Théâtre-laboratoire SFUMATO Trilogie August Strindberg

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THÉÂTRE-LABORATOIRE
SFUMATO
Trilogie August Strindberg
MARGARITA
MLADENOVA
Julie, Jean et Kristine
La Danse de mort
IVAN DOBCHEV
Strindberg à Damas
1
Théâtre-laboratoire SFUMATO
Trilogie August Strindberg Spectacles en bulgare surtitrés en français
Julie, Jean et Kristine
Margarita Mladenova
La Danse de mort
Margarita Mladenova
Strindberg à Damas
Ivan Dobchev
Durée : 1h30
Durée : 1h30
Durée : 1h40
Théâtre de la Bastille
Festival d’Automne à Paris
20 au 26 octobre 19h, dimanche 15h,
relâche jeudi
13 € et 22 € – abonnement 13 €
Théâtre de la Bastille
Festival d’Automne à Paris
20 au 22 octobre 21h
13 € et 22 € – abonnement 13 €
Théâtre de la Bastille
Festival d’Automne à Paris
24 et 25 octobre 21h, dimanche 26
octobre 17h
13 € et 22 € – abonnement 13 €
Festival Passages
15 au 17 mai 09
10 € et 20 € – abonnement 5 € et 10 €
D’August Strindberg
Mise en scène, Margarita Mladenova
Scénographie et costumes,
Daniela Oleg Liahova
Avec Albena Georgieva, Hristo Petkov,
Miroslava Gogovska
Production Teatro Sfumato – Sofia
Coréalisation Theâtre de la Bastille,
Festival d’Automne à Paris
Festival Passages
19 et 20 mai 09
10 € et 20 € – abonnement 5 € et 10 €
D’August Strindberg
Adaptation et mise en scène,
Margarita Mladenova
Scénographie et costumes,
Daniela Oleg Liahova
Musique, Assen Avramov
Avec Svetlana Yancheva, Vladimir Penev,
Tzvetan Alexiev
Production Teatro Sfumato – Sofia
Coréalisation Theâtre de la Bastille,
Festival d’Automne à Paris
Toutes les photos de ce programme ont été réalisées par Simon Varsano ©
RÉSERVATIONS
Festival Passages
22 et 23 mai 09
10 € et 20 € – abonnement 5 € et 10 €
De Georgi Tenev et Ivan Dobchev
D’après August Strindberg
Mise en scène, Ivan Dobchev
Scénographie, Ivan Dobchev
et Daniela Oleg Liahova
Costumes, Daniela Oleg Liahova
Musique, Assen Avramov
Vidéo, Lubomir Mladenov
Avec Rumen Traikov, Snezhina Petrova,
Hristo Petkov, Elena Dimitrova,
Malin Krastev
Coréalisation Theâtre de la Bastille,
Festival d’Automne à Paris
La trilogie Strindberg reçoit
le soutien de l’Onda
Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette – 75011 Paris. Métro : Bastille, Voltaire, ou Bréguet-Sabin
Location par téléphone et sur place du lundi au vendredi de 10h à 18h
le samedi de 14h à 18h – 01 43 57 42 14 – www.theatre-bastille.com
Manifestation présentée dans le cadre de la
Saison culturelle européenne en France
(1er juillet – 31 décembre 2008)
Avec le soutien de :
Festival d’Automne à Paris
156, rue de Rivoli – 75001 Paris. Métro : Louvre-Rivoli
Informations et réservations du lundi au vendredi de 11h à 18h
et le samedi de 11h à 15h – 01 53 45 17 17 – www.festival-automne.com
Festival Passages, à Nancy
Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine
10, rue Baron Louis – 54014 Nancy cedex
Renseignements, location 03 83 37 42 42 – www.festival-passages.fr
2
Avec le soutien du Ministère de la culture de
Bulgarie.
Partenaires média du Festival d’Automne à Paris :
Nous avons une attitude Margarita Mladenova et
commune : la curiosité et Ivan Dobchev venaient
une histoire mêlée, qui, bien d’avoir quarante ans lorsqu’ils
souvent,s’estfaiteparlevoyage.Ainsi
le Théâtre de la Bastille et le Festival
d’AutomneàParissont-ilsdepuislongtempsassociésparleursaccueilsinternationaux.L’histoireestd’autantplus
remarquable qu’elle procède d’une
grande liberté réciproque, d’une
conscience aiguë de nos complémentarités,etdurespectdenosdirections
artistiques indépendantes. Un festival sans théâtre et un théâtre sans
festival !
Nous connaissons l’un et l’autre le
Théâtre Sfumato depuis des années
et ce n’est que maintenant que nous
pouvons proposer aux parisiens de
partager notre admiration.
