physique et l'anatomie . Il ne reconnaissait aucune utilité à l'étude de la philosophie, mais il proclamait que pour chaque connaissance des sciences naturelles qui manque à l ' homme, celui-ci perd cent fois plus dans la connaissance de la Tora. Il n'est guère douteux, pourtant, qu'une divergence assez nette existe dans la conception de ces deux héros de l'esprit, cités à titre d'exemple, et celle du Rabbin S .R . Hirsch . Tandis que ceux-là considéraient la connaissance des sciences naturelles comme extérieure à celle de la Tora, Hirsch développe l'idée que non seulement celles-ci peuvent servir la vérité juive, mais qu'elles représentent un enrichissement réel et positif de notre culture, et il a compris dans sa théorie les autres domaines de la civilisation, telles que la littérature, la poésie, et les beaux-arts. C'est ainsi qu'il a célébré en des termes termes particulièrement exaltés certaines belles poésies du poète classique allemand Schiller. Mais on ne doit pas méconnaître, d'autre part, combien Hirsch a insisté sur le fait que la Tora représente en toutes circonstances le critère suprême de la vérité . Il est loin, malgré tout, de manquer d'esprit critique à l'égard des civilisations modernes . A chaque fois qu'il y a contradiction entre la science ou les données positives de la civilisation, d'une part, et la Tora, de l'autre, c'est celle-ci qui demeure la mesure de la vérité . Cet axiome ne saurait être mis en doute à aucun moment. La Communauté orthodoxe de Francfort incarnait brillamment la théorie de Hirsch que nous venons de décrire succinctement . Elle représentait la synthèse parfaite du Judaïsme foncièrement pieux et pratiquant à la lettre les prescriptions du Choul'han Aroukh avec la forme de vie extérieure empruntée à la civilisation ambiante . Ses meilleurs représentants étaient des hommes du monde, ayant un standing de vie aristocratique, chefs de vastes entreprises et d'industries d'importance mondiale et qui, en même temps, étaient spirituellement les enfants de la tradition juive authentique et ne transigeaient pas avec les principes de la religion . Cette véritable noblesse juive donnait l'exemple que l'on pouvait « être un Juif, même dans :les salons ». C'est sous l'égide de la doctrine Tora im Dérékh Erèts que s'est ainsi formé le type classique de l'avocat, du médecin, du négociant et du professeur demeurant strictement observant et élevant ses enfants sur les « genoux de la Tora et de la crainte de Dieu ». Ces personnalités n'éprouvaient jamais la moindre contradiction en elles-mêmes, elles donnaient au contraire l 'impression d'une unité harmonieuse qui alliait à la perfection le Judaïsme authentique avec les meilleurs éléments de la civilisation dite occidentale. L'ASPECT ENCORE ACTUEL Aussi peut-on à juste titre se demander ce qui a pu provoquer le choix du sujet que la présente conférence doit traiter . Quel 5