3 Le neuvième congrès francophone d’allergologie (CFA) a attiré toujours autant de participants que les années antérieures, c’est un beau succès. Mais une réussite n’arrive jamais par hasard. Il est justifié de remercier ici chaleureusement le comité scientifique qui chaque année renouvelle le programme en dosant savamment les sciences fondamentales et la pratique afin que chacun reparte avec son bagage d’acquisitions. Rendez-vous l’année prochaine pour les 10 ans du CFA du 21 au 24 avril 2015. Un immense merci à Jean François Fontaine secondé par Ruth Navarro et Claire Maihol qui ont permis que le contenu ANAFORCAL du nouveau site www.lesallergies.fr soit disponible pour le CFA malgré le retard pris par Elsevier. Allez vite le consulter et vous verrez déjà que son look et ses fonctionnalités ont changé. Le DPC a été mis en route par l’équipe de Jean François Fontaine, Pierre Grave et Joël Lévy qui y ont consacré une part considérable de leur temps. Un très grand merci à eux. Ils ont ainsi permis la création d’un module innovant en 5 phases, dont une présentielle qui permet un échange de pratiques entre pairs, encadrée par des phases de e-learning. Ce DPC est décliné en collaboration avec Elsevier. D’autres modules sont en préparation, ils vous seront bientôt proposés. Avec le numéro 100 de la revue Allergologie Pratique, nous avions tenté de faire un index pour retrouver un dossier, un cas clinique ou un compte-rendu d’atelier antérieurement publié. Malheureusement et faute de temps, cet index n’a pas évolué. Mais son cas n’est pas désespéré car vous allez nous y aider. Afin de faire un point sur les rubriques qui vous sont utiles ou agréables, un questionnaire très simple a été élaboré et je vous remercie par avance de bien vouloir y répondre afin que plus encore qu’actuellement Allergologie Pratique soit VOTRE revue. Vous pouvez vous rendre à l’adresse suivante http://lc.cx/revueAP pour y répondre en moins de 5 minutes. Vous retrouverez cette adresse ou le questionnaire lui-même sur le site www.lesallergies.fr dans la section ANAFORCAL. Et la vie allergologique continue avec le douzième et dernier séminaire Botanique et Allergie qui se tiendra en Touraine. Le relais sera pris par les sorties botaniques qui feront désormais partie des Rencontres Francophones de Formation Continue en Allergologie et qui permettront de découvrir des végétations plus exotiques. La première aura lieu lors des Rencontres Francophones de Majunga à Madagascar en octobre 2014. Vous y êtes tous attendus. 4 A bientôt sur le site ou autour de la revue. Agnès Cheynel. ALLERGIE A ANISAKIS SIMPLEX : MISE AU POINT Introduction Anisakis simplex est un ver rond (nématode) de la famille des Anisakidae qui comprend plusieurs genres parmi lesquels le genre Anisakis (9 espèces) et Pseudoterranova (6 espèces), tous deux responsables chez l’Homme de la même maladie : l’anisakiose (et non anisakiase : anglicisme). La prévalence de l’anisakiose est faible en Europe, sauf dans certains pays à forte consommation de poissons marinés ou crus (pays nordiques et Europe du Sud) [1]. Anisakis est le seul organisme pouvant être un parasite lorsqu’il est ingéré vivant et un allergène alimentaire masqué. L’Anisakis simplex est aussi responsable d’allergies à manifestations cutanées, respiratoires et d’anaphylaxie. Dix allergènes somatiques ou sécrétés/excrétés ont été décrits. Plusieurs allergènes ont été clonés et leurs structures et fonctions biologiques identifiées [2]. Les allergies à Anisakis s. sont peu fréquentes en Europe, touchant plus particulièrement les pays à forte consommation de poisson. Les connaissances de cette allergie ont beaucoup progressé grâce aux travaux espagnols, italiens [2-4]. Le but de cette mise au point est de rappeler les connaissances actuelles sur l’anisakiose et l’allergie à Anisakis s. et les circonstances devant lesquelles il est utile de les évoquer. L’anisakiose C’est une parasitose interne cosmopolite touchant plus particulièrement certaines populations en raison des habitudes alimentaires. Les Anisakidae sont présents dans toutes les mers et océans, mais ne survivent pas en eau douce. Selon les espèces entre 15 et 100% des poissons de mer sont infestés. Les poissons migrateurs (saumon, aiguille, éperlan) sont touchés. D’autres espèces marines sont touchées, comme les céphalopodes (calamars, seiches) avec une infestation plus faible de 20-35%. Les poissons d’élevage sont nettement moins touchés [1]. C’est en 1960 que remonte la description du premier cas d’anisakiose rapporté par van Thiel et al. en Hollande [in 5]. Le Japon est le pays le plus touché avec environ 2500 nouveaux cas/an. En Europe la prévalence varie de 10 cas/an dans les pays à faible consommation de poissons crus à 30 cas/an (Espagne, Italie, Norvège, Pays-Bas) [1, 5-7]. L’infestation de l’homme se fait par voie orale en ingérant des poissons et produits de la mer contaminés de larves vivantes, lorsque ces produits sont consommés crus, peu cuits (saumon fumé) ou marinés dans des préparations à faible teneur en sel (anchois, harengs saur) ou en vinaigre (Rollmops). 5 DOSSIER : ALLERGIE A ANISAKIS SIMPLEX : MISE AU POINT L’infestation de l’homme étant une impasse pour le parasite, les larves (stade L3) sont détruites (figure 1). Leur ingestion est cependant responsable de plusieurs manifestations gastro-intestinales aigues, récidivantes ou chroniques [1, 6]. La gastrite à Anisakis se manifeste entre 1 et 12 heures après l’infestation parasitaire (larves L3), par des douleurs abdominales pseudo-ulcéreuses, des nausées, vomissements et/ou diarrhées. L’évolution peut durer quelques jours à quelques semaines. Le diagnostic peut être établi lors d’une fibroscopie en urgence qui montre une ou plusieurs larves dans la paroi gastrique [6, 8, 9]. Les symptômes peuvent être plus tardifs, apparaissant entre 12h et 5 jours après l’infestation, par des nausées, vomissements, douleurs abdominales et un tableau d’abdomen chirurgical aigu mimant une appendicite aigue. L’ingestion d’une seule larve vivante est suffisante pour déclencher des symptômes. L’infestation est parfois massive. De 10 à 200 larves ont été extraites par œso-gastroscopie dans certains cas [8]. Dans les formes iléales basses ou coliques, les symptômes peuvent mimer une maladie de Crohn. Dans tous les cas, il y a un risque de complication par occlusion liée à la formation de granulome inflammatoire à éosinophile dans la paroi du grêle. Des symptômes extra-digestifs peuvent se voir dans de rares cas lorsque les larves passent à travers la paroi intestinale et migrent vers d’autres organes (foie, poumon…) [1]. L’anisakiose gastro-allergique est une forme mixte débutant par une gastrite à Anisakis dans les 3 premières heures (vomissements, crampes abdominales…) suivie par l’apparition de manifestations d’urticaire et/ou angioedème environ 5h après la consommation de poisson contaminé cru ou peu cuit [9]. La gastrite allergique à Anisakis est liée à la sensibilisation à des antigènes excrétés par le parasite vivant. Ces patients peuvent tolérer la consommation de poisson contaminé par Anisakis dénaturé par la cuisson ou la congélation [6]. Une gastrite à éosinophiles associée à une œsophagite à éosinophiles peut se voir. Tous les vermifuges de la famille des benzimidazoles (albendazole, flubendazole, mébendazole) et l’ivermectine sont efficaces pour détruire le parasite. Souvent le traitement n’est pas utile car le parasite est déjà détruit lorsque le diagnostic est posé. L’allergie immédiate à Anisakis Anisakis simplex est une cause reconnue d’hypersensibilité immédiate chez les personnes consommant du poisson cru, peu cuit, ou mariné, ainsi que chez les personnes professionnellement exposées dans l’industrie de transformation du poisson [10]. La sensibilisation à Anisakis s. est d’environ 10% dans la 6 population générale au Japon et en Espagne, pays où il y a une tradition de consommation de poisson cru ou mariné. En Espagne 16-22% des donneurs de sang ont des IgE anti-Anisakis [7]. Un travail expérimental chez des souris sensibilisées par des larves vivantes d’Anisakis avait montré que l’ingestion d’allergène d’Anisakis inactivé reproduisait les symptômes d’allergie chez les souris naïves, mais pas chez les souris génétiquement modifiées déficientes pour l’IL4 ou en récepteur d’IL4 [11]. Ces résultats n’ont pas pu être reproduits chez l’homme. Des tests d’ingestion de larves lyophilisées et d’antigène d’Anisakis en double aveugle contre placebo chez 11 patients ayant présenté 1 à 3 réactions allergiques après ingestion de poisson et sensibilisés à Anisakis, n’ont pas permis de reproduire les manifestations d’allergie immédiate. Ces auteurs concluent que seule l’ingestion de larves vivantes serait responsable de réactions d’allergie immédiate [6]. Ces résultats corroborent ceux de Alonso et al. [12] qui avaient observé l’absence de réaction d’allergie immédiate après ingestion de 6 larves lyophilisées chez 5 patients qui avaient préalablement présenté une anisakiose gastro-allergique. Sur le plan conceptuel, cette allergie peut paraître paradoxale avec la théorie hygiéniste qui attribue l’augmentation des allergies dans les pays du Nord à la baisse des infections parasitaires par les helminthes. Chez les sujets infestés par des helminthes, la suppression des réponses Th2 via l’augmentation de production d’IL10 a pour conséquence la diminution des manifestations des allergies respiratoires [13]. Cependant, à la différence des helminthiases dues à des parasites adaptés à l’homme (ascaridiose, strongyloidoses…), l’anisakiose n’est que transitoire chez l’homme et une impasse biologique pour le parasite, ce qui pourrait expliquer les manifestations d’allergie observées chez ces patients [11]. DOSSIER : ALLERGIE A ANISAKIS SIMPLEX : MISE AU POINT L’urticaire est certainement la manifestation la plus commune d’allergie à Anisakis. Elle est responsable de fausses allergies alimentaires aux poissons et céphalopodes. La prévalence de la sensibilisation à Anisakis au Japon est de 30% à 75% chez les patients souffrant d’urticaire [1]. Les réactions d’urticaire récidivante peuvent évoluer vers la chronicité et des manifestations anaphylactiques de sévérité variables [7]. Plusieurs cas d’urticaire de contact au poisson ont été rapportés chez des poissonniers et des éleveurs de poulets utilisant des farines de poissons [11, 14]. Au cours des urticaires chroniques, l’allergie à Anisakis peut être suspectée chez les consommateurs réguliers de poissons frais, présentant une sensibilisation IgE-dépendante à Anisakis s. Un régime d’éviction des poissons et calamars/seiches est utile pour confirmer le diagnostic [15]. L’anaphylaxie de grade 2 à 4 (classification de Ring et Mesmer) est plus rare. Parmi les parasites pouvant infester l’homme, 4 sont responsables de la majorité des accidents anaphylactiques publiés. Il s’agit d’Ecchinococcus granulosus et multilocularis (hydatidose, échinococcose), Ascaris lumbricoides (ascaridiose), Anisakis simplex et Taenia solium (cysticercose). Les manifestations anaphylactiques sont les plus fréquentes au cours des deux premières parasitoses, mais l’allergie à Anisakis est en forte progression [16]. En Espagne, selon une étude menée dans un service d’urgences hospitalières, environ 10% des anaphylaxies sont liées à une allergie à Anisakis [17]. Les adultes jeunes sont les plus touchés. La proportion d’anaphylaxies inexpliquées (idiopathiques) liées à une allergie à Anisakis pourrait atteindre 20% en Espagne, pays où la prévalence de cette allergie est élevée en raison des habitudes alimentaires locales. Armentia et al. [10] ont décrit la possibilité d’anaphylaxie induite par la consommation de chair de poulet nourri avec des farines de poissons contaminée par Anisakis, ayant développé une anisakiose aviaire. Il n’est pas exclu que des patients fortement sensibilisés à Anisakis puissent réagir en consommant du poulet contaminé par des parasites de la famille de l’ascaris (Ascaridia galli, Heterakis gallinae) par réactivité croisée [18]. L’asthme allergique à Anisakis s. a été décrit par Armentia et al. [14] comme pathologie professionnelle chez 4 poissonniers suggérant le rôle possible d’une sensibilisation par voie inhalée. Parmi eux, 2 présentaient aussi une urticaire de contact à Anisakis. Des résultats similaires ont été observés en Afrique du Sud chez des travailleurs de conserveries de poissons [11] où 8% étaient sensibilisés à Anisakis et 1% présentaient des manifestations d’asthme. Armentia et al. [10] ont rapporté 2 cas d’éleveurs de poulets ayant développé un asthme lors de la manipulation de farine de poisson utilisée pour nourrir les poulets. D’autres auteurs ont aussi décrits de l’asthme par sensibilisation à Anisakis s. [19, 20]. Les patients atopiques sensibilisés à Anisakis par voie inhalée reconnaissent plusieurs antigènes somatiques et peuvent réagir à Anisakis même dénaturé par la cuisson ou la congélation. La conjonctivite isolée d’origine professionnelle par sensibilisation à Anisakis a été rapportée par Anibarro et al. [21]. Elle peut aussi être associée à la rhinite chez 2% des travailleurs de conserveries sensibilisés à Anisakis [11]. Le diagnostic d’allergie à Anisakis s. repose sur les critères suivants [7] : 1. Urticaire, angiodème ou anaphylaxie dans les 1-12h après ingestion de poisson frais et/ou calamar et/ou seiche (crus, peu cuits ou marinés), 2. Prick tests cutanés positif à l’extrait d’Anisakis s. (non disponible en France) ou IgE spécifiques anti-Anisakis s. ≥20 kUA/l, 3. Prick tests négatifs aux poissons et autres aliments ingérés par le patient dans les heures précédant la réaction allergique et absence d’allergie à un médicament pris avant la réaction allergique. L’éosinophilie est souvent retardée de quelques jours par rapport aux symptômes d’anaphylaxie. Les IgE totales augmentent de façon inconstante dans les jours qui suivent les symptômes d’anaphylaxie [8]. L’allergie retardée à Anisakis Plusieurs auteurs ont rapporté des cas d’eczéma de contact à Anisakis. L’eczéma était isolé ou associé à un asthme en cas d’exposition professionnelle. Chez 578 travailleurs de conserveries, Nieuwenhuizen et al. [11] ont observé que 3% présentaient des manifestations au contact du poisson parmi les 8% qui étaient sensibilisés à Anisakis, contre 2% de réactions cutanées parmi les 6% qui étaient sensibilisés au poisson. 