C’est un accueil bref, certes, lié à nos
contraintes, mais important puisque
nous présentons une trilogie. Trois
spectaclesrépartisdanslesdeuxsalles
du Théâtre de la Bastille dont la configuration devrait permettre cette
découverte dans d’excellentes conditions.Prolongementheureuxetautrement signifiant de ces nouvelles
façons de travailler ensemble, le Festival Passages de Nancy, sous l’impulsion de Charles Tordjman et de
Jean-Pierre Thibaudat, est partie prenante de ce projet en programmant
la trilogie Strindberg en mai 2009, le
Sfumato étant déjà venu à Nancy
par deux fois. Ce programme, conçu
en collaboration par nos trois maisons, est un signe tangible du souci
d’accueillir autrement.
Alain Crombecque, directeur du Festival d’Automne à Paris, Jean-Marie
Hordé, directeur du Théâtre de la Bastille, Charles Tordjman, directeur de
Passages
ont créé le Théâtre Sfumato en 1989
à Sofia. L’un et l’autre étaient déjà des
metteurs en scène reconnus et des pédagogues appréciés – et ils embarquèrent dans l’aventure une poignée de
jeunes acteurs qu’ils avaient formés.
Ils avaient contribué au renouveau du
théâtre bulgare depuis trop longtemps
pris dans les rets de l’empire soviétique : lourdes institutions et fossilisation dogmatique de l’enseignement
de Stanislavski. Si cette union fit leur
force, c’est qu’elle se fondait sur une
commune et exigeante vision du
théâtre que résume bien le nom de
leur troupe emprunté à Léonard de
Vinci, et que leur union allait radicaliser.
Le sfumato désigne une technique de
dessin, de peinture, qui consiste à
brouiller les contours, à cerner, à
peindre l’air, l’impalpable. « Le nom
de notre troupe reflète notre stratégie poétique », disaient Mladenova
et Dobchev. Autrement dit, moins le
trait que son mouvement, plutôt l’indistinct et ses mystères que l’affirmation péremptoire, la dynamique du
geste que son accomplissement, le
processus que le résultat. « Nous ne
cherchons pas un théâtre descriptif
mais,danslejeudesacteurs,unevérité
du courant intérieur qui ne s’épuise
pas dans la réalité visible », ajoutentils. Comme l’écrit Heinz Wismann, « le
théâtre Sfumato met l’accent sur le
surgissement initial de l’élan et fait en
sorte qu’il ne soit pas absorbé par la
logique de l’efficacité ». « Pour nous,
poursuivent Margarita et Ivan, le spectacle est une action, un rite spirituel
qui a lieu ici et maintenant. Car le rite
ne peut être ni imité, ni répété. C’est
cela qui détermine la nature de la
présence de l’acteur dans nos spectacles : tout le travail de répétition
consiste à le diriger vers des réflexes
non conditionnés, à favoriser une
impulsion créatrice ».
Trèsvite,ilstomberontsurcettephrase
du peintre Odilon Redon qui devien-
dra leur mot d’ordre et leur règle d’or :
« la logique du visible au service de
l’invisible ». Tous les spectacles du Sfumatosedéroulentsoushautetension.
Découvrir une telle aventure dans un
pays alors surtout connu pour ses
yaourts et ses parapluies et qui venait
tout juste de s’ouvrir au monde occidental, fut un choc. Cela se passait en
1990 dans un recoin d’un gigantesque
et prétentieux Palais de la culture de
Sofia où Lénine avait été plus d’une
fois le héros de spectacles grandiloquents.Là,aveclacomplicitéd’unviceministre clairvoyant, le Sfumato avait
installé une sorte de campement, un
ilôt de théâtre vivant et incandescent au sein d’un mausolée. À la lueur
de bougies, des acteurs aux traits acérés nous entraînaient dans les
méandres de Petar Atanassov, un Rimbaud bulgare dont l’œuvre avait été
longtemps interdite, ou nous promenaient dans l’œuvre de la russe Ludmilla Petrouchevskaïa que nous avait
fait connaître la perestroïka. Dès l’année suivante, ils campaient sous des
bâches dans le sous-sol de Beaubourg,
invités par le Festival d’Automne à
Paris. Dobchev venait avec la mise en
scène de Témoignage de lumière pendant la peste, un spectacle conçu à
partir de l’œuvre d’Atanassov dialoguant avec des passages de la Bible
et du Festin au temps de la peste de
Pouchkine. Mladenova signait post
scriptum, un voyage dans l’œuvre de
Tchekhov à partir de la scène finale de
La Mouette : le suicide de Constantin
GavrilovitchTreplev,lefilsdelagrande
actrice Akardina. Cinq ans plus tard,
le Sfumato était au Festival Passages
à Nancy avec deux Tchekhov, Oncle
Vania (Dobchev) et Les Trois Sœurs
(Mladenova). Et cette saison, la trilogie Strindberg ayant pour titre Vers
Damas ira au Festival Passages en mai
2009 après sa venue au Théâtre de la
Bastille dans le cadre du Festival d’Automne.
