Commune de Sauzet 26740 SAUZET tel : 04 75 46 72 22 fax : 04 75 46 14 55 STAP 26 - UT DRAC Cité administrative Brunet 1, place Louis Le Cardonnel 26000 VALENCE 04 75 82 37 70 Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes / Service architecture 6 quai Saint Vincent 69283 Lyon cedex 01 tel : 04 72 00 44 30 fax : 04 72 00 43 30 Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine du village de Sauzet (Drôme) Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP Décembre 2013 Michèle PRAX Urbaniste 2 rue Menon 38000 GRENOBLE tel : 04 76 51 32 88 e-mail : [email protected] Sylvie AMSELEM Architecte du patrimoine e-mail : [email protected] SAUZET 26338 Région : Rhône-Alpes Département : Drôme (26) Arrondissement : Nyons Canton : Marsanne Intercommunalité : Pays de Marsanne Population totale : 1920 (2010) Superficie : 19, 19 km² Densité : 100h/km² Altitude : 92m – 431m Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP Sommaire page Préambule 02 1- La commune et ses objectifs 03 2- Histoire de Sauzet 13 3- Le paysage, les vues 19 4- Structure et espaces publics du vieux village et du bourg 23 5- L’évolution récente de Sauzet 27 6- Le patrimoine de Sauzet 28 L’architecture médiévale, civile et militaire l’architecture XVIII° XIX° et début XX°siècle, …. 7- Les constructions du village de Sauzet 41 8- Synthèse du diagnostic 57 1 – opportunités et besoins du patrimoine au regard du développement durable 2 – contraintes environnementales du territoire a prendre en compte, conditions de gestion 3 – conditions d’insertion et d’intégration des nouvelles constructions 4 – conditions d’aménagement qualitatif des espaces 9- Présentation de l’AVAP de Sauzet AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 63 1 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP Préambule : Les A.V.A.P. enjeux et objectifs Les Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) sont instituées par La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (dite Grenelle II) en remplacement des ZPPAUP (article 28). Les AVAP sont un dispositif qui reste proche de celui des ZPPAUP. Leur but est de faire évoluer ces dernières pour améliorer les points suivants : • une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, objectif premier du Grenelle • une meilleure concertation avec la population • une meilleure coordination avec le Plan Local d'Urbanisme s'il existe • une plus grande précision des règles • une modification des procédures d'instruction et de recours contre l'avis de l'Architecte des Bâtiments de France Les AVAP sont établies en liaison avec une commission consultative locale prévue à l’article L.642-5 du code du patrimoine et font l'objet au cours de leur élaboration d'une concertation prévue à l’article L.300-2 du code de l’urbanisme. Elles sont compatibles avec le PADD du PLU et intègrent les impératifs du développement durable. Comme les ZPPAUP, il s'agit d'une servitude d'utilité publique annexée au PLU (selon les articles L 126-1 et R 126.1 à 3 du code de l’urbanisme) qui est constituée de trois documents réglementaires : un rapport de présentation auquel le diagnostic de l’étude est annexé, un document graphique et un règlement. Le rapport de présentation des objectifs de l’aire Il aborde les deux champs fédérateurs de l’AVAP : -la préservation et la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces dans toutes les déclinaisons prévues par l'article L.642-1 du code du patrimoine ; -la prise en compte des objectifs de développement durable. Il traite l'ensemble des sujets abordés dans le diagnostic et en reprend la synthèse qui tire les conclusions respectives des deux approches patrimoniales et environnementales Il justifie la compatibilité des dispositions de l’AVAP avec le projet d'aménagement et de développement durable du Plan Local d’Urbanisme s’il est applicable, les objectifs retenus pour l'AVAP ainsi que les prescriptions qu'elle comporte. Le document graphique fait apparaître le périmètre de l’aire, une typologie des constructions, les immeubles protégés bâtis ou non dont la conservation est imposée Le règlement qui s’applique à l’aire contient des règles relatives : - à la qualité architecturale des constructions nouvelles ou des aménagements de constructions existantes ainsi qu’à la conservation ou à la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces naturels ou urbains - à l'intégration architecturale et à l'insertion paysagère des constructions, ouvrages, installations ou travaux visant tant à l'exploitation des énergies renouvelables ou aux économies d'énergie qu'à la prise en compte d'objectifs environnementaux. Une fois le projet approuvé après enquête publique, avis de la commission régionale du patrimoine et des sites, accord du préfet du département, accord définitif du conseil municipal, le maire signe l’arrêté de création de l’AVAP. La délibération est affichée pendant un mois en mairie avec mention de cet affichage dans un journal diffusé dans tout le département, et est publiée au recueil des actes administratifs. La délibération produit ses effets juridiques dès l’exécution de la dernière formalité de publicité. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 2 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs 1 - La commune et ses objectifs La commune de Sauzet reportée sur la carte IGN Top 100 Grenoble Valence La commune de Sauzet est située dans le département de la Drôme, à environ 10km au nord est de Montélimar. Sauzet compte 1954 habitants (en 2010) et son territoire s’étend sur 19,19 km², entre 92 m et 430m d’altitude. La commune est desservie par la route départementale D. 6 qui relie Montélimar à Crest et par la D. 74 qui mène à la sortie de l’autoroute « Montélimar-nord ». Sauzet est traversée par l’autoroute A7 et par la ligne TGV Méditerranée. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 3 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs Extrait de « Les communes et les cantons drômois » Conseil Général de la Drôme Extrait de Communautés d’agglomération et communautés de communes, Département de la Drôme La commune de Sauzet fait partie du canton de Marsanne. Elle appartient à la communauté de commune du Pays de Marsanne (n°4 sur la carte) qui couvre dix communes. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 4 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs La commune de Sauzet , fond carte IGN 3038 O Montélimar le territoire de Sauzet est situé majoritairement dans la plaine alluviale du Roubion (plaine des Andrans), vaste espace agricole ouvert. Au nord de la commune le village est implanté au pied d’un secteur collinaire (Les Grands Abris, 431m) entaillé par des vallons nord-sud, occupé par des boisements sur les pentes. Le village est perché sur une butte calcaire. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 5 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs Le territoire de la commune de Sauzet comprend : - un village perché avec double enceinte, une église du XII°siècle et les vestiges importants d’un ensemble seigneurial, - un bourg construit essentiellement au XIX°siècle le long de deux axes routiers avec commerces et services - des zones pavillonnaires récentes dans la continuité du bourg - une zone artisanale en lisière du bourg - une plaine cultivée traversée par le Roubion (site Natura 2000) avec un habitat dispersé - un secteur de collines boisé dont une forêt communale gérée par l’ONF La commune est située entre deux déviations. Le centre du village est libéré d’une importante circulation depuis 2006, la voie est ouverte à son réaménagement et à sa mise en valeur. Etat des protections : Monuments historiques et abords : - La villa Sestier, 102 route de Crest à Sauzet (Drôme), inscrite par arrêté du 27 Juin 2012. Caractère exemplaire d’ensemble Art nouveau alliant décor, architecture et parc. La villa Sestier génère un périmètre de protection de 500m qui couvre largement le village. - Sauzet est également concernée par le périmètre de protection de 500m du monument historique situé sur la commune voisine de La Bâtie Rolland. Archéologie La carte archéologique fait état de 16 sites répartis sur l’ensemble de la commune. Milieux naturels Plusieurs ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) sont définies sur le territoire de la commune. . ZNIEFF DE TYPE I : - Ripisylve et lit du Roubion - Vallon de Sagnac ZNIEFF DE TYPE II : - Massif boisé de Marsanne - Ensemble fonctionnel du Roubion NATURA 2000 : - La riviere du Roubion : Site d'Importance Communautaire (SIC/pSIC) Date de proposition comme SIC : 12/1998. La démarche Document d'objectifs (DOCOB) est entamée sur ce site. Document d’urbanisme : Sauzet dispose d’un Plan d’Occupation des Sols approuvé le 18 septembre 1992 qui a connu 5 modifications depuis sa création. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 6 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs La villa Sestier - périmètre de protection de 500m. source STAP26 Périmètre de protection de 500m du MH situé sur la commune voisine de La Bâtie Rolland AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 7 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 8 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 9 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs Source Info Terre Milieux naturels Sauzet. Le site Natura 2000 recouvre la ZNIEFF1 du Roubion. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 10 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs L’AIRE DE MISE EN VALEUR DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (AVAP) Le 18 février 2008 la commune a décidé de lancer la mise à l’étude d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager pour une bonne gestion du patrimoine architectural et paysager de la zone UAa du POS. Elle souhaitait que cette ZPPAUP ait pour but de : - Définir les règles à respecter en matière de réhabilitation, rénovation ou modification de bâtiments dans le centre ancien du village - Mettre en valeur du dit Vieux Village La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (Grenelle II) a institué les aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP) en remplacement des ZPPAUP (article 28). La commune de Sauzet qui a lancé l’étude en février 2008 sous le régime de la ZPPAUP s’est inscrite dans la nouvelle procédure par délibération fin 2011. L’étude s’est déroulée de décembre 2009 à janvier 2011. La finalisation de l’AVAP s’est déroulée au premier trimestre 2013. Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP) • Origine : article 28 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (Grenelle II) institue les aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP) en remplacement des ZPPAUP. L’AVAP est demandée par la commune, son étude est menée avec une instance consultative, la commission locale de l’AVAP. L’AVAP est créée par le Maire après accord du Préfet. • Périmètre : il est lié à la présence d’intérêt culturel, architectural, urbain, paysager, historique ou archéologique. Sa forme est adaptée, justifiée par un diagnostic architectural, patrimonial et environnemental, exposé dans le rapport de présentation de l’étude. • Règles : L’AVAP est une servitude d’utilité publique. Le règlement de la zone (opposable) comprenant des prescriptions, est public. Ce règlement doit être suivi par tous, il s’impose aux documents d’urbanisme et au tiers. • Avis de l’ABF : il est obligatoire à l’intérieur de la ZPPAUP. L’ABF suit le règlement de l’AVAP, il a 1 mois pour statuer. • En cas de désaccord avec l’ABF : possibilité de recours pour le maire qui sollicite le préfet de Région. Le préfet de Région tranche ( délais 15 jours pour AS ou DP, 1 mois pour PC après avoir pris l’avis le cas échéant de l’instance consultative). Qu’apportera l’AVAP par rapport à la situation actuelle? Un document de référence, un périmètre adapté et une règle du jeu affichée - Un rapport de présentation des objectifs de l’aire, fondés sur un diagnostic architectural, patrimonial et environnemental (déterminés en fonction du PADD du PLU s’il existe, ce qui n’est pas le cas actuellement pour Sauzet). - un périmètre de protection adapté au territoire : l’AVAP devrait couvrir les secteurs où la présence de patrimoine est reconnue et où la mesure de protection se révèle efficace. Les secteurs qui ne sont pas couverts par l’AVAP seront uniquement gérés par le POS puis le PLU. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 11 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 1 - La commune et ses objectifs - un règlement connu de tous, opposable au tiers, qui s’applique à l’intérieur du périmètre de l’AVAP, dès sa création. Il s’impose à tous. L’AVAP peut guider le contenu architectural des OPAH : Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat ces opérations. Le cadre qu’instaure l’AVAP facilite les modalités et le contenu de cette politique conjointe. L’AVAP devrait donc être pour Sauzet : - un outil de connaissance et d’expertise du patrimoine - un outil de gestion et de mise en valeur du patrimoine en tant que document de référence et règlement pour guider les interventions sur le patrimoine, le renouvellement du bâti actuel, et les nouvelles constructions. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 12 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 2 - Histoire 2 - Histoire de SAUZET Cette partie historique constitue une synthèse de plusieurs documents : Bibliographie sommaire - Le bourg de Sauzet au XIX°siècle jusqu’en 1981 - Association Portalac cahier n°1 - Le vieux village de Sauzet, visite guidée - Association Portalac cahier n°3 - L’arrondissement de Montélimar, tome VIII Sauzet - André Lacroix - Notice historique sur Sauzet – Abbé Vincent 1857 - Seigneurs châteaux et châtelains – Cercle généalogique de la Drôme Provençale, Montélimar 2008 - Le canton de Marsanne en Drôme provençale – Les amis du patrimoine, La Bégude de Mazenc 2002 - Carte de Cassini , fin XVIII°s - Cadastre ancien Napoléonien, 1811 AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 13 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 2 - Histoire La carte archéologique (en annexes) fait état de plusieurs sites d’occupation préhistorique sur Sauzet Sauzet tient son nom des nombreux saules qui (Saint Genis, Le Serre, Le Monard, Le Plan, Le Haut poussaient dans cette plaine humide parcourue Plan, le Surdeau, Calière, Ravel, Le Pont Vert). Des par le Roubion et plusieurs autres cours d’eau. fouilles menées préalablement à la création de la déviation ont révélé des vestiges d’habitat du néolithique au quartier de Surdeau. Période antique (121 avt J.-C. – fin du IV°s. ap J.-C. ) A période antique le territoire est occupé puisque plusieurs sites de fouilles l’attestent. Au nord du village, au lieu dit Le Serre (quartier de la poste) les fouilles archéologiques rendent compte d’une importante nécropole (sépultures sous tuiles, mobilier funéraire) de 400 ou 500 tombes. Au nord du quartier, les soubassements d’une villa gallo-romaine ont été découverts dans les années 60 (tuiles, tessons de Ph M. Bertrand sigillée, poteries, mosaïques…). Au Nord-Est de la commune des fragments de poteries et de tuiles trouvées à Saint Genis permettent de penser que ce site était également occupé à la période antique. Dans la plaine de Sauzet, rive gauche, un dolium (grand vase pour stocker et transporter le vin ou l’huile) a été trouvé à Font Juliane (source de Julianus). La carte archéologique mentionne également des occupations gallo-romaines à Laulagnier, Col de Gentil (villa), Surdeau (nécropole), le Pont Vert. Période médiévale (V°- fin XV°s.) Aux environs de l’an mil, en l’absence d’un pouvoir central fort, les petits seigneurs investissent le pouvoir local et commencent à édifier sur leurs terres et sur les hauteurs dans un premier temps des fortifications et des palissades de terre et de bois, des châteaux de pierre par la suite (XII°s.). Le nom de Sauzet apparaît en 1037 lorsque le comte Adhémar charge les moines de Cluny de relever le monastère de Saint Marcel fondé en 985 par son père le comte Lambert. Il leur donne entre autres un lieu appelé Sauzet (Salciacum) avec ses terres, bois, pâturages, vigne, moulins prés et autres dépendances. Mais le village de Sauzet est cité Période Gallo-romaine seulement en 1187 dans les textes (Sauze, Sauzei, Sauciacum) et son château en 1281 (oppidum quod dicitur Sauset), puis en 1291 (castrum de Sauceto). La seigneurie de Sauzet comprenait les communautés de Saint Marcel et de Sauzet. Jusqu’en 1296 elle était possédée en totalité par les Artaud seigneurs d’Aix en Diois qui rendaient hommage aux Adhémar, seigneurs de Montélimar pour leur château de Sauzet. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 14 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 2 - Histoire Après cette date la seigneurie passe pour moitié puis en totalité aux seigneurs de Poitiers, comtes de Valentinois avec toujours l’hommage aux Adhémar, seigneurs de Montélimar. Les Adhémar ayant cédé leurs droits au Pape, à partir de 1365 le comte de Valentinois rendra hommage au Pontife pour la seigneurie de Sauzet. Malgré les guerres liées à leur prise de pouvoir dans la région, la domination des comtes de Valentinois est alors une période favorable pour les habitants. Le seigneur élargit leurs libertés en leur accordant en 1338 une charte de franchises. La construction de l’enceinte du village date peut-être de la fin du XIV°siècle, période où les bourgs et villages autour de Montélimar restaurent où reconstruisent leurs remparts. En 1419 Louis II de Poitiers cède ses comtés de Valentinois et de Diois au Dauphin, fils du Roi de France. Le Dauphin devenu Louis XI séjourna plusieurs fois à Sauzet entre 1449 et 1454 et laissa un souvenir vivace dans l’histoire du village. S’en suivit une période de misère due à la peste, aux inondations du Roubion et à la famine ; aussi la « ruine » du village est attestée en 1472. Louis XI entreprit alors vers 1477 la restauration de Sauzet. Dans le château de grands travaux d’embellissements le transformèrent en demeure princière. Sauzet était implanté à proximité d’un axe commercial important qui reliait Romans à Mornas. La forme du vieux village de Sauzet date de l’époque médiévale. Implanté sur les pentes d’un mamelon rocheux le village ancien présente encore de façon bien lisible l’enceinte castrale englobant le château, l’église et les habitations des chevaliers et l’enceinte urbaine qui entourait le village et dont trois portes sont encore debout. Au nord la porte Dumont menait vers Crest et Romans, la porte de la Fontaine vers La Coucourde et Valence, au sud la porte de la Croix et le Portalac s’ouvrait vers Montélimar, Dieulefit et Saint Marcel où était l’église paroissiale. Saint Genis était une petite seigneurie distincte dont le seigneur est connu dès 1206. Sa terre s’étendait entre Sauzet et la Laupie. Saint Genis comprenait un château mais aussi une église et un bourg doté d’une foire. Au XIV°s. la seigneurie est sous le contrôle d’Adhémar de Poitiers, comte de Valentinois. Au XV°s. les biens sont confisqués au profit du Dauphin, fils du Roi de France. Dans la plaine, une tour circulaire datant du XIV°siècle est construite à Font Juliane. Elle est tenue par une famille noble du même nom. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Structure médiévale du village de Sauzet Fond BD ortho IGN Disposé de façon concentrique autour du château, le village était protégé par une enceinte percée de quatre portes dont on ne connaît pas exactement la période de construction. 15 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 2 - Histoire Temps modernes (XVI°s. – XVIII°s.) En 1521 François 1er vend la seigneurie de Sauzet à Galeas de Saint Séverin grand écuyer de France puis la revend en 1537 à François de Moreton, seigneur de Chabrillan. Les guerres de religion éclatent entre 1562 et 1585. Le seigneur de Sauzet est protestant. Le château sera à tour de rôle occupé par les protestants ou les catholiques et subira les assauts des uns et des autres. Par précaution, en 1628, le maréchal de Créqui fait détruire définitivement cette forteresse qui pouvait encore menacer le pouvoir. Le début du XVII°siècle est marqué par le passage de troupes qu’il faut loger et armer, par les nombreuses dépenses militaires et par les épidémies de peste (1629 et 1638). En 1642 Louis XIII cède le Valentinois érigé en duché aux Grimaldi, princes de Monaco, qui deviennent ainsi les suzerains de Sauzet jusqu’à la Révolution. La plaine compte déjà des maisons fortes tenues par des familles nobles (Le Pavon, Fontjuliane, Baltra, Bouillancourt) dont certaines datent du XVI°s. Mais c’est bien le climat apaisé de la seconde moitié du XVII°siècle qui va permettre aux habitants de Sauzet de s’installer à l’extérieur du village (le faubourg se constitue dès 1640), et sur les terres qu’ils exploitent sur l’ensemble du territoire. La construction des nombreuses fermes dans la campagne ne se fera pas au détriment du village. En 1672 l’église (devenue paroissiale à la fin du XV°s.) est restaurée et une confrérie de pénitents fait édifier une chapelle attenante. La construction de belles demeures au sein du village comme la maison du Pavon (XVII°s) atteste de la richesse de leurs propriétaires et de leur attachement au centre. A la fin du XVIII°s. Sauzet est une commune agricole mais cette économie est pourtant bien pénalisée par les crues du Roubion qui dévastent les cultures et ne permettent pas d’entretenir du bétail faute de fourrage ni de planter des fruitiers à cause de l’humidité des terres. La partie montagneuse produit du seigle, de l’épeautre et du vin. A la fin du XVIII°s la carte de Cassini témoigne de cette dispersion de l’habitat. Elle indique le village avec sa paroisse, de nombreux hameaux et des fermes isolées aussi bien dans la plaine que dans la montagne, dont les premières pentes sont plantées de vignes. Le château du village n’est pas signalé car déjà détruit, mais Saint Genis a encore son château et son église et la maison forte de Fontjuliane est indiquée. Ces exploitations pratiquent un système d’autarcie : une polyculture de subsistance associant un petit élevage diversifié. Elles intègrent déjà « l’éducation » des vers à soie activité qui prendra de l’ampleur au XIX°s. Les Après la Révolution, le château est vendu comme bâtiments abritent la famille élargie, les bien national. Sauzet devient dans un premier temps ouvriers, les animaux, les récoltes, les réserves le chef lieu d’un canton qui comprenait onze et le matériel. communes. Après la réorganisation de l’an VIII, elle resta simple commune du canton de Marsanne. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 16 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 2 - Histoire Période récente (XIX°s. – XX°s.) En 1820 Sauzet compte 1177 habitants et la population va croître jusqu’à 1735 habitants en 1870. D’après A. Lacroix le territoire communal comprenait 283 ha de forêts, 1041 ha de terres labourables, 330 ha de vignes et 108 ha de prés et pâturages. La sériciculture est une activité prépondérante, Sauzet produit une quantité importante de cocons. L’enceinte urbaine est maintenant percée de portes et de fenêtres. Le village s’est développé hors les murs surtout au nord du Portail Blanc (ancienne Porte Dumont), et dans une moindre mesure le long des remparts. Ce développement au nord sera conforté par le percement de la nouvelle route de Crest à Montélimar (1838-1839), le percement vers la route de la Coucourde (1864) et l’aménagement de la place en 1874 avec démolition d’une maison et installation du poids public. Bien situé sur la route de Crest à Montélimar ce Le village en 1811 cadastre napoléonien, faubourg (appelé le bourg) est très actif. On y trouve AD Drôme, montage MP un bureau de poste, une hôtellerie, des artisans, des commerces, des entrepôts, un négociant en grains et cocons… C’est aussi là que s’installent les notables et que l’on édifie les bâtiments structurants : le temple en 1879, la mairie et les écoles en 1884. En 1920 à la sortie du bourg vers Crest il y avait une retorderie qui moulinait la soie. A partir de 1870 Sauzet entame une chute démographique longue et régulière : la maladie des vers à soie qui a pénalisé la sériciculture, le phylloxéra qui a décimé les vignobles, ont déclenché l’exode rural. En 1896 Sauzet ne compte plus que 1155 La place du village était agrémentée d’une habitants et la décroissance se poursuivra au XX°s. fontaine. On avait planté ici l’arbre de la Liberté. puisqu’il ne reste que 837 habitants en 1954. Carte postale ancienne ass. Portalac L’abbé Vincent qui écrit en 1857 constate que « le faubourg a un caractère de vie et de mouvement » alors que « le vieux village aux rues tortueuses étroites et mal aérées donne un sentiment de tristesse provoqué par la misère, les ruines, le silence et l’abandon ». Au début du XX°siècle le centre du village est vide, en grande partie démoli, à l’image de son château. Les maisons sont abandonnées, les murs effondrés et les beaux éléments d’architecture commencent à disparaître. En 1939 les anciennes maisons de la courtine sont démolies, mais la place ne sera aménagée qu’en 1971. Les cartes postales anciennes représentent surtout le faubourg et les Vue sur le village. En 1734 la communauté avait fait planter des mûriers le long de la abords du village ancien. muraille, ce qui lui constituait un revenu. Carte postale ancienne ass. Portalac AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 17 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 2 - Histoire En 1968 la courbe s’est inversée, il y a 1084 habitants à Sauzet. En 1990 il y a 1469 habitants, 2047 en 2006. Aujourd’hui le village s’est étendu au-delà du faubourg, sous forme pavillonnaire, en particulier au nord ; en revanche le village ancien s’est reconstruit peu à peu. La plaine est restée agricole, avec un paysage assez préservé, malgré la traversée des grands équipements que sont l’autoroute A7 (1970) la ligne TGV (2000) la déviation nord-sud et la déviation est- Route de Montélimar et vue sur le village ancien. Les platanes ont été plantés en 1912, la ouest qui viennent d’être achevés. traversée du village sera goudronnée en 1928 Source « Le canton de Marsanne » 2002 Le Bourg de Sauzet au début du XX°s. Source www.delcampe.net Le village de Sauzet au début du XX°s. La plupart des maisons du centre sont inhabitées, sans toiture. Source : Archives de Sauzet Vue aérienne récente de Sauzet. Photo G Perrin. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 18 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 3 - le paysage, les vues 3 - Paysage du village de SAUZET Perché sur un petit mamelon rocheux isolé du secteur collinaire, le village de Sauzet groupé autour de son château se détache encore nettement sur la plaine agricole. C’est un schéma d’implantation assez courant dans la Drôme qui présente de nombreux villages perchés et fortifiés. La particularité de Sauzet réside dans l’organisation bien concentrique des différents éléments et couronnes que forment le château, l’enceinte castrale, le village, l’enceinte du village, les jardins et vergers, la campagne agricole et plus loin la forêt. La lecture de la silhouette est claire. Le village dense Le village perché, la plaine agricole est bien groupé autour du château et de l’église qui forment un point d’appel élevé. L’enceinte du village marque encore par endroits une rupture nette avec la campagne. En effet l’environnement du village constitué de jardins n’arrête pas le regard, et la plaine cultivée constitue un socle plat et assez dégagé jusqu’aux collines boisées. Il n’en a pas toujours été ainsi du paysage agricole. Jusqu’au début du XX°siècle les collines dont les pentes étaient cultivées (on y trouvait surtout des vignes) présentaient un aspect ouvert et régulier. La plaine où était pratiquée la polyculture devait être plus morcelée avec une mosaïque de champs bordés de haies. Aujourd’hui la plaine où l’agriculture est mécanisée présente de grandes étendues uniformes de prairies, de cultures ou de boisements. Le paysage des reliefs se ferme : les vignes ont fait place à la friche et aux boisements. La silhouette homogène très minérale du village Carte postale ancienne, champs morcelés perché est seulement ponctuée de quelques arbres (des cyprès) mais sa périphérie est beaucoup plus végétalisée. En effet les jardins et les circulations sont bien arborés avec des alignements de platanes mais aussi des fruitiers et de beaux arbres d’ornement. Toutefois le schéma n’est pas toujours aussi clair, suivant les points de vue. Au nord du village les constructions pavillonnaires qui se sont développées et la végétation arborée de leurs jardins brouille la perception du village. Il faut atteindre un point élevé pour retrouver l’ensemble constitué. Carte postale ancienne, vignes sur les collines AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 19 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 3 - le paysage, les vues Les vues La configuration du lieu ( localisation du village sur un mamelon isolé dans une grande plaine, implantation dans la pente,) permet d’avoir des vues plongeantes sur le village et de belles perspectives sur le grand paysage. Le vieux village de Sauzet belvédères remarquables : compte plusieurs Au plus haut du village, à l’intérieur de la courtine (vues sur le village et sur le paysage): - parcelle 647 au sud de l’église (public mais fermé) - au nord de l’église - parcelle 690, espace public aménagé Depuis l’enceinte du village (vues sur le paysage): - parcelle 589 vers le parc Sestier et l’est - Place Lacroix vers l’est - Portalac vers le sud - parcelle 905 vers l’ouest Les vues depuis le village Les rues suivantes présentent également des échappées visuelles sur le paysage environnant : - rue du Colombier - rue de la Rua Enfin, deux points de vue intéressants sur le village sont à noter : - Devant la parcelle 598, vue vers la Courtine et l’église - Devant la parcelle 932, vue sur l’enceinte Vue plongeante depuis la parcelle 690 Vue vers le nord depuis la parcelle 690 Vue du château (depuis la parcelle 647) sur le Bourg vers Crest Vue depuis la façade nord de l’église AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 20 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 3 - le paysage, les vues Le village dans son ensemble est vu de plus loin, de la déviation est-ouest qui contourne Sauzet par le sud et des routes communales plus rapprochées. En revanche le village est peu visible depuis le nord (allée des Buis, allée des Oliviers), à moins de monter au sommet de la colline. Vues sur le village depuis la plaine Vue depuis la déviation est-ouest qui contourne le village par le sud. La plaine cultivée est un écrin paysager qui assure la mise en valeur du village. Approche par la route communale sud-ouest Vue depuis le nord Arrivée par la route de la Bâtie Arrivée par la route communale sud-ouest AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 21 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 3 - le paysage, les vues Vue sur Saint Marcel depuis les Doubles(en bas de la parcelle 905). Du village un escalier descendait vers la plaine, c’était le plus court chemin vers l’église paroissiale de Saint Marcel. Photo association Portalac Le village vu du nord, depuis le haut de la colline. Photo association Portalac AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 22 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 4 - Structure et espaces publics 4 - Structure et espaces publics du vieux village et du bourg Le vieux village de Sauzet Le vieux