Etudions tout d’ abord la progression 1 (mod 4) : supposons par l’absurde
que cette progression ne contienne qu’un nombre fini de nombres premiers,
disons {p1, ..., pk}. On consid`ere le polynˆome f(x) = 4x2+ 1 et l’entier A=
f(p1...pk) = 4(p1...pk)2+ 1.Si qest un diviseur premier de Aalors −1 est
un carr´e modulo qdonc q≡1 (mod 4). Si An’est pas premier alors Aest
divisible par un entier q≡1 (mod 4) qui n’est pas dans {p1, ..., pk}(sinon
p1= 1 par exemple). Ainsi il existe une infinit´e de premiers dans cette
progression d`es qu’il en existe un , ce qui est le cas ici avec 5.
Etudions `a pr´esent la progression 3 mod 4 : on suppose de mˆeme par
l’absurde que cette progression ne contient qu’ un nombre fini de nombres
premiers, disons {p1, ..., pk}. On consid`ere le polynˆome g(x)=4x−1 et l’
entier B=g(p1...pk) = 4(p1...pk)−1. Ba un facteur congru `a 1 ou 3 (mod 4)
puisqu’ il est impair. Si tous ses facteurs premiers sont congrus `a 1 mod 4
alors Ble serait aussi, ce qui est faux. Donc il existe q≡3 (mod 4) tel que
q|Bet il ne peut s’ agir de l’ un des pk, ce qui est absurde. Enfin 7 ≡3
(mod 4) ce qui permet de conclure.
Dans ces 2 preuves l’ argument-clef est l’ existence d’ un polynˆome dont
les valeurs prises en des entiers sont divisibles par des nombres premiers dans
la progression voulue. Dans le premier cas , f(x) = 4x−1 , chaque valeur
prise en un entier n’ est divisible que par des nombres premiers congrus `a 1
(mod 4). Dans le deuxi`eme cas , g(x)=4x−1 , chaque valeur prise en un
entier est divisible par au moins un nombre premier congru `a 3 (mod 4). Ceci
justifie la d´efinition suivante :
D´efinition 1 p est un diviseur premier d’ un polynˆome f`a coefficients dans
Zsi il existe n∈Ztel que p|f(n).On notera p|f.
Etudions par exemple le cas du ni`eme polynˆome cyclotomique que l’ on
note φn.
Proposition 1 Supposons que p-n. Alors
p|φnsi et seulememt si p≡1 (mod n).
D´emonstration. Soit ptel que p|φn(a) et p-n. On a l’ identit´e suivante
bien connue :
Xn−1 = Y
d|n
φd(X).(1)
On en d´eduit que an≡1 (mod p). Soit kl’ ordre de amodulo p. Alors k|n.
Supposons que k < n. D’ apr`es (1), ak≡1 (mod p). Il existe donc d0tel que
φd0(a)≡0 (mod p). D`es lors, comme d06=n,an−1≡0 (mod p2). On a
1