7 DOSSIER : ALLERGIE A ANISAKIS SIMPLEX : MISE AU POINT Prévention de l’allergie à Anisakis et de l’anisakiose. La prévention repose sur les mesures sanitaires (règlement CE/853/2004) visant à détruire les larves par la congélation (-20°C/24h) ou la cuisson à cœur du poisson de mer frais (60-70°C/1 min). Il est recommandé aux amateurs de poisson cru de congeler pendant 7 jours le poisson dans un congélateur domestique (-18°C) et de le découper en tranches fines pour détecter d’éventuels parasites. Les allergènes d’Anisakis simplex et réactivité croisées Trois groupes de protéines ont été identifiés dans Anisakis s. [1]. Les antigènes somatiques : parmi ces protéines certaines sont communes à d’autres vers de la famille des Ascaridiae. Les antigènes de surface sont exprimés lors de la transformation des larves L3 en L4 (vers adultes). Certains antigènes de surface sont communs à d’autres nématodes. Les antigènes excrétés sont synthétisés par les glandes œsophagiennes dorsales et l’épithélium digestif. Il s’agit d’enzymes comme la collagène pro- téase, qui permettent au parasite de percer la paroi digestive de l’hôte et l’inhibiteur de trypsine qui protège le parasite de la protéolyse par les enzymes digestives de l’hôte. Ces protéines de faible masse moléculaire sont les premières cibles de la réponse immunitaire chez les patients infestés par des larves vivantes [1, 2]. Onze allergènes moléculaires sont la cible de la réponse IgE chez les patients infestés par Anisakis s. (Tab. I). L’allergène majeur d’Anisakis s. Ani s 1 a été isolé en 2005 et cloné en 2008 par Ibarolla et al [22 ]. Il s’agit d’un antigène excrété par les larves (L3) vivantes. Il est reconnu par 86 à 100% des patients allergiques à Anisakis [2, 7, 22]. Il a une excellente spécificité de 100% dans l’étude de Gamboa et al. [7]. Le dosage est disponible uniquement sur la biopuce ISAC. L’allergène Ani s 4 semble aussi être un allergène spécifique important secrété par les larves vivantes [8]. La tropomyosine Ani s 3 est un allergène somatique non spécifique. Il s’agit d’un panallergène responsable de réactions croisées avec les arthropodes et d’autres helminthes. La prévalence de sa positivité serait très faible au cours de l’allergie à Anisakis [7]. La prévalence élevée des IgE anti-Anisakis s. rapportée par de nombreux auteurs pourrait ne pas être liée à la sensibilisation directe au parasite, mais à des réactions croisées avec d’autres tropomyosines. Conclusion L’allergie à Anisakis doit être évoquée devant des manifestations d’urticaire et/ou angioedème et/ou anaphylaxie en cas de consommation de poisson dans les 12 heures précédant les symptômes. Le diagnostic repose sur la forte positivité des IgE anti-Anisakis s. et l’élimination des autres causes possibles d’allergie pouvant expliquer les symptômes. Le dosage des IgE anti-Ani s 1 (allergène majeur) est plus sensible et spécifique que le dosage des IgE anti-Anisakis s. La présence d’IgE anti-tropomyosine (Ani s 3) n’est pas spécifique. 8 DOSSIER : ALLERGIE A ANISAKIS SIMPLEX : MISE AU POINT Références 1. Valls A, Pascual CY, Martín Esteban M. Anisakis allergy: an update. Rev fr Allergol Immunol Clin 2005;45:108-13. 2. Baballero ML, Asero R, Antonicelli L et al. Anisakis allergy component-resolved diagnosis: clinical and immunologic differences between patients from Italy and Spain. Int Arch Allergy Immunol. 2013;162:39-44. 3. Valinas B, Lorenzo S, Eiras A et al. Prevalence of and risk factors for IgE sensitization to Anisakis simplex in a Spanish population. Allergy 2001;56:667-71. 4. AAITO-IFIACI Anisakis Consortium. Anisakis hypersensitivity in Italy: prevalence and clinical features: a multicenter study. Allergy. 2011;66:1563-9. 5. Choi SJ, Lee JC, Kim MJ et al. The Clinical Characteristics of Anisakis Allergy in Korea. Korean J Intern Med. 2009; 24: 160-3. 6. Sastre J, M Lulch-Bernal, Quirce S. A double-blind, placebo-controlled oral challenge study with lyophilized larvae and antigen of the fish parasite, Anisakis simplex. Allergy 2000;55:560-4. 7. Gamboa PM, Asturias J, Martínez R et al. Diagnostic Utility of Components in Allergy to Anisakis simplex. J Investig Allergol Clin Immunol 2012;22: 13-9. 8. Jurado-Palomo J, López-Serrano MC, Moneo I. Multiple Acute Parasitization by Anisakis simplex. J Investig Allergol Clin Immunol 2010;20:437-41. 9. López-Serrano MC, Alonso-Gómez A, Daschner A et al. Gastroallergic anisakiasis: Findings in 22 patients. J Gastroenterol Hepatol. 2000;15:503-6. 10. Armentia A, Martín-Gil FJ, Pascual C et al. Anisakis simplex allergy after eating chicken meat. J Investig Allergol Clin Immunol 2006;16:258-63. 11. Nieuwenhuizen N, Lopata AL, Jeebhay F et al. Exposure to the fish parasite Anisakis simplex causes allergic airway hyperreactivity and dermatitis. J Allergy Clin Immunol 2006,117:1098-105. 12. Alonso A, Daschner A, Moreno-Ancillo. A. Anaphylaxis with Anisakis simplex in the gastric mucosa. N Engl J Med 1997;337:350-1. 13. Fitzsimmons CM, Falcone FH, Dunne DW. Helminth allergens, parasite-specific IgE, and its protective role in human immunity. Frontiers Immunol 2014;5:1-12. 14. Armentia A, Lombardero M, Callejo A et al. Occupational asthma by Anisakis simplex. J Allergy Clin Immunol. 1998;102:831-4. 15. Ventura MT, Napolitano S, Menga R et al. Anisakis simplex hypersensitivity is associated with chronic urticaria in endemic areas. 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J Allergy Clin Immunol 1998;102:331-2. 22. Ibarrola I, Arilla MC, Herrero MD et al. Expression of a recombinant protein immunochemically equivalent to the major Anisakis simplex allergen Ani s 1. J Investig Allergol Clin Immunol 2008;18:78-83. Notes ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ 9 ANAPHYLAXIE AU BOURDON HISTOIRE CLINIQUE Audrey C. est une jeune chercheuse en agronomie. Née en 1981, elle produit une thèse à propos des bourdons. Elle les étudie en laboratoire et sur le terrain à Madère. Pour recueillir les insectes, elle doit utiliser une espèce de cornet équipé d’un bas en nylon qui fait office de « filet récolteur ». A deux reprises lors de la manœuvre d’aspiration de l’insecte, elle est piquée en bouche. A la première piqûre, elle présente une réaction locorégionale, compliquée d’une urticaire fugace. Mais la deuxième fois en mars 2006, elle souffre d’emblée d’un malaise généralisé, d’une chute de TA, d’une urticaire généralisée nécessitant l’administration d’adrénaline (disponible au laboratoire) et l’intervention d’un SAMU. Tabagique active, elle jouit d’une bonne santé : aucun antécédent particulier, aucun traitement en cours. BILAN ALLERGOLOGIQUE Tests cutanés Pour les pneumallergènes usuels ils sont tous négatifs y compris le latex auquel elle est exposée en laboratoire. Lors de la réalisation d’un bilan cutané aux venins d’hyménoptères disponibles, soient abeille et guêpe, le prick test au venin d’abeille 1µg sera douteux : soit 2 mm pour une histamine à 5 mm. On réalise en complément les IDR habituelles pour abeille et guêpe, elles seront négatives, y compris en dilutions à 10-2 et 10-1. 10 Analyses biologiques Elles montrent une tryptase sérique de base normale à 2,4 µg/ L (non mesurée au moment de l’accident allergique), un taux d’IgE totales à 45 kU/L, des dosages d’IgE spécifiques venin abeille et guêpe négatifs, mais des IgE spécifiques bourdon à 1,17 kU/L. En 2006, il n’était pas usuel de demander des dosages complémentaires de recombinants et d’anti-CCD. (1) En complément, dans le cadre du tabagisme, une exploration fonctionnelle respiratoire sera réalisée et s’avèrera strictement normale. DÉCISION THÉRAPEUTIQUE Audrey a bien sûr été d’emblée équipée d’une trousse d’urgence contenant un antihistaminique (ébastine oro-dispersible), un corticoïde (Médrol 32®) et une seringue pré-remplie auto-injectable d’adrénaline (Epipen®). L’idéal aurait été qu’elle ne soit plus exposée aux bourdons, mais sa thèse étant très bien engagée, ceci n’était pas envisageable. Les risques d’un nouvel accident n’étant pas négligeables, une désensibilisation devait être instaurée, en principe avec du venin d’abeille, méthode régulièrement proposée dans ce contexte (2). Les tests cutanés réalisés avec ce venin, ne plaidaient pas pour cette solution. (3) Alors, la patiente a été adressée au centre d’allergologie du professeur Anne-Marie Kochuyt à l’UZ Leuven qui a à sa disposition de l’extrait de venin de bourdon ALK-Abello qui, à l’époque, coutait 400 euros le flacon de 500 µg. Les tests cutanés avec cet extrait ont été positifs en IDR à la dose de 0,01 µg. Une désensibilisation sous forme semi-accélérée a été d’emblée mise en route (son objectif était d’atteindre 100 µg en 10 jours). A J2, 20 minutes après l’administration de la dose de 10 µg, Audrey a présenté une réaction urticarienne étendue traitée par Cétirizine® 10 mg et la désensibilisation a été poursuivie le même jour avec 10 µg de plus, à nouveau mal tolérée (urticaire). A J3, on a administré 10 µg, suivie de 20µg et de 30 µg. A J4, la patiente a toléré l’administration de 40 µg puis 50 µg. On a poursuivi la désensibilisation en administrant 20 et 40 µg à J9, 60 µg à J10, 80 µg à J11 et enfin 100 µg à J12. Une dose de rappel de 100 µg était prévue toutes les 4 semaines pendant 12 mois puis toutes les 6 à 8 semaines tout le temps de l’exposition aux bourdons. (4) Notre jeune patiente a été désensibilisée pendant 3 ans. Au CAS CLINIQUE : ANAPHYLAXIE AU BOURDON terme de sa thèse, elle se réorientera et choisira comme terrain de recherche…les fourmis. La désensibilisation a été financièrement prise en charge par son université, après de multiples tergiversations. ÉLÉMENTS THÉORIQUES RÉCENTS INTÉRESSANTS Parmi les hyménoptères, on compte la famille des Apidés, dont font partie les abeilles (Apis mellifera) et les bourdons (Bombus terrestris). Les bourdons ne sont pas de nature agressive, ils ne piquent qu’en cas de sensation de danger. Mais comme les guêpes, ils peuvent piquer à plusieurs reprises. Ils apprécient les zones tempérées, et il en existe 400 à 500 variétés à travers le monde. Les bourdons sont de très importants pollinisateurs des plantes sauvages et cultivées. Ils peuvent visiter plus de 4000 fleurs par jour. Leur utilisation très répandue en bio-industrie, en cultures de fruits et de légumes, explique le pourquoi de la multiplication des piqûres et des allergies professionnelles aux bourdons. (3)(4) Les professionnels sont exposés au même risque d’anaphylaxie que la population générale, mais le risque de récidive d’anaphylaxie après repiqûre est élevé : de 30 à 60%. L’incidence de l’allergie professionnelle aux insectes piqueurs est méconnue. La prévalence de l’allergie aux hyménoptères est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Une étude de Golden (JAMA 1989) montre une sensibilisation asymptomatique aux hyménoptères chez 15% d’une population générale testée. Le nombre de piqûres joue un rôle ainsi que le temps entre ces piqures car la sensibilisation disparait dans 40% des cas après 3 ans sans piqûre. Les travailleurs en extérieurs sont les plus exposés. En France, la prise en charge thérapeutique peut être indemnisée dans le cadre d’un accident de travail. Seul l’asthme aux insectes peut faire l’objet d’une déclaration en maladie professionnelle. L’immunothérapie au venin d’abeille et de guêpe ne sera pas considérée comme d’application professionnelle, contrairement à celle du bourdon. (5) Dans les situations plus difficiles, où il y a doute entre le bilan et l’histoire clinique, on dispose de dosages complémentaires d’IgE spécifiques, de la cytométrie de flux et de tests cellulaires tels que les tests d’activation des basophiles. (6) Les CCD sont fréquemment en cause dans les réactions croisées biologiques, mais elles n’interfèrent pas au niveau des tests cutanés. Les dosages d’allergènes recombinants spécifiques de l’abeille (Api m1, phospholipase A2) et de la guêpe (Ves v5, allergène 5), des allergènes majeurs et non glycosylés permettent de discriminer les doubles positivités. (5) Références 1. B.M. Milo, F. Rueff, H. Mosbech, F. Bonifazi, J. N. G. Oud-Elberink and the EAACI Interest Group on Insect Venom Hypersensitivity. Diagnosis of Hymenoptera venom allergy. Allergy 2005:60:1339-1349. 2. F. Bonifazi, M. Jutel, B.M. Milo, J. Birnbaum, U. Muller and the EAACI Interest Group on Insect Venom Hypersensitivity. Prevention and treatment of hymenoptera venom allergy: guidelines for clinical practice. Allergy 2005:60:1459-1470. A. Stern, B. Wütrhrich, G. Müllner. Case report: Successful treatment of occupational allergy to bumblebee venom after failure with honeybee venom extract. Allergy 2000:55:88-91. 3. M. Kochuyt, E. Van Hoeyveld, AEM. Stevens. Occupational allergy to bumblebee venom. Clin Exp Allergy 1993:23:190-195. 4. J.-M. Renaudin. Allergie aux insectes piqueurs et maladie professionnelle. Rev Fr Allergo :2010;50:137-140. 5. F. Lavaud, J.-M. Perotin, J. –F. Fontaine et le groupe insecte SFA/ Anaforcal. Sensibilisation ou allergie aux venins d’hyménoptères : comment faire la différence ? Rev Fr Allergo : 2010;50:132-136. 