Désormaisdénommée« Théâtre-laboratoire Sfumato » (un clin d’œil au
mythique théâtre Laboratoire de Grotowski avec lequel le Sfumato partage
3
plusieurs visées), la compagnie n’empile pas les spectacles mais conçoit sa
démarche exploratoire à partir d’un
projet, généralement autour d’un
auteur. Tchekhov, de 89 à 96, puis Lovkov, Raditchkov, les mythes, Dostoïevski de 2003 à 2005, le projet Exit
autour des derniers jours de Léon
Tolstoï et Marina Tsvetaeva, et maintenant, Strindberg. Autant de voyages
au long cours, de répétitions, d’improvisations des mois durant, un temps
lent nécessaire pour pénétrer « l’esprit » de l’auteur, approcher son
« secret » et, au-delà, interroger « la
grande énigme de l’existence ».
Il y a longtemps que les gens du Sfumato ont quitté la soupente du Palais
delaculture désormais voué aux spectacles de divertissement. Après bien
des péripéties – un théâtre qui brûle,
un autre dont ils sont expulsés pour
cause d’opération immobilière – ils
sont désormais installés au bord d’un
jardin au centre de Sofia, dans un
théâtre que toute l’équipe du Sfumato
a façonné de ses mains dans d’anciens
bainsdelavilledepuislongtempsabandonnés.
Jean-Pierre Thibaudat
« Le théâtre représente pour nous une
autre forme de vie – plus concentrée,
plus pure et plus élevée. Soit l’existence d’une communauté de personnes qui ont quelque chose à
échanger, qui se réjouissent de leur
rencontre, la partagent et sont prêts
à donner beaucoup d’eux-mêmes. Une
vie de personnes étroitement liées où
chacun se découvre à travers l’autre,
en échangeant avec lui son énergie
spirituelle, dans une complicité qui
s’avère un rite mystérieux des âmes
et peut nous restituer un sentiment
perdu de sainteté, de pureté, et de chaleur humaine. Le théâtre est une vie
bouillonnante. Le théâtre n’est pas le
lieu de la rencontre, il est la rencontre
elle-même ».
Margarita Mladenova
Ivan Dobchev
4
Mademoiselle Julie,
d’Eros en Thanatos
Première étape de la trilogie Vers
Damas qui traverse l’œuvre d’August
Strindberg à la nage et souvent en
apnée, Mademoiselle Julie, une pièce
en un acte, en un souffle, fulgurante.
En 1883, l’auteur avait quitté la Suède
et ses théâtres, mettant en péril la carrière d’actrice de son épouse Siri. À la
veilleduprintemps1888,auDanemark,
il met un point final à son Plaidoyer
d’un fou (écrit en français), l’une de ses
œuvres autobiographiques où il dissèque à l’envi sa vie de couple. Peu
après,il découvre FriedrichNietzsche,
le lit avec exaltation, « Tout y est ! »,
écrit-il à un ami. La famille Strindberg (deuxenfants)passel’étéauDanemark, à Lyngby, louant des chambres
dans un château tenu par une comtesse extravagante. C’est là qu’August
écrit Mademoiselle Julie en deux
semaines, s’inspirant sans doute des
personnes qui vivent dans ce château,
dont la jeune Marta, avec laquelle
Strindberg aura une brève aventure.
En scène, trois personnages : Mademoiselle Julie, la fille du comte, Jean,
un valet, Kristine, la cuisinière. L’action se déroule dans la cuisine du château, la nuit de la Saint-Jean. Une nuit
defête,unenuitdefolie.«CesoirMademoiselle Julie est folle, complètement
folle », première réplique de la pièce.
Au bout de la nuit, la fille du comte
ayant couché avec le valet fiancé à la
cuisinière,obéitàl’ordredesonamant :
elle sort pour aller se suicider.
Dans une longue préface, Strindberg
s’attarde sur l’ambivalence des personnages. Mademoiselle Julie « est un
caractère moderne » mais « elle est
également une survivance de l’ancienne noblesse guerrière ». Jean, fils
dejournalier, «montedéjàsurl’échelle
socialeetilestsuffisammentfortpour
ne pas se gêner en profitant d’autrui ».
Seigneur en herbe, il hésite « entre la
sympathie pour les hautes sphères
et la haine pour ceux qui les occupent ». Enfin Kristine est « une esclave
féminine » qui va « à l’église pour se
décharger sur Jésus de ses larcins
domestiques et acquérirunenouvelle
provision d’innocence ».
Quand elle entre en scène, Mademoiselle Julie invite Jean à danser avec elle
encore une fois. Il obéit. Elle règne en
maîtresse, elle le désire, mais l’acte
consommé, tout se renverse. D’Eros
en Thanatos. « La victoire de Julie
devient vite la victoire du valet. Jean,
ayant mêlé son sang à celui de la race
des forts, devient fort à son tour. Julie
n’aura plus qu’à lui obéir, et quand il
lui donnera l’ordre de se tuer, elle se
soumettra, comme hypnotisée », écrit
Arthur Adamov dans l’essai qu’il a
consacré à Strindberg. Et ce dernier
d’ajouter : « Il en est de l’amour comme
de la jacinthe : elle doit se développer par ses racines dans l’obscurité
avant de donner des fleurs durables.
