Accroître les exportations agroalimentaires canadiennes Question La croissance de l’industrie agroalimentaire nationale et de l’économie rurale dépend de la conclusion d’accords commerciaux fructueux comme le Partenariat transpacifique (PTP). Contexte La croissance économique au Canada reste hautement tributaire des exportations. Le secteur agroalimentaire canadien a élaboré une marque internationale pour la production de produits sûrs et de grande qualité qui peuvent considérablement augmenter les niveaux de prospérité au pays. En 2012, plus des deux tiers des exportations agroalimentaires canadiennes étaient destinés aux États-Unis. En date de juillet 2013, la Chine était le deuxième plus important marché du Canada. Selon Financement agricole Canada 1, l’acheminement des exportations ailleurs qu’aux États-Unis profitera à l’industrie intérieure, car la dépendance envers un seul marché peut poser un risque à long terme. Tout événement – politique ou économique – qui entraîne une baisse de la demande ou des prix aux États-Unis aura des répercussions négatives sur le Canada. Dans un mémoire présenté au Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts en octobre 2014, l’Institut canadien des politiques agroalimentaires (ICPA) a indiqué que le principal défi pour l’industrie et le gouvernement était de positionner le Canada dans un monde marqué par une production et un approvisionnement alimentaires croissants à l’échelle mondiale. Le règlement de cette préoccupation va au-delà des accords commerciaux et implique des liens entre la politique, les stratégies de chaîne d’approvisionnement et l’anticipation des marchés. Le Canada devrait par ailleurs négocier le traçage et les principes généraux de salubrité des aliments dans les accords commerciaux, ce qui est de plus en plus souvent réclamé par les partenaires et place le Canada devant ses nombreux concurrents. Globalement, selon l’ICPA, les perspectives du secteur agroalimentaire canadien sont solides, car les chaînes d’approvisionnement mondiales veulent obtenir des sources d’aliments fiables et des ingrédients à valeur ajoutée à plus long terme. Un rapport publié en 2014 par le Lawrence National Centre for Policy and Management de l’École de commerce Ivey de l’Université Western mentionne qu’une garantie d’accès aux marchés mondiaux dans des conditions équitables est un important facteur de succès pour l’industrie alimentaire du Canada. Grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, les entreprises canadiennes rencontreront moins d’obstacles que les fabricants américains de produits expédiés aux nations membres. Globalement, les accords commerciaux comme l’AECG influencent considérablement les décisions concernant les lieux de production des fabricants et transformateurs. Dans un communiqué de presse daté le 7 mai 2015, le Conseil des viandes du Canada (CVC), qui représente le secteur le plus important de la transformation alimentaire au Canada, a indiqué que les négociations du Partenariat transpacifique sont « l’initiative la plus cruciale lorsqu’il s’agit de déterminer les perspectives futures du commerce international et de la compétitivité ». Tous les partis politiques du Canada doivent reconnaître l’importance de maintenir un accès concurrentiel aux marchés internationaux pour les produits agricoles et agroalimentaires canadiens. La non-obtention de la parité d’accès aux marchés mettrait immédiatement en danger plus d’un milliard de dollars d’exportations de viande ainsi que les recettes des producteurs et les emplois qu’ils créent. Le 1 Canadian Agriculture and Agri-Food in the Global Economy 2013-14. Financement agricole Canada. 2014 Japon est le plus important importateur de porc du globe et le deuxième plus important client du Canada après les États-Unis; l’impossibilité d’accéder à ce marché serait dévastatrice pour les régions rurales du Canada. Une lettre envoyée au premier ministre Harper le 2 avril 2015 par la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien des chefs d’entreprises et les Manufacturiers et Exportateurs du Canada a indiqué que la prochaine étape de l’ambitieux programme commercial du gouvernement doit être d’ouvrir de nouveaux marchés dans la région en plein essor de l’Asie-Pacifique. Ces négociations représentent une occasion historique de fournir aux entrepreneurs et exportateurs canadiens l’accès à près de 800 millions de nouveaux clients. Un résultat favorable fera du Canada le seul pays du monde ayant un accès privilégié aux marchés clés de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie. Recommandations Que le gouvernement fédéral : 1. Conclue et mette en œuvre un PTP ambitieux comprenant un accès concurrentiel pour les produits agroalimentaires canadiens. 2. Augmente les ressources afin d’accélérer le rôle du Canada dans les négociations et la ratification de l’accord multilatéral du PTP. 3. Mette l’accent sur les principes de salubrité des aliments pour l’ensemble des négociations et accords commerciaux internationaux.