Questions/Réponses – TDAH : repérer la souffrance, accompagner l’enfant et la famille – Service Presse, février 2015 4
Le médecin peut suspecter un TDAH face aux trois principaux symptômes (le trouble de l’attention,
l’hyperactivité et l’impulsivité) ou à d’autres difficultés associées comme les troubles de
l’apprentissage (par exemple la dyslexie), les difficultés d’endormissement ou encore les difficultés
relationnelles avec les pairs. D’autres problèmes peuvent être ressentis par l’enfant lui-même comme
par exemple les difficultés à établir des liens d’amitié, les conflits fréquents avec les parents ou une
faible estime de soi.
Face à ces signes, et avant d’évoquer un pré-diagnostic de TDAH, il est important de prendre en
compte leur durée (plus de 6 mois), leur fréquence, le retentissement sur la vie de l’enfant, et la
survenue de ces signes dans plusieurs milieux de vie. Le contexte de la vie de l’enfant (situation
familiale, contexte social, situation de violence etc..) est aussi un élément à prendre en compte.
o L’entretien clinique pour évaluer la souffrance
L’entretien clinique et l’examen clinique permettront ensuite d’orienter si besoin l’enfant vers un
médecin spécialiste du trouble
2
capable de confirmer ou non le diagnostic de TDAH. Ils ont pour
objectif d’étayer les hypothèses du médecin. Ces entretiens pourront préciser les plaintes et les
difficultés, évaluer la souffrance de l’enfant et de la famille et permettre de recueillir des informations
sur le contexte social de l’enfant et sur son processus d’apprentissage. Ces entretiens doivent aborder
les différentes sphères de la vie de l’enfant : le comportement de l’enfant, les antécédents médicaux
(familiaux, psychologiques, obstétriques etc.), les relations au sein de la famille, l’environnement
social et scolaire de l’enfant.
Il est recommandé de dédier une ou plusieurs consultations à ces entretiens avec la famille mais aussi
avec l’enfant seul si possible, d’autant plus s’il s’agit d’un adolescent. Cela permet lors de l’entretien
de se concentrer davantage sur le ressenti de l’enfant, sa perception de la situation, la recherche de
troubles psychologiques associés et d’éventuels comportements addictifs, en particulier chez
l’adolescent.
Pourquoi est-ce un trouble particulièrement complexe à repérer ?
Le TDAH est un trouble difficile à repérer pour différentes raisons, ce qui conduit souvent à un retard -
voire à une absence - de diagnostic et de prise en charge.
Tout d'abord, on constate que les professionnels de santé sont peu ou pas formés à ce trouble, et ont
souvent des difficultés pour répondre aux questions des familles, apporter un soutien à l’enfant et
l’orienter vers une prise en charge adaptée.
En deuxième lieu, le diagnostic est complexe pour différentes raisons. Il n’y a pas de signe
neurologique ou physique propre au trouble, et l’expression du TDAH est variable : entre les 3
symptômes (avec des manifestations plus ou moins bruyantes, surtout dans le cas du trouble de
l’attention) et dans le temps (avec notamment l’existence de périodes d’amélioration).
Les difficultés observées chez les enfants et adolescents sont également très variées et aucune n’est
non plus, à elle seule, spécifique du TDAH. Pour pouvoir parler de TDAH, on doit constater un cumul
de difficultés dans différents milieux de vie (scolaire, familial, extrascolaire,…). Ces difficultés
rencontrées par l’enfant et l’adolescent souffrant de TDAH sont en outre également variables selon
l’âge, évoluent avec le développement, et s’expriment différemment en fonction des exigences
scolaires, du contexte environnemental ou de la motivation de l’enfant.
Enfin d’autres pathologies présentent des signes proches ou apparentés à ceux du TDAH, ce qui
complexifie encore davantage le diagnostic : les troubles des apprentissages, du comportement, la
précocité intellectuelle, les troubles anxieux, la dépression, la maltraitance, les troubles du spectre
autistique,…
Seule une évaluation rigoureuse - confirmée par un médecin spécialiste du trouble - permet de ne pas
passer à côté d’un TDAH mais aussi d’éviter d’éventuels sur-diagnostics.
2
Médecin spécialiste ayant acquis une compétence dans le diagnostic et la prise en charge du TDAH ; ce peut
être un médecin psychiatre, pédopsychiatre, pédiatre, neuro-pédiatre ou neurologue.