6. J. Sainte-Laudy, F. Touraine, D. Cluzan, F. Belle Moudourou. Application de la cytométrie en flux au diagnostic de l’hypersensibilité IgE dépendante induite par les venins d’hyménoptères. Rev Fr Allergo : 2013;53:450-457. Pour en revenir aux bourdons, ils ont en commun avec les abeilles, une phospholipase A2 (53% d’homologie entre Api m1 et Bom p1), une hyaluronidase (Api m2), une phosphatase acide (Api m4), et s’en distinguent par une sérine protéase (Bom p 4). Ceci explique que certains tests au venin d’abeille puissent être positifs et que ce venin soit dès lors utilisé pour désensibiliser le patient lambda, en réalité allergique au venin de bourdon. Ceci n’est pas applicable au professionnel qui sera allergique à un profil d’allergène plus spécifique du bourdon. (3) 11 12 OUTILS PROPOSES POUR AMELIORER L’OBSERVANCE CHEZ LE PATIENT ASTHMATIQUE Rapporteur : Françoise Le Pabic (Lorient) Expert hospitalier : Yves Magar (Paris) Expert ANAFORCAL : Anne Hoppé (Angers) Animateur-Organisateur : Françoise Le Pabic (Lorient) INTRODUCTION II. DISCUSSION L’observance correspond au degré de concordance entre le comportement du sujet et les prescriptions ou recommandations médicales. La fréquence de l’inobservance est variable, elle peut aller jusqu’à 60 voire 80% selon les critères utilisés. L’inobservance est associée à un mauvais contrôle de l’asthme lorsqu’elle survient chez un malade à risque d’évolution péjorative. L’observance concerne : - les traitements - les consultations programmées - l’éviction allergénique - la mesure du DEP (ou des symptômes) - le suivi des plans d’action - la participation à des programmes d’éducation A l’issue de l’atelier les participants devaient pouvoir : - lister les principaux obstacles à une bonne observance chez le patient asthmatique - citer les principales stratégies à mettre en œuvre pour améliorer l’observance - nommer 2 nouvelles technologies permettant d’optimiser l’observance. I. MATERIEL ET METHODES L’atelier s’est déroulé en 3 temps : un premier temps de discussion autour de cas cliniques de patients « mauvais observants », puis une identification des facteurs favorisant l’observance à l’aide d’un Métaplan (ou discussion visualisée) et enfin la proposition de nouvelles technologies permettant d’améliorer l’observance avec démonstration pratique du site internet www.eole.com et de l’application pour Smartphone « mon asthme ». II.1. Facteurs influençant l’observance II.1.1. Représentations ou croyances de santé Pour accepter de se traiter et pour persévérer dans l’application de son traitement, un patient doit : - être persuadé qu’il est bien atteint par la maladie - penser que cette maladie et ses conséquences peuvent être graves pour lui - penser que suivre son traitement aura un effet bénéfique - penser que les bienfaits du traitement contrebalancent avantageusement les effets secondaires, les contraintes psychologiques, sociales et financières engendrées par ce traitement. La mauvaise observance est plus fréquente en cas de : - bas niveau éducatif - difficultés d’organisation et de management de son temps - mauvaise maîtrise de la langue du pays - soutien scolaire faible. II.1.4. La qualité de la relation du patient avec le médecin et l’équipe soignante est le facteur clé de l’observance. II.1.2. Aspects psychologiques : vécu de la maladie Différentes études ont mis en évidence les facteurs de risque de mauvaise observance que sont le sentiment d’auto-efficacité faible qui influe sur la confiance du patient dans ses capacités à prendre en charge son traitement, les symptômes de dépression ou de forte anxiété et enfin l’âge critique de l’adolescence. Il est important de répondre aux attentes du patient qui souhaite être ECOUTE, COMPRIS et AIDE. Le but de l’éducation thérapeutique est d’aider le patient à acquérir et maintenir les ressources nécessaires. II.1.3. Facteurs socioculturels et environnementaux .../... Informer ne suffit pas II.2. Stratégies pour meilleure observance une 13 COMPTES RENDUS : ...L’OBSERVANCE CHEZ LE PATIENT ASTHMATIQUE Sujet avant Sujet après connaissances personnelles›connaissances nouvelles expérience de la maladie ›compétences nouvelles attente de besoins spécifiques ›attitudes nouvelles projets›comportements nouveaux Ces acquisitions de connaissances, de compétences, d’attitudes et de comportements nécessitent beaucoup d’attention de la part du patient et des soignants et passent par de nombreuses tâches petites et grandes comme : faire connaître ses besoins, informer son entourage, comprendre, s’expliquer, repérer, analyser, mesurer, faire face, décider, résoudre un problème de thérapeutique quotidienne, pratiquer, faire, adapter, ajuster, utiliser les ressources du système de soins, faire valoir ses droits… La qualité de la relation entre le patient, le médecin et l’équipe soignante est le facteur clé de l’observance II.3. Nouvelles technologies permettant d’optimiser l’observance II.3.1. Le site internet interactif www.eole.com est une approche originale qui permet de renforcer la relation entre le médecin et son patient asthmatique. C’est un outil d’aide à l’observance pour le patient, car il permet son implication dans la prise en charge de son asthme entre deux consultations et pour le médecin, car il représente un outil de communication et d’éducation. C’est aussi une plateforme interactive et originale destinée à aider les patients asthmatiques à : - évaluer le contrôle de leur asthme - mesurer leur niveau d’observance - identifier des pistes d’amélioration pour obtenir leur observance - trouver des solutions pour améliorer leur observance. Des ordinateurs ont été mis à la disposition des participants pour qu’ils se connectent sur le site www.eole.com et se rendent compte par eux-mêmes. II.3.2. L’Application pour Smartphone « mon asthme » permet : TESTS DE LECTURE Question 1 : Citez selon vous les principaux obstacles à une bonne observance chez le patient asthmatique ( 3 à 5 maximum). ......................................................................................................................................... ......................................................................................................................................... ......................................................................................................................................... Question 2 : Citez les principales stratégies à mettre en œuvre pour améliorer l’observance (3 à 5 maximum). ......................................................................................................................................... ......................................................................................................................................... ......................................................................................................................................... 14 - de suivre son asthme en identifiant l’apparition de symptômes, et en guidant la prise des traitements de secours… - de faciliter le dialogue avec son médecin grâce à l’enregistrement des mesures de ce suivi - de géolocaliser les écoles de l’asthme les plus proches Une démonstration pratique de l’application « mon asthme » a été faite avec les participants. CONCLUSION L’Education ThéraPeutique (ETP) est un point essentiel de la prise en charge du patient asthmatique et répond à une démarche éducative bien codifiée. Les nouvelles technologies comme www.eole.com et « mon asthme » ont toute leur place parmi les outils intéressants pour optimiser l’observance chez le patient asthmatique. EXPLORATION FONCTIONNELLE RESPIRATOIRE DE L’ADULTE : PREMIERE APPROCHE Rapporteur : Besma Ourari (Tunis) [email protected] Expert hospitalier : Ridha Charfi (Tunis) [email protected] A.O. : Alexandra Blanc (Aix en Provence) [email protected] et Flore Amon-Tanoh-Dick (Abidjan) [email protected] vers un jeu de rôles a été proposée aux participants. Ensuite une étude de 3 cas cliniques discutés entre participants et experts a permis une mise au point et l’abord principaux syndromes rencontrés en pathologie clinique avec des diaporamas interactifs comme support pédagogique. Enfin, le post-test a été corrigé en commun. II. RESULTATS INTRODUCTION L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) étudie et mesure le fonctionnement de l’appareil respiratoire. Elle comprend une spirométrie, une analyse des gaz du sang et selon les cas, des tests à la marche, des épreuves d’effort et une mesure de la diffusion du monoxyde de carbone. Les objectifs de cet atelier étaient de - citer les 3 principales indications d’une EFR - lister les principales conditions de bonne réalisation d’une spirométrie - énumérer les paramètres ventilatoires mesurables. I. MATERIEL ET METHODES Un pré-test par QROC et QCM a d’abord été proposé pour évaluer les connaissances de chacun. La méthode du Brainstorming a été utilisée pour établir les bonnes conditions de réalisation d’une EFR puis une brève présentation du matériel a été faite. La réalisation de mesures ventilatoires à tra- II.1. Cas d’un trouble ventilatoire obstructif II.1.1. Histoire clinique : Une patiente âgée de 42 ans, consultait pour une toux nocturne et une dyspnée. L’auscultation pulmonaire révélait des râles sibilants. Le diagnostic retenu a été celui d’un asthme allergique en raison du terrain atopique (mère allergique) et des crises de dyspnée paroxystique depuis le jeune âge. Ont été abordés au cours de l’atelier les indications de la spiromètrie, les méthodes de mesure des volumes mobilisables et non mobilisables, les conditions de mesure, la courbe Débit/Volume et les règles de bonnes pratiques de cette courbe. II.1.2. La spirométrie a montré un trouble ventilatoire obstructif (TVO) avec atteinte des petites voies aériennes réversible sous bronchodilatateurs ce qui a confirmé le diagnostic, permis une classification de l’asthme et orienté la prise en charge thérapeutique. (Figure 1) II.2. Cas d’un TVO non réversible II.2.1. Histoire clinique : un patient âgé de 54 ans, tabagique, consultait pour une toux et une dyspnée d’effort. L’auscultation cardiaque et pulmonaire était normale. Le diagnostic retenu a été celui de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) en raison du cadre nosologique. II.2.2. La spirométrie a identifié un TVO sévère et non réversible. La capacité vitale était diminuée, en rapport avec l’apparition d’un syndrome de distension. A cause de l’obstruction sévère, le patient prolonge son expiration, ce qui engendre un piégeage d’air et une augmentation du volume résiduel (VR) et de la capacité pulmonaire totale (CPT). (Figure 2) 15 COMPTES RENDUS : EFR DE L’ADULTE : PREMIERE APPROCHE II.3. Cas d’un trouble ventilatoire restrictif (TVR) II.3.1. Histoire clinique : Un patient âgé de 40 ans, non-fumeur, consultait pour une toux sèche et une dyspnée d’effort. L’examen physique mettait en évidence des râles crépitants diffus et bilatéraux. La radiographie standard montrait des opacités nodulaires allant des micronodules (grains de mille) aux macronodules et des hyperclartés circonscrites de petit volume à limites assez nettes réalisant un aspect en rayon de miel. II.3.2. La spirométrie a montré des valeurs spirométriques (CV, VR, CPT, VEMS) diminuées et un rapport VEMS/CV normal. Il s’agissait d’un TVR (Figure 3). Le diagnostic de fibrose pulmonaire a été évoqué. Un scanner thoracique, une fibroscopie bronchique avec lavage bronchoalvéolaire et biopsies ont été nécessaires pour confirmer le diagnostic et identifier la cause. III.2.1. Une préparation convenable du spiromètre : calibration de l’appareil et introduction des conditions ATPS, conditions physiques d’un gaz se trouvant à température et pression ambiantes dans une atmosphère saturée en eau. III.2.2. Préparation du sujet : en position assise, dos droit. Sujet à qui on a expliqué et montré les manœuvres respiratoires à effectuer. III.2.3. Exécution convenable et surveillance rigoureuse des manœuvres. Le patient assis, a son nez bouché par une pince. Il doit alors souffler le plus vite et le plus fort possible à travers un embout à usage unique placé dans la bouche. Cet embout est relié à un appareil appelé spiromètre. Les résultats sont enregistrés sous la forme de données chiffrées traitées par un ordinateur et de courbes s’affichant sur l’écran. L’ensemble des résultats seront comparés à ceux d’une personne de référence (même sexe, même taille, même âge…) ayant une capacité respiratoire normale. III.3. Paramètres étudiés et interprétation III.3.1. Paramètres mesurés III.3.1.1. Les volumes mobilisables : volume courant (VT), volume de réserve expiratoire(VRE) et volume de réserve inspiratoire(VRI). III.3.1.2. Les capacités pulmonaires : la capacité vitale lente (CVL) et la Capacité vitale forcée (CVF). III. DISCUSSION III.1. Indications de l’EFR L’EFR a pour objectif d’étudier et de mesurer le fonctionnement de l’appareil respiratoire. On peut obtenir cette information soit à travers la mesure de variations de volumes, soit à travers celle de variations de débit. Elle peut être utilisée dans un but diagnostique, 16 pronostique, thérapeutique, médico-légal, dans le cadre d’un bilan préopératoire ou d’une étude épidémiologique. III.2. Recommandations générales et règles de bonne réalisation d’une spirométrie Le succès de la spirométrie dépend de nombreux facteurs : III.3.1.3. Les Débits ventilatoires : le volume expiré maximal lors de la 1ère seconde (VEMS), le débit expiratoire de pointe(DEP), les débits maximaux expiratoire (DEM) à 25%, 50%, 75%, et 25-75% de la capacité vitale forcée et le débit maximal inspiratoire à 50% de la capacité vitale inspiratoire forcée (DIM50%). Les critères d’acceptabilité de la courbe débit volume consistent en un départ rapide et énergique sans fin prématurée de l’expiration. (Figure 4) COMPTES RENDUS : EFR DE L’ADULTE : PREMIERE APPROCHE Références III.3.2. Interprétation III.3.2.1. Un déficit ventilatoire obstructif est définit par un rapport VEMS /CVF inférieure à 70% de la théorique. Il est dit réversible s’il y a une augmentation du VEMS de 200ml en valeur absolue et 12% par rapport à la valeur initiale après la prise de bronchodilatateurs. III.3.2.2. Les signes spirométriques indirects d’un déficit ventilatoire restrictif sont une baisse proportionnelle du VEMS et de la CVF et un rapport de VEMS /CVF normal. III.3.2.3. Les méthodes de mesure des volumes non mobilisables par la dilution de l’Hélium ou le rinçage de l’Azote permettent la mesure de la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF). La pléthysmographie mesure les résistances bronchiques et la conductance des voies aériennes. CONCLUSION 1. Série du groupe de travail ATS/ERS : standardisation des explorations fonctionnelles respiratoires standardisation de la spirometrie. Rev Mal Respir 2006 ; 23 :17S23-17S45 2. Série du groupe de travail ATS/ERS : standardisation des explorations fonctionnelles respiratoires. Stratégies d’interprétation des explorations fonctionnelles respiratoires Rev Mal Respir 2006 ; 23 :17S79-17S104 3. Série du groupe de travail ATS/ERS : standardisation des explorations fonctionnelles respiratoires : considérations générales sur les explorations fonctionnelles respiratoires. Rev Mal Respir 2006 ; 23 :17S1117S21 L’EFR peut être utilisée à visée diagnostique, pronostique mais aussi thérapeutique car elle permet de mesurer la réponse au traitement. Une préparation convenable du spiromètre, une explication et une démonstration des manœuvres respiratoires à effectuer ainsi qu’une exécution convenable sous surveillance rigoureuse constituent les principales conditions de bonne réalisation d’une spirométrie. Les volumes mobilisables, les capacités pulmonaires et les débits ventilatoires constituent les paramètres ventilatoires mesurables lors de la spirométrie. Notes ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................ TESTS DE LECTURE Question 1 : La capacité vitale est : A. r le maximum d’air mobilisable par les poumons B. r la somme du volume résiduel et du volume de réserve expiratoire C. r la somme du volume courant et du volume de réserve inspiratoire D. r le plus grand volume pulmonaire E. r augmente en cas d’emphysème Question 2 : Le Volume Expiratoire Maximum Seconde ou VEMS est : A. r ≥ 75 % de la capacité vitale à l’état physiologique B. r le meilleur paramètre pour détecter une obstruction localisée aux petites voies aériennes C. r normal ou diminué dans les syndromes restrictifs purs D. r un débit instantané E. r très diminué dans les syndromes obstructifs sévères (emphysème) 17 18 EXPLORATION FONCTIONNELLE RESPIRATOIRE DE L’ENFANT : PREMIERE APPROCHE Rapporteur : Serge Ade (Cotonou) [email protected] Expert hospitalier : Patrick Rufin (Paris) [email protected] Animateur Organisateur : Malick Kane El Hadj (Nouakchott) [email protected] Assistant : Luc Douti (Lomé) [email protected] INTRODUCTION Les EFR sont réalisées chez l’enfant dans 3 circonstances distinctes : dans un but diagnostic (toux chronique, asthme…), pour suivre des pathologies respiratoires chroniques (asthme, mucoviscidose, dyskinésie ciliaire…), ou pour évaluer l’atteinte respiratoire de maladies chroniques (scoliose, myopathie, déficit immunitaire, dermatomyosite…). Les trois objectifs de l’atelier étaient de - réaliser une EFR - réaliser un compte rendu d’EFR en évitant les pièges - citer 2 tests réalisables pour étayer un diagnostic d’asthme chez l’enfant. I. MATERIELS ET METHODES L’atelier s’est déroulé en deux parties. Une première partie durant laquelle deux films ont permis de mettre en exergue les difficultés de réalisation de l’examen dans la population pédiatrique. Puis les participants ont classé ces difficultés selon l’organe (poumon), le patient (enfant) et l’environnement (machine, technicien et parents) grâce à la technique du métaplan. La deuxième partie a été consacrée à une synthèse de l’expert et à la résolution en groupe de cas cliniques commentés par l’expert. fond de FLUTICASONE 50 (2-0-2) depuis mi-décembre et était adressée au laboratoire le 20 Février 2013 pour une suspicion d’asthme. 1.2. A l’EFR la fonction respiratoire était normale (VEMS/CV=81% et CPT=2,060L soit 94%). Mais le test à la Métacholine était positif à PD20=117µg, confirmant l’existence d’une hyperréactivité bronchique. 2. Cas clinique 2 2.1. Histoire clinique : Hamza, âgé de 10 ans, est venu au laboratoire d’EFR le 15 Février 2012 pour le suivi d’un asthme. Il avait un traitement de fond de SERETIDE® Diskus 100 / 50 (1dose/jour) qu’il oubliait souvent (absence de prise depuis 4 jours) et SINGULAIR® 5 mg (1cp/jour). Il se sentait bien. 2.2. L’EFR a montré un trouble ventilatoire obstructif (TVO) diffus (DEM25 = 1,08l/s soit 65% de la théorique, DEM50 = 2,29l/s soit 71% de la théorique) sans distension pulmonaire associée (CRF = 1,780l soit 101% de la théorique et CRF/ CPT = 49%). L’inhalation de 400 µg de salbutamol a entraîné une bronchodilatation significative (variation VEMS = 17%). II. DISCUSSION II.1. Réalisation des tests en fonction de l’âge Elle nécessite une approche spécifique et les paramètres mesurés (tableau 1) sont fonction de l’âge : - De 0 à 2ans les EFR sont pratiquées sous sommeil induit avec surveillance. - De 2 à 6ans, le matériel doit être adapté, avec adjonction de stimulations ludiques. - Au-delà de 7 ans, la technique est la même que chez l’adulte. CAS CLINIQUES 1. Cas clinique 1 1.1. Histoire clinique : Bianca, âgée de 6 ans, est nouvellement installée à Paris depuis septembre 2012. Un mois après son arrivée, elle a commencé par se plaindre de toux et de gêne respiratoire lorsqu’elle jouait avec ses amis. Elle était sous traitement de 19 COMPTES RENDUS : EFR DE L’ENFANT : PREMIERE APPROCHE II.2. Préalables à la réalisation des EFR II.2.1. Le matériel Le spiromètre est quotidiennement entretenu et étalonné. Les rapports de calibrations sont archivés. La température, la pression atmosphérique et le degré d’hygrométrie sont enregistrés. Il faut utiliser un matériel adapté à l’âge de l’enfant (embout buccal. II.2.2. L’enfant L’enfant est assis, le dos bien droit. Le siège et le capteur sont réglés à sa hauteur. En cas de difficultés, le pince-nez peut être remplacé par le pouce et l’index. L’enfant doit être rassuré avant de commencer les mesures. Les mesures effectuées chez un enfant qui pleure n’ont aucune valeur. Les explications doivent lui être données simplement et clairement. Les principaux pièges à éviter lors de la réalisation d’une EFR sont : - la confusion entre souffler vite et longtemps - le port d’un appareil d’orthodontie - un bonbon ou une gomme à mâcher dans la bouche - l’ouverture de la bouche lors d’un effort inspiratoire contre une valve fermée, - la difficulté de vider à fond. Enfin, la nature et l’horaire des traitements pris doivent être notés. Pour une spirométrie dans le cadre 20 d’un bilan diagnostique, il faut arrêter les bronchodilatateurs d’action rapide 6h avant et les bronchodilatateurs d’action prolongée 12h avant. II.3. Les normes L’enfant possède ses propres normes, qui ne doivent pas être extrapolées à partir de celles des adultes. La taille, l’âge, le poids, le sexe et l’ethnie sont systématiquement vérifiés et introduits dans l’appareil (une erreur de 10cm sur la taille entraine une variation des normes de 10%). Chez un enfant cyphoscoliotique, on préférera l’envergure. Les volumes des enfants de race noire sont plus bas que ceux des enfants caucasiens (-12% pour la CV, CPT, VEMS, et -7% pour la CRF et le VR) ainsi que ceux des asiatiques (- 6% CV, CPT, CRF et VR). II.4. Les EFR proprement dites Il faut encourager et stimuler l’enfant afin qu’il fournisse le maximum d’effort. Les fuites au niveau de l’embout buccal doivent être évitées. II.4.1. Spirométrie Trois manœuvres reproductibles sont suffisantes chez l’enfant en pré puis en post-test (Figure1). Figure 1 : Diagramme montrant comment appliquer les critères d’acceptabilité et de répétabilité. CVF : capacité vitale forcée ; VEMS : volume expiré maximal durant la première seconde. Les critères d’acceptabilité et de répétabilité des courbes selon l’ATS/ERS sont : - Une variabilité < 5% ou 150 ml pour les débits et volumes forcés entre la plus élevée et la plus basse. - Un volume rétro-extrapolé < 5% ou 150 ml si cette valeur est plus élevée. - Un temps d’expiration supérieur ou égal à 3 s pour un enfant de moins de 10 ans ou supérieur ou égal à 6 s pour un enfant de plus de 10 ans. II.4.2. Les courbes Les courbes non valides (figure 2) sont éliminées par comparaison à une courbe débit-volume normale (figure 3). II.5. Pléthysmographie Elle permet de mesurer la capacité pulmonaire totale (CPT), ainsi que le volume résiduel (VR) qui est le volume non mobilisable (Figure 4), nécessaires pour confirmer un syndrome restrictif. Elle permet également la mesure de la CRF qui est difficile à réaliser avant 5 ans car elle nécessite une coopération. II.6. La mesure des résistances Cette mesure demande de s’assurer de l’absence d’hypertrophie amygdalienne, de mouvements de déglutition, de mâchonnement ou d’ouverture de la bouche. L’enfant doit accepter de garder un embout buccal, un pince-nez et de rester enfermé quelques instants dans la cabine. S’il a besoin d’être rassuré, un parent peut rester avec lui dans la cabine, mais en apnée pendant au moins 20 s. La mesure nécessite une respiration rapide à petits volumes suivi d’un halètement (fréquence > 60/mn) lors de la manœuvre de la CRF. En dehors de la pléthysmographie, la mesure des résistances peut aussi se faire : - Par interruption du débit en ventilation à volume courant. L’enfant, avec un embout buccal et un pince-nez, est assis seul ou sur les genoux d’un parent. Une personne maintient les joues et le plancher buccal. COMPTES RENDUS : EFR DE L’ENFANT : PREMIERE APPROCHE - Par oscillations forcées grâce à l’application de variations de pression périodiques, elles fournissent les résistances de l’ensemble du système respiratoire. II.7. Tests de réversibilité dans le diagnostic d’asthme II.7.1. Test aux bronchodilatateurs d’action rapide. Il doit être systématiquement fait, surtout chez l’enfant, même lorsque la fonction respiratoire est normale. Après la mesure de la fonction respiratoire de base, on procède à l’inhalation de 400 µg de Salbutamol ou équivalent. Les mesures sont répétées 15 minutes après l’administration. Une augmentation du VEMS ou de la CVF de plus de 12% ou 200 ml par rapport à l’état de base et une diminution des résistances signent une réversibilité en faveur d’un diagnostic d’asthme. 7.2. Test aux corticoïdes. Si la fonction respiratoire mesurée à J1 objective un TVO non réversible sous ß2 mimétique, une courte corticothérapie per os de 8 à 14 jours à la dose de 1 à 2 mg/kg de Prednisone ou équivalent est prescrite. Les mesures sont répétées le dernier jour de cette corticothérapie, à la même heure, sans prise de ß2 mimétique depuis 12H. Un gain de plus de 12% par rapport à l’état basal signe le diagnostic d’asthme. II.8. Test de provocation bronchique non spécifique à la Métacholine Ce test est recommandé en l’absence de TVO à l’état basal. Après la mesure de la fonction respiratoire de base, on fait inhaler des doses progressivement croissantes de Métacholine, sans dépasser une dose cumulée de 1600 µg chez l’enfant. Une chute du VEMS ≥ 20% avant ce seuil (PD20) signe une hyperréactivité bronchique non spécifique. Il s’agit d’un excellent test pour exclure un asthme (très bonne valeur prédictive négative) mais il est peu spécifique du diagnostic d’asthme. En fin de test, un ß2 mimétique d’action rapide est donné jusqu’à obtenir une réversibilité (Figure 5). 21 COMPTES RENDUS : EFR DE L’ENFANT : PREMIERE APPROCHE Les critères de positivité des tests aux ß2 mimétiques et à la Métacholine sont récapitulés dans le tableau 2. II.9. Compte-rendu des EFR Pour interpréter des EFR il est recommandé de - Connaître parfaitement les conditions de réalisation de l’examen et surtout la prise d’éventuels traitements. - Tenir compte de la clinique car des EFR isolées ne peuvent permettre de poser un diagnostic. - Interpréter avec précaution les valeurs limites. - Vérifier la qualité des courbes, leur acceptabilité et leur reproductibilité afin d’effectuer le choix de la meilleure courbe. - Regarder l’aspect de la courbe et non pas seulement les mesures chiffrées. L’enfant normal de moins de 6 ans a souvent des valeurs supérieures à 100% des théoriques. II.10. Les grands syndromes (Tableau 3) II.10.1. Le trouble obstructif est caractérisé par : - une diminution du VEMS, VEMS/CV, DEP, Vmax75, Vmax50, Vmax25, DEMM 25/75. L’obstruction est légère si le VEMS est >70%, modérée de 50 à 69% et sévère si < 49%. - une augmentation des résistances. - une réversibilité positive. Après l’inhalation de 400µg de salbutamol à l’aide d’une chambre d’inhalation (pas de consensus sur molécule, dose et mode d’administration), 3 mesures acceptables sont réalisées 15 mn 22 plus tard. Le test est positif si le VEMS > + 200ml ou + 12 % de la valeur prédite. II.10.2. Le syndrome restrictif se traduit par une diminution de la CPT. Notons que chez un restrictif, les débits seront recalculés en fonction de la CV. II.10.3. La distension pulmonaire est caractérisée par une augmentation des CRF, VGT(CPT), VR, VR/CPT, CRF/CPT CONCLUSION Les EFR représentent un important outil de diagnostic et de surveillance de nombreuses affections respiratoires, en particulier de l’asthme. Elles sont réalisables chez l’enfant mais nécessitent un personnel habitué aux EFR dans cette tranche d’âge. TESTS DE LECTURE Question 1 : Il est souhaitable d’être à jeun pour effectuer une EFR. r Vrair Faux Question 2 : La capacité pulmonaire totale est égale à la somme de CI et du VRE. r Vrair Faux Question 3 : Une distension pulmonaire se traduit par une augmentation de la CRF et du VR. r Vrair Faux Question 4 : Une augmentation de plus de 12% du VEMS après inhalation de 400µg de salbutamol est un critère de réversibilité de l’obstruction bronchique. r Vrair Faux Références 1. Revue de maladies respiratoires : édition française de la série « standardisation des explorations fonctionnelles respiratoires » du groupe ATS/ERS. 2. http://www.splf.org/rmr/pdfNR/ERS_ATS_EFR_2006/RMR2006_pftERS.pdf INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE EN PRATIQUE Dr D. Sabouraud - Service de pédiatrie - CHU de Reims [email protected] (augmentation du seuil réactogène) ou une tolérance (guérison). Par analogie avec l’immunothérapie aux pneumallergènes, des équipes ont utilisé la voie sublinguale [4] qui précède parfois la voie orale [5]. D’autres ont employé la voie épicutanée à l’aide de patchtests aux aliments [6]. POURQUOI UNE INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE (ITA)? L’éviction stricte et rigoureuse a été longtemps la seule prise en charge de l’allergie alimentaire IgE dépendante avec comme conséquences un retentissement important sur la qualité de vie [1] mais également un risque de sursensibilisation et d’accidents anaphylactiques de plus en plus graves [2,3]. Les résultats des études publiées ces 10 dernières années, sur l’induction de tolérance alimentaire au lait de vache puis à l’œuf de poule puis à l’arachide permettent, à l’heure actuelle, d’envisager une nouvelle prise en charge du patient allergique alimentaire. COMMENT REALISER UNE INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE ? Principe, techniques L’immunothérapie orale (ITO) consiste à administrer de très faibles doses d’allergènes per os et à les augmenter progressivement pour induire une désensibilisation Des modifications immunitaires documentées Lors de l’ITA, selon les études et les techniques, on observe une diminution progressive de la taille des tests cutanés