Insuffisance de la réponse simulationniste
En l’absence de modélisation adéquate, les scientifiques recourent à des simulations multi-scalaires.
Frank Varenne : « Une simulation est un processus automatisé (computation) opéré sur des symboles
discrets par d’autres symboles, en vue d’une finalité de symbolisation (avec ou sans définition
préalable du système symbolisé). Le passage à la signification est effectué soit par un opérateur
humain, soit par un logiciel de reconnaissance de patterns, mais il suppose toujours un changement
de niveau. Une simulation présente donc toujours une « hiérarchie dénotationnelle » (Nelson
Goodman) : il faut désagréger le processus complexe en éléments ; puis simuler la dynamique
d’interaction de ces éléments ; avant de réagréger l’information à un autre niveau ».
Trois points cruciaux sont à relever :
1°) On échappe pas à la méthodologie réductionniste. La simulation tente de ramener la complexité
organisée à un régime organisé ou de complication, sans assurance que la simulation soit une
modélisation.
2°) Même si la dynamique de l’échelle élémentaire est interprétable comme une modélisation du
processus réel, rien n’assure que l’émergence de ses effets à un autre niveau ne le soit : il y a deux
niveaux distincts de symbolisation.
3°) Le second niveau de symbolisation est « bricolé ». L’expédient simulationniste ne résout donc en
rien l’absence d’une modélisation transdéterministe en fonction de la relativité des échelles
(météorologie).
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« SCIGRAD 2011 »
Paris - 27 octobre 2011