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REVUE DRÄGER 1.1 | NOVEMBRE 2010
HYGIÈNE FOCUS
cative. « Tout d’abord, il faut bien expli-
quer quels sont les dangers liés au manque
d’hygiène, puis il faut que les collabora-
teurs prennent conscience de leurs pro-
pres erreurs. En effet, la plupart d’entre
eux pensent qu’ils font déjà plutôt bien les
choses. Nous leur montrons que ce n’est
justement pas le cas », explique M. Helder.
« Il est également important d’impliquer
dans les campagnes des personnes d’auto-
rité, telles que les directeurs de clinique,
afin qu’elles se prononcent publiquement
en faveur d’une amélioration de l’hygiè-
ne. » M. Helder a déjà pu enregistrer un
premier succès : dans le service des soins
intensifs pour prématurés, le taux des
infections détectables dans le sang a bais-
sé de 44 à 22 pour cent au cours de la cam-
pagne d’hygiène.
Le Professeur Axel Kramer et ses collè-
gues à Greifswald se consacrent également
à la question de la motivation des collabora-
teurs. M. Kramer considère que l’une des
principales causes des problèmes d’hygiè-
ne des mains est le manque de temps. Il se
pose donc la question suivante : ne serait-il
pas plus raisonnable de réduire le délai de
30 secondes exigé par les fabricants pour
l’utilisation de leur désinfectant ? D’après
ses analyses, les mains sont tout aussi bien
désinfectées après 15 secondes d’utilisation
du produit. Dans le cadre d’un test, il a donc
demandé aux infirmières d’un service pour
prématurés de se frotter les mains à l’al-
cool pendant 15 secondes seulement pen-
dant toute la durée de leur service. Il put
alors observer une nette augmentation de
la fréquence avec laquelle les infirmières
se désinfectaient les mains. « Nous avons
prouvé qu’une utilisation d’une durée de 30
Comment fonctionne la stérilisation ?
L’objectif de la stérilisation est une élimination maximum des germes. Les instruments
chirurgicaux sont considérés comme « stériles », lorsque la validation du processus
assure que sur un million d’instruments, un seul germe est détecté. Généralement, les
objets sont stérilisés à la chaleur humide, dénaturant l’albumine. De 121 °C, on est
aujourd’hui passé à 134 °C, afin d’éliminer aussi les prions. Les microorganismes sont
détruits plus rapidement dans l’air humide que l’air sec, car la vapeur d’eau transmet
mieux la chaleur que l’air et gonfle en outre les spores des bactéries. Pour chauffer
suffisamment la vapeur d’eau, on utilise la surpression et l’on génère un vide comme
avec une cocotte-minute, afin que la vapeur pénètre tous les vides. Pour ce faire on
utilise des autoclaves de vaporisation à vide. Ce terme vient du grec « auto » et
« clavis » = clé. Les couvercles des récipients à surpression se ferment hermétiquement
à partir d’une pression de 2-3 bars. La durée du processus de stérilisation dépend
également des objets à stériliser. Avant la stérilisation, les objets doivent être soigneu-
sement nettoyés, car la saleté risquerait de faire écran et de protéger les microbes.
secondes est inutile », déclare M. Kramer.
De toute façon, ce délai est rarement res-
pecté dans la pratique. Par-contre, lorsque
l’on adapte l’exigence à la réalité, la disposi-
tion du personnel à se désinfecter les mains,
augmente visiblement. Si M. Kramer par-
vient à imposer sa recommandation, cette
modification de détail pourrait alors engen-
drer une amélioration importante.
Un tiers des infections est
apporté par le patient lui-même
Mais bien évidemment, la désinfection des
mains n’en représente qu’une seule, par-
mi les nombreuses mesures s’intégrant
dans un concept global. Environ un tiers
des infections se manifestant dans les hôpi-
taux est endogène, c’est-à-dire qu’elles sont
apportées par les patients. La grande majo-
rité des infections apparaissant dans les
hôpitaux n’est pas uniquement due à la
négligence du personnel soignant et des
médecins. La médecine moderne permet
d’effectuer des interventions de plus en plus
intensives, les agents pathogènes peuvent
pénétrer dans le corps via les cathéters et
les circuits patients, et la médecine intensi-
ve parvient de plus en plus souvent à main-
tenir en vie des patients affaiblis et vulnéra-
bles. L’utilisation accrue des antibiotiques
favorise l’apparition de bactéries de plus en
plus résistantes et difficiles à combattre.
Les pneumonies liées à l’assistance respi-
ratoire sont particulièrement dangereuses
pour les patients et représentent l’infection
la plus courante dans les services de soins
intensifs ainsi que l’infection nosocomiale
entraînant le taux de mortalité le plus élevé.
Une hygiène des mains minutieuse joue, là
encore, un rôle central, mais parallèlement
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