et du taux des IgE spécifiques de l’allergène, une augmentation des IgG4 spécifiques, des IL10, une diminution des interleukines impliquées dans la réaction allergique (IL-5, IL-4, I-13) et une augmentation des lymphocytes T régulateurs [7]. Quelle technique choisir ? L’avantage des voies sublinguale et épicutanée, comparées à l’ITO, est certainement l’absence d’effets indésirables autres que légers. La voie sublinguale est efficace. Il semble cependant qu’elle n’ait qu’un effet partiel en augmentant le seuil réactogène et ne soit pas suffisante pour obtenir la tolérance à des doses plus importantes, de consommation courante, tout du moins pour l’arachide. Elle peut être utilisée dans les cas les plus sévères d’allergie au lait pour commencer l’ITA puis poursuivie par une ITO. Pour l’œuf, (comme pour l’arachide) la voie sublinguale est difficile à mettre en place en routine (nécessité de quantités standardisées et reproductibles). Pour la voie épicutanée, les résultats des études la concernant (lait, arachide) devront préciser l’efficacité clinique mais aussi comment passer à la consommation per os de l’allergène, sans risques pour le patient (notamment pour l’arachide) [7, 8]. Les protocoles utilisés en ITO Les protocoles diffèrent selon les équipes et les allergènes (lait, œuf, arachide). L’allergie IgE dépendante est toujours confirmée par un test de réintroduction alimentaire en double aveugle (TPODA) qui détermine de plus le seuil de réactivité à l’allergène. Il y a toujours deux temps : une phase d’induction ou d’escalade avec augmentation progressive des doses jusqu’à atteindre une dose optimale (par exemple 150 à 200 ml de lait, un œuf…) puis une phase d’entretien (ou de maintenance) avec consommation quotidienne de l’aliment pour maintenir l’état de tolérance. La phase d’induction peut se faire en quelques heures ou jours (protocole rush en hospitalisation) ou en plusieurs semaines ou mois selon les équipes nécessitant ou non des temps d’hospitalisation intermédiaires lors de l’augmentation des doses . Une éducation à l’accident allergique est indispensable : les prises alimentaires quotidiennes ayant lieu au domicile, les familles de ces patients doivent être particulièrement averties des symptômes allergiques possibles et de la façon de les prendre en charge [8,9] . INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE EN PRATIQUE Pour quels patients ? L’Induction de tolérance alimentaire est proposée à des patients à haut risque allergique (arachide), dont l’allergie ne va pas spontanément guérir ainsi qu’à ceux dont l’allergie n’évolue pas favorablement passé l’âge « théorique » de guérison (soit à partir de 3 à 6 ans pour le lait et l’oeuf). 23 COMPTES RENDUS : INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE... Les enfants à haut risque anaphylactique, et donc supposés plus à risque d’effets indésirables (EI), ne doivent pas être exclus car, c’est l’induction de tolérance qui va les mettre à l’abri de réactions sévères en augmentant leur seuil de réactivité à l’allergène [10]. Les patients et les familles doivent aussi être motivés pour entreprendre une induction de tolérance qui peut durer des mois voire des années [9]. Pour l’arachide, il est important que l’enfant soit acteur de son traitement et en ait bien compris l’intérêt ce qui est rarement possible avant 5 ou 6 ans. Pour quels allergènes ? Le principe d’induction de tolérance est théoriquement applicable à tous les allergènes alimentaires. On trouve ainsi dans la littérature des publications concernant des inductions de tolérance par voie orale pour le blé, le poisson, la tomate, ou la pomme, et par voie sublinguale pour le kiwi , la pêche et la noisette [8]. Quels résultats ? Les études contre placebo montrent, quel que soit l’allergène, une très bonne efficacité de la méthode mais parfois au prix d’effets indésirables potentiellement graves. Le lait de vache La cochrane review de 2011 sur l’ITO au lait, retient 5 études randomisées controlées et 5 études de cas incluant au total 218 patients de 1 à 17 ans et conclut à l’efficacité de l’ITO : les enfants en bénéficiant ont dix fois plus de chances de tolérer 150ml de lait que les enfants en éviction stricte, de même pour l’acquisition d’une tolérance partielle (entre 5 et 150 ml) [11]. L’Œuf de poule L’œuf est introduit sous diverses formes : poudre d’œuf ou blanc d’œuf lyophilisé, œuf entier cru, œuf dur. Le taux de réussite (tolérance complète acquise ) varie selon les études de 36% à 92,5%, les études les plus récentes ayant 24 les meilleurs résultats [12, 13]. L’Arachide L’arachide est administrée soit sous forme de farine (contenant environ 50 % de protéines d’arachide) soit sous forme de poudre d’arachide grillée (environ 25% de protéines). Les résultats sont très bons avec une effficacité de 60 à 100% selon les études [8,10,14]. Les seuils de tolérance passent de 10 mg à 25 g d’arachide (environ 40 cacahuètes). Le problème des EI Cette tolérance, quelque soit l’allergène, se fait souvent au prix d’effets adverses qualifiés de légers (prurit des lèvres, urticaire péri-orale), modérés (urticaire généralisée, symptômes gastro-intestinaux, rhinoconjonctivite), à sévères (laryngo ou bronchospasme, hypotension et choc). Ces EI sont plus ou moins fréquents selon les protocoles utilisés et selon les allergènes. La plupart des auteurs rapportent les accidents les plus sévères lors du 1er TPODA déterminant le seuil de réactivité et/ou lors des rushs. Les EI sont ainsi fréquents pendant la phase initiale de la désensibilisation mais leur intensité et leur fréquence diminuent au fur et à mesure que les doses d’allergènes augmentent. Pour le lait, les échecs de l’induction de tolérance apparaissent de façon significative chez les enfants (p<0,05) dont les IgE spécifiques au lait de vache et à la caséine sont les plus élevées. Pour l’arachide, un seuil de réactivité très bas (1mg de protéines d’arachide au premier TPODA) ou des antécédents d’anaphylaxie n’ont pas été des critères prédictifs de réactions sévères pendant l’ITO [10]. L’apparition d’une oesophagite à éosinophiles au décours d’une induction de tolérance a été signalée (avec l’œuf, le lait et l’arachide) [8]. DE NOUVELLES PERSPECTIVES Intérêt des formes cuites du lait et de l’oeuf ! Il est possible d’induire une tolérance au lait cru en utilisant du « lait cuit » (lait chauffé plus de 30 mn à 180° C). Dans une cohorte de 88 enfants, 75% des enfants allergiques au lait cru tolérent le lait cuit donné sous forme de muffins. La consommation quotidienne de lait cuit sous forme de muffins permet alors d’induire une tolérance au lait cru chez 60% des allergiques au lait cru sur une durée 6 à 35 mois ! [15]. De même pour l’œuf, 54% d’une cohorte d’enfants allergiques à l’œuf cru tolèrent l’œuf cuit sous forme de muffins ou de gaufres et 61% des enfants réactifs à l’œuf cru deviennent tolérants en 25 mois grâce à la prise quotidienne d’œuf cuit dans les muffins [16]. Induction de tolérance à l’arachide au 1/10ème du seuil de réactivité à l’aide d’aliments du commerce Castelain et al. ont une approche très intéressante et novatrice de l’induction de tolérance à l’arachide : ils personnalisent le protocole à l’enfant et facilitent la prise d’arachide en utilisant des aliments du commerce. De plus leur protocole est très sécurisant puisque la dose quotidienne prise au domicile sera toujours inférieure au seuil de réactivité déterminé par le TPODA. Ce protocole met donc l’enfant à l’abri d’un EI grave. La phase d’induction démarre au 1/10ème de la dose réactive sous forme de biscuits soufflés à l’arachide (équivalent à environ 130 mg d’arachide native) ou de friandise chocolatée à la cacahuète (environ 600 mg). Les quantités d’arachide sont ensuite augmentées tous les mois, en restant toujours en dessous la dose réactive initiale [17,18]. COMPTES RENDUS : ...EN PRATIQUE QUELLES PRECAUTIONS PRENDRE LORS D’UNE INDUCTION DE TOLERANCE ? Les différentes équipes pratiquant l’ITO s’accordent sur les recommandations qu’il est indispensable d’expliquer au patient et à sa famille : - diminution ou fractionnement des doses lors des épisodes infectieux, en période d’exposition pollinique chez les allergiques aux pollens et en période menstruelle - nécessité d’un bon contrôle de l’asthme chez les patients asthmatiques - prise des doses à distance d’un effort physique et d’une exposition au soleil - possibilité de réaction lors d’un excès de fatigue ou d’un stress. Les EI survenant à domicile sont d’autant plus rares que des conseils précis ont été donnés aux familles [8-10] . Ces conseils doivent être accompagnés d’une éducation thérapeutique concernant le protocole et les accidents éventuels, les indications et la manipulation de la trousse d’urgence [18]. La possibilité d’apparition d’une œsophagite à éosinophiles (OE), lors d’une ITO, démontre l’importance d’un suivi rapproché des patients sous ITO par des équipes spécialisées dans la prise en charge des allergies alimentaires et capables de repérer et traiter une OE. DESENSIBILISATION (AUGMENTATION DU SEUIL DE REACTIVITE) OU TOLERANCE (GUERISON) ? DOSE D’ENTRETIEN ? réapparition rapide d’une perte de tolérance chez 80 % des patients. Il semble donc que pour cet aliment, qui n’est pas de consommation courante, il soit nécessaire de continuer une maintenance régulière dont la dose et la durée restent à définir [8]. NOTRE EXPERIENCE AU CHU DE REIMS Au CHU de Reims, depuis 2009, en suivant l’expérience de l’équipe de l’hôpital Saint-Vincent de Paul de Lille, nous avons mis en place des inductions de tolérance pour nos patients allergiques à l’arachide [17-19] en utilisant les aliments du commerce (biscuits soufflés à l’arachide et friandises chocolatées à la cacahuète). Entre décembre 2009 et juin 2013, nous avons pu proposer des inductions de tolérance à 74 patients, de 4 à 16 ans, connus comme allergiques à l’arachide et qui ont tous bénéficié d’un TPODA afin de déterminer leur seuil de réactivité. 3 patients n’ont pas réagi à 11,766g et ont donc été considérés comme guéris, 2 ont été récusés car leur seuil de réactivité était inférieur à 166 mg. Sur les 69 patients mis en ITO, 2 enfants ont refusé catégoriquement de commencer car trop stressés, 5 ont abandonné en cours d’ITO (stress pour 3 d’entre eux, lassitude pour 2 adolescents), 3 au décours de l’ITO (2 adolescents, arrêt par « oubli » pour une enfant). Pour l’œuf et le lait, de véritables guérisons ont été obtenues grâce à l’ITO, même chez des enfants très allergiques auparavant. La consommation courante et quotidienne d’œuf et de lait dans l’alimentation permet de maintenir la tolérance, une fois celle-ci acquise [7,12]. 59 patients sont actuellement suivis avec un recul de 4 mois à 4 ans : ils sont vus en consultation à 3 mois d’ITO, bénéficient d’un 2ème et 3ème tests de réintroduction d’arachide en ouvert à 6 et 12 mois avec un objectif de non réaction à 10g d’arachide, puis tous les 6 mois à 1 an (selon les enfants et profils) si ce seuil n’est pas obtenu. A chaque temps hospitalier, des tests cutanés et des IgE spécifiques à l’arachide et recombinants sont réalisés. Pour l’arachide, l’arrêt de l’ITO dans une étude, avait montré la On observe ainsi des « phénotypes » d’allergie à l’arachide très différents selon l’histoire clinique, le seuil de réactivité et les résultats des bilans allergologiques (tests cutanés et IgE spécifiques). Nous présentons nos résultats : à 6 mois d’ITO, on observe de façon constante une augmentation du seuil de réactivité, 50% des patients tolèrent 10g d’arachide ; 65 % à 12 mois. Les patients n’atteignant pas ce seuil de 10g, présentent à 2 ans des seuils de réactivité entre 2 et 6 g d’arachide (soit environ 3 à 10 cacahuètes). Dans tous les cas une dose d’entretien est conseillée au long cours et adaptée au profil du patient (en général 2 à 3 friandises chocolatées à la cacahuète par jour ou 3 fois par semaine). Ainsi, avec notre recul de 4 ans sur la pratique de l’ITO, l’intérêt d’un protocole personnalisé nous paraît essentiel, tant les profils allergiques à l’arachide ou “phénotypes” sont différents d’un enfant à l’autre. De plus, pour que l’ induction de tolérance soit réussie, il est nécessaire de bien expliquer à l’enfant le principe et le but de l’ITO, de lui laisser le temps de comprendre et d’assimiler (ces enfants sont souvent extrèmement anxieux par rapport à l’arachide) pour être ainsi « partie prenante » de son traitement. Enfin, il nous paraît indispensable que les familles puissent nous contacter à la moindre interrogation ou au moindre problème (contact permanent possible mail). Nous avons observé quelques EI. Les plus fréquents consistent en un prurit de la gorge au moment des prises (surtout au début). Nous avons pu constater chez un enfant une réactivation de l’asthme en période pollinique en début d’ITO, des réactions digestives en période pollinique pour un autre, quelques épisodes d’urticaire, l’un au décours d’un effort important… Cependant ces EI sont moins fréquents et moins importants au fur et à mesure que les doses d’ITO augmentent. Les réactions au 2ème TPO à 6 mois sont tou- 25 COMPTES RENDUS : INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE... jours moins intenses que lors du 1er TPO. Quelques consignes à transmettre aux familles : la prise d’arachide doit commencer dès le lendemain du TPODA, toujours sous contrôle parental, à distance de toute activité sportive… Il est important, chez un allergique aux pollens de bétulacées de ne pas démarrer l’ITO en période pollinique. Enfin nos patients bénéficient systématiquement d’une séance d’éducation thérapeutique où les indications et la manipulation de la trousse d’urgence sont revues. Ainsi, à notre avis, l’ITO à l’arachide constitue un grand progrès dans la prise en charge des patients dont la qualité de vie s’améliore, l’enfant pouvant retrouver au bout de quelques mois une alimentation normale et, pour la plupart, abandonner leur trousse d’urgence. POUR CONCLURE Ainsi, l’ITO constitue un réel progrès et un total changement dans la prise en charge des allergies alimentaires chez ces patients auparavant mis en régime d’éviction stricte avec un important retentissement sur leur qualité de vie. Il faut souligner l’intérêt d’utiliser du lait et de l’œuf sous forme cuite pour