Ici, l’amour pousse trop vite, il fleurit
et monte tout de suite en graine et
c’est pourquoi la plante meurt aussi
rapidement ».
Tournant le dos à ce qu’il nomme « le
dialogue à la française », Strindberg
laisse « les cerveaux travailler sans
règles comme ils le font dans la réalité, où une conservation n’épuise
jamais un sujet, mais où les cerveaux
s’envoient mutuellement des leurres
quileurpermettentderebondir».Ainsi
la nuit blanche de la Saint-Jean est-elle
zébréed’undialogue«erratique»mais
on ne peut plus serré. « Prenez une
côte de mouton, écrit Strindberg, elle
paraît large, mais elle est aux trois
quartsfaited’osetdegraisse,etcomme
les Grecs, je vous donne la noix ».
Strindberg parle de Kristine comme
d’un personnage secondaire. Ce n’est
pasl’avisduthéâtreSfumatoquiaretitrélapièce(tropsouventmiseenscène
autour d’une actrice star jouant le rôle
titre), Julie, Jean et Kristine soulignant
ainsi le jeu de tensions entre les trois
personnagesetlesravagesquienrésultent à tous les étages dans un monde
où l’être humain « cesse d’être l’objet
absolu de la civilisation », dit Margarita Mladenova qui signe la mise en
scène. Une froide cuisine métallique
occupe la scène, aseptisée comme
un laboratoire, une clinique. Propre
jusqu’à l’effroi. L’eau bout dans des
bassines pour laver la saleté. À la face,
une rigole rigoureuse charrie les eaux
usées. C’est adossé à ce paysage quasi
cliniquequeleSfumatocuisinelapièce.
J.-P. T.
5
La Danse de mort, ou le
triomphe de la haine
comme passion
Le voyage Vers Damas du Sfumato à
travers l’œuvre de Strindberg se poursuitavecLaDansedemort,pièce adaptée et mise en scène par Margarita
Mladenova.
Douze ans ont passé depuis l’écrituredeMademoiselle Julie. Strindberg
a divorcé d’avec sa première femme,
une ancienne actrice ; lui a succédé
une journaliste, nouvel échec. Et voici
qu’auprintemps1900,ilfaitlaconnaissanced’unejeuneactricenorvégienne
devingt-deuxans,HarrietBosse.Après
unelongue période où il côtoie la folie,
après Inferno, il a retrouvé les voies
de l’écriture dramatique. En 1898, il a
écrit les deux premières parties du
Chemin de Damas. L’année suivante
sont venus ses grands drames historiques, et à l’automne 1900, coup sur
coup,ilécritsansguèrederaturesdeux
grandes pièces, une dizaine de jours
pour chacune, Pâques et La Danse de
mort. La première se termine par une
scène de réconciliation, la seconde est
6
marquée de bout en bout par la haine.
Dans La Danse de mort, tout se passe
suruneîle queleshabitantsnomment
« le petit enfer ». Là, dans la tour circulaire d’une forteresse qui fut une
ancienne prison, vit un couple que l’on
croirait uni puisqu’il a tenu le coup et
s’apprête à fêter ses noces d’argent
(vingt-cinq ans de mariage). Il n’en est
rien. La haine habite Edgar, capitaine
d’artillerie, et Alice, son épouse, une
ancienne actrice. La haine de l’un
envers l’autre, la haine des autres, la
haine de soi. Leurs enfants sont partis,ilsn’ontpasd’amis,lesdomestiques
ne s’attardent pas, l’argent manque,
le garde-manger est vide, et la cave n’a
plus vu de bouteilles depuis cinq ans.
En coulisses, on entend de la musique
comme dans Mademoiselle Julie, un
voisin, le docteur, a invité des amis,
Edgar et Alice n’en font pas partie.
D’ailleurs, d’amis, ils n’en ont pas ; la
détestation est absolue, et c’est peutêtre ce qui les réunit. Le capitaine
rumine son absence de promotion,
Alice sa carrière d’actrice avortée, elle
joue du piano mais leurs goûts musicauxsontopposés.Ilsn’ontriend’autre
à se dire que de s’envoyer à la figure
le néant de leur vie à coups de « vieilles
répliques éculées », comme dit le capitaine. Le sarcasme et la saillie agressive sont la monnaie courante de leur
dialogue quotidien, en attendant la
mort qui est déjà à l’œuvre. « Leurs
âmes sont mortes. Ce sont deux corps
–deuxmomiesressemblantàdesêtres
humains – qui entament une lente
danse à travers le néant », dit Margarita Mladenova.
