Prise en charge nutritionnelle périopératoire d`un opéré digestif

Prise en charge
nutritionnelle
p
eriop
eratoire d’un
op
er
e digestif
R
esum
e
La d
enutrition augmente la morbidit
e et la mortalit
e
postop
eratoire et l’int
er^
et d’une prise en charge nutri-
tionnelle est maintenant admis, chez les patients
s
ev
erement d
enutris ou en cas de complication post-
op
eratoire. M^
eme chez les patients initialement non
d
enutris, la chirurgie induit un stress important qui
augmente le catabolisme et diminue les ingesta. Des
recommandations r
ecentes permettent d’optimiser la
prise en charge des malades. Elles s’appuient sur un
d
epistage pr
ecoce et syst
ematique de la d
enutrition et
d’une prise en charge adapt
ee
al
etat du tube digestif et
a
la s
ev
erit
edelad
enutrition. Chez les malades op
er
es d’un
cancer digestif, la pharmaco-nutrition permet de r
eduire
les complications postop
eratoires d’environ 50 %. La
r
ehabilitation am
elior
ee postop
eratoire, qui comprend
entre autres l’apport de glucides jusqu’
a deux heures
avant l’intervention chirurgicale et une r
ealimentation
postop
eratoire pr
ecoce, permet de r
eduire la r
esistance
a
l’insuline, les complications postop
eratoires ainsi que la
dur
ee d’hospitalisation.
nMots cl
es : recommandations professionnelles, nutrition, chi-
rurgie digestive, soins p
eriop
eratoires, nutrition ent
erale, nutrition
parent
erale, pharmacononutrition
Abstract
Malnutrition is known to increase post-operative morbid-
ity and mortality. Perioperative nutritional support is
indicated in severely undernourished patients or after
complicated surgery. However, in well-nourished
patients, major gastrointestinal surgery induces an
important stress, which increases catabolism and dimin-
ishes energy intakes. Recent recommendations optimize
patients’ care. They are based on early and systematic
screening for malnutrition and an appropriate manage-
ment based to the state of the digestive tract and
malnutrition severity. In patients operated on for a
gastrointestinal cancer, preoperative immune-enhancing
diets reduces postoperative complications by about 50 %.
Enhanced recovery after surgery (ERAS) that includes,
carbohydrate intake up to two hours before surgery and
Perioperative nutrition in digestive
surgery
Xavier H
ebuterne, St
ephane Schneider
CHU de Nice,
H^
opital de l’Archet,
service d’h
epato-gastroent
erologie et nutrition clinique,
06202, Nice Cedex 03, France
Pour citer cet article : H
ebuterne X, Schneider S. Prise en charge nutritionnelle p
eriop
eratoire d’un op
er
e digestif. H
epato Gastro 2015 ; 22 :
389-396. doi : 10.1684/hpg.2015.1149
doi: 10.1684/hpg.2015.1149
389
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n85, mai 2015
ossier th
ematiqueD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Prise en charge
nutritionnelle
p
eriop
eratoire
d’un malade
op
er
e
de l’appareil
digestif
La chirurgie digestive majeure (œsophagectomie,
gastrectomie, colectomie, pancr
eatectomie, etc.)
induit des modifications physiologiques consid
erables.
Cette r
eponse est d
enomm
ee r
eaction de phase aigu
e
et est constitu
ee d’un ensemble de modifications
syst
emiques et biochimiques. Il existe constamment au
cours de la p
eriode postop
eratoire une
el
evation de la
temp
erature corporelle, une hyperleucocytose, une
s
ecr
etion de cytokines, de cortisol, de cath
echolamines,
d’insuline et de glucagon ainsi qu’une augmentation du
renouvellement prot
eique.