induire une tolérance aux formes crues et, pour l’arachide notamment, l’intérêt de mettre en place un protocole personnalisé, guidé par le seuil de réactivité initial. [17] Sauvage C, Vilain AC, Decoster A, Castelain MC. Efficacité d’un protocole de tolérance sur le seuil de réactivité à l’arachide. Rev Fr Allergol 2010;50 (3) 319. [18] Iliescu C, Sauvage C, Decoster A, Preda C, Castelain MC.L’enfant allergique à l’arachide, une approche thérapeutique personnalisée. Rev Fr Allergol 2013 ;53 (1) 5-10. [19] Angelier AS, Sauvage C, Sabouraud D, Castelain MC. Evaluation d’un protocole de tolérance à l’arachide: étude bicentrique prospective. Rev Fr Allergol 2011;51 (3) 36. La surveillance médicale doit toujours être étroite et régulière, associée à l’éducation thérapeutique du patient et de sa famille. Cette approche thérapeutique spécialisée ne peut se concevoir que dans un milieu rompu au diagnostic et au traitement des allergies alimentaires de l’enfant. Références [1] King RM, Knibb RC, Hourihane JO. Impact of peanut allergy on quality of life, stress and anxiety in the family. Allergy 2009;64(3):461-8. [2] Morisset M, Moneret-Vautrin DA, Guénard L, Cuny JM, Frentz P, Hatahet R, Hanss Ch, Beaudouin E, Petit N, Kanny G. Oral desensitization in children with milk and egg allergies obtains recovery in a significant proportion of cases. A randomized study in 60 children with cow’s milk allergy and 90 children with egg allergy. Eur Ann Allergy Clin Immunol 2007;39(1):12-9. [3] Barbi E, Gerarduzzi T, Longo G, Ventura A. Fatal allergy as a possible consequence of long-term elimination diet. Allergy 2004;59(6):668-9. [4] de Boissieu D, Dupont C. Sublingual immunotherapy for cow’s milk protein allergy: a preliminary report. Allergy 2006;61(10):1238-9. [5] Narisety S, Keet C, Guerrerio P, Schroeder J, Hamilton R,Wood R. A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Pilot Study of Sublingual versus Oral Immunotherapy for the Treatment of Peanut Allergy. J Allergy Clin Immunol 2011;129 (2) AB 27. [6] Dupont C, Kalach N, Soulaines P, Legoué-Morillon S, Piloquet H, Benhamou PH. Cow’s milk epicutaneous immunotherapy in children: a pilot trial of safety, acceptability, and impact on allergic reactivity. J Allergy Clin Immunol 2010;125(5):1165-7. [7] Moneret-Vautrin DA. Immunothérapie sublinguale et orale de l’allergie alimentaire : effets cliniques et significations des modifications immunitaires. Rev Fr Allergol 2011;51(3) 286-294. [8] Sabouraud-Leclerc D., l’immunothérapie au cours de l’allergie alimentaire : l’état des lieux en 2013. Rev Fr Allergol 53 (2013) 18-29. [9] Feuillet-dassonval C, Baranes T, Bidat E. Induction de tolérance orale aux aliments chez l’enfant: aspects pratiques. Rev Fr Allergol Immunol Clin 2008;48:533-8. [10] Anagnostou K, Clark A, King Y, Islam S, Deighton J, Ewan P. Efficacity and safety of high-dose peanut oral immunotherapy with factors predicting outcome. Clin Exp Allergy 2011;41:1273-1281. [11] Brozek JL, Terracciano L, Hsu J, Kreis J, Compalati E, Santesso N, Fiocchi A, and Schunemann HJ. Oral immunotherapy for IgE-mediated cow’s milk allergy: a systematic review and meta-analysis. Clin Exp Allergy, 2011;42,363-374. [12] De Boissieu D. Les protocoles de tolérance à l’œuf. Rev Fr Allergol 2011;51(3) 295-300. [13] Ojeda P, Ojeda I, Rubio G, Pineda F. Home-Based Oral Immunotherapy Protocol with Pasteurized Egg for Children Allergic to Hen’s Egg. IMAJ 2012; 14(1):34-39. [14] Moneret-Vautrin DA, Petit N, Parisot L, Dumont P, Morisset M, Beaudouin E, Bouillot F, Codreanu F, Cuny JM, Flabbee J, Frentz P, Hatahet R, Cordebar V, J.-M. Renaudin JM, Croizier A, Auberta L, Kanny G, Jacquenet S, Bihain S. Efficacité et sécurité des protocoles de tolérance à l’arachide (immunothérapie orale). Etude pilote sur 51 patients. Rev Fr Allergol 2010;(50) :434-442. [15] Kim J, Nowak-Wegrzyn, A, Sicherer S, Noone S, Moshier E, Sampson H. Dietary baked milk accelerates the resolution of cow’s milk allergy in children. J Allergy Clin Immunol 2011;128(1):125-31. [16] Nowak-Wegrzyn A, Leonard SA, Bencharitiwong R, et al. Follow-up of the Heated Egg Clinical Trial. J Allergy Clin Immunol 2011; 127:(Abstract). 26 ASSEMBLEE GENERALE DE L’ANAFORCAL Jeudi 17 avril 2014 - Procès verbal L’Assemblée Générale de l’ANAFORCAL s’est tenue le jeudi 17 avril 2014 de 18h à 19h30 au Palais des Congrès de Paris à l’occasion du neuvième Congrès Francophone d’Allergologie. 57 membres de l’association étaient présents. Jean-Pol DUMUR débute la réunion par un exposé du bilan d’activité et des perspectives de l’ANAFORCAL. Bilan d’activité 1.Congrès Francophone d’Allergologie Le huitième Congrès Francophone d’Allergologie, qui s’est tenu au mois d’avril 2013 au Palais des Congrès de Paris avec pour fil rouge « les allergies de l’enfant ». Il a confirmé le succès des précédents CFA en terme de fréquentation avec 2500 participants dont plus de 30 % de médecins européens, maghrébins et africains. L’ANAFORCAL a organisé, comme les années précédentes, 24 ateliers avec un taux de remplissage de 88 %. Deux ateliers supplémentaires ont été consacrés à la formation des cadres de l’ANAFORCAL. La veille du congrès s’est tenue une session de cas cliniques du JAMA et la journée de recherche en allergologie. La session de perfectionnement pour les intervenants paramédicaux intégrée au congrès a été très appréciée. 2. Le douzième séminaire Botanique et Allergie s’est tenu au mois de mai à Sarlat dans le Périgord avec encore beaucoup de succès sur le thème : « La Dordogne et son climat sous influence méditerranéenne : conséquences sur la flore ». Cent participants encadrés par six botanistes s’y sont inscrits en quelques jours et cette formation originale et conviviale reste caractérisée par un très haut indice de satisfaction des présents. 3. Douzièmes rencontres Francophones d’Allergologie Les XIIèmes Rencontres Francophones de FMC en allergologie ont eu lieu à Schoelcher en MARTINIQUE au mois d’octobre 2013. Pour la première fois, ces rencontres ont été organisées sans invitation directe des médecins par les laboratoires. Elles ont réuni 200 participants venant de Métropole, des DOM-TOM et des pays francophones. Le thème était « Allergie et Environnement ». L’organisation et l’accueil effectués par nos amis de l’ANAFORCAL Caraïbes était parfaits, les interventions d’un très haut niveau scientifique, et ces journées se sont déroulées dans une ambiance chaleureuse et conviviale. 4. Un séminaire des cadres animateurs, rapporteurs et experts ANAFORCAL a été organisé à Paris au mois de janvier 2014 à l’hôtel MERCURE de la Porte d’Orléans en partenariat exclusif avec le laboratoire Pierre FABRE médicaments. 90 participants venus de France métropolitaine, des DOM-TOM et des pays francophones, se sont consacrés à la finalisation des objectifs et de l’organisation des ateliers du 9ème CFA. Ce séminaire à été consacré également à diverses formations : une réunion plénière sous forme de jeux de rôles sur la cosmétologie et les traitements annexes des dermatoses à composante allergique et trois ateliers de formation pédagogique : « Quand et comment utiliser les cas cliniques et comment les construire » , « Comment rédiger un rapport d’atelier », « Comment accompagner son association dans la démarche de DPC ». 5. Réunion annuelle du bureau fédéral de l’ANAFORCAL La réunion annuelle du bureau fédéral de l’ANAFORCAL s’est tenue du 13 au 16 mars 2014 à Reims. Comme chaque année elle a été consacrée au bilan et à l’évaluation des actions passées, à l’élaboration du programme des manifestations pour l’année à venir (CFA, Rencontres Francophones d’Allergologie, Séminaire Botanique et Allergie), à l’analyse du bilan financier et des arbitrages à effectuer, et à faire le point sur la revue Allergologie pratique et sur le site internet, le DUFRAL et le DPC. Ce fut une réunion commune avec nos représentants au CNP Allergologie et Immunologie et l’occasion de la mise en place d’une transition harmonieuse des responsabilités qui sera effective en octobre 2014 aux rencontres francophones de Madagascar. Lors de cette réunion de bureau s’est également déroulée la première réunion du bureau de la Fédération ANAFORCAL Internationale. 6. Le DPC L’ANAFORCAL a obtenu son agrément ODPC par l’OGDPC en 2013. Elle a initié en 2013 une première session de DPC en partenariat avec Elsevier à laquelle ont participé dix associations régionales sur le thème de l’Asthme allergique de l’enfant. Au total 131 médecins ont été formés. 7. Le CNPAI Le Conseil National Professionnel d’Allergologie et Immunologie a été créé courant 2013. Son rôle est de représenter la discipline auprès des structures étatiques et sociales, de superviser le DPC, de dicter les règles de bonne pratique et recommandations diverses, de débattre sur la nomenclature, et de réfléchir sur la spécia- 27 COMPTES RENDUS : ASSEMBLEE GENERALE DE L’ANAFORCAL lité (DES, DESC ou FST). Son Conseil d’Administration est constitué de 28 membres dont 16 allergologues et 12 immunologistes. Pour les allergologues, il comprend 4 membres par structure : SFA, ANAFORCAL, CEA et SYFAL. Les représentants de l’ANAFORCAL au CNPAI sont : Evelyne BLOCH-MOROT, Michel CASTELAIN, François PAYOT et Michel MIGUERES. La présidente, Jocelyne JUST, est élue pour 2 ans. 8. Les DUFRAL • DUFRAL 2 Afrique occidentale et centrale : 30 étudiants sont inscrits venant de 14 pays (Partenariat avec l’Université de Toulouse). Le séminaire pratique de fin de première année a eu lieu à DOUALA (CAMEROUN) en novembre 2013. 8 enseignants s’y ont impliqués : AB TONNEL, A BROUE-CHABBERT, F GIORDANO-LABADIE, K SEDKAOUI, C MAILHOL, R GAUSSORGUES, JP JACQUIER et JP DUMUR. Ils ont encadré des consultations au CHU (Pneumologie, Dermatologie, ORL, Pédiatrie), dispensé des cours, organisé des ateliers et élaboré des cas cliniques. L’examen d’évaluation de fin de première année a lieu en fin de stage. • DIUFRAL 1 Océan Indien : 20 étudiants sont inscrits (Partenariat avec l’Université de Lyon). Sont concernés: MADAGASCAR, COMORES, MAURICE, SEYCHELLE. Les inscriptions ont débuté en octobre 2013 et le séminaire pratique de fin de première année est prévu à MAJUNGA en octobre 2014 après les Rencontres Francophones en Allergologie. 9. Participation à certains Groupes de Travail : Des membres de l’ANAFORCAL sont impliqués dans plusieurs groupes de travail : • Conseil d’administration de la SFA : JF FONTAINE • Conseil scientifique du CFA : J BIRNBAUM, M MIGUERES • Conseil d’administration de la FFAL : B GIRODET, JP DUMUR • Comité d’organisation du CFA : JP DUMUR, A CHEYNEL, B GIRODET, JF FONTAINE • Conseil d’administration du SYFAL : A CHEYNEL • Groupe APSI : E BLOCH- MOROT, J BIRNBAUM • Groupe Insectes : J BIRNBAUM, B GIRODET • Journée nationale de l’allergie : A KHOURY • RNSA : R NAVARRO, A CHEYNEL 10. L’ANAFORCAL en 2014 : L’ANAFORCAL se restructure et va désormais être constituée de deux associations : • L’ANAFORCAL nationale, qui regroupe 31 associations métropolitaines et 3 associations des DOMTOM (Antilles, Réunion, Pacifique Sud). Elle comprend 700 adhérents. • La FEDERATION ANAFORCAL INTERNATIONALE (FAI) qui regroupe 16 associations dont l’ANAFORCAL nationale et 15 autres associations nationales, avec 1200 adhérents dont 500 francophones. Perspectives 2014-2015 1. Le neuvième CFA se tient en ce moment au Palais des Congrès de Paris du 15 au 18 avril 2014, avec pour fil rouge « les traitements de l’allergie». L’ANAFORCAL y organise 24 ateliers thématiques et 2 ateliers pour la formation des cadres. La nouveauté est la création d’une session « Actualités francophones » pilotée par la FAI. La fréquentation est identique à 2013 : 2500 participants environ. 2. Le treizième séminaire Botanique et Allergie aura lieu dans le Val de Loire du 30 mai au 1er juin 2014. Le thème en est « Val de Loire, Patrimoine Mondial et Jardin de la France ». 100 participants se sont inscrits en 5 jours à cette réunion qui rencontre chaque année un grand succès. L’organisation en est assurée grâce au partenariat exclusif du laboratoire ALK-ABELLO, qui s’est encore engagé à nos côtés cette année. Ce sera néanmoins le dernier SBA pour cause de désengagement de notre sponsor : ils aurait souhaité un multi-partenariat qu’il n’a pas été possible de trouver. Le SBA va continuer malgré tout mais en s’intégrant chaque année aux rencontres francophones de FMC en allergologie de la Fédération ANAFORCAL Internationale. 3. Les treizièmes rencontres francophones de FMC en allergologie auront lieu à Majunga (Madagascar) du 14 au 17 octobre 2014. Le thème en est « Allergologie et pratiques traditionnelles ».Il y a déjà 150 inscrits venant de France et des pays francophones et 50 Malgaches et Réunionnais sont attendus. Le contact pour l’inscription est l’Agence Terre Events Willy ROUCHER : [email protected], Tél : 0778842376. La Fédération prend en charge l’hébergement, la location des salles, le défraiement des orateurs et la journée découverte Botanique. L’ANAFORCAL Madagascar prend en charge les déjeuners de travail et les pauses. 4. Les DUFRAL • DUFRAL Afrique : le séminaire pratique et l’examen qualifiant de fin de deuxième année se tiendront en novembre 2014 à OUAGADOUGOU (Burkina Faso). 28 COMPTES RENDUS : ASSEMBLEE GENERALE DE L’ANAFORCAL • DUFRAL Océan Indien : le 1er séminaire pratique aura lieu à Majunga du 18 au 24 octobre 2014. Sept enseignants seront présents : JF NICOLAS, M BEJI, B GIRODET, F PAYOT, A CHEYNEL, J BIRNBAUM et JP DUMUR. • Un projet de DUFRAL Maroc est en cours d’étude, qui ferait intervenir un partenariat entre une Université française (peut-être Bordeaux) et l’Université de Rabat. 