Arrive Kurt, un ami du temps jadis. Une
chance, une possibilité de salut ? Rien
de tel. C’est Kurt qui est entraîné dans
leur cercle infernal, sa présence ne faisant qu’exacerber la haine, l’abjection
et la destruction, tiraillé qu’il est entre
l’un et l’autre. Deux chiens se disputant un os. Et à son tour devenu chien,
Kurt mord le cou d’Alice, son amour
de jeunesse. Il prendra la fuite, et le
couple se retrouvera face à face au
fond d’un commun abîme. « Et là, dit
Mladenova, de cet abîme, s’élève un
absurde espoir, aussi faible que le cri
d’unnouveau-né,l’espoirde«quelque
chose de mieux » face à la mort imminente (Edgar étant réellement
condamné et le disant). Pour se purger. Pour commencer après la fin ».
Vanité du couple, faillite de l’amour,
triomphe de la haine comme passion, et de la mort dans la vie même.
« La joie ? Qu’est-ce-que c’est ? »,
demande le capitaine à son épouse.
« Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander », répond-elle du tac au tac. C’est
l’une des premières répliques de la
pièce. Et la dernière : « Donc, noces
d’argent… passer l’éponge et continuer. Continuons », dit le capitaine.
C’est déjà du Beckett, ce que souligne
Mladenova : « La mort maintient le
pouls des cœurs en pierre, elle gouverne“l’espritéclairé”impuissantface
à elle. Le grand projet de civilisation
– l’Homme avec un grand H – échoue
dans l’homme (l’humain). Effondrement:duSurhomme(Nietzsche)àl’animal. De là à l’absurde-ridicule du
tragique, à Fin de partie (Beckett), il n’y
a qu’un pas ».
J.-P. T.
7
8
Strindberg à Damas
Le dernier volet de la traversée Strindberg du théâtre Sfumato part du Chemin de Damas, une longue pièce en
trois parties (rarement montée intégralement) que l’auteur écrira en deux
temps sur une période s’étalant sur
dix ans. « C’est un poème qui repose
sur une terrible demi-réalité », écritil. L’histoire d’un Inconnu, de ses errances, de ses questionnements, de
ses rencontres…
Strindberg propose à Harriet Bosse,
une jeune actrice d’origine norvégienne de vingt-deux ans, d’interpréter le
rôle de la Dame après l’avoir vue jouer
le rôle de Puck dans Le Songe d’une
nuit d’été de Shakespeare. Dans son
journal, il rapporte un « incident inexplicable » qui s’est produit le jour de
la répétition générale, le 15 novembre
1900. Dans l’une des scènes cruciales,
la Dame qui porte une voilette doit
donner un baiser à l’Inconnu. Strindberg monte sur scène, s’approche de
l’actrice et lui parle de ce moment du
baiser. Alors, écrit-il, « le petit visage
de Bosse se transforme, s’épanouit et
s’emplit d’une beauté surnaturelle ; il
semblait s’approcher du mien et ses
yeux m’enveloppèrent de flammes
noires. Puis, sans raison, elle partit
en courant, et je suis resté interdit,
ayant l’impression d’un miracle et
d’avoir reçu un baiser qui venait de
m’enivrer ». Quand il l’épouse en mai
1901, il a cinquante-deux ans. Quelques
jours plus tard, il colle dans son journal une dépêche d’un journal qui lui
apprend la mort de Dagny Juel, assassinée par un amant avec lequel elle
s’était enfuie à Tbilissi. Strindberg avait
connu cette jeune femme fascinante
au Cochon noir, un célèbre pub de Hambourg. Grande buveuse d’absinthe, militante de l’amour libre, surnommée
Aspasie (en référence à la maîtresse
de Périclès), elle fut un modèle aimé
d’Edvard Münch. Elle avait été l’amante de Strindberg (alors marié avec Frida, la journaliste autrichienne) avant
de partager la vie de l’écrivain et essayiste polonais Przybyszewski.
On retrouve tous ces éléments et
d’autres (la correspondance entre
Strindberg et Nietzsche, son Journal
occulte, son obsession des psychiatres)
dans Strindberg à Damas, titre donné par le Sfumato à ce troisième volet qui s’éloigne du texte même de la
pièce Le Chemin de Damas (mais non
de certaines scènes) pour cheminer
plus avant, avec et dans Strindberg.
« L’exaltation de ce texte nous a fait
imaginer un voyage à travers les rêves
de Strindberg, à travers des documents
entremêlés à des faits réels et des suppositions émergeant de la biographie
de l’écrivain, à travers des hypothèses
sur ses crises, sur son épreuve humaine – trop humaine – de l’esprit, sur
son étirement au-delà des limites de
la réalité, d’où le retour parfois est impossible », explique Ivan Dobchev
qui signe la mise en scène et a établi
le texte avec Georgi Tenev, suite à deux
très longs workshops avec les acteurs
du Sfumato. Une tentative pour « atteindre le non réalisé, le rêve absolu.
L’inexplicable. Au-delà du visible, audelà du possible. Dans Damas ». Da-
mas (ou Tbilissi) comme métaphore.