‘‘ Au cours de la p
eriode postop
eratoire,
il existe une
el
evation de la temp
erature
corporelle, une hyperleucocytose, une s
ecr
etion
de cytokines, de cortisol, de cath
echolamines,
d’insuline et de glucagon ainsi qu’une
augmentation du renouvellement prot
eique’’
Cette situation s’aggrave en cas de chirurgie compliqu
ee o
u
le catabolisme prot
eique devient tr
es important. D’autre
part, la chirurgie digestive est souvent associ
ee
a une
p
eriode de « je^
une obligatoire ». Apr
es deux
a trois jours
de je^
une, la glyc
emie et la production h
epatique de glucose
baissent, et la majorit
e du glucose n
ecessaire aux cellules
est produit par la voie de la n
eoglucogen
ese qui s’effectue
a
partir des acides amin
es, du glyc
erol et des lactates. Il s’y
associe progressivement une diminution du m
etabolisme
energ
etique et de l’insulin
emie qui aboutit
aune
augmentation de la lipolyse. Au cours du je^
une prolong
e,
l’ensemble des m
ecanismes adaptatifs induit normalement
un effet d’
epargne prot
eique. Le stress chirurgical diminue
la capacit
e de l’organisme
a s’adapter au je^
une sous l’action
des cytokines, des cat
echolamines et du cortisol. La
production h
epatique de glucose reste
elev
ee ; la concen-
tration plasmatique de glucose et d’insuline est haute,
l’utilisation des corps c
etoniques est diminu
ee. Il en
r
esulte une diminution rapide et consid
erable de la masse
musculaire avec des cons
equences importantes sur la
fonction musculaire, l’immunit
e et la cicatrisation. Ainsi
chez un malade qui doit subir ce type de chirurgie, la
prise en charge nutritionnelle appar
ˆt logique, dans le but
d’en r
eduire les cons
equences d
el
et
eres pour la p
eriode
postop
eratoire.
Il y a pr
es de 70 ans, des auteurs d
emontraient que les
malades d
enutris op
er
es d’un ulc
ere, faisaient significa-
tivement plus de pneumopathies et d’infections de paroi
que les malades non d
enutris [1]. Un crit
ere aussi simple
que la perte de poids
etait un indicateur pronostique
fiable. Depuis lors, de tr
es nombreuses
etudes ont
clairement
etabli que, chez les malades qui doivent
subir un acte de chirurgie digestive programm
ee, d’une
part la d
enutrition est fr
equente et touche de 20
a50%
d’entre eux, d’autre part elle est associ
ee de mani
ere
ind
ependante
a une augmentation de la morbidit
e,
de la mortalit
e, de la dur
ee d’hospitalisation et du co^
ut
des soins.
‘‘ La d
enutrition touche 20
a50%
des malades qui doivent subir un acte
de chirurgie digestive programm
ee’’
‘‘ La d
enutrition est associ
ee de mani
ere
ind
ependante
a une augmentation
de la morbidit
e, de la mortalit
e, de la dur
ee
d’hospitalisation et du co^
ut des soins’’
En particulier, les complications infectieuses et plus
sp
ecialement les infections nosocomiales sont plus
fr
equentes chez les malades d
enutris que chez les
malades non d
enutris [2]. Dans la fameuse
etude des
«v
et
erans » [3] dont le but
etait de juger de l’int
er^
et de la
nutrition parent
erale pr
eop
eratoire, le Nutrition Risk Index
(NRI) a
et
e utilis
e pour
evaluer le degr
eded
enutrition
des malades. Dans le groupe des malades s
ev
erement
d
enutris qui n’avait pas rec¸u de nutrition parent
erale, la
pr
evalence des complications s
ev
eres postop
eratoires
etait significativement plus
elev
ee que chez les malades
dont le NRI
etait normal (20 % pour les complications non
infectieuses et 40 % pour les complications infectieuses).
Les principales cons
equences postop
eratoires de la
d
enutrition pr
eop
eratoire sont pr
esent
ees dans le
tableau 1. Ces
el
ements ont
et
e clairement
enonc
es au
cours de la Conf
erence de Consensus sur la nutrition
artificielle p
eri-op
eratoire en chirurgie programm
ee
de l’adulte organis
ee il y a plus de 10 ans par la Soci
et
e
Francophone Nutrition clinique et m
etabolisme (SFNEP)
qui a propos
e des recommandations pour la prise en
charge nutritionnelle des malades en p
eriode p
eriop
e-
ratoire [4]. Ces recommandations ont
et
e compl
et
ees
en janvier 2005, par celles de la Soci
et
e Franc¸aise de
early postoperative feeding, reduces insulin resistance and
patients’ length of stay.
nKey words: professional guidelines, nutrition, digestive surgery,
perioperative care, enteral nutrition, parenteral nutrition, pharma-
conutrition
390 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n85, mai 2015
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ematiqueD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Prise en charge
nutritionnelle
p
eriop
eratoire
d’un malade
op
er
e
de l’appareil
digestif
Chirurgie Digestive (SFCD) sur les soins p
eriop
eratoires en
chirurgie digestive programm
ee chez l’adulte [5].En
raison du d
eveloppement de nouveaux produits, de
nouvelles technologies en mati
ere de nutrition, des
techniques chirurgicales et anesth
esiques et d’un enri-
chissement des connaissances scientifiques, ces recom-
mandations ont
et
e actualis
ees en 2010 [6]. Le but de
cet article est de faire le point sur ces recommandations
afin que les malades op
er
es du tube digestif puissent
b
en
eficier d’une prise en charge p
eriop
eratoire moderne
et efficace. Nous n’envisagerons ici que la chirurgie
digestive lourde sus- ou sous-m
esocolique.