village de Sauzet qui se développe autour de l’enceinte castrale était enserré dans un rempart percé de quatre portes. L’abri qu’offrait le rempart était d’une surface restreinte, aussi il est concevable de trouver des rues étroites et des constructions serrées les unes contre les autres, qui se développent sur plusieurs niveaux, parfois au dessus de la rue, formant des passages couverts très caractéristiques. Le vieux village s’organise donc en fonction des quatre portes, des rues qui les relient et de la montée au château. Les rues étroites et sinueuses avec des La rue Fangeuse qui longe l’enceinte au sud passages couverts sont bien caractéristiques de ouest aconservé sa calade. Sa pente est faible. l’époque médiévale. Ici un passage couvert. Dans ce village en pente la distribution se fait par des rues peu inclinées qui montent progressivement vers le château (Grande rue, rue de la Place, rue de la Bistourne, rue sous la Courtine) ou qui suivent le rempart, plus ou moins à niveau (Grande Rue, rue Fangeuse qui se continuait peut être jusqu’au Portail Lafon). De nombreuses traverses à travers pente, ruelles ou escaliers, viennent compléter le dispositif de desserte. Les espaces de circulations, rues publiques et accès privés, sont étroits par manque de place mais surtout parce qu’ils étaient adaptés aux dimensions des usagers : les hommes, les animaux et les charrettes. Il Rue de la Rua, à travers pente, relie la rue de n’y avait pas de trottoirs (la chaussée bordée de la Courtine et la rue de la Juiverie trottoirs est une invention du XIX°s) mais vraisemblablement un caniveau central pour diriger le ruissellement. Les places étaient peu nombreuses et petites. Les grands espaces ouverts actuels sont le résultat de démolitions (place devant l’église et le château créée, place du Portail Lacroix agrandie…). Certaines rues à niveau étaient carrossables, c'est-àdire adaptées au roulement des charrettes et des voitures à cheval et étaient empierrées. On retrouve encore une partie de ces calades. Les passages et rues qui n’étaient pas empierrés étaient laissés en terre battue. Les tracés n’ont pas été modifiés mais bon nombre des ces rues ont été recouvertes au XX°siècle par de l’enrobé ou du ciment, pour faciliter l’accession des véhicules automobiles au cœur du vieux village. Contrairement aux calades ces matériaux sont lisses et imperméables. Outre la perte de qualité de ces espaces publics, il faut craindre l’accentuation du risque de ruissellement le long des rues et des remontées d’humidité du sol à travers les murs de façade. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Détail du pavement (calade) de la rue Fangeuse. Les calades de Sauzet sont des pierres roulées (sorte de galets) assemblés par blocage. Cet assemblage donne un sol drainant qui permet à l’humidité du sol de s’évaporer et aux eaux de pluies de s’infiltrer partiellement, ce qui minimise le ruissellement torrentiel. 23 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 4 - Structure et espaces publics Dans le vieux village, entre les deux remparts, le parcellaire est étroit et très morcelé, et cet état existait déjà au début du XIX°siècle, comme le montre le cadastre de 1811. Mais depuis un siècle de nombreuses constructions du village ont disparu. Les habitations abandonnées, dont on avait enlevé la couverture pour ne pas payer d’impôts, sont tombées en ruines et leurs vestiges ont continué à se dégrader ou ont été démontés par mesure de sécurité. Ces espaces sont aujourd’hui aménagés en jardins ou espaces libres, ou laissés tels quels, quelquefois reconstruits sur les bases d’origine ou non. Le processus de reconstruction du village est encore en Grande rue, alignements de façades cours. En conséquence en élévation les rues ont un aspect hétérogène, car elles peuvent présenter dans leur continuité ou de part et d’autre des séquences très différentes : - des alignements de façades continus, plus ou moins réguliers en raison de l’implantation au sol des constructions (à l’époque médiévale l’alignement sur la rue n’était pas très rigoureux) - des façades-murs, dont l’arrière est complètement démoli - des jardins et des espaces ouverts aux clôtures disparates quand elles existent Calas Lafon, espaces privés aménagés après - des arrières de parcelles qui se retrouvent au démolitions premier plan. A l’intérieur de la Courtine (le rempart du château) l’espace s’est ouvert, suite à la démolition de l’îlot central et de tous les bâtiments situés au nord et à l’est ; un seul a été conservé. L’aménagement des espaces dégagés s’est fait progressivement : l’esplanade devant le château dans les années 70, plus récemment la montée et les abords de l’église ainsi que le belvédère sur la parcelle 690. Mais cet espace qui pourrait être une place agréable au coeur du vieux village avec sa perspective remarquable sur le grand paysage est un espace Derrière le mur rue Fangeuse parcelle 759 assez décousu où la place de la voiture et du piéton est assez mal définie et dont le traitement minéral et banalisé (enrobé essentiellement) n’est ni accueillant, ni valorisant. A l’intérieur de la Courtine, devant l’église AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 24 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 4 - Structure et espaces publics Le tour du village et le bourg Cet ensemble correspond aux constructions qui se sont organisées tout autour du village, en vis-à-vis de l’enceinte urbaine ouverte sur l’extérieur aux XVIII°et XIX°siècles, et le long des axes de circulation principaux au nord du village (départementale CrestMontélimar et accès vers la Coucourde). Le tour du village et le bourg se sont constitués principalement au XIX°siècle. A la différence du vieux village, les rues sont plus larges, plus rectilignes. Les parcelles ont des Le bourg, rue de la Mairie, front bâti dimensions plus importantes et sont moins morcelées. Pourtant, malgré l’espace, la règle de l’alignement sur la rue continue de s’appliquer, les constructions sont mitoyennes ou implantées sur au moins une limite séparative. Seuls trois cas dérogent à la règle : la mairie, le temple et la maison Sestier (parcelle 560). Si la parcelle est petite, le jardin se trouve à l’arrière du bâtiment (dans certains cas il n’y a pas de jardin), si la parcelle est plus large un mur de clôture, plus ou moins haut, vient continuer l’alignement sur la rue. Avec ce principe d’implantation les rues sont bien définies par des fronts bâtis (dont les façades présentent un alignement plus rigoureux que dans le vieux village) ou des alignements qui alternent Chemin de ronde, bâtiments et mur alignés/rue façades sur rues et murs de clôture bordant le jardin. Cependant il est regrettable que des réaménagements postérieurs n’aient pas tenu compte de cette logique. Ainsi on trouve dans ce secteur : - des ruptures dans l’alignement bâti ou un linéaire de murs de clôture, suite à des démolitions et des reconstructions disparates - des nouvelles façades ou des murs, suite à démolition, qui n’ont pas été faits pour être vus et qui sont laissés tels-quels ou traités de façon banale. Route de la Bâtie, alignement Traitement banal d’une démolition sur la rue AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Perte de l’alignement sur la rue, constructions et aménagements disparates 25 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 4 - Structure et espaces publics Autour de l’enceinte le traitement de la rue « hésite » entre la configuration médiévale (pas de différence de niveau, caniveau central) et la configuration XIX°s (trottoirs de part et d’autre de la chaussée). Devant les façades on retrouve aussi bien des seuils en pierre ou en ciment, des parties enherbées, des grilles d’écoulement ou de l’enrobé posé jusqu’en limite. L’ensemble de la chaussée est recouvert en enrobé en raison de la circulation automobile. Dans le bourg les rues peuvent être bordées de trottoirs, mais ce n’est pas une généralité. Quelquefois une bordure est matérialisée par un marquage au sol, souvent il n’y a rien. Chemin de ronde, traitement de sol en enrobé D’une façon générale sur l’ensemble de ce secteur jusqu’au pieds des façades l’aménagement au pied des façades manque de continuité (le piéton ne s‘y sent pas à l’aise) et de qualité dans le traitement. C’est l’ensemble des façades qui s’en trouve pénalisé. Depuis la création de l’axe Crest-Montélimar par le nord du village, les aménagements successifs ont privilégié la place de l’automobile en raison de l’importance du trafic. Aujourd’hui le bourg de Sauzet a un caractère très « routier », et il a perdu en qualité : la place du Portail Blanc n’existe plus vraiment, l’arbre et la fontaine ont disparu, le stationnement est envahissant, la signalétique est importante et chaotique, le traitement Chemin de ronde, seuils discontinus de sol est fonctionnel (essentiellement de l’enrobé), le piéton ne trouve pas sa place et ne se sent pas en sécurité par manque d’espace et de cheminements appropriés, l’espace est encombré. La création de la déviation par le sud devrait permettre à la commune de se pencher sur l’amélioration qualitative de la traversée du village. Rue de la Mairie, trottoirs discontinus Une traversée de bourg à requalifier L’enceinte nord (Portail Blanc) et la « place » AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 26 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 5 - L’évolution récente de Sauzet 5 - L’évolution récente de Sauzet Au-delà du vieux village groupé le long de rues étroites et sinueuses, enserré dans son enceinte, et du bourg qui s’étire en fronts bâtis alignés sur des rues rectilignes, le développement récent de Sauzet a suivi une logique différente. La plupart des constructions postérieures aux années 60, qui sont surtout de l’habitat individuel, se sont développées sur de grandes parcelles, et ont été implantées au milieu de leur terrain, pour répondre à un souhait d’éloignement de la rue et des voisins. La surface occupée par ces nouvelles formes d’habitat qui se sont multipliées en quelques décennies dépasse largement la surface du village et du bourg qui ont mis des siècles à se construire. Aujourd’hui, une poignée de lots peut atteindre la superficie du village, et ne contenir que quelques maisons. Ce système, grand consommateur de foncier, peut s’avérer complètement fermé, sans perspective de densification dans un futur proche en raison de l’implantation centrale des constructions dans leur parcelle et de l’absence de voirie de liaison entre les différents quartiers. Mesure de la croissance: les deux carrés ont les mêmes dimensions, 200m par 200m, soit 4 hectares. - le carré de droite recouvre le village qui a mis des siècles à se constituer, - le carré de gauche recouvre quelques lots, quelques maisons, lotissement et diffus, l’ensemble s’est construit en quelques décennies. - Les cercles montrent deux opérations d’habitat denses au sud du village Ces modes d’urbanisation s’accompagnent de longues et larges voiries de desserte, conséquence des grandes parcelles, de l’implantation centrale, de l’utilisation incontournable de la voiture, de la volonté ou l’obligation de garer les véhicules dans le volume habitable. Autour des maisons individuelles les clôtures sont systématiques, elles ont des aspects divers, mur ou haie végétale ou combinaison des deux. Constructions en retrait de la rue, voiries larges, clôtures diverses, dans ces secteurs la rue s’élargit et n’est plus tenue ni cadrée par des éléments verticaux et réguliers. Par manque de cheminements appropriés et par la perception d’un espace non défini, le piéton Maison individuelle isolée, un exemple parmi ne s’y sent pas à l’aise. tant d’autres de l’urbanisation actuelle. Mais d’autres formes d’urbanisation existent à Sauzet. Il faut noter deux opérations d’habitat groupé au sud du village dont une (logements sociaux) vient s’insérer correctement dans les lignes d’extension du village. Opération d’habitat groupé, au sud du village (petit collectif, logements sociaux). Cet ensemble s’insère correctement dans les grandes lignes d’extension du vieux village. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 27 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 28 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet 6 - Le patrimoine de Sauzet Cet inventaire qui s’appuie sur un travail de terrain utilise également en grande partie les données écrites de l’association Portalac. Les éléments patrimoniaux repérés se trouvent aussi bien à l’intérieur des remparts que dans les faubourgs. On distinguera alors deux grandes périodes de constructions : l’architecture médiévale et moderne (du XIII° jusqu’au XVII°siècle), militaire et civile l’architecture civile du XVIII° au XX° siècle. l’architecture militaire La village comporte 2 grands types de murs défensifs: la courtine haute de l’enceinte castrale, et les remparts de la ville fermés à l’origine par 4 portes. Tous ces murs percés à l’époque moderne pour des raisons de confort, ont conservé une mise en œuvre et des éléments architecturaux remarquables, particuliers à chacun. l’architecture civile A l’intérieur des remparts l’architecture civile est très liée au système défensif, engendrant des dispositions architecturales particulières et limitant une évolution qui se réalisera à l’extérieur des murs, plus tardivement, à partir du XVIII° siècle. Limite des remparts entre l’architecture antérieure au XVII° siècle, la muraille et les constructions « récentes » à partir du XVIII°. Rue Fangeuse AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Rue des Violettes 29 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet L’ARCHITECTURE MEDIEVALE, CIVILE ET MILITAIRE Le château de Sauzet (parcelles 743-744-653-654-644-646-647) Connu seulement en 1281 dans les textes, ce château était possédé au XIV°siècle par le comte de Valentinois. Au XV°siècle il passe dans le domaine Royal. Louis XI qui y séjourna fait entreprendre des travaux d’embellissement qui transforment le château en palais. Attaqué pendant les guerres de Religion du XVI°siècle, le château est définitivement détruit en 1628, sur ordre du maréchal de Créqui. Après la Révolution, il est Grande cour et mur de la salle d’apparat vendu comme bien national. (24mx12m), reste de baies trilobées La propriété de l’ensemble est aujourd’hui partagée entre la commune (parcelles 744-653-654-647) et deux propriétaires privés (parcelle 743 et parcelles 644-646). Il reste aujourd’hui les énormes pans de murs (10 à 15m de haut) qui délimitaient les vastes salles et de nombreuses baies gothiques dont certaines sont bouchées par de la maçonnerie, (ce qui les a préservées du pillage). Les restes de fresques sont aujourd’hui bien effacés, mais des vestiges d’enduits sont encore visibles malgré trois siècles d’intempéries. On distingue encore nettement aujourd’hui le fonctionnement des différents bâtiments qui Mur du logis seigneurial, baies trilobées constituaient le château : logis seigneurial, salle d’apparat, chemin de ronde, poterne, ainsi que les ancrages des différents planchers et des nombreuses belles fenêtres (géminées, en ogive, trilobées) et des chapiteaux sculptés. Ces éléments attestent la prédominance de la fonction résidentielle et non exclusivement défensive du château, réalisée au XV siècle, sous Louis XI. Certains encadrements de portes offrent un bon exemple de maitrise de la stéréotomie, (taille de la pierre) avec des joints extrêmement fins et des arrêtes parfaitement conservées. Des fouilles archéologiques pourraient approfondir la connaissance du site, et retrouver des vestiges ou fondations de jardins, citerne, et autres salles… Un chantier de jeunes a effectué un nettoyage en 2004, ce qui a dégagé le sol, les murs, un escalier et des ouvertures. Logis seigneurial, porte en ogive et porte en plein cintre L’ensemble est fermé au public car il y a des risques inquiétants de chutes de pierres. La commune souhaite rendre ce site public pour accueillir des fêtes locales et des manifestations culturelles. Les ruines du château mériteraient d’être protégées Arc en ogive très bien appareillé. au titre des monuments historiques. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 30 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Eglise Saint Lambert et chapelle des pénitents (parcelle 652) et la place C’était à l’origine la chapelle du château, citée comme paroisse seulement à partir du XV°siècle. Elle est datée du début du XII°siècle et porte peut-être le nom du premier seigneur de Sauzet, le comte Lambert (X°s). Avant d’être paroisse, elle a longtemps été desservie par les religieux de Saint Marcel de Sauzet dont elle dépendait. Autour de l’église se trouvait le cimetière médiéval. L’église a été restaurée après les guerres de Religion et son clocher peigne a été reconstruit vers 1630, puis Façade ouest de l’église, porche, clocher au début du XX°s. Cet édifice très simple possède une nef unique avec une voûte en berceau, une abside avec une voûte en cul de four. L’asymétrie de la façade est accentuée avec la construction en 1672 de la chapelle sur son bas coté sud. par une confrérie de Pénitents. Cette chapelle avait une entrée indépendante mais à l’intérieur elle communiquait avec l’église par un grand arceau. La place au nord de l’église a été aménagée en 1971. Les travaux successifs ont contribué à réhausser le Entrée de la chapelle des pénitents, 1672. sol extérieur, plaçant le niveau de la nef bien en dessous. Façade est, abside et mur d’enceinte du château Le clocher était orienté différemment Les bâtiments situés dans l’enceinte seigneuriale ont disparu à l’exception de quatre d’entre eux et de l’église. Le reste des parcelles a été totalement arasé. La place date de 1971. Parcelle 670-669 AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 31 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Enceinte haute, appelée « la Courtine » L’enceinte haute, appelée la Courtine, entourait le château, la chapelle castrale et des demeures de chevaliers. Le périmètre de ces fortifications est presque complet, à l’exception d’une portion à l’est qui a été démolie au profit d’un dégagement sur le paysage. On accédait à cet ensemble par deux portes dont une, la Posterle existe encore aujourd’hui (le nom La courtine (p. 669) vue de la grande rue vient de « poterne » petite porte). On y observe l’emplacement de la herse, ou de l’assommoir . C’est le seul élément de l’enceinte construit en pierre de taille appareillée. Cette enceinte qui aurait été édifiée au XI°siècle est encore bien conservée. Il en reste aujourd’hui des pans entiers continus que l’on peut longer en passant par la rue de l’Eglise, la rue sous la Courtine et la rue de la Bistourne, ou apercevoir depuis la Grande Rue. Les murs de pierre ont une hauteur imposante avec par endroit, un appareillage en moellons assisés de détail de mise en œuvre de l’appareillage belle taille, à joints fins et réguliers, également utilisé régulier, rue sous la Courtine sur les tours carrées. On peut encore observer deux tours carrées (parcelle 691 et parcelle 647) et de nombreuses baies à meneaux (traverses) et de fenestrons qui ont été percés au XV°siècle. La Posterle, p. 745. Fait partie d’une habitation Tour carrée p. 715 Mur de courtine du château p. 743, AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 32 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet L’enceinte du village, appelée « le vingtain » Une seconde enceinte entourait le village. On l’appelait le « vingtain », du nom de l’impôt servant à entretenir les fortifications. Malgré quelques sections manquantes, ces remparts sont encore lisibles dans leur ensemble. Les murailles des bourgs autour de Montélimar sont reconstruites au XIV°siècle. Il n’est pas impossible de trouver des parties antérieures à cette époque. C’était une haute muraille sans ouverture, sauf tout en haut où entre les créneaux du parapet du chemin “Coupe” sur l’enceinte. On distingue en haut le de ronde les fentes des meurtrières percent la chemin de ronde et le parapet maçonnerie des merlons. Elle comporte encore deux tours circulaires dans sa partie est. Puis les maisons se sont appuyées à l’intérieur contre cette enceinte et des ouvertures ont été percées à toutes les époques. Mais l’épaisseur des maçonneries a rendu difficile les ouvertures en partie basse ce qui explique la bonne conservation du périmètre des remparts, et la disposition aléatoire des ouvertures coté extérieur, jusqu’au XIX° siècle. L’enceinte à l’est du village, avec une des deux tours circulaires. On retrouve donc par endroits les créneaux bouchés ou transformés en fenestrons de combles, des meurtrières pour le tir, des ouvertures gothiques, des fenêtres à meneaux Renaissance, des ouvertures cintrées XVII°siècle ou de belles façades ordonnancées du XIX°siècle. L’enceinte partie ouest, porches archère en étrier (XIII°s), du chemin de ronde extérieur, coté nord L’enceinte, sur la place du bourg, façades aménagées au XIX°siècle Différents percements du chemin de ronde extérieur, coté est. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 33 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Les portes de l’enceinte du village L’accès dans l’enceinte du village se faisait par quatre portes rudimentaires, de plan quadrangulaire, dont trois existent encore aujourd’hui: Au nord le Portail Blanc (ancienne porte Dumont) menait vers Crest et Romans alors que le Portail La Font (ancienne porte de la Fontaine) vers La Coucourde et Valence. Au sud la porte de la Croix (détruite au XIX°siècle) devait s’ouvrir vers Montélimar et Dieulefit. Le Portalac menait aussi au Le Portail Blanc cimetière et à l’hôpital situés à l’extérieur du village et à Saint Marcel de Sauzet. Le Portail La Font Ces portes construites en belles pierres de taille ont chacune un arc intérieur et un arc extérieur en plein cintre ou en ogive pour le Portalac, avec entre les deux la gaine de la herse, ou de l’assommoir, que surplombe la chambre de manœuvre. Les trois portes sont surmontées d’un fenestron, vestige de meurtrière élargie. Le Portail Blanc et la place au XIX°siècle Les parements sont appareillés en pierre de taille en partie basse et en chaines d’angle. La partie haute est moins soignée, en moellons de pierre. Le portail La Font et la fontaine en contrebas Le Portalac AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Portail La Font 34 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Les maisons remarquables de l’enceinte médiévale Maison du Pavon (parcelle 909-910) Cette maison appartenait à la famille noble de Marcel du Pavon qui possédait également une maison forte située dans la plaine au sud du Roubion. Elle est adossée contre l’enceinte et ouvre dans la Grande Rue au sud par une porte en pierre sculptée, bel exemple de l’architecture XVII°, qui est aujourd’hui rétrécie sur toute sa hauteur . Le jambage sculpté en pierre du portail supporte un linteau ajouré composé de deux belles traverses en pierre, et d’une grille. Le magnifique vantail en bois du portail est composé de panneaux moulurés et de traverses cloutées. L’ensemble est surmonté d’un oculus ovale. Façade sur Grande Rue Des éléments architecturaux tels que les corbeaux moulurés en façade Grande Rue, indiquent une volonté de modernisation. Des recherches archéologiques pourraient approfondir la connaissance des cet édifice. Le long de la Grande Rue le pied du mur en pierre est creusé en arrondi pour permettre le passage des essieux des charrettes. Façade sur chemin de Ronde Sur le chemin de ronde la façade présente une croisée à meneau, une meurtrière, des vestiges de créneaux et plusieurs fenêtres anciennes remaniées ou obturées. Maison Fontjuliane (rue de la Place, parcelle 641) Cette maison appartenait à la famille noble des Marsanne de Fontjuliane qui possédaient également la maison forte de Saint Genis sur la route de Crest ainsi que la maison forte de Fontjuliane située dans la plaine au sud du Roubion. La façade comporte un portail d’entrée en pierre de taille avec un arc en plein cintre reposant sur des impostes carrées (XVI°-XVII°siècle), fermé par une porte en bois cloutée. La façade compte plusieurs fenêtres Renaissance dont certaines obturées (fenestrons, baies avec traverse). La baie centrale à croisillon s’ouvrait sur une logette reposant sur trois corbeaux de pierre. La fenêtre était abritée d’un auvent de pierre, détail constructif que l’on retrouve souvent à Sauzet. Dessin association Portalac AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 35 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Maison (cala du Portalas parcelles 625-626-627-628) (Construction XV°, XVI°) Cette ensemble de plusieurs corps de bâtiments donne sur la cala du Portalas et sur la place du Portail Lacroix. Il comprend une tour d’escalier et de nombreuses ouvertures anciennes remarquables (baies à meneau ou simple traverse, linteaux sculptés en accolade, fenestrons, porte sculptée, porche…). La restauration des façades donnant sur la place du portail Lacroix est un exemple à suivre. Cala du Portalas p 626 Vue depuis la place du Portail Lacroix Maison (rue du Colombier, parcelles 726) Maison XV° encore bien conservée dans son ensemble. Les ouvertures d’origine sont maintenues, les encadrements sont très bien conservés ou restitués fidèlement. On retrouve l’auvent en pierre au dessus du linteau. parcelle 726 rue du Colombier Maison (Grand rue, parcelles 598) La façade sur le chemin de ronde présente une tour circulaire et des créneaux transformés en fenestrons (enceinte du village), une croisée à meneau, une baie à traverse et un beau porche d’entrée. L’angle de la maison donnant sur la place présente une coupe sur le rempart. Cette façade a conservé son enduit. Parcelle 598 sur le chemin de ronde AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 36 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Les maisons de la rue fangeuse (parcelles 729, 730, 731, 761, 762, 765, 766 et 759) Cette rue se particularise par cet alignement de maisons qui montrent leur belle façade sur le chemin de ronde. Rue fangeuse on remarque des ouvertures très anciennes dont certaines sont condamnées, telles que des baies trilobées ou en ogive, caractéristiques de l’architecture médiévale, (XIII° au XV°). Sur le chemin de ronde, l’ancienne enceinte a été modifiée (créneaux bouchés) et de nouveaux percements ont été crées. Beaucoup des maisons de la rue Fangeuse on conservé leur enduit même s’il est parfois très usé. Parcelle 761 rue Fangeuse et Chemin de ronde Parcelle 765 rue Fangeuse et Chemin de ronde La parcelle 759 est intéressante pour le mur, les nombreux percements anciens qui sont encore visibles , et dont les encadrements sont bien conservés avec des linteaux plats ou moulurés. A l‘intérieur il faut s’attendre à trouver des éléments intéressants dans les ruines. Parcelles 759 (à droite) et 765 AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 37 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet L’ARCHITECTURE DU XVIII° AU XX° SIECLE. Le patrimoine du bourg et autour du vieux village La mairie école (parcelle 566) La mairie – école du village date de 1884. Comme la plupart des mairies-écoles construites à cette époque le bâtiment se compose de trois parties. La mairie au centre se distingue par des des éléments particuliers (axe central marqué par la belle porte d’entrée le balcon et l’horloge en toiture, corniche moulurée, vases à feux en pierre). Les façades latérales des écoles ont un décor simplifié (génoises). Les écoles se continuent en deux corps perpendiculaires à l’arrière du bâtiment. L’ancien temple (parcelle 559) Le temple a été construit dans la seconde moitié du XIX°siècle (vers 1879). Il servit peu pur le culte protestant. Il est aujourd’hui reconverti en salle de judo. Décor classique avec un fronton brisé et chaine d’angle en pierre de taille, un portail encadré de pilastres en pierre de taille est surmonté d’un oculus. L’ancien temple Propriété Sestier (parcelles 560, 567, 561, 938) (monument historique depuis le 27 Juin 2012) Honoré Sestier (né en 1879), riche héritier habitant à Montélimar fit construire sa maison d’été en 1902 par l’architecte lyonnais N. Vernon dans un parc (7ha aujourd’hui) dessiné à l’origine par Gabriel Luizet de Dardilly. L’ensemble comprend aussi des écuries et la maison du gardien. Cette maison imposante de quatre étages est un bel exemple d’architecture de villégiature du début du siècle qui combine le régionalisme (ici anglo-normand avec ses toitures caractéristiques et ses faux colombages) et les éléments d’architecture art nouveau (linteaux, vitraux…). L’intérieur comporte un écuries p 561 et maison p 560 décor et du mobilier Art Nouveau d’époque. Le bâtiment des écuries et la maison du gardien reprennent le style de la maison. Le parc est un espace remarquable à proximité du village. Portail d’entrée Maison p 560 AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 38 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Maisons XIX°siècle et début XX°siècle Les maisons de notables se sont implantées à l’extérieur du vieux village le long des routes principales. Là, à proximité du village il était possible de construire plus grand et de bénéficier d’un jardin ou d’un parc. Elles ont de belles façades ordonnancées donnant sur la rue et quand elles disposent d’un jardin il est clos d’un haut mur avec un portail d’entrée en métal. Sont intéressantes les maisons suivantes pour leur implantation, leur volume, l’ordonnancement de leur façade et la qualité de leurs matériaux. Elles sont également caractérisées par la présence systématique de décors peints. parcelle 575 sur la place, implantation, volume et façade (décor peint), parcelle 542, rue des Violettes, porche et décor peint parcelle 530-531, rue des Violettes parcelles 802 et 539 rue de La Coucourde, parcelles 601 602 et 603 route de la Bâtie, parcelle 611, chemin de ronde Parcelle 575 sur la place, son volume referme la place et lui donne sa dimension Parcelle 875, reste de décor peint protégé par l’avant toit parcelle 530-531, rue des Violettes parcelle 542, rue des Violettes rue de la Coucourde parcelle 802 rue de la Coucourde parcelle 539 Chemin de ronde Parcelle 611 Parcelle 602 route de la Bâtie AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 39 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 6 - le patrimoine de Sauzet Fronts bâtis de maisons de faubourg Ces alignements de maisons modestes forment un front bâti continu qui délimite la rue : même gabarit, même volume, même traitement de façade. On retrouve cette configuration sur : - la route de Montélimar vers Crest, - le long de la place - sur la rue des Amandiers. Front bâti sur la place Alignements de platanes Plantés au début du XX°siècle, ces arbres soulignent l’entrée dans le village et accentuent la perspective. Route de Montélimar Fontaines Remarquables par leurs proportions, le travail de taille de la pierre. la vasque arrondie de la fontaine Lafont Fontaine du Portalac Fontaine Lafont Croix de chemin ou de mission Route de Montélimar (parcelle 786) Elle est érigée en bordure du jardin de la, maison du pharmacien Sestier. Croix p. 786 AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 40 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet 7 - Les constructions du village de Sauzet A l’intérieur de l’enceinte urbaine, les constructions du vieux village sont principalement d’origine médiévale, mais le bourg, « extension » hors remparts, présente des caractères architecturaux caractéristiques des époques constructives postérieures et du contexte géographique. A l’intérieur de l’enceinte, la complexité du parcellaire ainsi que les contraintes du relief vont imposer des Les constructions médiévales du vieux village à volumes imbriqués et les alignements parfois l’intérieur de son enceinte. accidentés des façades. Hors les murs, les parcelles plus grandes et le terrain plat donneront plus de régularité dans les volumes et les façades. Vue sur le bourg depuis parcelle 690 D’une façon générale mais à l’exception du château, dans le vieux village comme dans le bourg, l’implantation des constructions présente les murs gouttereaux (façades situées sous la gouttière) en façade sur rue et la mitoyenneté se fait au niveau des murs-pignons. On observe une hiérarchie dans les façades : la façade sur rue, façade principale, est traitée avec soin et bénéficie d’une présentation, les autres façades Murs gouttereaux en façade sur rue. Les sont des façades secondaires. pignons sont cachés. A Sauzet c’est donc la façade du mur gouttereau qui comme façade principale recevra le meilleur traitement. En général le pignon est en grande partie caché par la construction voisine ou est traité sommairement. Les pignons visibles de la rue sont peu ouverts, mais certains sont traités soigneusement avec un enduit lissé et une modénature. A droite ce mur-pignon se retrouve en façade, donc très visible. Il ne comporte pas d’ouvertures (l’accès a été condamné) mais son traitement est soigné : enduit lissé avec décor peint et mise en valeur de l’ancienne ouverture, retour de la génoise formant fronton. