04.10.11 UE.2.6.S5 Les psychoses délirantes aiguës C’est une affection aiguë qui est décrite pour la 1ère fois en 1893 par Magnant. En France, on parle de bouffée délirante aiguë (BDA). On parle d’abord de la phase aigue. 1. La clinique - Survient généralement chez le sujet jeune Début brutal d’où le terme de « aigue » Parfois marqué par des prodromes Peut être précédé de signes annonciateurs : Modification de l’humeur Recrudescence anxieuse dans les semaines qui précèdent l’épisode aigu Modification discrète du comportement Les caractéristiques du délire : - Est intensément vécu Le patient est bouleversé par une modification de ses repères personnels Délire polymorphe : constitué de thèmes multiples qui peuvent se succéder ou coexister Thèmes : persécution, influence, grandeur… Mécanismes peuvent aussi coexister ou se succéder rapidement : Hallucinations qui peuvent toucher les différents sens Interprétations Processus imaginatifs Le sujet se sent transformé dans son fonctionnement corporel, psychique. Il a perdu ses repères. Ce bouleversement conduit à un sentiment de dépersonnalisation et à une déréalisation. La perception des temps est modifiée : - Peut s’accélérer Peut ralentir voire disparaître Les variations de l’humeur sont pratiquement constantes : - Soit le sujet est euphorique Soit l’humeur est dépressive, le sujet est abattu et peut conduire à des tentatives de suicide La variabilité de l’humeur oscille au gré des idées délirantes La conscience est toujours perturbée et conduit à des troubles de la communication avec autrui. Il y a différentes gravités de troubles de la conscience : de l’obnubilation à la confusion mentale. Comme l’humeur les troubles de la conscience varient au gré des idées délirantes. 1 04.10.11 UE.2.6.S5 Le comportement est aussi perturbé et peut osciller entre les phases de prostration, d’agitation, de mutisme, de logorrhée, des fugues, des tentatives de suicide, les actions médico-légales (agressivité contre autrui) Les conduites alimentaires sont perturbées soit dans le sens de la boulimie, soit dans le sens de l’anorexie, du refus de manger. L’insomnie est toujours présente. L’état somatique peut être touché du fait de l’atteinte psychique (déshydratation, dénutrition…). 2. Diagnostic différentiel - Etat confusionnel qui a une étiologie organique Trouble aigu de l’humeur particulièrement un état maniaque (symptôme délirant + trouble de l’humeur) La poussée ou décompensation aigu d’une psychose chronique et plus particulièrement la schizophrénie 3. Evolution - - - La fin de l’épisode est en générale tout aussi rapide que la survenue (quelques jours voire quelques semaines) Le pronostic est bon à court terme : disparaît sous traitement sans laisser de séquelles psychiques. Le pronostic à long terme (1 à 2 ans) est partagé : 1/3 ne réapparaît pas 1/3 c’est le 1er épisode d’une schizophrénie 1/3 les épisodes aigus reviennent à des troubles bipolaires (ou psychose maniacodépressive) Mes facteurs de « bon pronostic » sont : L’absence d’un trouble prémorbide de la personnalité et surtout l’absence d’un trouble schizoïde Existence d’un facteur déclenchant ou précipitant La présence importante de trouble de l’humeur et de trouble confusionnel Les facteurs de mauvais pronostic : Présence d’un trouble de la personnalité Un début sub aigu Présence d’élément de trouble schizophrénique (trouble dissociatif) 4. Traitements 3 principes : - L’hospitalisation (le plus souvent sous contrainte) Le traitement anti-psychotique, anxiolytique et hypnotique : Agit sur : l’agitation, l’anxiété, les tbles du sommeil Prise en charge institutionnelle et psychothérapique - 2