Réservé aux investisseurs professionnels
Contrairement à nous, les émergents n’ont pas réagi aux difficultés en coupant drastiquement
leurs taux. Ils sortent donc de la crise avec des fondamentaux économiques assainis,
notamment les producteurs de matières premières.
La clé d’un rendement stable
Il sera désormais nécessaire de sortir, en partie du moins, de ses marchés naturels et
domestiques, pour trouver du rendement, mais aussi une certaine sécurité.
Il faudra également apprendre à diversifier ses actifs, ajoute Christian Howells, qui vise pour les
investisseurs un revenu stable, quels que soient les aléas économiques mondiaux.
« Oubliez les positions qui considèrent que la diversification consiste à faire évoluer la part
d’obligataire et d’actions dans son portefeuille. Pas question non plus d’opérer comme les hedge
funds, qui se concentrent sur les produits dérivés et obéissent à une stratégie de rendement
absolu. Nous visons une véritable diversification, face à un univers d’investissement traditionnel
qui s’est considérablement réduit. »
Une diversification géographique donc. « On trouve sur le marché obligataire des émergents des
rendements compris entre 5 % et 7 % », explique Don Amstad. Mais aussi une diversification
sectorielle et des classes d’actifs. « Au travers de nos stratégies « income », nous recherchons
des actifs alternatifs, moins sensibles aux marchés traditionnels. Cela nous a, par exemple,
conduits à réduire notre exposition à l’investment grade et aux obligations souveraines, dont la
capacité de protection au sein d’un portefeuille s’est érodée », complète Christian Howells.
Désormais, la quête d’un revenu stable et attrayant passe par exemple par les infrastructures
liées aux énergies renouvelables, le leasing d’avions, les titres assurantiels ou les CAT bonds…
Diversification et convictions
Autre produit clé de la diversification, l’immobilier « dont on oublie trop souvent qu’il constitue
la classe d’actifs la plus importante au monde et, surtout, qu’il permet d’engranger du rendement
même dans un environnement de croissance modérée », annonce Gert-Jan Kapiteyn.
Ainsi, l’immobilier européen recèle de nombreuses opportunités, dès lors que l’on prend la
peine d’examiner le marché à une échelle locale, ville par ville, sur le terrain. « Actuellement,
nous nous intéressons à certaines villes néerlandaises et scandinaves », précise le gérant, qui
ajoute privilégier aussi des tendances. Il a récemment investi dans l’immobilier logistique, et
dans des supermarchés au Portugal.
Si la gestion des biens est la source principale de rendement, une attention particulière est
également portée au gain en capital.
Les opportunités de diversification sont donc nombreuses, ce qui ne signifie pas pour autant
précipitation et brusques changements de positions. « Nous faisons évoluer notre allocation
progressivement, explique Christian Howells. Nous testons d’abord des scenarii de crise très
divers. Car il faut garder en mémoire que les crises futures ne ressembleront pas à ce que nous
avons connu jusqu’ici. Notre objectif est d’apporter un rendement stable, sur le long terme, et
implique une bonne identification et gestion du risque. »