Le d
epistage de la d
enutrition
Avant une intervention de chirurgie digestive, il est, pour
les raisons
enonc
ees ci-dessus, indispensable de connaı
ˆtre
les facteurs de risques et les crit
eres diagnostiques de la
d
enutrition pour la d
epister et la prendre en charge
dans le but d’am
eliorer le pronostic et les suites
postop
eratoires. Les facteurs de risque de d
enutrition
sont pr
esent
es dans le tableau 2. Tout malade qui
pr
esente un de ces facteurs doit b
en
eficier d’une
evaluation syst
ematique de son
etat nutritionnel.
L’
evaluation nutritionnelle doit comporter :
la mesure du poids actuel ;
l’estimation de la perte de poids (volontaire ou non) par
rapport au poids habituel et
le calcul de l’IMC [IMC = poids (kg)/ taille (m
2
)].
La mesure de l’albumin
emie peut ^
etre utile en cas de
difficult
edel
evaluation nutritionnelle. Elle est
recommand
ee en cas de chirurgie majeure car il s’agit
Tableau 1. Principales cons
equences postop
eratoires de la d
enutrition
D
eficit immunitaire Pr
edispose
a l’infection, en particulier nosocomiale
Diminution de la force des muscles respiratoires Pr
edispose
a l’infection pulmonaire et retarde la gu
erison
Diminution de la sensibilit
e des centres respiratoires
a l’oxyg
ene
Pr
edispose
a la ventilation artificielle en cas de maladie respiratoire
et en retarde le sevrage
Inactivit
e et clinophilie Pr
edispose aux escarres et
a la maladie thromboembolique
Anomalies de la thermor
egulation Pr
edispose
a l’hypothermie
Mauvaise cicatrisation des plaies Augmente la dur
ee de convalescence, de s
ejour hospitalier
et d’arr^
et de travail
Apathie, d
epression et hypochondrie Affecte le bien-^
etre
N
egligence personnelle Pr
edispose
a d’autres effets n
egatifs physiques et psychologiques
Tableau 2. Facteurs de risques de d
enutrition
Li
es au patient (comorbidit
es) :
^
Age >70 ans
Cancer, h
emopathie maligne
Sepsis
Maladie chronique digestive
Insuffisance d’organe (respiratoire, cardiaque, r
enale,
intestinale, pancr
eatique, h
epatique)
Maladie neuromusculaire et polyhandicap
Diab
ete
Syndrome inflammatoire
VIH/sida
Ant
ec
edent de chirurgie digestive majeure (gr^
ele court,
pancr
eatectomie, gastrectomie, chirurgie bariatrique)
Syndrome d
epressif, troubles cognitifs, d
emence, syndrome
confusionnel
Sympt^
omes persistants : dysphagie, naus
ee-vomissement-
sensation de sati
et
epr
ecoce, douleur, diarrh
ee,
dyspn
ee
Li
es
a un traitement (traitement
a risque) :
Traitement
a vis
ee carcinologique (chimioth
erapie,
radioth
erapie)
Corticoth
erapie >1 mois
Polym
edication >5
391
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n85, mai 2015
ossier th
ematique Mise-au-pointD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Prise en charge
nutritionnelle
p
eriop
eratoire
d’un malade
op
er
e
de l’appareil
digestif
d’un excellent facteur pronostique. Un patient est
consid
er
e comme pr
esentant une d
enutrition pouvant
entraı
ˆner des complications postop
eratoires et des cons
e-
quences m
edico-
economiques s’il pr
esente les para-
m
etres suivants :
un IMC 18,5 ou un IMC <21 chez le sujet de plus de
70 ans ;
ou une perte de poids r
ecente d’au moins 10 % ;
ou une albumin
emie <
a 30 g/L ind
ependamment de la
CRP.
