S2 l MAY JOGC MAI 2015
MISE À JOUR TECHNIQUE DE LA SOGC
les technologies génétiques préimplantatoires. Les principaux
coûts et désavantages identiés sont ceux qui sont associés aux
technologies de procréation assistée.
Sommaire : Le diagnostic génétique préimplantatoire constitue une
solution de rechange au diagnostic prénatal pour la détection
des troubles génétiques chez les couples exposés à des risques
de transmettre une pathologie génétique à leur progéniture. On
avance que le dépistage génétique préimplantatoire est en mesure
d’améliorer l’efcacité de la fécondation in vitro en permettant le
dépistage de l’aneuploïdie embryonnaire. Bien que l’on ait constaté
que le dépistage génétique préimplantatoire fondé sur la FISH
donne lieu à des effets indésirables en ce qui concerne la réussite
de la FIV, des données probantes issues de nouvelles études
ayant fait appel au dépistage chromosomique exhaustif semblent
prometteuses.
Recommandations
1. Avant la tenue d’un diagnostic génétique préimplantatoire, les
patients doivent bénécier de services de counseling génétique
offerts par un conseiller génétique agréé, de façon à pouvoir
bien comprendre le risque d’obtenir un enfant affecté, les effets
de la maladie sur l’enfant affecté, ainsi que les avantages et les
limites de toutes les options disponibles en matière de diagnostic
préimplantatoire et prénatal. (III-A)
2. Les couples devraient être avisés de la capacité du diagnostic
génétique préimplantatoire à réduire le risque de concevoir un
enfant présentant une anomalie génétique portée par l’un des
parents ou les deux, lorsque l’anomalie en question peut être
identiée au moyen de tests menés sur une seule cellule ou sur de
multiples cellules trophectodermiques. (II-2B)
3. Le recours à des modalités effractives de dépistage prénatal
ou postnatal en vue de conrmer les résultats du diagnostic
génétique préimplantatoire est favorisé, puisque la possibilité de
donner lieu à de faux résultats gure parmi les limites techniques
de ce dernier. (II-2B)
4. La biopsie de cellules trophectodermiques n’exerce aucun effet
mesurable sur le développement de l’embryon, contrairement
à la biopsie de blastomères. Ainsi, dans la mesure du possible,
la biopsie de cellules trophectodermiques devrait constituer la
méthode à privilégier pour la biopsie de l’embryon et devrait être
menée par des professionnels expérimentés. (I-B)
5. Le diagnostic génétique préimplantatoire des maladies
monogéniques devrait idéalement être effectué au moyen d’une
amplication en chaîne par polymérase multiplex, conjointement
avec une biopsie de cellules trophectodermiques (lorsque cela
s’avère possible). (II-2B)
6. Chez les couples porteurs de translocations chromosomiques,
l’utilisation concomitante d’une technologie de dépistage
chromosomique exhaustif et d’une biopsie de cellules
trophectodermiques est recommandée dans le cadre du diagnostic
génétique préimplantatoire, car elle est associée à des issues
cliniques favorables. (II-2B)
7. Avant la tenue d’un dépistage génétique préimplantatoire, des
renseignements et des services de counseling exhaustifs doivent
être offerts pour s’assurer que les patientes comprennent bien les
limites de la technique, le risque d’erreur et le débat toujours en
cours quant à la question de savoir si la tenue d’un tel dépistage est
nécessaire pour l’amélioration des taux de naissance vivante dans
le cadre de la fécondation in vitro. (III-A).
8. La mise en œuvre d’un dépistage génétique préimplantatoire
faisant appel à l’hybridation in situ en uorescence appliquée à un
embryon biopsié au jour 3 est associée à une baisse des taux de
naissance vivante; un tel dépistage ne devrait donc pas être mené
dans le cadre de la fécondation in vitro. (I-E).
9. La mise en œuvre d’un dépistage génétique préimplantatoire
faisant appel au dépistage chromosomique exhaustif appliqué à un
blastocyste biopsié entraîne une hausse des taux d’implantation
et une amélioration de la sélection des embryons dans le cadre
des cycles de FIV menés chez des patientes présentant un bon
pronostic. (I-B)
Tableau 1 Critères d’évaluation des résultats et de classication des recommandations, fondés sur ceux du Groupe
d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
Niveaux de résultats* Catégories de recommandations†
I: Résultats obtenus dans le cadre d’au moins un essai
comparatif convenablement randomisé.
II-1: Résultats obtenus dans le cadre d’essais comparatifs non
randomisés bien conçus.
II-2: Résultats obtenus dans le cadre d’études de cohortes
(prospectives ou rétrospectives) ou d’études analytiques
cas-témoins bien conçues, réalisées de préférence dans plus
d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche.
II-3: Résultats découlant de comparaisons entre différents moments
ou différents lieux, ou selon qu’on a ou non recours à une
intervention. Des résultats de première importance obtenus
dans le cadre d’études non comparatives (par exemple, les
résultats du traitement à la pénicilline, dans les années 1940)
pourraient en outre gurer dans cette catégorie.
III: Opinions exprimées par des sommités dans le domaine,
fondées sur l’expérience clinique, études descriptives ou
rapports de comités d’experts.
A. On dispose de données sufsantes pour appuyer la mesure
clinique de prévention.
B. On dispose de données acceptables pour appuyer la mesure
clinique de prévention.
C. Les données existantes sont contradictoires et ne permettent
pas de formuler une recommandation pour ou contre l’usage de
la mesure clinique de prévention; cependant, d’autres facteurs
peuvent inuer sur la prise de décision.
D. On dispose de données acceptables pour déconseiller la
mesure clinique de prévention.
E. On dispose de données sufsantes pour déconseiller la
mesure clinique de prévention.
L. Les données sont insufsantes (d’un point de vue quantitatif
ou qualitatif) et ne permettent pas de formuler une
recommandation; cependant, d’autres facteurs peuvent
inuer sur la prise de décision.
*La qualité des résultats signalés dans les présentes directives cliniques a été établie conformément aux critères d’évaluation des résultats présentés dans le
Rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs89.
†Les recommandations que comprennent les présentes directives cliniques ont été classées conformément à la méthode de classication décrite dans le
Rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs89.