Economie et forêt
s
Coût cardiaque du pointeur
Le coût cardiaque du pointeur est plus modeste
: de 12 à 28 pulsations/mn
. Il parait sensible à la
vitesse de la marche à pied (exemple: en fin d'après-midi, il y avait peu d'arbres à marteler sur une
distance plus grande à parcourir) et aux aléas du terrain
: la parcelle parcourue en fin de matinée
était plus accidentée que la précédente et entraînait donc un coût cardiaque ,, plus important.
Interprétation des résultats - Comparaison avec les normes
Des auteurs admettent généralement que pour un travail professionnel de 8 heures par jour,
l'accroissement de la fréquence cardiaqùe au cours du travail, ne doit pas dépasser 35 % du coût
maximum théorique. Cette augmentation peut être supérieure dans certains efforts de courte durée,
où elle peut atteindre 50 % du coût maximum théorique
. Au-dessus, on peut qualifier les efforts
de sportifs et cela n'est pas généralement le cas en cours d'activité professionnelle.
Les coûts cardiaques au cours du martelage évoluant en pics de 60 pulsations/mn en moyenne
sont importants. En effet,pour /e premier marteleur
de 28 ans qui a une fréquence de repos
de 66 pulsations/mn, le coût maximum théorique est de 220 – 28 – 66 = 126
. Le coût réel que
l'on observe pour ce marteleur (52 à 62 pulsations/mn) représente 40 à 50 %
de son coût
maximum théorique.
Pour le second marteleurâgé de 26 ans, qui a une fréquence de repos de 60 pulsations/mn,
le coût maximum théorique est de 220 – 26 – 60 = 134
. Le coût réel observé pour ce marteleur
(54 à 67 pulsations/mn) représente également
40 à 50
% de son
coût maximum.
Imaginons un marteleur de 50 ans qui aurait une fréquence de repos de 70 pulsations/mn ;
son coût maximum théori
q
ue serait de 220 – 50 – 70 = 100 pulsations/mn
. Des pics de 60 pulsa-
tions/mn représenteraient des efforts à 60 % de son coût maximum théorique, efforts pouvant
donc être qualifiés de sportifs
. On conçoit aisément qu'à plus forte raison, un salarié ne possédant
pas son intégrité cardio-vasculaire puisse présenter des pathologies d'effort au cours de cette
tâche.
Nous devons donc constater que ce métier exige des aptitudes supérieures à la moyenne et
que la tâche de martelage risque de poser des problèmes à des sujets « pathologiques » ou
vieillissants »
. A cet égard, il faut mentionner que la retraite à l'Office national des forêts est
acquise à 55 ans pour les agents (limite d'âge 60 ans) et à 60 ans pour les techniciens (limite
d'âge
: 65 ans).
La charge mentale de la tâche
Les facteurs de charge mentale de la tâche nous paraissent être positifs dans le sens où la
tâche fait intervenir sans cesse des choix conscients
: l'agent forestier doit choisir l'arbre à marteler
selon des critères qu'il a appris par la théorie et par l'expérience. L'individu a un pouvoir
de décision sur « la vie ou la mort des arbres »
. Le niveau d'attention est soutenu, mais la
variabilité des informations est enrichissante
. Les communications avec le reste de l'équipe sont
obligatoires, surtout avec le pointeur
. Le rythme de travail est celui d'une équipe plutôt que
de chaque agent.
Conclusion
De nombreuses études ont prouvé qu'il existe une relation linéaire entre la charge physique
d'un travail et la fréquence cardiaque des sujets soumis à cette tâche.
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. XXXV - 3-1983