Le Sfumato prolonge la forme dramatique du « drame itinérant » ou du « pèlerinage dramatique » chère à Strindberg (sa dernière pièce aura pour titre
La grand-route) qui n’aura jamais cessé d’entremêler l’histoire de ses pièces
et celle de sa vie. Mais c’est un voyage qui délaisse le monde extérieur pour
explorer le monde intérieur. Il en va
des personnages de cette pièce comme de ceux des trois parties du Chemin de Damas décrits ainsi par Arthur
Adamov : ils « sont à la fois Strindberg lui-même, et ceux avec qui la vie
l’a mis aux prises. Et cela donne une
assez grandiose réunion, où chacun
ressemble à l’autre par un certain côté,
où tout le monde cligne des yeux dans
une connivence épouvantable ».
À travers cette trilogie, à travers ce cheminement dans les méandres de la
« blessure » de Strindberg, – « cette
blessure que chacun porte en son
cœur », disent Margarita Mladenova
et Ivan Dobchev –, le théâtre Sfumato n’a peut-être jamais si bien porté
son nom.
J.-P. T.
9
Margarita Mladenova
Ivan Dobchev
Metteursenscèneetco-fondateursdu
LaboratoireSfumatoàSofia,Margarita
Mladenova et Ivan Dobchev, qui assurent respectivement les fonctions de
directriceetdirecteurartistiqueduSfumato, sont, par ailleurs, professeurs à
l’Académienationalebulgaredethéâtre
et de cinéma / NATFA. Ils ont réalisé de
très nombreuses mises en scène de
textes classiques bulgares, russes et
ouest-européens, tant au théâtre ou à
l’opéra que pour la télévision.
Margarita Mladenova a notamment
présenté des œuvres de Molière, de
Sophocle, d’Alfred de Musset, de Peyo
Yavorov, d’Ivan Tourguenev, d’Anton
Tchekhov, au Théâtre National Ivan
Vazov de Sofia, au Théâtre Satirique,
etdansplusieurscentresdramatiques
nationaux en Bulgarie.
Ivan Dobchev a réalisé plus de cent
vingt mises en scène, d’Ivan Vazov
d’après Yordan Raditchkov au Théâtre
National, à Georg Büchner, Samuel
Beckett,HeinerMüller,YordanYovkov…
L’un et l’autre sont lauréats de nombreux prix décernés tant au niveau
national que par les festivals de Croatie et de Bosnie. Tous deux ont donné
des cours à l’Académie des arts
modernes et à la Sorbonne.
Théâtre-laboratoire SFUMATO
Fondé par Margarita Mladenova et
Ivan Dobchev en 1989, le SFUMATO est
un acteur culturel indépendant
10
reconnu par les pouvoirs publics bulgares. Il propose une démarche originale par son activité de laboratoire
artistique d’innovation théâtrale. Le
jeu d’acteur y est considéré en tant
que processus, le spectateur est invité
à découvrir le cheminement des
artistes à travers l’univers d’un auteur
ou d’un texte.
LeThéâtre-laboratoireSFUMATOanime
des ateliers artistiques et réalise des
productionsthéâtrales.Ilorganiseégalementdesévénementsculturelsainsi
qu’un festival, la « Petite Saison »,
destiné à promouvoir le travail des
jeunes professionnels bulgares et des
compagnies théâtrales émergentes.
www.sfumato.info
August Strindberg (1849-1912)
Écrivain et auteur dramatique, il est
le fils d’un membre de la bonne bourgeoisie suédoise, Oskar Strindberg, et
d’une fille d’auberge devenue gouvernante puis maîtresse de son père, ce
dont porte trace son récit autobiographique Le Fils de la servante (1886).
Bachelier en 1867, il s’inscrit à l’université sans trop savoir ce qu’il veut faire.
