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SOMMAIRE
La situation environnementale ne cesse de se dégrader partout sur Terre. Alors que
depuis plusieurs décennies des avertissements sont lancés, il semble que les efforts
demeurent très en deçà de la problématique. Dès 1972, le rapport Meadows : Halte à la
croissance? pointait du doigt la croissance comme un élément crucial à la source d’un
effondrement potentiel de la société avant 2100. Les réponses des économistes à la crise
écologique et sociale n’ont cependant jamais remis en question la croissance comme
cause des défaillances du système économique capitaliste néolibéral. Pourtant, les limites
à la croissance infinie sont clairement démontrées en regard de l’énergie disponible sur
Terre et de la capacité des écosystèmes à renouveler les ressources naturelles. La lutte
pour s’approprier ces deux éléments a déjà engendré de nombreuses injustices. Il semble
n’y avoir qu’une seule solution pour éviter l’effondrement : décroître.
La décroissance est un projet visant à fonder un système alternatif qui corrigerait
entièrement les problèmes du système capitaliste néolibéral et qui permettrait à l’humanité
de vivre en équilibre avec les ressources et les énergies disponibles. Ce projet n’est
cependant qu’à l’étape d’évaluation d’opportunité, mais le temps presse et si le
mouvement n’est pas enclenché rapidement, l’état de chaos qui suivra la chute du
capitalisme risquerait de rendre impossible la réalisation organisée de ce projet. La
décroissance devra cependant faire face à de nombreux enjeux, le premier étant un
changement radical de valeurs d’une masse critique de populations.
L’étude des réseaux d’influence permet de conclure que c’est d’abord par l’influence des
pairs que le changement de valeurs pourrait s’opérer avant d’entrer sur la scène politique
où, actuellement, ce changement semble trop radical pour être adopté.
Les solutions sur lesquelles fonder une société alternative sont pour la plupart déjà
existantes : démocratie directe, système d’échanges locaux, réaménagement du territoire,
efficacité énergétique, production alimentaire locale et restructuration complète du travail.
Il n’y a pas à chercher bien loin, mais l’application de ces alternatives est confrontée aux
valeurs du système actuel d’où la nécessité d’opérer d’abord un changement radical de
valeurs. Il faudra définitivement de la conscience, de l’autonomie, de la créativité, de la
coopération, de l’égalité et de l’adaptabilité pour enclencher certainement ce qui sera le
plus grand projet de société du vingt et unième siècle.