5. Redéploiement au mois d’avril 2015 • L’ANAFORCAL (Association nationale pour la France métropolitaine et les Dom-Tom) : il y aura élection d’un nouveau bureau de 12 membres en avril 2015 avec une équipe rajeunie et renouvelée, animée par un nouveau président. Elle sera en charge du DPC et de la FMC, co-présidera le CFA en partenariat avec la SFA, et sera en liaison étroite avec le CNPAI. • La Fédération ANAFORCAL Internationale : l’élection du premier bureau de 12 membres se fera en avril 2015. La répartition des membres sera la suivante : 5 Français dont un des DOM-TOM, 2 Belges, 3 Maghrébins (Algérie, Maroc, Tunisie) et 2 Africains. La FAI sera en charge des rencontres francophones, de la formation pédagogique des cadres francophones et des DUFRAL. En l’absence de questions supplémentaires, et après soumission du bilan 2013 au vote de l’assemblée générale, le quitus est donné au président à l’unanimité. Bilan financier présenté par Bruno Girodet, trésorier de l’ANAFORCAL Le bilan financier de l’activité 2013 a été établi par le cabinet d’expertise comptable et soumis à un commissaire aux comptes. Dorénavant il y aura deux présentations des comptes annuels : celle concernant l’ANAFORCAL et l’autre concernant l’ANAFORCAL Organisation et Développement (SASU). I- Présentation des comptes annuels de l’ANAFORCAL 1. Recettes Cette année les soldes intermédiaires de gestion montrent un résultat de l’exercice positif à 34 322 euros. La production de l’exercice se monte à 259 571 €. La constitution des chiffres 2013 est très différente de ceux de 2012. En effet les recettes du CFA ont été remplacées par des recettes concernant l’OGDPC pour 49 K€ et des prestations publicitaires en hausse sensible sur la première partie de l’année. Les recettes de publicité ou stand se sont élevées sur la première partie de l’année à 144 k€. Ce type de recettes a été transféré sur ANAFORCAL O&D à compter des facturations du mois de juin suite à la création de la SAS, ce qui a permis d’être en conformité avec les exigences liées à l’OGDPC. L’association a refacturé pour 67 k€ de prestations payés par elle-même alors que les actions de formations ont été réalisées par la SAS. Les cotisations des adhérents sont passées de 46 à 47,7k€. Les charges et les produits ont été regroupés par type de manifestation au sein d’une seule structure, soit l’association soit la SAS, selon leurs objets. 2. Dépenses Les charges de fonctionnement ont été maîtrisées sur l’exercice 2013 et réaffectées le cas échéant au sein de la SAS. Elles se montent à 284 945 €. Les impôts et les taxes ont représenté 0,26 % du chiffre d’affaires contre 0,78 % l’année précédente. Les charges de personnel ont représenté 4,56 % du chiffre d’affaires contre 5,95 % en 2013. L’amortissement des matériels représente une réserve financière constituée pour réinvestir un jour dans du matériel neuf. Il est calculé en fonction de la durée d’utilisation du matériel et diminue le résultat sans toutefois affecter la trésorerie. Il se monte à 505 €. Le résultat courant non financier, qui correspond au résultat avant impôt sur les sociétés, fait apparaître un bénéfice de 46 626 €, en baisse par rapport à 2012. Le résultat net de l’exercice, après impôt sur les sociétés et constatation des produits financiers, fait apparaître un bénéfice de 34 322€, soit 4565 € de plus qu’en 2012. Entre 2012 et 2013, la trésorerie est passée de 293 217 € à 217 245 €. La trésorerie évolue principalement par les mouvements de trésorerie opérés vers l’ANAFORCAL O&D qui concernent à hauteur de 36 k€ l’apport en capital et pour 12 k€ le solde du compte courant entre les deux structures. Le delta est constitué de la différence entre les sommes à percevoir inscrites au bilan et les sommes à payer par l’association. La trésorerie de l’association est toujours satisfaisante. Bilans de l’actif L’Actif immobilisé se monte à 50 407 € et sa création correspond aux titres d’ANAFORCAL O&D. L’Actif circulant se monte à 311 458 € dont 80 171 € de crédits clients correspondant principalement à des refacturations entre l’association et la SAS qui ont été opérées lors de la révision des comptes. La trésorerie est d’un montant de 217 245 € et les autres actifs circulant à 14 042 €.Le total de l’actif est de 361 865 €. 29 COMPTES RENDUS : ASSEMBLEE GENERALE DE L’ANAFORCAL Bilans du passif Les dettes se montent à 33 394 €, la situation nette est de 328 471 €, le total du passif est donc de 361 865 €. 3. Conclusion L’association ANAFORCAL est bénéficiaire. Elle va pouvoir dorénavant retrouver un mode traditionnel d’exploitation, l’ensemble des formations avec financements publicitaires ayant été transféré au sein de l’ANAFORCAL O&D. II- Présentation des comptes annuels de l’ANAFORCAL ORGANISATION ET DEVELOPPEMENT 1. Recettes Le résultat de l’exercice 2013 se monte à 5055 €. La production réelle est de 227 074 € et la marge sur production est identique. Les produits sont constitués pour 187 k€ du résultat du CFA, soit 27 k€ de plus que l’année précédente et les prestations publicitaires (stands ,pub, journal…) se sont élevées à 40 k€ sur la période. 2. Dépenses Les charges de fonctionnement se montent à 219 726 € dont 6 postes plus importants en terme de dépenses : les honoraires pour 12 222€, les honoraires médecins pour 56 450 €, les honoraires d’organisation pour 20 400 €, la sous-traitance des séminaires pour 100 753 €, la sous-traitance générale pour 10 074 € et les voyages médecins pour 7803 €. Les forfaits médecins ont coûté 360 €, les voyages et déplacements 1245 €, la publicité 2750 € et les frais postaux 7803 €. Les amortissements se montent à 42 €. Le résultat de l’exercice est de 5055 €. Le delta provient du montant de l’impôt sur les sociétés. Entre le début d’activité et fin 2013 la trésorerie de l’ANAFORCAL O&D est passée de 0 euro à 2591 euros. Le résultat de l’exercice est de 5055 € et l’autofinancement disponible est de 5097 €. La capacité d’autofinancement est le fruit du résultat auquel s’ajoutent les charges qui ne font pas l’objet d’une sortie de trésorerie (ex : les amortissements, les provisions). Elle représente le résultat réellement disponible et la capacité de l’entreprise à s’autofinancer. Ces montants permettent de régler le capital des emprunts, de financer les nouveaux investissements, de percevoir les dividendes… La capacité d’autofinancement est en réalité le résultat réellement disponible. Sur l’exercice de 5055 € a été généré une CAF de 5097 euros soit + 5097 euros par rapport à l’exercice précédent. La trésorerie de l’ANAFORCAL O&D se forme ainsi : les apports en capital en numéraire sont de 36 000€ (financements externes ou internes) et le besoin de financement est de 40 297 €, la capacité d’autofinancement est de 5097 €. Les ressources externes et le besoin de financement représentent des capitaux permanents. La capacité d’autofinancement nette après emprunts, investissements, distributions de dividendes …s’élève à 40 207 €. Elle a permis de financer un besoin supplémentaire lié à l’exploitation de l’exercice par rapport à l’exercice précédent de 37 706 euros. D’où une variation de la trésorerie par rapport à l’exercice précédent de 2591 euros. En fin d’exercice la trésorerie se situe donc à 2591€, alors qu’elle s’élevait à 0 euro l’exercice précédent. Les bilans de l’Actif se montent à 177 054€ soit la différence entre 162 296 € d’actif circulant (créances clients : 11 123 €, trésorerie : 2591 €, autres actifs circulants : 148 582 €) et 14 758 d’actif immobilisé. Les Bilans du Passif se montent à 177 054 € dont 121 999 € de dettes et une situation nette à 55 055 €. Le poids de la dette fournisseur provient des refacturations opérées par l’association suite à la révision des comptes. 3. En conclusion La SAS a été créée fin mai 2013. Son activité a démarré aussitôt avec les impératifs liés à la mise en œuvre de l’OGDPC sur l’association. La première année ressort légèrement bénéficiaire, ce qui est pleinement satisfaisant par rapport aux objectifs de lancement de cette structure. Compte tenu de la nécessaire création de la Fédération ANAFORCAL Internationale, des charges de structure et de l’augmentation des activités, Bruno Girodet conseille de revoir légèrement à la hausse la cotisation annuelle des associations adhérentes pour 2015. Elle est actuellement de 46 euros par médecin pour la France et de 23 euros par médecin pour les autres associations nationales à l’exception de la Belgique. Il propose qu’elle soit portée à 60 et 30 euros. Cette proposition a été approuvée à l’unanimité moins 2 abstentions. En l’absence de questions supplémentaires, et après soumission du bilan 2013 au vote de l’assemblée générale, le quitus est donné au trésorier à l’unanimité. Cotisations 2015 En l’absence de questions ou remarques supplémentaires le président Jean-Pol Dumur clôt la réunion de l’Assemblée Générale. Docteur Jean-Pol DUMUR Docteur Frédérique LOUIS-DONGUY PrésidentSecrétaire Général Adjoint Docteur Jean-François FONTAINE Secrétaire Général 30 ASSEMBLEE GENERALE DU DRUFAL Jeudi 18 avril 2014 - Procès verbal Bilan d’activité 2013/2014 présenté par Jean Pol Dumur pour le bilan moral et Bruno Girodet pour le bilan financier RAPPEL Le Diplôme Universitaire Francophone d’Allergologie (DUFRAL) a été créé en 2010 à l’initiative de l’ANAFORCAL en partenariat avec l’Université Paul SABATIER de Toulouse (Alain DIDIER). Le concept du DUFRAL est de former à l’allergologie des médecins exerçant dans des pays où elle n’est pas enseignée. Ce diplôme universitaire (DU) étalé sur 2 ans est ouvert aux MG et aux spécialistes. L’enseignement théorique est assuré par E-Learning associé à un séminaire pratique annuel qui est assuré sur place. Le DUFRAL 1 Afrique 2011/2012 a compté 35 inscrits venant de 14 pays d’Afrique occidentale et centrale dont 28 ont été diplômés en novembre 2012. Le DUFRAL 2 Afrique a démarré en janvier 2013 avec 30 inscrits. Le séminaire pratique de 1ère année a eu lieu à DOUALA (Cameroun) en novembre 2013. Les enseignants sont André Bernard TONNEL, Agnès BROUE-CHABBERT, Claire MAILHOL, K SEDKAOUI, Françoise GIORDANO-LABADIE, Robert GAUSSORGUES, Jean Pierre JACQUIER et Jean Pol DUMUR. Deux étudiants ont été diplômés : Awa SAKHO ( Sénégal) et Maizoumbou DAN AOUTA(Niger). Le deuxième séminaire pratique et examen qualifiant auront lieu à OUAGADOUGOU (Burkina Faso) en novembre 2014. Le DIUFRAL Océan Indien est organisé en partenariat avec l’ANAFORCAL, l’Université Claude Bernard de Lyon (Jean François Nicolas) et l’Université de Mahajanga de Madagascar. Il est ouvert aux médecins de Madagascar, de l’ile Maurice, des Comores et des Seychelles. Pour cette première année, il y a 20 inscrits et les cours ont démarré en octobre 2013. Le premier séminaire pratique aura lieu à Mahajanga en octobre 2014. Les enseignants sont Jean François NICOLAS, François PAYOT, Bruno GIRODET, Agnès CHEYNEL, Joëlle BIRNBAUM, Majed BEJI et Jean Pol DUMUR. BILAN D’ETAPE Le nombre d’inscrits et la forte motivation des étudiants ont confirmé que le DUFRAL correspondait à un besoin de formation. Le concept original retenu avec une formation théorique en ligne et un stage pratique en Afrique a révélé toute sa pertinence. Les inscrits peuvent ainsi poursuivre leur activité professionnelle dans leur pays durant les 2 années de formation et les stages pratiques se font avec les malades et les moyens disponibles en Afrique. L’AVENIR Le DUFRAL 3 Afrique dont les cours commenceront en janvier 2015 suscite déjà de nombreuses candidatures. Les médecins de Djibouti ont demandé de pouvoir s’inscrire au DIUFRAL 2 Océan Indien par soucis de proximité ce qui a été accordé. Un projet de DUFRAL Maroc est à l’étude à la demande des confrères allergologues marocains. Le concept a été imité par les pneumologues avec la mise en place du DUFRAS par l’espace francophone de pneumologie de la SPLF. LE FINANCEMENT L’ANAFORCAL France et la Fédération ANAFORCAL Internationale accordent chacune, tous les ans, une subvention de 10 000 € au DUFRAL soit 20 000 €. L’Université de Toulouse et celle de Lyon participent à la prise en charge du déplacement et de l’hébergement des enseignants intervenant dans les séminaires pratiques annuels. La SFA prend en charge chaque année le déplacement et l’hébergement de 3 enseignants du DUFRAL. Les deux annexes suivantes permettent Annexe 1 Bilan financier du DUFRAL 2013 Annexe 2 Bilan prévisionnel 2014 pour le DUFRAL Afrique et le DIUFRAL Océan Indien Les deux rapports ont été approuvés à l’unanimité. 31 COMPTES RENDUS : ANNEXES ASSEMBLEE GENERALE DU DUFRAL 32 Francisque Leynadier nous a quitté le 6 Février dernier discrètement. Il fut pourtant pour notre communauté de l’Allergologie un grand homme. Son parcours professionnel a été à l’image de sa vie, simple et d’un grand humanisme. Né à Beauvais le 13 Octobre 1939, il a passé sa jeunesse et son adolescence en Algérie. De cette période il gardera une amitié indéfectible pour ses collègues et amis algériens. Son parcours médical débute à Rouen au début des années 60. Il devint interne des hôpitaux de Paris en 1969 puis chef de clinique et est nommé Professeur de Médecine Interne et d’Allergologie à l’hôpital Rothschild en 1981 dans le service du Pr Jean Dry. Il prendra les rênes du service en 1992 dans les mois suivant le décès du Pr Dry et déménagera en 1999 de l’hôpital Rothschild à l’hôpital Tenon. A partir de 2005, il devint consultant et chef de l’unité d’allergologie et quitta ses fonctions hospitalières définitivement en 2008. Il fut président de la Société Française d’Allergologie de 1999 à 2001. Sa formation initiale d’interniste, à l’inverse de ses collègues principalement pneumologues, le conduisit tout naturellement à orienter sa curiosité vis à vis des pathologies allergiques et tout spécialement vers les réactions adverses aux médicaments. Il est probablement l’un des pionniers dans la recherche de standardisation des tests cutanés aux anesthésiques généraux et aux médicaments notamment les b-lactamines en France. Dans la foulée, son service a été le 1er à réaliser couramment des réintroductions en double aveugle versus placebo aux médicaments dés la fin des années 80. A ce jour les patients passés en hôpital de jour pour des réintroductions médicamenteuses se comptent en milliers. Le début des années 90 et l’épidémie des allergies au latex, lui ouvrirent un nouveau champ d’exploration. Le Centre d’Allergie qu’il développa dés 1992 à la suite du départ du Pr Dry se voulut multidisciplinaire afin de prendre en charge les différentes facettes cliniques de l’allergie. Ainsi il créa une équipe soudée, fidèle et composée de médecins généraliste, dermatologue, ORL, pneumologue, ophtalmologue tous allergologues. Il co-organisa avec Denis Herman, Alain Grimfeld, Bernard David, Pierre Gervais et Yves de Prost de 1995 à 2002, le 1er congrès national d’Allergologie, les Journée Parisiennes d’Allergie, auquel quelques années plus tard succéda le CFA. Francisque Leynadier, pour ceux qui l’on connut au quotidien au sein de son service vous diront qu’il s’est dévoué à ses patients. Il aimait le contact humain et face au défi que lui posait telle ou telle situation il répondait toujours avec un grand pragmatisme. Aux charges administratives pesantes, il préférait l’enseignement et faire bénéficier à ses élèves de sa connaissance du terrain des patients allergiques. Il fut ainsi responsable de la capacité d’Allergologie de Paris VI pendant de très nombreuses années et co-coordonnateur du DESC d’Allergologie et Immunologie Clinique pour l’Ile de France. D’une grande disponibilité, chacun pouvait aller le voir dans son bureau, la porte étant toujours ouverte, pour demander un avis. Grand puits de science, il a su former ainsi ses collaborateurs avec bienveillance, humilité et un sens inné de la pédagogie. Sa vie rêvée de médecin aurait peut être été de partager son temps entre ses patients, l’enseignement et son laboratoire de recherche qu’il avait mis sur pieds pour l’exploration biologique dans l’allergie médicamenteuse. Francisque, tu nous manqueras. Dr Pascale MATHELIER-FUSADE Dermatologue - Allergologue 62, Avenue de la Grande Armée 75017 Paris FRANCE +33 1 45 74 20 33 [email protected] 33 VICTOIRE DE LA SFA AU PROCES CONTRE L’AUTEUR DU "STATUT DES INTOLERANCES ALIMENTAIRES" Habib Chabane (Paris) Introduction En moins d’une décennie les dosages d’IgG anti-aliments initialement proposés directement sur Internet aux particuliers (Imupro, YorkTest) ont séduit des biologistes en France qui ont développé ces dosages et convaincu certains médecins de les prescrire.