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 41 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet LES FAÇADES ET LEUR COMPOSITION : Diversité des ouvertures des façades extérieures de l’enceinte urbaine : Dans le vieux village : Grace à la conservation des murs d’enceinte, l’architecture médiévale est bien représentée, malgré de nombreux remaniements et les dégradations dues à l’abandon des lieux jusqu’à un passé proche. Des éléments architecturaux représentatifs de bâtiments militaires, civils et religieux ont été ainsi conservés, ainsi que des systèmes constructifs. Cependant à partir de la fin du XVII° et jusqu’au début du XX° siècle les façades des constructions médiévales vont évoluer et petit à petit s’organiser et s’ordonnancer. Cette transformation est significative Façade composée : les ouvertures sont pour les façades extérieures des constructions alignées, les créneaux et percements antérieurs sont masqués par l’enduit adossées à l’enceinte urbaine. Les parcelles médiévales sont souvent étroites et s’adaptent au terrain accidenté ou aux murailles sur lesquelles l’édifice est construit, ce qui donne des volumes irréguliers, une imbrication de constructions et des alignements parfois chaotiques. Les façades qui en découlent vont refléter cette implantation : trame de largeur irrégulière où les percements sont rarement alignés. Ouvertures disparates de différentes Pour les bâtiments construits en périphérie, la hauteur époques, sans souci d’organisation ni de des édifices est conditionnée par la hauteur des murs composition de courtine très élevés. Ils auront en général un rez de chaussée plus 2 niveaux de plancher. A l’intérieur de l’enceinte, les hauteurs des façades sont plus réduites : un rez de chaussée plus 1 niveau de plancher et des combles A l’exception des décors peints sur les façades XIX° et de quelques baies moulurées sur le bâti médiéval, la modénature des façades reste très modeste : aucune corniche, exceptionnellement une avancée de balcon. Le seul relief significatif réside dans la Rue Fangeuse : façade sur rue, l’alignement présence des jolies génoises qui soulignent la ligne n’est pas rigoureux. d’égout de la rue. Vestige de décor peint sur mur d’enceinte (ouverture médiévale) AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM A l’intérieur de l’enceinte : Vestige bien conservé d’un mur médiéval 42 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Dans le bourg Les façades du bourg qui font face aux murs d’enceinte sont construites sur le même modèle : même implantation le long de la rue avec faîtage du toit parallèle à la rue et un rez de chaussée plus 2 niveaux de planchers, à l’exception de quelques façades à 3 niveaux. La différence avec le vieux village réside dans la plus Façades régulières, avec un souci grande planéité des fronts bâtis, due à des parcelles d’ordonnancement plus larges, et dans l’horizontalité des lignes de faitage et des égouts de toiture. On trouve une différence d’implantation et de volume dans la construction de certaines propriétés, agricoles ou religieuses, ceintes de murs de clôture en pierre, souvent assez hauts, qui assurent la continuité de la rue. Ces maisons sont construites en retrait de la rue, leur hauteur atteint souvent 3 niveaux de plancher au dessus d’un rez de chaussé assez élevé. Les maisons bourgeoises du XIX° suivent également cette règle et sont implantées en retrait de la clôture. Implantation le long de la rue, avec souci d’harmoniser les façades par le décor. Implantation des bâtiments le long de la rue Implantation en retrait, le mur vient restituer l’alignement sur la rue Dénaturations, dérives modification des ouvertures : en élévation et en profondeur, création de garages, surélévation, utilisation massive du béton. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 43 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet LES MATERIAUX DE FAÇADES Pierres et enduits Dans le vieux village comme dans le bourg, les maçonneries sont majoritairement montées en moellons de pierre (calcaire) enduits et en pierre appareillées. La pierre de taille, laissée à nu, est peu représentée : on en trouve pour les encadrements des baies et en chaine d’angle ainsi qu’en parement des portes de l’enceinte castrale. Les maçonneries en moellons de pierre étaient toujours enduites, avec un enduit couvrant à base de chaux naturelle plus ou moins épais. Cet enduit vient protéger et isoler les murs qui renferment beaucoup de vide à l’intérieur en raison leur mise en œuvre. Outre un aspect décoratif, l’enduit apporte aux murs une correction thermique et hygrométrique qu’il est important de maintenir. L’enduit était fouetté ou lissé à la truelle. D’une façon générale, il arrivait en mourant au nu des pierres de structure, et sa surface lisse soulignait les belles pierres des encadrements de baies. L’ensemble, mur enduit et pierres de structure, était ensuite passé au badigeon de chaux pure, pour resserrer l’enduit et Façade enduite avec pierres d’encadrement des baies limitées à un bandeau, sans protéger les pierres de taille non enduites. Le décrochement. badigeon pouvait être teinté et constituer un décor peint. Sur les murs d’enceinte et de courtine l’appareillage est plus soigné. On distinguera les moellons appareillés, qui sont des pierres de petite taille mis en œuvre selon des lits de pose réguliers, avec des joints assez larges, parfois couvrants, et des pierres de taille à grand appareil, dont les joints sont très fins. Cette hiérarchie de parement est encore présente dans l’ensemble de la commune, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’enceinte. Enduit lissé avec bandeau d’encadrement des baies marqué d’une teinte différente Courtine, côté intérieur Enduit dit « à pierre vue » qui est en réalité un Sur quelques murs de courtine de l’enceinte haute on enduit usé. distingue un appareillage en arête de poisson. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 44 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Les décors peints : Dans le vieux village et dans le bourg, les enduits de finition étaient souvent complétés par des décors de faux appareillages ou de simples bandeaux peints qui soulignaient les encadrements des baies. Des vestiges de décors peints subsistent sur les zones protégées, souvent sous les avancées de toit. Les décors que l’on peut encore observer datent probablement du XIX°siècle. Le bourg décor peint de faux appareillage. Parcelle 544 AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM très joli décor peint XIX°siècle 45 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Dénaturations, dérives Le décroûtage des enduits : Tous les édifices de Sauzet, antérieurs au début du XX°siècle, étaient enduits plus ou moins finement. Si les pierres apparaissent aujourd’hui c’est le résultat d’un enduit usé par le temps. La mode du rustique et de la pierre apparente a entraîné le décroûtage de Décroutage complet laissant apparaître la nombreuses façades. Cette pratique prive les façades structure du mur Un enduit projeté (ici anciennes d’une protection efficace et nécessaire et avec pose de cornières d’une présentation claire en laissant apparaître un d’angle), contribue à jointoiement fragile, un appareillage irrégulier, des gommer les spécificités architecturales de la matériaux composites, des procédés constructifs qui façade, par son n’ont jamais été conçus pour être vus. Techniquement ce décroûtage se révèle dangereux pour la pierre lorsque pour des raisons de solidité les parements sont rejointoyés au ciment, et non à la chaux naturelle. Le ciment constitue une barrière à l’évaporation de l’humidité présente dans les murs et entraîne l’éclatement de la surface externe des moellons de pierre, ou des pierres de taille (d’appui ou chaîne d’angle). épaisseur, en aplatissant et en rigidifiant sa silhouette. Mode de la pierre apparente : l’enduit aurait dû être complètement couvrant, et non creusé aléatoirement Les conséquences sont identiques si on utilise un enduit contenant de la résine synthétique ou un enduit à base de ciment ; l’eau présente à l’intérieur des mur, va forcément ressortir, soit en intérieur, soit en créant des fissures dans l’enduit extérieur. Le confort thermique des maçonneries n’est alors plus assuré. Cette façade décroûtée a perdu sa modénature d’origine, on ne comprend pas la présence du bandeau horizontal. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 46 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Les pieds de murs Dans la tradition le traitement des pieds de murs avait une fonction esthétique mais également sanitaire car il devait permettre le drainage des eaux de ruissellement et favoriser l’évaporation de l’eau des remontées capillaires absorbées par les maçonneries de fondation. Les pieds de murs étaient donc réalisés en matériaux drainants et la végétation pouvait jouer un rôle. A cet endroit la plante vient pomper l’humidité La présence de calades rappelle l’usage d’un matériau local et abondant. Outre sa qualité esthétique, sa mise en œuvre sur champ facilite le drainage des rues en favorisant l’infiltration et l’évaporation des eaux de pluie. Ce système a permis une bonne conservation des pieds de murs, sans installation couteuse de réseau enterrés. présente en pied de mur. Calade Ici l’enrobé s’arrête avant le pied de mur Dénaturation, dérives La pose de matériaux imperméables en pied de mur : L’enrobé ou le ciment appliqué jusqu’en pied de mur banalise la rue (aspect sec) et peut créer des désordres dans les maçonneries (remontées capillaires extérieures ou intérieures, dégradations de l’enduit et des revêtements) Les caniveaux cimentés contre les pieds de mur. Enrobé jusqu’en pied de mur A éviter : Dans les deux cas l’enrobé vient buter conte les pieds de mur favorisant l’absorption de l’humidité présente dans le sol par remontée capillaire AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 47 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet LES OUVERTURES DES FAÇADES Dans le vieux village : A l’époque médiévale, les ouvertures sont placées de manière aléatoire car elles résultent de dispositions intérieures et non d’une volonté d’ordonnancement que l’on retrouvera sur des élévations ou des transformations plus tardives. (à partir du XVII°siècle). Le plus souvent les escaliers sont construits hors œuvre. A partir du XVII°siècle, l’organisation interne de l’habitation ne se lit plus en façade : on privilégie la régularité de la façade sur les fonctions intérieures Epoque médiévale : variété des ouvertures des pièces. Les baies qui sont parvenues jusqu’à nous sont caractérisées par la mouluration des encadrements et des appuis. Certains de ces modèles ont été fidèlement restitués. Les proportions des ouvertures sont multiples : elles reflètent l’utilisation de percement préexistants et la difficulté d’ouvrir des baies dans des murs qui peuvent atteindre 1 mètre d’épaisseur, voire plus. Les logements construits contre les murs des fortifications ont conservé les percements des créneaux de forme allongée horizontalement. A partir du XVIII°siècle, les étages sous comble sont éclairés Bel exemple de baie à par des occuli ou des petites ouvertures carrées. meneau et traverse baies de type XIX°° A partir du XVIII°siècle les ouvertures se transforment : elles deviennent plus hautes que larges, à l’exception de quelques attiques ouverts. A la fin du XX°siècle on commencera à faire tomber les meneaux, et à créer grâce à des linteaux en béton, des ouvertures plus carrées voire plus large que haute. Dans le bourg Les façades plus récentes du bourg sont significatives Sur une même façade : occuli,, créneau, par la recherche d’une plus grande régularité des ouvertures XVIII ou XIX°siècle percements. Si les anciennes ouvertures sont conservées, la régularité est recherchée, dès le XIX° siècle par un décor peint qui va accentuer les éléments symétriques de l’élévation : encadrement des baies, chaine d’angle, corniche … Recherche de régularité dans la composition des ouvertures AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 48 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Traitement des rez de chaussée : Dans le vieux village et le bourg, on observe au rezde-chaussée une grande variété de type d’ouvertures, qui contribue à la richesse des façades : baies à linteau plat, porches d’entrée en arc surbaissé, plein cintre ou linteaux droits, fermés par des beaux vantaux en bois peint. Jusqu’au XIX°siècle les portes d’entrée ne sont pas alignées, mais le traitement de certaines compositions : porte d’entrée – fenêtre, constitue un vrai décor pour la façade. A partir du XX°siècle on préfèrera les modèle d’entrée d’immeubles plus urbains : à beaux vantaux et encadrement en pierre soigné. La présence de treille habille et marque l’entrée L’encadrement de pierre bien taillée met en valeur la porte d’entrée Les portes ont quelquefois des auvents en pierre Dénaturation, dérives Les ouvertures d’origine sont rétrécies pour placer des menuiseries aux dimensions standard, souvent en PVC. L’emprise des porches en rez de chaussée est condamnée ou modifiée sans tenir compte de l’ouverture d’origine ni de la composition générale de la façade et de la qualité de taille de la pierre. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 49 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Les commerces Les commerces sont situés principalement dans le bourg. Les vitrines sont le plus souvent placées dans l’emprise d’anciens porches ou de baies existantes. Beaucoup de commerces ne respectent ni les ouvertures existantes, ni les teintes, ni les matériaux qui font la qualité des façades. Cette vitrine est correctement placée dans la feuillure en pierre existante. Les huisseries sont bien proportionnées, la teinte s’adapte à l’ensemble de la façade Marsanne, les vitrines et l’enseigne s’insèrent correctement dans la façade. Dénaturations, dérives Beaucoup de vitrines commerciales sont aménagées sans cohérence avec la façade de l’immeuble. Elles ne respectent ni les ouvertures d’origine, élargies ou rétrécies, ni les teintes et les matériaux. Tous ces éléments contribuent à brouiller la lecture de la façade et à la dénaturer. . Rétrécissement des ouvertures d’origine, implantation des enseignes et des coffrets techniques sans préoccupation de l’ensemble de la façade. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 50 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet MENUISERIES EXTERIEURES Toutes les menuiseries, portes et fenêtre), sont placées en feuillures, à environ 15 cm du nu de la façade extérieure. Cela permet de préserver un bon clair de jour pour les fenêtres, malgré l’épaisseur des murs et évite de créer des retraits disgracieux sur la façade. Les portes A l’intérieur des murs, les portes des logements sont dans leur majorité en planches cloutées à lames jointives verticales. Les plus anciennes sont reprises Portes simples à planches cloutées à lames en pied. Le bois et toujours peint ou vernis dans des jointives verticales tons neutres. En périphérie et dans le bourg, sur les constructions bourgeoises (fin XVIII° XIX et début XX°) les vantaux sont montés à panneaux, parfois ajourés, avec vitrage et ferronnerie. Ils sont peints ou vernis dans des tons foncés. Il reste encore de belles portes anciennes ou des portes de grange intéressantes. A noter : les cadres ne sont pas visibles en extérieur et les menuiseries (fixes et ouvrants) suivent la silhouette de l’ouverture. Le bois n’est jamais teinté « chêne clair ». Portes à panneaux, simples. A droite une imposte vitrée Portes à panneaux, plus sophistiquées, avec impostes vitrées Portes de granges AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 51 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet Les fenêtres et occultations Les fenêtres traditionnelles sont en bois. A partir du XVIII°siècle elles sont composées de deux ouvrants partagés en plusieurs carreaux dont le nombre dépend de l’époque, le format le plus courant à Sauzet est de 6 carreaux par fenêtre. Les profils bois de ces menuiseries anciennes sont très fins, ils suivent le cintre de l’ouverture si celle-ci est arrondie. Le cadre fixe, placé en feuillure, n’est pas visible en extérieur. Sur les fenêtres médiévales, sur les fenêtres de petite dimension ou les fenêtres des combles on retrouve un vitrage unique avec un cadre assez fin de teinte neutre. Traditionnellement les châssis anciens étaient peints dans des gammes de gris, ce qui atténue le contraste avec la vitre, mais il en reste très peu d’exemple. Les volets étaient également peints, dans des gris ou des tons pastel plus colorés, bleus, verts, rouges, mais pas de même teinte que les châssis de fenêtres. Dans le vieux village comme dans le bourg, l’occultation se fait par des volets en bois plein, à lames verticales, à deux battants, à planches contrariées. La serrurerie est également peinte, de la même teinte que le volet. Dénaturations, dérives Aujourd’hui de trop nombreuses portes sont remplacées par des modèles standardisés et banalisés qui peu à peu font perdre leur caractère aux façades. Souvent l’ouverture d’origine est Portes standardisées, mal dimensionnée, en modifiée pour accueillir une porte en PVC, aux retrait qui banalisent les constructions dimensions standard, de style étranger à la région.. Sur les fenêtres la pose de double vitrage, plus lourd, entraîne souvent le changement des menuiseries traditionnelles pour des modèles standardisés. Les montants sont plus épais, les petits bois disparaissent au profit d’un vitrage plein jour qui Profil pvc épais, fenêtre placée top en retrait banalise la fenêtre, le plastique remplace le bois, le blanc (du PVC) et le ton bois s’imposent. Les fenêtres sont positionnées dans l’alignement de l’isolant intérieur ce qui fait perdre lumière et chaleur. Le traitement différencié de chaque menuiserie entraine un manque d’unité de traitement sur une Modèles banalisés en remplacement des volets : même façade. Menuiserie pvc+volet roulant avec caisson extérieur ; volets en Z à barres et écharpes, volets roulants avec fenêtre placée en retrait AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 52 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet LES RESEAUX La distribution de l’électricité et du téléphone a des répercussions sur les façades qui supportent le passage des liasses de fils et gaines apparentes et la pose de coffrets techniques visibles et encombrants. Si leur insertion n’est pas réfléchie et calculée au plus discret, elle peut avoir impact non négligeable sur la façade. Il en est de même Exemple d’intégration de coffret pour l’implantation des boites aux lettres, des climatisations et des bouches d’air. Dénaturations, dérives Coffret en saillie et apparent, câblage d’alimentation apparent, sorties de ventouse et boîtiers divers en façade sur rue, climatiseurs posés en applique... Climatiseur AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 53 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet LES TOITURES : La composition des toitures crée une belle homogénéité dans l’ensemble du vieux village, dans une moindre mesure dans le bourg. Volume et matériaux Les toitures sont à un ou deux pans avec peu d’accident et à faible pente. Le faîtage est parallèle à la rue ( toits à deux pans). Alignement des génoises Dans le bourg il existe quelques maisons bourgeoises dont les toitures sont composées de quatre pans. Les couvertures à faible pente (25 à 35%), sont en tuile canal de terre cuite. Les tuiles sont posées à double recouvrement, sur voliges. Elles s’adaptent sur les grands versants en absorbant les déformations des bois de charpente. Toitures de tuiles canal, au premier plan. Plus tardivement, au XIX°s sur les maisons bourgeoises du bourg, apparaissent les tuiles mécaniques plates de type Saint Vallier ou Marseillaise avec une pente plus accentuée (pente de 25 à 45%). Toiture en tuiles mécaniques Ouvertures en toiture et cheminées Étant donné la faible pente, les toits ne sont pas ou très peu aménagés. Il n’y a pas de lucarnes et très peu de fenêtre de toit, celles qui existent sont toujours de petites dimensions. Leur aménagement est récent (XIX°- XX°s). Seules quelques terrasses sont aménagées en attique Les souches de cheminées sont discrètes. Elles sont le plus souvent enduites. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 54 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet L’avancée de toit (l’égout) Les avancées de toit, de faible dimension, sont constituées par 3 ou 4 rangs de génoises. Le nombre de rang de tuiles ne marque pas le statut social mais dépend de l’exposition de la façade aux intempéries : plus l’avancée du toit doit être importante, plus les rangs de tuiles augmentent. Les rives de toit Les murs pignons sont protégés en rive par un double rang de tuiles maçonnées qui rejette l’eau vers l’extérieur. Dénaturations, dérives Aujourd’hui la tuile canal reste majoritaire mais la pose sur plaque pour assurer l’étanchéité peut amener de la raideur à l’ensemble des toitures, surtout lorsque les tuiles sont posées sur une seule épaisseur. Néanmoins on observe que lorsque la Eviter le panachage des tuiles qui donne un pose est bien mise en œuvre (plaque souple, aspect trop contrasté invisible en finition) le résultat peut être satisfaisant. De même les tuiles canal mécaniques (dites romanes de grandes dimensions) qui tendent à remplacer les tuiles en terre cuite amènent beaucoup de raideur à la toiture et ont tendance à l’aplanir. Les dénaturations touchent également les détails de construction tels que les tuiles de recouvrement des rives, qui raidissent le profil du toit et ramène l’eau sur le mur. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 55 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 7 - Les constructions de Sauzet MURS DE CLOTURE, PORTAILS : Dans le vieux village comme dans le bourg, les murs délimitent les parcelles privées. Il peut s’agir de murs de constructions arasées (dans le vieux village) ou de murs construits pour un usage de clôture. Sur la rue ils assurent un alignement et une continuité. Leur hauteur et leur longueur varient. Il sont composés d’un appareillage de moellons de pierre hourdés grossièrement au mortier de chaux et parfois enduit. A l’extérieur du village, couvertine en bâtière Selon les cas, ils sont terminés par un arasement net ou une couvertine maçonnée en arrondi ou en bâtière. Les portails sont en ferronnerie, fine et à claire voie. Il y a également de belles réalisations modernes. Mur enduit, couvertine arrondie Murs de clôture dans le vieux village Dénaturation, dérives Les surélévations de ces murs : pare-vue opaque en bois ou en plastique, surhausse en maçonnerie ou en grillage confèrent à la rue un aspect hétéroclite et hors d’échelle (trop haut) L’occultation des portails par des pare vues. Portails à claire voie, traditionnels et plus contemporains Deux exemples d’occultations regrettables AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 56 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs 8 – Synthèse du diagnostic 1 – OPPORTUNITES ET BESOINS DU PATRIMOINE AU REGARD DU DEVELOPPEMENT DURABLE Le patrimoine bâti de Sauzet: L’analyse architecturale et urbaine du diagnostic a identifié le patrimoine bâti de Sauzet : - - - Un vieux village au caractère médiéval, bien structuré avec son château et sa courtine, son réseau de rues étroites et ses placettes, son enceinte bien conservée et ses portes en place. Un tour de village et un bourg, constitués principalement au XIXème siècle, avec des alignements bien lisibles. Des éléments remarquables dans le village : le château, l’église , les deux enceintes, des maisons nobles, des maisons de village Des éléments remarquables dans le bourg : la mairie – école, l’ancien temple, des maisons de notable, le domaine Sestier. Une majorité de bâtisses anciennes, médiévales transformées de la fin du XVIIème siècle au début du XXème siècle pour le village, construites de la fin du XVIIIème siècle au début du XXème siècle pour le bourg. Du petit patrimoine : fontaines, croix de chemin L’ensemble des bâtiments construits à différentes époques et jusqu’au début du XXème siècle ont les caractéristiques suivantes : - - - - - Les murs d’une épaisseur conséquente, (moyenne 0,80m pour les bâtisses traditionnelles, 0,50 pour les bâtiments début XXème) sont montés en blocage de pierres locales (calcaire) ourdées au mortier de sable et chaux grasse, en gardant les pierres plus importantes et taillées pour les chaînes d’angle. La pierre de taille laissée à nu est peu représentée (encadrement de baies, chaîne d’angle, parement des portes de la courtine). Les murs en pierre étaient systématiquement enduits, avec mélange à base de chaux naturelle et de sables. L’enduit avait un rôle de protection (étanchéité à la pluie, au vent, correction thermique et hygrométrique) et un rôle de présentation (finition, décor). Les enduits pouvaient être juste fouettés ( le mortier est appliqué avec un fouet, petit fagot composé de branches assemblées) ou lissés à la truelle (le mortier est jeté et plus ou moins raclé sur les pierres), donnant cet effet de « pierre vue » après usure. Mais certains enduits pouvaient être plus raffinés, plus couvrants, lissés et passés au badigeon coloré, présentant parfois un décor peint (bandeau contrastant autour des ouvertures ou chaîne d’angle, souligné par un liseré coloré, ou un motif). Même quand elles paraissent planes et dénuées de décor, les façades anciennes ne sont jamais d’équerre : le mur a du fruit, l’enduit traditionnel (jeté et raclé à la truelle) accompagne les irrégularités des maçonneries de pierres. C’est en partie pour cette raison que la pose de panneaux rigides, l’application d’enduits modernes effectuée par projection avec des baguettes d’angles ou des grillages qui rectifient la planéité sont à proscrire. Les fenêtres anciennes sont fines et élégantes Les volets extérieurs, quand il y en a, sont rabattus en façade. Ils sont en bois, pleins ou persiennés (tout ou partie) et peints. Les toits sont couverts de tuiles en terre cuite, soit canal pour les bâtisses anciennes, soit mécaniques plates à gorge d’écoulement pour les bâtisse construites au XIXème siècle ou les toitures refaites à partir de cette époque. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 51 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs - Les passées de toit sont de qualité, constituées de plusieurs rangs de génoises. Ce patrimoine bâti qui présente encore une belle cohérence a été perturbé par un bon nombre d’interventions récentes et inadaptées du XXème siècle. Il est donc essentiel aujourd’hui de conserver les bâtiments identifiés et d’intervenir sur l’ensemble du bâti ancien (traditionnel et début XXème siècle) avec les matériaux et savoir-faire appropriés. Les objectifs du développement durable : La transmission de notre héritage aux générations futures est le principe fondateur du développement durable. Le patrimoine culturel et historique, élément essentiel de l’identité collective, fruit du travail de ceux qui nous ont précédés et qui nous l’ont légué, en fait partie : il doit être préservé et mis en valeur. Comment concilier confort moderne, maîtrise de l’énergie et qualité environnementale avec la réception et la transmission de cet héritage historique ? Comment ces exigences se traduisentelles dans l’AVAP? Les enjeux et objectifs de développement durable rattachés au territoire de l’AVAP sont, d’après la circulaire du 2 mars 2012 relative aux AVAP: - Préserver et mettre en valeur le bâti ancien - Préserver la morphologie bâtie et la densité des constructions - Favoriser les économies d’énergie, sous réserve de minimiser les impacts pour le bâti - Exploiter les énergies renouvelables sous réserve de minimiser les impacts pour le bâti, les espaces libres, le paysage - Utiliser et mettre en œuvre les matériaux locaux et les savoir-faire traditionnels - Préserver la faune et la flore (la préservation n’est pas une problématique de l’AVAP, il convient d’avoir connaissance de la consistance et des protections attachées à ces milieux, pour s’assurer que les dispositions de l’AVAP ne leur portent pas atteinte). Opportunité du bâti ancien qui constitue le patrimoine de Sauzet, au regard du développement durable : Le patrimoine de Sauzet, comme tout bâti ancien construit avant 1945, présente déjà de nombreuses qualités d’économie d’espace, d’échelle, d’énergie, de par : - La morphologie bâtie, urbaine et paysagère et la densité de construction : L’optimisation du foncier est un fait grâce à la morphologie urbaine dense et la mitoyenneté observé dans le village et le bourg. Les constructions sont généralement en ordre continu. La configuration du vieux village, avec le regroupement du bâti et l’étroitesse des ruelles, et celle du bourg dans une moindre mesure, participent à la lutte contre les effets négatifs du climat : en hiver, la densité du bâti et la mitoyenneté permettent de limiter les déperditions thermiques, en été l’ombre portée des bâtiments atténue le rayonnement. La configuration des ruelles, étroites et courbes permet de limiter les effets du vent. - La conception et la construction des bâtiments. Les bâtiments présentent des dispositifs efficaces pour se préserver du froid et de la chaleur : choix de l’emplacement et de la disposition au sein du groupement pour bénéficier de l’ensoleillement et s’abriter du vent (peu d’ouvertures au nord), constructions mitoyennes ou rapprochées pour limiter les déperditions thermiques, volumes compacts, AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 52 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs toitures débordantes, ouvertures réduites, protections solaires par les volets en bois ou la végétation (pied de vigne), etc. Les modes constructifs traditionnels sont performants (emploi de matériaux avec inertie thermique importante car mise en œuvre en épaisseur suffisante). Les matériaux qui les composent (pierre, chaux, bois) sont des matériaux issus du lieu, ce qui est économe