Pour des raisons financières, il s’essaie
parallèlement aux métiers de journaliste, de comédien au Théâtre Royal
Dramatique, d’employé du télégraphe
ou de la Bibliothèque royale de Stockholm. Après une période de tâtonnements, il fonde l’association Runa,
vouée au culte du passé et de l’idéal
nordiques. Il découvre alors Schiller,
Byron et Kierkegaard, et commence
à écrire : La Fin de l’Hellade, tragédie
en vers couronnée par l’Académie suédoise (1869), Maître Olof (1872), ou
encore L’Apostat. Après son mariage
à Siri von Essen (1877), dont il divorceraquelquedixansplustard,ilpublie
Le Peuple suédois, un récit historique
(1882), et Le Nouveau Royaume, un
roman qui ridiculise la société suédoiseetlesinstitutionsparlementaires
justeinstaurées,toutencritiquantdes
personnalités en vue. Attaqué pour
son irrévérence et abattu par ses malheurs conjugaux, Strindberg tombe
sérieusementmalade.Ildécidedes’exiler en France, où il publie des articles
dansdiversesrevuesparisiennes,ainsi
qu’un recueil de poèmes qui fait de lui
l’un des pionniers du modernisme
lyrique scandinave. Ce séjour, durant
lequel il découvre Zola et les frères
Goncourt ainsi que les études d’Hippolyte Bernheim et celles de Jean
Charcot sur le psychisme, donne lieu
à une série de tragédies d’empreinte
naturaliste : Père (1887), Mademoiselle
Julie – la plus jouée de ses pièces – ou
encore Créanciers (1888). À revers du
courant romantique alors sensible en
Suède, Strindberg écrit des œuvres
satiriques sur la vie de couple, le creuset social et les contingences matérielles. Inspiré par Nietzsche, avec
lequel il entame une correspondance
au milieu des années 1880, il fonde sa
conception des rapports humains sur
la notion d’inégalité psychique et sur
l’idée du « surhomme » : toute vie
sociale est combat, et c’est toujours
l’être le plus fort psychiquement qui
l’emporte. Au milieu des années 1890,
aprèsl’échecdesondeuxièmemariage,
il erre de l’Allemagne à l’Autriche, en
passant par le Danemark et l’Angleterre. À nouveau malade, hospitalisé
àSaint-Louis,ilsecroitpersécuté,tente
de mettre fin à ses jours, et fuit son
entourage. Il décrit la violente crise
psychique qu’il traverse dans Inferno
(roman écrit en français en 1897, puis
traduit en suédois). Il retourne ensuite
à Stockholm, où il se fixe définitivement. S’ouvre alors une période d’intense production : il écrit des pièces
historiques – Gustav Adolf (1899), La
ReineChristine(1901)–etd’autresdites
expressionnistes, presque toutes « itinérantes » car les héros y sont perpétuellement en marche. C’est la trilogie
composée duChemin de Damas(18981904), de L’Avent (1898) et de Pâques
(1901), mais aussi La Danse de mort
(1900) et Le Songe (1901). Après un troisième mariage qui se termine par un
nouvel échec, Strindberg continue
d’écrire et anime un théâtre d’avantgarde. Reconnu par la ville de Stockholm qui le gratifie d’une souscription
nationalepoursonsoixante-troisième
anniversaire, il meurt d’un cancer
quelques mois plus tard.
Assen Avramov a fait ses études à
l’Académie nationale de musique.
Entre 1991 et 1997, il est chef d’orchestre et compositeur du Théâtre
Derrière le Canal. Co-fondateur d’Ars
Digital Studio (audio, video, télévision) et professeur en théorie de la
musique à l’Académie nationale de
théâtre et de cinéma de Sofia, il a
composé la musique de toutes les
créations de Margarita Mladenova et
d’Ivan Dobchev au Sfumato. Il travaille également avec d’autres metteurs en scène bulgares reconnus au
plan européen, comme Yavor Gardev,
Alexander Morfov, Stoyan Kambarev,
et Galin Stoev.
Georgi Tenev a étudié les langues
slaves à l’Université de Sofia, puis il a
fait partie de la classe de Margarita
Mladenova et d’ Ivan Dobchev à l’Académie nationale de théâtre et de cinéma de Sofia. Il a écrit des romans
dont La Centrale du parti (prix de la
Fondation Vick 2007), Variations Karamazov (2004), et le recueil de récits
Retour de La Haye (2008), des pièces
de théâtre comme L’ Atoll (avec Yavor
Gardev et Assen Avramov, Prix européen de la Meilleure pièce radiophonique), et Strindberg à Damas (avec
Ivan Dobchev, nomination Askeer
2007). En 1999, il a publié La Peur du
résident du rappel, un recueil de
poèmes en prose et de pièces dramatiques. Enfin, il est l’auteur du poème
La Citadelle (2002)
Daniela Oleg Liahova
Elle a fait des études de scénographie à l’Académie nationale des
beaux arts de Sofia. Elle travaille
dans les domaines de la scénographie, de la peinture et du graphisme.
Depuis 1997, elle est scénographe
aux côtés de Margarita Mladenova et
d’Ivan Dobchev au Sfumato. En 2007,
elle a reçu les deux prix bulgares les
plus prestigieux pour son décor de
Julie, Jean et Kristine.
Lubomir Mladenov a fait ses études
à l’Académie nationale de théâtre et
de cinéma de Sofia, dans le département de réalisation cinématographique (1991–1996). Il a participé aux
festivals de cinéma de Gyor, Kiev, Munich, Angers, et Clermont-Ferrand.
En 1998, il a fait son service militaire
au Centre audiovisuel de l’armée et a
monté des films produits par l’armée
elle-même. Il a fait ses débuts au cinéma en 2002 avec Truth or Dare (Vérité ou Oser). Entre 2003 et 2007, il a
créé deux documentaires et deux
courts métrages, dont le dernier a
gagné le prix de Meilleur film balkanique au Festival Filmini à Sofia.
