dues aux
herpes virus émergent ces derniers temps. Ils sont de plus en plus cités dans diverses formes
de cancers et restent la troisième cause de cancer viral.
Pour une amélioration de la sécurité transfusionnelle nous pourrions étendre cette étude
sur les poches de sang retenues pour la transfusion sanguine, c'est-à-dire les poches de sang
diagnostiquées négatifs au VIH, aux virus de l’hépatite B et C et à la syphilis.
Nous pourrions aussi faire des études comparatives des prix des tests utilisés pour le
diagnostic de EBV, CMV et HHV-6 en vue d’une intégration d’un test sensible, spécifique et
à coût faible dans les tests en routine, en transfusion sanguine.
Pour vaincre les cancers viraux nous pourrions également étendre cette étude sur la
population générale du Burkina en vue d’obtenir des valeurs plus objective de l’épidémiologie
de ces virus, puis de celle des pathologies dont ils sont responsables.
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7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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