en énergie par une limitation des transports. Un bâtiment ancien, originel, bien traité, bien conservé, présente en général d’assez bonnes performances thermiques. Les dispositifs anciens sont aujourd’hui largement repris et réinterprétés dans la construction «écologique» contemporaine. Dans une démarche de réhabilitation du bâti ancien, il s’agit donc de bien identifier ces dispositifs, les protéger, les reproduire, voire les développer. Il faut aussi savoir que réorganiser, réhabiliter, améliorer une bâtisse ancienne, surtout si elle a des qualités constructives et thermiques, coûte moins cher que de la démolir et reconstruire du neuf. Besoins du bâti ancien qui constitue le patrimoine de Sauzet, au regard du développement durable - Conditions de gestion du patrimoine bâti existant Le bâti ancien de Sauzet est le reflet de son passé : histoire seigneuriale, économie agro pastorale, extension liée à la création de nouvelles routes. Les caractéristiques de ce bâti fondent l’identité de cette commune, ainsi : ´ Les spécificités tant urbaines que constructives doivent être préservées et mises en valeur. ´ Les effets indésirables des interventions récentes, tant urbaines qu’architecturales, doivent être évalués et atténués autant que possible. La mise en valeur du patrimoine existant, qui est partie intégrante du Développement Durable, passe tout d’abord par une prise de conscience de la valeur et des potentiels de ce patrimoine, mais aussi de sa grande vulnérabilité : aujourd’hui, des façades sont décroûtées, des ouvertures originelles sont dénaturées, des menuiseries anciennes sont encore régulièrement remplacées par des fenêtres en PVC, des volets traditionnels supprimés pour des stores roulants, etc. Dans tous les cas, ces interventions nuisent au patrimoine comme au développement durable qui lui est intimement lié. Avant d’intervenir il est donc essentiel de connaître ce patrimoine (historique, implantation et orientation, volumes, façades, matériaux, etc..), pour en valoriser les opportunités et spécificités, mais aussi pour en identifier les points faibles. Une réflexion globale sur le bâti et son contexte doit être à la base de tout projet de réhabilitation. Il est important de ne pas utiliser des matériaux et des technologies inadaptés à ce bâti ancien qui, non seulement, mettent en danger sa pérennité, mais de plus, conduisent à une banalisation des territoires, ce qui va à l’encontre d’une valorisation patrimoniale, et donc aussi touristique et économique. Le bâtiment ancien ayant un comportement hydrique et thermique tout à fait différent d’une construction neuve, il est important de ne pas reproduire les mêmes solutions que pour le neuf. Dans un projet de réhabilitation, il est impossible de dissocier les interventions sur l’extérieur de celles réalisées en intérieur. Mais l’AVAP ne peut règlementer l’intervention sur l’intérieur des bâtiments. Toutefois, concernant les interventions sur façades et toitures des bâtiments anciens l’AVAP devrait s’attacher à proscrire : AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 53 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs - - - - - le rajout d’extensions, d’éléments saillants qui font perdre la lisibilité et la simplicité du volume initial les modifications non contrôlées de toitures anciennes ; dans certains cas, des panneaux solaires peuvent cependant être acceptés l’agrandissement ou la réduction des ouvertures anciennes, sans respect des proportions, des formes d’origine le décroûtage des façades pour « mise en valeur des pierres » les jointoiements et les enduits au ciment les reprises de planéité des murs avec utilisation de treillis, grillage et cornières d’angle les finitions d’enduits peu adaptées, soit trop lisse, soit faussement rustique (« rustique écrasé), les teintes trop vives, pas naturelles l’isolation par l’extérieur par panneaux qui fait disparaître à la fois les irrégularités volumétriques et l’aspect traditionnel de ces constructions ; de nature souvent incompatible avec les matériaux anciens, ce procédé peut créer des désordres dans les murs. l’utilisation de menuiseries standard, banalisantes, avec des montants épais, souvent en PVC blanc (matériau non écologique et qui perturbe fortement l’aspect des bâtiments anciens, tout en risquant de créer des problèmes de pathologie à l’intérieur) le remplacement des volets extérieurs en bois par des volets roulants métalliques ou en PVC (matériau non écologique, interventions qui créent des ponts thermiques et vont souvent à l’encontre des nécessités de surventilation nocturne d’été, tout en dénaturant fortement les façades) Les climatiseurs visibles ; en règle générale les climatiseurs sont particulièrement nocifs au regard du développement durable (gaz nocifs, renforcement des îlots de chaleur, consommation d’énergie) la banalisation des clôtures, la perte de la transparence. Certaines interventions publiques ont également des répercussions importantes sur le bâti, qu’il conviendrait de faire évoluer : - - Mise en œuvre des revêtements de sol en pied de façade, qui doivent être non étanches pour permettre à l’humidité de s’évacuer librement par le sol et non de remonter dans les maçonneries. Réseaux publics (électricité, gaz…) : la fixation des réseaux et coffrets sur les façades anciennes, ainsi que la mise en place de tableaux, compteurs… altèrent les maçonneries et dénaturent les façades AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 54 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs 2 – CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES DU TERRITOIRE A PRENDRE EN COMPTE, POTENTIALITES A EXPLOITER OU A DEVELOPPER CONDITIONS DE GESTION POUR LE BATI ANCIEN ET MODERNE, LES AMENAGEMENTS, LES CONSTRUCTIONS NEUVES. Le volet environnemental met en évidence la chaleur et la sécheresse en été, des hivers assez froids, des pluies marquées au printemps et surtout à l’automne, des vents violents (Mistral), mais aussi un village bien ensoleillé, avec une partie exposée au sud. Contraintes à prendre en compte concernant les hivers froids : - - - Limiter les déperditions thermiques qui se font principalement par le toit, le plancher bas et les défauts d’étanchéité à l’air des ouvertures pour le bâti ancien. Préserver l’équilibre hygrothermique du bâti ancien, conçu de manière à éviter les problèmes dus à l’eau et à l’humidité Mesures correctives adaptées pour les murs anciens (maçonneries de pierres) Conditions de gestion : pour le bâti ancien Concevoir une amélioration thermique globale : - Isoler le toit, les planchers bas - Améliorer les menuiseries : réparer, remplacer, doubler, en veillant à maintenir une bonne ventilation des logements - Conserver ou restituer les occultations - Concernant les murs : Ne pas décrouter les murs en maçonnerie de pierres, ou restituer des enduits (si possible plus isolants que ceux d’origine mais respectant les caractéristiques visuelles et la compatibilité avec les matériaux anciens). Atténuer l’effet de paroi froide à l’intérieur, par des solutions de correction thermique (enduit, tenture, lambris…) et si nécessaire appoint d’isolation intérieure avec matériaux adaptés pour le neuf, pour le bâti moderne - Se rapprocher du standard passif : isolation renforcée des toitures et des murs par l’extérieur qui évite les ponts thermiques, étanchéité renforcée, ventilation double flux avec récupérateur de chaleur. Bâti ancien (ATHEBA) Bâti moderne (ADEME) Le bâti ancien, antérieur à 1945, et le bâti moderne, construit entre 1945 et 1975, n’ont pas les mêmes déperditions thermiques car leurs modes constructifs et leurs matériaux sont fondamentalement différents. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 55 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 56 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs Contraintes à prendre en compte concernant les pluies abondantes - - - Favoriser l’infiltration des eaux de pluies dans le sol pour limiter le ruissellement et les risques d’accumulation d’eau en contrebas Développer des systèmes de gestion d’eau de pluie dans les aménagements Préserver l’équilibre hygrothermique du bâti ancien, conçu de manière à éviter les problèmes dus à l’eau et à l’humidité Bonne étanchéité des toitures Conditions de gestion : pour l’aménagement - Veiller à la perméabilité des sols - Prévoir le traitement esthétique de l’écoulement et la rétention des eaux de pluies pour le bâti ancien - Assurer un bon drainage du bâtiment et mettre en œuvre des sols perméables aux abords immédiats des murs de façade - Protéger les murs par des enduits perméants - Conserver la ventilation des caves - Conserver les propriétés hygrométriques spécifiques des RDC (souvent de nature différentes des étages) - Conserver les éléments de protection des façades (avancée de toiture, appui saillants des baies…) - Envisager la récupération des eaux de pluies pour un usage domestique : visibilité des équipements à réglementer pour le neuf, pour le bâti moderne - récupération des eaux de pluies pour usage domestique : visibilité des équipements à réglementer AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 57 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs Contraintes à prendre en compte concernant l’ensoleillement et l’exposition sud - - - Conditions de gestion : C’est plutôt une opportunité : apport gratuit de pour l’aménagement chaleur en hiver, possibilité d’utiliser cette - Utilisation possible de panneaux énergie renouvelable solaires avec bonne insertion La création de terrasses en toiture (crevés de (ombrières, talus….) toiture) est à cadrer pour éviter la dénaturation des ensembles de toitures de qualité pour le bâti ancien et moderne La pose de panneaux solaires peut être - Panneaux solaires : interdiction encouragée, mais pas partout, pour éviter la dans le vieux village et abords pour dénaturation des ensembles de toitures de des raisons de visibilité et de qualité. préservation de toitures remarquables. Là où ils sont autorisés : pose en toiture avec surface limitée, bonne insertion dans tous les cas. - Nouveaux balcons interdits pour le neuf - Orientation sud à rechercher si elle n’est pas contrainte par d’autres considérations (alignement à respecter) - Panneaux solaires : interdiction dans certains secteurs et là où ils sont autorisés : en toiture pas de surface limitée mais bonne insertion exigée, en façade les panneaux doivent faire partie de la composition architecturale du projet. Contraintes à prendre en compte concernant la chaleur et la sécheresse en été - Conditions de gestion : Eviter la surchauffe des volumes habités, les pour l’aménagement combles en particulier - Sols perméables, teintes claires Trouver des alternatives aux climatiseurs - Préservation voire augmentation Atténuer la chaleur des espaces ouverts, des des points d’eaux et des surfaces espaces publics d’espaces verts - AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Plantations pour créer de l’ombrage là où il n’y en a pas Végétaux adaptés aux pics de sècheresse, à l’évolution du climat Développement de système de gestion des eaux de pluie 58 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs pour le bâti ancien et moderne - Préserver les qualités de l’ancien : bonne hygrothermie, bonne inertie (≠ isolation et matériaux non perspirants) - Veiller à une bonne ventilation diurne et à une surventilation nocturne - Préserver ou restituer les occultations - Isoler les parties qui peuvent l’être (combles) avec des matériaux adaptés - Prévoir des façades végétalisées ou protégées par de la végétation (en particuliers à l’Ouest) Deux façons d’isoler les combles si la toiture n’est pas habitée ou habitée fiches ATHEBA Contraintes à prendre en compte concernant les vents majeurs (Mistral) - Se protéger du vent L’utilisation éventuelle du vent (éolien) est à cadrer Opportunité : Le vent est un atout à prendre en compte pour la surventilation estivale pour le neuf - Construire des bâtiments aérés - Utiliser des isolants efficaces aussi pour la chaleur Conditions de gestion : pour l’aménagement - Végétation arborée qui tempère (persistant pour le nord) - Pas d’éoliennes sur mat, pas d’éoliennes domestiques dans les espaces ouverts pour le bâti ancien et moderne - Pas de nouvelles ouvertures au nord - Pas d’éoliennes sur mat, pas d’éoliennes domestiques - Adapter les occultations extérieures Moyens pour le neuf - Façades nord peu ouvertes, passées de toit réduites ; - Pas d’éoliennes sur mat, pas d’éoliennes domestiques AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 59 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs 3 – CONDITIONS D’INSERTION PAYSAGERE ET D’INTEGRATION ARCHITECTURALE DES NOUVELLES CONSTRUCTIONS Implantations, accès a respecter Dans le village et le bourg, les bâtiments s’implantent le plus souvent à l’alignement le long des voies, ou se positionnent au plus près des rues. on relève d’intéressants fronts bâtis. - Les nouveaux bâtiments devront s’inscrire dans les logiques d’alignement ou de groupement en place. Pas de construction isolée. - Dans le village les reconstructions de parcelles en ruines devront s’appuyer sur les murs ou fondations existants. Pente : Le village est construit sur des terrains en pente. Les bâtiments anciens ont su s’adapter à ces contraintes de dénivelés en adaptant leur plan, en créant des accès hauts et bas, des perrons et des escaliers extérieurs pour minimiser les décaissements. Pour une bonne insertion dans cet ensemble historique constitué, les nouvelles constructions doivent également adapter leurs plans pour respecter la pente naturelle du terrain : - le plan doit s’adapter à la pente - pas de décaissements ni de remblais, en phase finale - Stationnement : Les bâtiments ne sont pas tenus de comprendre le stationnement (couvert ou non) dans leur volume, voire sur leur parcelle si l’accès et le stationnement du véhicule doit dénaturer la qualité du rez-de-chaussée et/ou la qualité de l’accès (chemin empierré ou naturel). Le stationnement peut trouver sa place sur une autre parcelle à proximité, ou sur l’espace public (dans ce cas emplacements collectifs à prévoir) AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Adaptation du plan à la pente pour éviter les décaissements. Le volume est fractionné, plusieurs accès sont possibles. Dessin www.habiter-ici.com Parcelle en ruines et en pente dans le village Quand l’alignement et le gabarit restent identiques, l’architecture contemporaine peut bien s’intégrer, même si elle est audacieuse. Autichamp (Drôme) 60 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs Gabarits a respecter - Les constructions doivent reprendre les gabarits des constructions traditionnelles environnantes - Le parcellaire doit être respecté - Les volumes doivent être compacts, - Les toitures doivent être à deux pans, avec respect des pentes, du sens de faîtage établi, des couvertures environnantes. Des toitures différentes peuvent être admises, au cas par cas, sous réserve de bonne insertion. Logements sociaux Chabrillan (Drôme) Produire une architecture d’expression contemporaine de qualité, en cohérence avec son lieu d’implantation L’architecture contemporaine peut mettre en valeur le bâti ancien, par contraste. Sont attendus : - Les expressions contemporaines sobres - Pas de pastiche de l’ancien, d’expression rustique ou balnéaire, ou néo provençale. - Revêtements de façades : bois (local de préférence), enduits à grains fins, ou revêtements contemporains dont la planéité, les textures les teintes sont en harmonie avec leur entourage. - Couvertures : matériaux et teintes en accord avec les toitures environnantes Greffe contemporaine dans une enceinte médiévale. Chabrillan (Drôme) Favoriser les économies d’énergie et exploiter les énergies renouvelables, sous réserve de minimiser les