‘‘ Le dosage de l’albumin
emie est
recommand
e en cas de chirurgie majeure
car il s’agit d’un excellent facteur pronostique’’
La pr
esence d’un seul de ces crit
eres cliniques ou
biologiques suffit
ad
efinir une d
enutrition. Un patient
est consid
er
e comme tr
es s
ev
erement d
enutri avec un
risque de syndrome de renutrition s’il pr
esente un
IMC <13 ou un amaigrissement >20 % en 3 mois ou
des apports oraux n
egligeables pendant 15 jours ou plus.
A l’issue de cette
evaluation, il faut prendre en compte
ala
fois l’
etat nutritionnel, les diff
erents facteurs de risque
de d
enutrition p
eriop
eratoire et le risque li
e
a l’acte
chirurgical. Le patient doit ^
etre class
e selon son grade
nutritionnel (GN) qui conditionnera les recommandations
pour la prise en charge pr
e- et postop
eratoire (tableau 3).
La prise en charge nutritionnelle
pr
eop
eratoire
Chez les patients de grade nutritionnel 2 (GN 2), une prise
en charge nutritionnelle pr
eop
eratoire qui associe des
conseils di
et
etiques
a des compl
ements nutritionnels est
recommand
ee (tableau 4).
Tout patient de grade nutritionnel 4 (GN 4) doit recevoir
une assistance nutritionnelle pr
eop
eratoire (nutrition
ent
erale ou nutrition parent
erale) d’au moins sept
a dix
jours. La nutrition ent
erale est
a privil
egier chez tout
patient dont le tube digestif est fonctionnel. Elle est dans
la mesure du possible pr
ef
erable
a la voie parent
erale car
elle est associ
ee
a moins de complications (tableau 5).
‘‘ La nutrition ent
erale est
a privil
egier
chez tout patient dont le tube digestif
est fonctionnel’’
Chez les personnes ^
ag
ees, les strat
egies nutritionnelles
pr
eop
eratoires sont les m^
emes que chez les sujets
plus jeunes. En raison de leur mauvaise adaptation
ala
d
enutrition et de leur r
esistance
a la renutrition, la
surveillance de ces patients doit probablement ^
etre plus
rapproch
ee.
‘‘ En raison de leur mauvaise adaptation
alad
enutrition et de leur r
esistance
ala
renutrition, la surveillance des personnes ^
ag
ees
doit probablement ^
etre plus rapproch
ee’’
En cas d’alimentation ent
erale, il est recommand
ede
l’administrer
a l’aide d’une sonde naso-gastrique en
silicone ou en polyur
ethanne de petit calibre (8
a10
french) apr
es avoir contr^
ol
e radiologiquement la bonne
position (antrale pr
epylorique) de la sonde. La nutrition
ent
erale peut
egalement ^
etre administr
ee par une sonde
nasoj
ejunale voire, si elle doit ^
etre prolong
ee plus d’un
mois, par une une gastrostomie ou une j
ejunostomie. Il est
recommand
e d’utiliser un m
elange polym
erique du
commerce hyper-prot
eino-
energ
etique (1,5 kcal/mL et
20 % de prot
eines) et d’apporter 25
a 30 kcal/kg par jour
dont 1,2
a 1,5 g de prot
eines/kg.
Tableau 3.
Evaluation du risque nutritionnel lors de la p
eriode p
eriop
eratoire
Grade nutritionnel 1 (GN 1) Patient non d
enutri
ET chirurgie non
a risque
elev
e de morbidit
e
ET pas de facteur de risque de d
enutrition
Grade nutritionnel 2 (GN 2) Patient non d
enutri
ET pr
esence d’au moins un facteur de risque de d
enutrition
OU chirurgie avec un risque
elev
e de morbidit
e
Grade nutritionnel 3 (GN 3) Patient d
enutri
ET chirurgie non
a risque
elev
e de morbidit
e
Grade nutritionnel 4 (GN 4) Patient d
enutri
ET chirurgie avec un risque
elev
e de morbidit
e
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ossier th
ematiqueD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Prise en charge
nutritionnelle
p
eriop
eratoire
d’un malade
op
er
e
de l’appareil
digestif
‘‘ En cas d’alimentation ent
erale, il est
recommand
e d’utiliser un m
elange
polym
erique du commerce hyper-prot
eino-
energ
etique (1,5 kcal/mL et 20 % de prot
eines)
et d’apporter 25
a 30 kcal/kg par jour dont
1,2
a 1,5 g de prot
eines/kg’’
En cas de nutrition parent
erale, celle-ci doit ^
etre
administr
ee
a l’aide d’une voie veineuse centrale, elle
utilise des m
elanges nutritifs ternaires du commerce et
apporte 25
a 30 kcal/kg par jour dont 0,20
a0,25g
d’azote/kg par jour. L’ajout d’
electrolytes (apports
recommand
es de 50
a 100 mmol de NaCl/24 h + 40
a
80 mmol de KCl/24 h), de vitamines et d’oligo
el
ements est
indispensable dans la poche de nutrition parent
erale [7].
