76. Ressources agricoles Fabienne Bergmann Le pain – ( לחםlehem) – est la base de notre alimentation. Pour l'obtenir, l'homme doit labourer ( לחרושlahroch) et travailler ( בזיעת אפוbezéat apo), à la sueur de son front. Ce produit vital suscita sans doute des guerres, ( מלחמותmilhamot), mot dérivé de la même racine. En hébreu moderne, ( חרשןharchan) est le bûcheur, le verbe signifie aussi bûcher ou, dans l'expression העולם/ ( חרש את הארץharach èt haaretz/ haolam), parcourir le pays/ le monde et on ne travaille pas seulement la terre, mais ( חורשים מזימותhorchim mezimot), on complote, conspire. ( קרקעkarka), la terre, le sol a aussi donné lieu à plusieurs expressions. קרקע בתולה (karka betoula) est une terre vierge ou un domaine encore non exploré. קרקע פורייה (karka poriya) est un terrain fertile ou propice pour une création ou l'apparition d'un phénomène tandis que (( הִ כְ ִשיר אֶ ת הַ קַ ְרקַ ע (למשהוhihkchir èt hakarka) veut dire préparer le terrain. L'expression ( הַ קַ ְרקַ ע נִ ְשמֶ טֶ ת ִמתַ חַ ת לְ ַרגְ לָיוhakarka nichmétèt mitahat leraglav) signifie que la base de l'existence de quelqu'un ou son argumentation s'effondre et décrit, par exemple, une situation où de nouvelles preuves viennent détruire la version d'une des parties dans un procès. D'une nouvelle localité ou village qui s'établit, on dit ( עלה על הקרקעala al hakarka) et le rez-de-chaussée est ( קומת קרקעkoumat karka). ( תלםtélem, le sillon) a engendré ( הלך בתלםhalakh batélem) ou ( הליכה בתלםhalikha batélem), littéralement : marcher dans le sillon, soit : marcher sur les traces de quelqu'un, travail de routine ou se comporter selon les normes. ( דישdich) est le battage, l'action de séparer les grains des épis, laquelle était faite autrefois par un bœuf. Celui-ci évidemment broutait aussi sur son chemin et la Tora, sensible à la souffrance animale, ordonne ( לא תחסום שור בדישוlo tahsom chor bedicho), ne musèle pas le bœuf pendant qu'il foule le grain. L'expression s'emploie souvent aujourd'hui ironiquement pour signifier les avantages reçus par les employés de leur employeur. ( עולol), le joug, est employé au figuré dans ( משך בעולmachakh baol) ou נשא בעול (nassa baol), accomplir un travail difficile. ( עול מלכות שמייםol malkhout chamayim), le joug du royaume céleste, est une métaphore signifiant l'acceptation des lois divines. Le converti ( מקבל עליו עול תורה ומצוותmekabel alav ol tora oumitsvot), il s'engage à respecter les injonctions de la Tora et celui qui n'accepte plus aucune règle פורק כל עול (porek kol ol). De ( מוץmotz), la balle, l'enveloppe des grains des céréales, viennent les expressions ( כמוץ ברוחkemotz barouah), comme un fétu de paille et ( לָבֹ ר תֶ בֶ ן [מֹוץ] ִמן הַ בָ רlavor téven [motz] min habar), séparer le bon grain de l'ivraie − dans l'ordre inverse en hébreu − ou distinguer entre ce qui est important et ce qui l'est moins. Le mot ( ברbar = grain), devenu aussi prénom, apparait également dans l'expression מה לתבן את הבר (ma latéven èt habar), que vient faire la paille avec le grain (Jérémie XXIII, 28) ou que viennent faire ensemble deux choses si différentes. Pas si simple, le terre à terre !