(1, 2). Début janvier 2010, dans un mailing non daté destiné à des médecins d’Ile de France (Ce courrier vous sera adressé, par retour, en le demandant à [email protected]), un médecin biologiste parisien annonce « la mise au point dans son laboratoire du SIAL : Statut des Intolérances Alimentaires ». Dans ce courrier, que plusieurs allergologues ont reçu, ce confrère vante l’intérêt du SIAL qui permet de doser les IgG des aliments responsables des intolérances et la mise en place d’une stratégie alimentaire basée sur l’éviction plus ou moins longue des aliments incriminés sur la base de ce dosage. Des confrères ont alerté le Syndicat Français des Allergologues (SYFAL) et le président de la Société Française d’Allergologie (SFA) du danger pour les patients que représente ce mode de raisonnement basé sur l’utilisation d’un dosage dont l’utilité est contestée. Une plainte a été déposée par la SFA et après une procédure qui a duré plus de 3 ans, une décision finale a enfin été rendue. Nous espérons qu’elle fera jurisprudence. La plainte de la SFA Alertés par plusieurs confrères qui ont reçu ce courrier (voir encadré 1), la présidente du SYFAL a informé la SFA. Dans sa séance du 25 mars 2010 le conseil d’administration de la SFA a décidé de porter plainte contre un médecin biologiste auteur d’un mailing adressé par courrier à des médecins d’Ile de France, dont des allergologues. Ce médecin biologiste souligne dans ce courrier que « le bilan SIAL peut être l’occasion d’une prise de conscience conduisant à un changement radical des habitudes alimentaires, en particulier en utilisant des produits industriels variés, et dans la mesure du possible issus de la filière biologique. Enfin, nous testons en plus des intolérances aux aliments dans le bilan SIAL, les intolérances aux additifs alimentaires (colorants, gélatine, aspartame, glutamate…) et d’autres produits chimiques courants retrouvés dans notre alimentation quotidienne » La SFA dans un courrier daté du 1er avril 2010 adressé au Conseil Département de l’Ordre (CDO), signé par son président en exercice, le Pr. Frédéric de Blay et son vice-président le Pr. Pascal Demoly, a porté plainte contre le médecin biologiste pour « publicité mensongère » et demandé une sanction en rapport avec les manquements déontologiques. Le 9 septembre 2010, une tentative de conciliation a été organisée par le CDO de Paris. La SFA était représentée par le Dr Habib Chabane, le SYFAL était représenté par le Dr Christian Martens. La tentative de conciliation a échoué car le médecin biologique ne s’est pas présenté à la convocation. Un PV de carence a été rédigé et le 13 octobre 2010, le CDO de Paris a transféré la plainte de la SFA à la Chambre Disciplinaire de Première Instance (CDPI). Devant la gravité des faits, le CDO de Paris a également porté plainte contre le médecin biologiste pour manquement aux obligations déontologiques (Art. R.4127-14 du Code de Santé Publique (CSP) : « Les médecins ne doivent pas divulguer dans les milieux médicaux un procédé nouveau de diagnostic ou de traitement insuffisamment éprouvé sans accompagner leur communication des réserves qui s’imposent »). Procédure devant la Chambre Disciplinaire de Première Instance Le 7 janvier 2011, Me Aiach, avocate du médecin biologiste a déposé un mémoire de défense concluant au rejet des plaintes de la SFA et du CDO de Paris. Un mémoire en réplique a été rédigé par le Dr Habib Chabane et validé par le Pr. Pascal Demoly, président en exercice de la SFA. Il a été déposé le 5 février, accompagné de 21 pièces. Il souligne dans la discussion que les 19 références bibliographiques versées au débat par le biologiste pour étayer l’intérêt des IgG anti-aliments pour le diagnostic des intolérances alimentaires sont composées de 4 revues générales, 1 enquête ouverte par questionnaire, 1 étude cas-témoin, 3 études cliniques ouvertes, 3 fiches d’information pour le public, 1 article de magazine américain de restauration, 2 textes promotionnels de société commercialisant des réactifs pour le dosage des IgG anti-aliments et seulement 3 articles originaux. Ces 3 derniers articles portent sur un effectif faible de patients (24, 12 et 15 patients par groupe) et ne sauraient constituer une preuve suffisante de l’utilité des IgG anti-aliments selon les critères de la médecine fondée sur des preuves. Outre, les manquements à l’article R.4127-14, le médecin biologiste a enfreint 2 autres règles de déontologie médicale : L’article R.4127-39 « Les médecins ne peuvent proposer aux malades ou à leur entourage comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé » et l’article R.4127-70 « Tout médecin est, en principe, habilité à pratiquer des actes de diagnostic, de prévention et de traitement. Mais, il ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins, ni formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont il dispose ». Le mémoire de la SFA a aussi dénoncé, preuve à l’appui, le délit de compérage de ce médecin biologiste avec la 34 INFOS : VICTOIRE DE LA SFA AU PROCES... société YSONUT spécialisée dans la vente par correspondance de compléments alimentaires de micro-nutrition. L’instruction a été clôturée le 2 mai et l’audience fixée au 17 mai 2011, devant la CDPI, à Paris. La SFA a été représentée par le Dr Chabane et le CDO de Paris par Me Piralian. L’audience a duré environ une demi-heure. Le 24 juin 2011, la CDPI a prononcé la sanction de l’avertissement à l’encontre du médecin biologiste. Elle a estimé à juste titre qu’ « il ressort de l’examen des diverses publications produites que la technique préconisée, pour n’être pas innovante, est insuffisamment éprouvée et potentiellement dangereuse » et à propos du mailing adressé début janvier 2010 par ce médecin biologiste, que « ce courrier présente incontestablement une incitation à la prescription ». Le 6 juillet 2011, le CDO de Paris a décidé de faire appel de la décision de la CDPI du 24 juin 2011, considérant que la sanction de l’avertissement est sans rapport avec les manquements déontologiques commis par le médecin biologiste aux articles R.4127-14, R.4127-19, R.4127-39 et R.4127-70 du CSP, tels qu’ils ont été reconnus par la dite Chambre. Le 18 juillet 2011, le Pr. Pascal Demoly, président de la SFA a fait appel de la décision de la CDPI pour les mêmes motifs et demandé la réformation de la décision du 24 juin 2011. Procédure devant la Chambre Disciplinaire Nationale du Conseil de l’Ordre des Médecins Le 13 septembre 2011, la Chambre Disciplinaire Nationale de l’Ordre des Médecins (CDNOM) a notifié le double appel de la décision du 24 juin 2011 prononçant la sanction de l’avertissement à l’encontre du médecin biologiste et ouvert la deuxième phase d’instruction qui a duré plus de 2 ans. Dans un mémoire daté du 15 décembre 2011, Me Job, le nouvel avocat du médecin biologiste, a tenté d’annuler la procédure pour vice de forme sous prétexte que la SFA n’a pas produit de PV autorisant son président à faire appel. Dans un mémoire en réplique daté du 3 février, il a accusé la SFA et particulièrement le Dr Chabane, qui selon lui « se sont proclamés porte-parole des médecins de tous types de spécialités et font depuis quelques années de la lutte contre ce type de tests (dosages IgG) leur cheval de bataille, afin, notamment, de promouvoir leur activité au travers de la presse ». Plusieurs mémoires ont été échangés jusqu’à avril 2013.(3) L’instruction a été clôturée le 10 mars 2013 et l’audience devant la CDNOM, s’est déroulée le 13 mars 2013 à Paris. La SFA était représentée par le Dr Chabane et le CDO de Paris par Me Piralian. A bout d’arguments, Me Job, avocat du médecin biologiste a lu un passage du livre de B. Debré et Ph. Even, « Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », afin de discréditer la profession des allergologues. Nous avons rappelé que plus de 270 plaintes avaient été déposées contre les auteurs de ce livre pour des manquements à la déontologie médicale. Le 19 avril 2013, la CDNOM a reconnu les manquements aux règles déontologiques des articles R.4127-14 et R.4127-19 et rendu publique la sanction de l’interdiction d’exercer la médecine pendant une durée de 1 mois (du 1er au 30 septembre 2013) à l’encontre du médecin biologiste auteur du mailing (voir encadré 1). La CDNOM considère que « ce courrier revêt en outre un caractère incitatif à la prescription et, par la suite, publicitaire en même temps qu’un caractère trompeur mensonger en laissant croire que les très nombreux symptômes pathologiques qu’il énumère peuvent trouver leur origine dans des intolérances alimentaires alors qu’ils peuvent relever de toutes autres causes ; que ces indications revêtent de surcroit un caractère dangereux focalisant l’attention des médecins prescripteurs sur cette hypothèse et en les encourageant à mettre en place une stratégie alimentaire basée sur l’éviction plus ou moins longue des aliments incriminés ; que le procédé ainsi recommandé est, selon les conclusions de la plupart des études menées à son sujet, notamment par les sociétés d’allergologie française et étrangères, scientifiquement non fondé, médicalement sans intérêt et potentiellement dangereux ; que le recours excessif à cette technique peut également conduire certains patients à supprimer inconsidérément certains éléments de leur alimentation et à mettre leur santé en danger » Ayant épuisé tous les recours, le médecin biologiste a fait appel de la décision auprès du Conseil d’Etat. Mais, le 11 juillet 2013, le Conseil d’Etat a rejeté son appel et confirmé la sanction de la CDNOM.(4) Conclusion C’est une première victoire de l’allergologie, mais le combat continue contre les vendeurs d’illusions et prêcheurs de fausses bonnes nouvelles auprès de confrères peu avertis. C’est une victoire pour des patients en quête de réponses à leurs soucis de santé comme le syndrome de côlon irritable, le syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie et autres affections inscrites au registre des maladies orphelines, mises sur le compte d’intolérances alimentaires. Ces patients ont souvent déboursé des centaines d’euros pour des résultats sans utilité médicale. Plusieurs laboratoires en France continuent à pratiquer le dosage des IgG anti-aliments et en font la promotion auprès de prescripteurs non avertis de l’absence de fondement scientifique de ces dosages. Ces biologistes enfreignent les règles de déontologie médicale en diffusant un procédé sans utilité médicale, qui est sous la vigilance de l’agence Nationale de Sécurité des Médicaments. Cette décision fera nous l’espérons, jurisprudence en ce domaine. Références 1. Imupro : http://www.intolsante.com/ 2. YorkTest (FoodScan) : http://www.yorktest.com/ 3. F Maleysson. Intolérances alimentaires. Que Choisir, avril 2011 :38-41. 4. Ordonnance n°369510, du 11/07/13, 4e sous-section de contentieux du Conseil d’Etat. 35 FRANCE 20 septembre 2014 : VIIèmes Rencontres Rhône-Alpines de FMC en Allergologie organisées par AFIMAL - ASALIS – GAICRM – GLYAL sur le thème : « Allergie et intolérance aux farines » - LYON 2-4 octobre 2014 : XXXVème Cours d’actualisation en dermo-allergologie (GERDA) - La BAULE 28-29 novembre 2014 : Journées d’étude scientifiques (JES) du RNSA - NARBONNE 21-24 avril 2015 : Xème Congrès Francophone d’Allergologie (CFA) SFAIC/ANAFORCAL - PARIS. Les Traitements de l’allergie en sont le Fil rouge. www.lesallergies.fr ou www.register.congres-allergologie.com INTERNATIONAL 7-11 juin 2014 : XXXIII Congress of the European Academy of Allergology (EAACI) - COPENHAGUE (Danemark) [email protected] 25-28 juin 2014 : XII Congress of the European Society of Contact Dermatitis (ESCD) - BARCELONE 6-10 septembre 2014 : European Respiratory Society (ERS) - MUNICH www.erscongres2014.org 11-18 octobre 2014 : XIIIème Rencontres Francophones de Formation Continue en Allergologie. AREFORCAL - MADAGASCAR / ANAFORCAL - MADAGASCAR (Majunga) ---------------------------------------------------------------------------------REPONSES AUX TESTS DE LECTURE 1. OUTILS PROPOSES POUR AMELIORER L’OBSERVANCE CHEZ LE PATIENT ASTHMATIQUE Réponses : Q.1 : - Mauvaise compréhension de la maladie et du traitement - Mauvaise perception du contrôle de l’asthme - Alliance thérapeutique Médecin/Malade non satisfaisante. Réponses : Q.2 : : - Appréhender le caractère chronique de la maladie - Différencier le traitement de la crise du traitement de fond - Reconnaître les symptômes d’une exacerbation - Mettre en œuvre un plan d’action personnalisé (PAP) - Avoir une technique d’inhalation adéquate. 2. EXPLORATION FONCTIONNELLE RESPIRATOIRE DE L’ADULTE : PREMIERE APPROCHE Réponses : Q.1 : A ; Q.2 : A et E 3. EFR DE L’ENFANT : PREMIERE APPROCHE Réponses : Q.1 : Faux ; Q.2 : Faux ; Q.3 : Vrai ; Q.4 : Vrai