les deux sens du transindividuel chez gilbert simondon

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UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN
Institut supérieur de philosophie
Faculté des sciences philosophiques
LES DEUX SENS DU TRANSINDIVIDUEL CHEZ GILBERT
SIMONDON
Mémoire présenté en vue de l’obtention
du diplôme de Master en philosophie
sous la direction du Pr Marc Maesschalck
par Fabio Bruschi
ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010
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TABLE DES MATIERES
Abréviations………………………………………………………… 4
I) Introduction......................................................................................... 5
II) L’individuation au delà de l’hylémorphisme. Questions
paradigmatiques…………………………………………………… 13
1) Les limites du substantialisme et de l’hylémorphisme. Le privilège ontologique de
l’individu constitué………………………………………………………………. 15
2) Le paradigme hylémorphique : l’universalisation d’une interprétation abstraite de
la prise de forme technique et ses sources vitales…………………………….. 17
3) La véritable prise de forme technique…………………………………………… 20
4) Le préindividuel. Etre et devenir………………………………………………… 24
5) La cristallisation comme nouveau paradigme. Première approche : la question du
germe cristallin…………………………………………………………………... 29
6) La cristallisation comme nouveau paradigme. Deuxième approche : le système
tastable………………………………………………………………………... 33
7) La non-coïncidence. Structures et opérations…………………………………… 36
8) Prolégomènes à l’ontogenèse. L’individuation de la connaissance et le réalisme
des relations……………………………………………………………………… 39
III) L’affectivité vitale et le transindividuel…….…….……….... 46
9) L’individualisation vitale comme oténie de l’individuation physique………... 47
10) La notion de problème et l’invention. Individu, milieu et relation……………… 50
11) La polarisation affective. Topologie et chronologie du vivant………………….. 56
12) La désindividualisation affective et la bifurcation entre vie et psyc………….. 59
13) Le transindividuel comme solution de la problématique affective. L’émotion et
l’action…………………………………………………………………………… 63
14) Le sujet, le transindividuel objectif et linvention du transindividuel…………… 65
3
15) Au-delà du psychologisme et du sociologisme………………………………….. 69
16) Individu, groupe et personnalité…………………………………………………. 71
17) La signification : spiritualité et immortali……………………………………... 77
18) Fonder le transcendantal au-delà de lintersubjectivité………………………….. 80
19) Transindividuel et techniques……………………………………………………. 83
IV) Le transindividuel donné comme tâche à accomplir……………. 88
20) L’angoisse comme échec de lindividuation transindividuelle………………….. 89
21) Solitude, rencontre et réflexivité………………………………………………… 92
22) Interindividualité et interpersonnalité…………………………………………… 98
23) Le mixte d’interindividuel et de transindividuel……………………………….. 101
24) L’indéterminidu transindividuel……………………………………………... 104
25) Place du travail et des techniques. Sur des nouvelles formes d’aliénation…….. 106
26) Le Nous et le On………………………………………………………………... 111
27) Relations entre groupes. Le social comme réseau……………………………… 114
28) Une cohérence difficile. L’individu pur et le bergsonisme de Simondon…….... 120
V) Conclusion………………………………………………………… 125
Bibliographie……………………………………………………………. 131
Remerciements………………………………………………………….. 138
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ABREVIATIONS
ILFI : Simondon, Gilbert, L’individuation à la lumière des notions de forme et
d’information, Grenoble, Jérôme Millon, 2005.
MEOT : Simondon, Gilbert, Du mode d’existence des objets techniques, Paris, Aubier,
1989.
5
I. Introduction
Il y a, au fondement de la philosophie de Gilbert Simondon, une circularirécurrente.
Le foyer de cette circularité est constitpar le concept de transindividuel qui, défini par une
dualiparadoxale, traverse toute la pensée simondonienne en en constituant la source et en
s’y déployant comme l’horizon dernier. L’ensemble de la philosophie de Simondon est en
effet structuré circulairement autour d’un postulat dont le le fondateur est dévoilé et justif
seulement dans l’accomplissement du parcours philosophique qu’il a rendu possible. Or, le
postulat qui fonde la circularité de l’ensemble de cette pensée n’étant au fond que l’expression
d’une circularité intrinsèque au concept de transindividuel, c’est de celle-ci qu’il s’agit
primordialement de rendre compte. Elle réside dans lidée qu’en précédant toute individualité,
le transindividuel est caractérisé par une autoconstitutivité qui fait qu’il doit se donner comme
un fait indépendamment de tout effort individuel pour l’instituer et en même temps comme un
devoir, comme un état à accomplir. Notre travail poursuit l’objectif de mettre en relief le
caractère paradoxal de cette duplicité intrinsèque au transindividuel chez Simondon, en
essayant de déplier la circularité qui lui est inhérente afin de rendre compte des potentialités
de l’ensemble de la pensée de l’individuation qui en découlent. Il faudra notamment montrer
comment Simondon est capable de maintenir jusqu’au bout cette duplicitout en en montrant
la cohérence. C’est en dernière instance une genèse, ou, pour mieux dire, une autogenèse du
concept de transindividuel que nous essaierons ainsi de mettre en valeur. A cette fin, il faudra
retrouver les sources et les sens de celui-ci au sein de l’ensemble de l’œuvre de Simondon, ce
qui nous permettra de montrer en retour comment ce qui constitue le noyau le plus profond et
le plus complexe de sa pensée se reflète sur tous les autres niveaux de son analyse.
Le terme « transindividuel » signe, chez Simondon, un des trois régimes
d’individuation. Avec le régime physique et le régime vital, il constitue l’ensemble de
l’ontogenèse. Dans sa thèse de doctorat principale, L’individuation à la lumière des notions de
forme et d’information1, Simondon formule en effet une théorie de l’individuation novatrice
qui vise à fournir une genèse non-réductionniste des êtres. Il tâche de rendre compte de
l’individuation de manière à dépasser les dualismes dogmatiques, qui constituent davantage
1 G. Simondon, L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information, Grenoble, Jérôme Millon,
2005 (désormais ILFI). Cette édition reproduit pour la premre fois dans son intégralité la thèse de doctorat
principale de Gilbert Simondon. La première partie de cette thèse, L’individu et sa genèse physico-biologique,
avait été publiée en 1965 (Paris, Presses Universitaires de France), tandis que la deuxième partie, L’individuation
psychique et collective, seulement en 1989 (Paris, Aubier). On parlera à plusieurs reprises de première et
deuxième partie en se référant respectivement à la partie dédiée à individuation physique et vitale et à celle
concernant l’individuation psycho-collective. Il faut toutefois préciser que L’individu et sa genèse physico-
biologique constitue les deux tiers de la thèse principale de Simondon.
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