Plusieurs
etudes prospectives ont prouv
e qu’au cours des
cancers digestifs, la pharmaco-nutrition pr
eop
eratoire,
r
eduisait de fac¸on tr
es significative l’incidence des
complications postop
eratoires. La plus importante de
ces
etudes comportait 305 patients non ou moyennement
d
enutris (perte de poids inf
erieure
a 10 %) avec cancers
digestifs (œsophagiens, gastriques, pancr
eatiques et
colorectaux) [8]. Les patients
etaient randomis
es en trois
groupes : compl
ementation orale de cinq jours d’un
pharmaco-nutriment (Oral Impact
1
) avant l’intervention
(1 litre/jour), m^
eme compl
ementation pr
eop
eratoire et
Tableau 4. Protocole de soins du patient de grade nutritionnel 2 (patient non d
enutri ET pr
esence d’au moins
un facteur de risque de d
enutrition OU chirurgie avec un risque
elev
e de morbidit
e)
Chirurgie programm
ee ou postop
eratoire si urgence
Pr
eop
eratoire
Evaluation des apports oraux.
Si diminution des apports oraux : conseil di
et
etique et compl
ements nutritionnels oraux
hypercaloriques normo ou hyperprotidiques (2/j en collation en dehors des repas).
Chirurgie carcinologique digestive : Oral Impact
1
: 3 briquettes par jour pendant 5
a 7 jours
avant le geste chirurgical (ordonnance de m
edicament d’exception).
Discuter de la mise en place
eventuelle d’un abord pour l’assistance nutritionnelle postop
eratoire.
Pr
eop
eratoire
imm
ediat
Repas l
eger la veille de l’intervention et administration la veille (2 400 mL) et le matin
(400 mL) de l’intervention d’une solution sucr
ee claire
a faible osmolarit
e.
Postop
eratoire Alimentation orale pr
ecoce d
ebut
ee au plus tard dans les 24h (en l’absence de contre-indication chirurgicale).
En l’absence d’alimentation orale : apports de 1,5
a 2,5 L/24 h de solution glucos
e
a
5%+50
a 100 mmol de NaCl/24 h + 40
a 80 mmol KCl/24 h.
A 48 h, si apports oraux pr
evisibles <60 % des besoins : conseils di
et
etiques et compl
ements
nutritionnels hypercaloriques normo- ou hyperprotidiques (2/j en collation).
A 7 jours, si apports oraux pr
evisibles <60 % des besoins : assistance nutritionnelle.
Si complications postop
eratoires graves : assistance nutritionnelle et discuter l’apport de glutamine IV.
Tableau 5. Protocole de soins du patient de grade nutritionnel 4
(patient d
enutri ET chirurgie avec un risque
elev
e de morbidit
e)
Chirurgie programm
ee ou postop
eratoire si urgence
Pr
eop
eratoire Assistance nutritionnelle pendant 10
a 14 jours.
Chirurgie carcinologique digestive : Oral Impact
1
: 3 briquettes par jour pendant 5
a
7 jours avant le geste chirurgical (ordonnance de m
edicament d’exception).
Utiliser Enteral Impact
1
si l’oral impossible.
Discuter de la mise en place d’un abord pour l’assistance nutritionnelle postop
eratoire.
Pr
eop
eratoire imm
ediat Repas l
eger la veille de l’intervention et administration la veille (2 400 mL) et le matin
(400 mL) de l’intervention d’une solution sucr
ee claire
a faible osmolarit
e.
Postop
eratoire Alimentation orale pr
ecoce (si pas de contre-indication chirurgicale).
Assistance nutritionnelle syst
ematique.
Discuter l’apport d’acides gras n-3.
Chirurgie carcinologique digestive : Impact
1
(Oral ou Enteral) 1 000 mL/24 h
et compl
ementation orale standard ou nutrition ent
erale
a hauteur des besoins estim
es.
Si complications postop
eratoires graves : poursuite de l’assistance nutritionnelle et discuter
la glutamine IV.
393
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ematique Mise-au-pointD
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Prise en charge
nutritionnelle
p
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d’un malade
op
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