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(1986) avancent que la profondeur de traitement d’un message persuasif peut varier. Pour le
modèle HSM, les cibles jugent la validité d’un message soit par un examen approfondi de son
contenu, fondé principalement sur la qualité de l'argumentation (traitement systématique), soit
sur la base d’indices plus superficiels relatifs à la source, comme sa crédibilité (traitement
heuristique). Le modèle ELM oppose une voie centrale procédant de l’élaboration effective
du contenu du message à une voie périphérique qui consiste en une élaboration plus limitée
faisant appel à des heuristiques ou à d’autres processus de formation des attitudes, comme le
conditionnement (Petty, 2009). Ces deux modèles s’accordent sur le fait que la profondeur du
traitement dépend des ressources cognitives disponibles, de la motivation et de l’implication
(Johnson et Eagly, 1989). En effet, un traitement approfondi requiert davantage de ressources
ainsi qu'une motivation à s’engager dans une élaboration plus coûteuse, ce que garantirait une
forte implication. En outre, les attitudes résultant d’un tel traitement sont mieux intégrées au
sein des structures cognitives, ce qui en améliore l'accessibilité et la stabilité, et les rend plus
prédictives du comportement (Martin et al. 2007 ; Rucker, Petty et Priester, 2007). L’humeur
joue un rôle nodal dans la persuasion, car elle oriente le traitement du message. D’une part,
l’humeur positive réduit l’élaboration du message du fait d’une limitation de la motivation,
d’un déficit cognitif ou d’une confiance plus élevée dans les connaissances préalables (Bless
et al., 1990). D’autre part, le modèle de la contingence hédonique (Wegener et Petty, 1994)
avance que l’humeur positive peut favoriser l’élaboration, si celle-ci permet d’entretenir l’état
positif qu’éprouvent les cibles. Une méta-analyse (Hullett, 2005) confirme que si le traitement
est plus profond sous humeur négative que positive, l’humeur positive peut induire néanmoins
un tel traitement, si l’élaboration a des conséquences positives sur l’état des cibles. L’humeur
peut également modérer le traitement, et donc, l’efficacité d’un message publicitaire. D’une
part, l’humeur des cibles lors de l'exposition au message, oriente la profondeur du traitement :
un traitement plus profond et plus efficace intervient sous humeur négative plutôt que positive