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À cet égard, on peut citer des produits tels que l’insuline humaine, le facteur VIII pour
modérer la coagulation sanguine et l’interféron pour stimuler les réactions
immunitaires ; le remplacement des procédés chimiques par le procédé
enzymatique ; des services tels que le testage et le profilage génétiques ; ainsi que
la fécondation in vitro.
Nouvelles questions et dilemmes
Cependant, les connaissances scientifiques ont également soulevé de nombreuses
nouvelles questions et suscité de nouveaux dilemmes. Quel est l’effet de ces
connaissances sur les individus, la société et la perception qu’a l’humanité d’elle-
même et de son destin ? La conséquence de percées telles que le décodage du
génome humain sont considérables. Elles ont des effets fondamentaux non
seulement sur la vie des individus, mais également sur la manière dont ils perçoivent
leur propre vie.
La science est-elle allée trop loin, ou pas assez ?
Pendant des siècle, nombreux ont été ceux qui établissaient un parallèle entre la
science et le progrès, et pensaient que les connaissances acquises par l'étude
scientifique sont d'un autre ordre, voir d'un ordre plus élevé, que celui des modes de
compréhension culturels ou artistiques. En même temps, les scientifiques ont insisté
sur la nature objective de leurs découvertes, qui donnaient accès à une réalité située
au-delà des jugements de valeur et des idéologies sociales. Des voix s'élèvent
cependant pour contester ces interprétations. Les scientifiques sont-ils réellement
capables de travailler en dehors de leur environnement social et culturel ? Quels
sont les risques d’un détournement des découvertes biologiques ? À partir de quel
moment la recherche doit-elle être soumise au contrôle démocratique ?
La conférence
Pour traiter ces questions, parmi d’autres, quatre séances de discussion, présidées
par des membres du Groupe européen des sciences de la vie (GESV), ont été
prévues:
- les sciences de la vie et la foi dans le progrès;
- le défi et les limites du réductionnisme1 dans la recherche dans le domaine des
sciences de la vie;
- les sciences de la vie et la démocratie;
- la science-fiction en tant que « retombée » culturelle de l’exploration biologique.
Un grand nombre de personnalités importantes assisteront à la conférence,
notamment M. Federico Mayor Zaragoza, ancien Secrétaire général de l’UNESCO,
M. Ladislav Kovac, biologiste et ancien ministre slovaque de l’Éducation, Mme Helga
Nowotny, sociologue, M. Evandro Agazzi, philosophe, M. Christopher Bigsby,
écrivain et réalisateur d’émissions radiodiffusées, et des scientifiques tels que
M. Steven Rose, M. Axel Khan, Mme Christiane Nüsslein-Volhard, prix Nobel, et
M. Luigi Cavalli-Sforza.
1 Le réductionnisme vise à expliquer tous les processus biologiques selon la même
approche (par exemple les lois physiques) que celle qu’utilisent les chimistes et les
physiciens pour interpréter la matière inanimée.