Le Théâtre de la Bastille
Depuis 1982, le Théâtre de la Bastille est,
au cœur de Paris, un théâtre aussi instable que productif. Ses deux salles offrent aux artistes et aux spectateurs une
relation rare, faite de proximité et d’espace. La Bastille fut et reste attentive à
toute sorte d’innovations chorégraphiques et théâtrales, saisissant au mieux
les rapports inédits entre le texte, le mouvement et l’image. Cette attention nous
amena à une grande ouverture internationale et contribua à fonder notre relation
avec le Festival d’Automne à Paris. Le
théâtre est un lieu de « passage » : des carrières s’y inaugurent, d’autres s’y confirment. Un goût singulier s’y affirme devant
de très nombreux spectateurs curieux.
Jean-Marie Hordé
Le Festival d’Automne à Paris
Pluridisciplinaire,internationaletnomade,
le Festival d’Automne à Paris a été créé en
1972 par Michel Guy avec l’appui du Président Georges Pompidou. Il a lieu tous les
ans de septembre à décembre.
Ses missions :
– passer commande à des créateurs,
– aménager des structures de travail entre
professionnels français et étrangers,
–présenter et susciter des démarches
d’ordre expérimental,
– accueillir en France des œuvres significatives inédites et témoigner de cultures
non-occidentales.
Association régie par la loi de 1901, le Festival d’Automne à Paris existe par la
confiance et le soutien du Ministère de la
culture et de la communication, de la Ville
deParis,duConseilRégionald’Île-de-France
et du cercle de ses amis mécènes. Depuis
1992, il est dirigé par Alain Crombecque ;
sa direction artistique est confiée à Marie
Collin et à Joséphine Markovits .
Le Festival Passages
Passages est un festival de rencontres autant que de spectacles qui regarde vers
l’Est du monde. Après la chute du mur de
Berlin, alors que les Balkans et la Tchétchénie comptaient leurs morts, que les expays de l’Est se tournaient vers l’Europe et
que la Russie se transformait, une ville de
l’est de la France se tournait vers l’Est et
accueillait des troupes de théâtre venues
de là-bas et qui souvent se rencontraient
pour la première fois à Passages. Douze
ans après, les visées de Passages sont
plus que jamais d’actualité. Le festival
s’est élargi, il a désormais deux têtes de
pont, Nancy et Metz, et sillonne la région.
L’édition 2009 sera faite comme toujours
de découvertes et de fidélités.
11
14 – 23 mai / 11e édition
Albert Camus
Gwénaël Morin
Prochains spectacles théâtre
Les Justes
Edward Albee
Qui a peur de Virginia Woolf ?
DE KOE
Bertolt Brecht
François Orsoni
Lloyd Newson / DV8
To Be Straight With You
Maison des Arts Créteil
Jean la Chance
Tiago Rodrigues / Rabih Mroué / Tony Chakar
L’homme d’hier
Spiro Scimone
Francesco Sframeli
Carlo Cecchi
La busta / Nunzio / Due amici
Théâtre du Rond-Point
Bulgarie,
Théâtre-laboratoire Sfumato
Julie, Jean et Kristine
(Mademoiselle Julie)
La Danse de mort
Strindberg à Damas
Biélorussie,
Théâtre libre de Minsk
Génération Jeans
Nikolaï Khalezine
Zone de silence
Vladimir Scherban
Ekaterinbourg
Hamlet, Le Roi Lear,
Le Révizor
Nikolaï Kolyada
Hongrie
Shakespeare – C.Schiaretti
Coriolan
Théâtre Nanterre-Amandiers
L’Opéra paysan
Les Enfants du démon
Béla Pintér
Toshiki Okada
Lituanie
Five days in March
Théâtre2Gennevilliers
Freetime
Le CENTQUATRE
Le Pays lointain
Gintaras Varnas
HORS-SÉRIE
Georges Bataille
Jean-Michel Rabeux
Cédric Orain
Un si funeste désir
(extraits des livres Les Charmilles
de Jean-Michel Rabeux et Le Mort
de Georges Bataille)
Daniil Harms
Marie Ballet
Oui, aujourd’hui j’ai rêvé d’un chien
Kaori Ito
Lewis Carroll
Madeleine Louarn
Jean-François Auguste
Alice ou le monde des merveilles
La Scène Watteau /
Nogent-sur-Marne
La Ferme du Buisson /
Marne la Vallée, Noisiel
Noctiluque (danse)
Marivaux / Luc Bondy
Gertrude Stein
Emma Morin
La Seconde Surprise de l’amour
Théâtre des Bouffes du Nord
Listen to Me
Ludovic Lagarde
Paroles d’acteurs
Théâtre de la Cité
Internationale
Programme complet sur
www.theatre-bastille.com
12
théâtre, musique, danse, cinéma,
arts plastiques.
Programme complet sur
www.festival-automne.com
Arrêtez le monde, je voudrais
descendre
Igor Dromesko
République Tchèque
Obludarium
Matej et Petr Forman
Chine
Le Roi singe et la montagne de feu
Opéra national de Chengdu du
Sichuan
Haute École de Théâtre de
Suisse Romande
Meurtres de la princesse juive
Armando Llamas
Andrea Novicov
...et musique, danse, cabarets
politiques
Programme à venir sur
www.festival-passages.fr
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