impacts pour le bâti, les espaces libres, le paysage Economies d’énergie Les nouvelles constructions doivent se rapprocher des normes BBC (bâtiment basse consommation), ou standard passif pour minimiser les dépenses énergétiques ; pour arriver à cette performance les points suivants doivent être respectés : - Compacité des volumes - Isolation optimale : isolation thermique des parois et de la toiture renforcée, suppression des ponts thermiques, menuiseries très performantes - Enveloppe étanche AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 61 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs - Utilisation passive du rayonnement solaire - Aération et récupération de chaleur : un système de ventilation mécanique à double flux récupère la chaleur de l’air vicié sortant pour réchauffer l’air entrant, sans qu’il y ait mélange des deux flux. - Sobriété de l’équipement électrique - Utilisation des énergies alternatives (renouvelables) là où les panneaux sont admis Intégration des panneaux solaires L’intégration de panneaux solaires sur une architecture contemporaine (toiture, façade, abords) est possible dans les secteurs où l’AVAP l’autorise. Elle doit être prévue initialement au projet afin d'être perçue comme une modénature ou un élément constitutif de l’architecture du bâtiment. Les nouveaux projets architecturaux incluent toujours plus ces technologies qui évoluent très rapidement, permettant des intégrations variées. Les panneaux solaires font partie de l’architecture 4 – CONDITIONS D’AMENAGEMENT QUALITATIF DES ESPACES Utiliser la végétation de façon appropriée - Les placettes médiévales restent majoritairement minérales (un arbre symbolique). - Les grandes places peuvent accueillir des plantations d’arbres de haute tige. - Le long des avenues, retrouver les alignements d’arbres. - Espaces interstitiels : arbustes ou grimpantes - Sur les façades : grimpantes ou pieds de vignes, éviter la végétalisation des façades. - Eviter les plantations hors-sol (jardinières, suspensions) qui ne sont pas compatibles avec les pratiques du développement durable - Préférer la plantation en pleine terre et la fertilisation naturelle Utiliser une palette régionale Arbres de haute tige conseillés : albizzia, alisier, amélanchier, arbre de Judée, aulne, charme, chêne vert, cyprès vert, érable plane, euodia, frêne, fusain d’Europe, ifs, malus, mûrier platane, mûrier noir, néflier, olivier, orme, saule, sorbier, tilleul. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 62 Rapport de présentation des objectifs de l’AVAP / 8 - Périmètre, secteurs et objectifs Minimiser l’imperméabilisation des sols Préserver les pieds de murs pour éviter les remontées d’humidité et les désordres dans les murs. Principe à retenir pour éviter la dégradation des murs Conserver les calades en place : Mise en œuvre des calades : galets entiers ou coupés assemblés par blocage, sans mortier (ils sont jointoyés au sable, ou à la terre) ou au mortier maigre (sable + chaux hydraulique naturelle).S’il existe une calade à l’origine, sous l’enrobé, il est conseillé de la conserver et de la restaurer. Reste de calade rue Fangeuse. Ce mode de revêtement devait recouvrir bon nombre de rues du village. Utiliser des matériaux drainants : Pour les espaces pas ou peu circulés les sols végétalisés (couvre-sols, herbe), les sables et graves stabilisés, les pavages posés sur lit de sable (non maçonnés) évitent l’imperméabilisation des surfaces (un sol drainant absorbe une partie des pluies diluviennes) et bien sûr protègent, pour les sols végétaux, de la réverbération du soleil en été. A contrario l’enrobé est à éviter car c’est un matériau imperméable. Pour les espaces circulés : limiter l’enrobé à la partie carrossable de l’espace public AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Meze (34). Enrobé réservé à la circulation des véhicules. 63 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP 9 – Présentation de l’AVAP de Sauzet AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 63 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP Carte des édifices à conserver : Les bâtiments remarquables, dont l’ensemble patrimonial du château, les bâtiments ou murs comprenant un élément remarquable, les murs des enceintes castrales et urbaines ainsi que les bâtiments s’appuyant sur ces enceintes doivent être conservés. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 64 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP 1 Le périmètre de l’AVAP et ses secteurs Le périmètre de l’AVAP de Sauzet recouvre le vieux village fortifié groupé autour de son château, le bourg et le tour du village qui constituent l’écrin du vieux village, ainsi que deux secteurs paysagers : à l’est le parc de la maison Sestier (parties privée et publique) à l’ouest la Prade une grande prairie qui offre une belle perspective sur le village. L’AVAP de Sauzet est constituée de trois secteurs : ZP1 Le vieux village Ce secteur recouvre le vieux village qui a conservé son caractère médiéval avec son château, ses portes et ses enceintes, ses maisons de pierre articulées le long des rues étroites et sinueuses. La forme du village est encore bien définie par la muraille encore en place. A l’intérieur du village les bâtiments et leurs abords offrent un ensemble cohérent et caractéristique de méthodes de construction traditionnelle. Il y a des possibilités d’édifier des constructions nouvelles car il y a encore de nombreuses parcelles en ruines. Les bâtiments existants peuvent être altérés par des interventions ou des techniques inadaptées. Il y a déjà quelques exemples regrettables. ZP2 Le bourg et les abords du vieux village Le bourg et le tour du village, de construction plus récente (XVIII°-XIX°siècle) présentent de beaux alignements et des bâtiments publics et privés très intéressants. Ils constituent l’écrin du vieux village. Le tour du village a conservé un caractère très villageois mais le bourg longtemps traversé par un grand trafic routier s’est banalisé. ZP3 Paysage : la perception du vieux village Grâce à cette grande étendue agricole au bord de la déviation, le vieux village de Sauzet groupé autour de son château se détache nettement dans le paysage. Cette belle perspective est très liée à la destinée de ces terrains. Le parc de la villa Sestier est un espace vert de grande qualité à préserver. Carte du patrimoine : En complément de la carte du zonage de l’AVAP, la carte du patrimoine localise les édifices à conserver (les bâtiments remarquables, dont l’ensemble patrimonial du château, les bâtiments ou murs comprenant un élément remarquable, les murs des enceintes castrales et urbaines ainsi que les bâtiments s’appuyant sur ces enceintes). 2 Les objectifs de l’AVAP – Justification des objectifs Objectifs généraux de l’AVAP en matière de protection et de mise en valeur du patrimoine de qualité, de l’architecture et du traitement des espaces : - 1 Le maintien du patrimoine reconnu et repéré dans l’étude o Le château, l’église, les enceintes et les portes o Les maisons remarquables du vieux village, du bourg et du tour du village o Le petit patrimoine … Ces édifices sont repérés sur la carte du patrimoine pour leur qualité historique, architecturale ou représentative de savoir faire traditionnels. Pour ces raisons leur conservation est exigée. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 65 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP - 2 Le maintien de la qualité du tissu médiéval du vieux village Le vieux village a conservé son caractère médiéval avec son château, ses portes et ses enceintes et ses maisons de pierre articulées le long des rues étroites et sinueuses. Il convient de préserver cette structure ancienne remarquable et de mener les aménagements et les réhabilitations dans cette perspective. - 3 L’évolution qualitative des abords immédiats et de l’approche du vieux village. Le bourg et le tour du village constituent l’écrin du vieux village. De construction plus récente (XVIII°-XIX°siècle), ils présentent une qualité architecturale et urbaine certaine mais qui a été dégradée par endroits, particulièrement par le passage de la départementale. Le maintien de la qualité du vieux village dépend aussi de la qualité de ses abords. - 4 Paysage : La perception du vieux village dans le paysage, les vues sur le paysage depuis le village, le maintien du parc de la maison Sestier. Le vieux village de Sauzet groupé autour de son château se détache nettement dans le paysage suivant les points de vue. Une grande étendue agricole en bordure de la déviation permet encore une perspective remarquable sur le village et une belle vue sur Saint Marcel depuis le village. Le parc du domaine Sestier est à conserver, il est désormais inscrit au titre des Monuments historiques. Conditions locales de prise en compte des objectifs de développement durable en cohérence avec les objectifs ci-dessus: - 1 Eoliennes : Elles sont interdites dans l’AVAP, car non compatibles avec les secteurs paysagers, l’ensemble des toitures anciennes, les façades. - 2 Panneaux solaires : Un secteur d’interdiction est instauré pour préserver la vue, le parc et la vue sur l’ensemble des toitures anciennes du village et de sa proximité. Hors secteur d’interdiction, les panneaux solaires sont admis sous conditions de bonne intégration dans la toiture (pose et composition), avec des limites de surface pour les bâtiments anciens. La pose en façade peut être admise pour les constructions neuves. - 3 Economies d’énergie - Isolation des bâtiments : L’isolation des murs par l’extérieur n’est pas autorisée pour les bâtiments en pierre à l’exception des enduits à caractère isolant à base de chaux naturelle. Elle n’est pas interdite pour les nouvelles constructions. Isolation des fenêtres : changement de fenêtres sous conditions (profilés fins, changer le dormant, plastique interdit…), possibilité d’installer une double fenêtre. - 4 Plantations d’arbres : Elles sont conseillées pour les espaces publics là où elles sont appropriées. - 5 Perméabilité des sols : Les sols drainants sont préconisés pour permettre l’évaporation de l’humidité du sol (préservation des pieds de murs) et l’absorption d’une partie du ruissellement lors des précipitations. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 66 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP Objectifs déclinés par secteurs: Objectifs ZP1 - Le vieux village - - - Objectifs de préservation et de mise en valeur du patrimoine : Patrimoine repéré : pas de démolition, mais réhabilitation possible Préservation des vues sur le paysage Les interventions sur l’espace public doivent être adaptées au caractère historique du lieu et aux piétons. L’espace public doit permettre de mettre en valeur et de montrer le patrimoine. Les interventions sur l’existant doivent être respectueuses du bâti historique (toitures, façades, ouvertures, rez-dechaussée, réseaux…) Les nouvelles constructions doivent s’insérer au mieux dans cet ensemble historique (les projets contemporains ne seront pas bloqués) AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Justification des objectifs Les démolitions de bâtiments anciens, les interventions inadaptées sur le bâti historique, sur les rues et les places, les constructions neuves (reconstruction des ruines) qui s’insèrent mal dans cet ensemble constitué peuvent dénaturer et banaliser le vieux village. Ce qui va à l’encontre d’une valorisation patrimoniale pénalise la valorisation touristique et économique de la commune. La structure urbaine ancienne et son bâti intègrent déjà les attentes du développement durable : lutte contre les effets négatifs du climat (froid, chaleur, vent), économie d’espace, utilisation de matériaux sains et locaux. 67 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP Objectifs ZP2 - Le bourg et les abords du vieux village - - - - Objectifs de préservation et de mise en valeur du patrimoine : Préservation et mise en valeur du patrimoine repéré Préservation des vues sur le paysage repérées Requalifier l’espace public du bourg (stationnement, cheminements piétons, signalétique) Les interventions sur l’existant doivent être respectueuses du bâti historique (toitures, façades, ouvertures, rez-dechaussée, réseaux…) Maintien et continuation des alignements (fronts bâti et murs en pierre) Les nouvelles constructions doivent s’insérer au mieux dans leur environnement bâti (les projets contemporains ne seront pas bloqués). AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Justification des objectifs La revalorisation de ce secteur est un enjeu car la disparition du patrimoine repéré, les transformations inappropriées sur l’existant construit ou non, les constructions neuves sans respect du contexte et notamment des fronts bâtis, la perte de vues significatives, les traitements routiers des voiries vont porter atteinte à la perception et à l’approche du vieux village. Ce qui va à l’encontre d’une valorisation patrimoniale pénalise la valorisation touristique et économique de la commune. Cette structure urbaine ancienne et son bâti intègrent déjà les attentes du développement durable : lutte contre les effets négatifs du climat (froid, chaleur, vent), économie d’espace, utilisation de matériaux sains et locaux. 68 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP Objectifs ZP3 - Le bourg et les abords du vieux village - Objectifs de préservation et de mise en valeur du patrimoine : Préservation de la perspective Préservation de l’ensemble du parc arboré de la maison Sestier AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM Justification des objectifs La perception du village depuis la route est très liée à la destinée de ces terrains. La hauteur des constructions neuves dans le village peut fermer une vue intéressante. Villa Sestier : L’AVAP accompagne la protection du MH. 69 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP 3 Justification des prescriptions de l’AVAP Les prescriptions règlementaires de l’AVAP sont les outils pour réaliser son objectif de mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces dans le respect du développement durable, spécifié dans chacun des secteurs de son périmètre. Pour l’ensemble des secteurs : Pour préserver et valoriser les vues repérées ´ Les vues significatives sont identifiées et cartographiés Elles devront être maintenues lors de toute construction, ou tout aménagement. Concernant l’aménagement des espaces publics ´ Désencombrer, apaiser la circulation, favoriser les circulations douces Les espaces vides, les façades dégagées, les cheminements lisibles mettent en valeur la richesse du patrimoine architectural et urbain. Pour cette raison il est demandé de désencombrer les espaces, d’éloigner le stationnement des lieux donnés à voir et de privilégier les circulations douces et la continuité de leurs itinéraires. ´ Privilégier la sobriété et la cohérence d’ensemble, la qualité Dans les secteurs patrimoniaux, l’espace public a aussi pour rôle de valoriser les façades qui l’entourent. Pour cette raison les aménagements doivent être discrets, sobres, présenter une unité et des matériaux de qualité, en harmonie avec le bâti ou le paysage environnant. Les traitements de type « routiers » ou banalisants sont proscrits. Qualité du traitement des aires de stationnement attendue. ´ Plantations arborées Même si elles sont promues par les exigences de qualité environnementale, les plantations arborées doivent être utilisées en fonction du contexte historique urbain ou paysager : la ville médiévale avec ses espaces publics restreints est essentiellement minérale alors que le tour de village et le bourg, avec des artères plus larges, peuvent accueillir une végétation arborée. ´ Clôtures privées : Tout doit rester transparent pour continuer à apercevoir jardins et façades qui qualifient l’espace public. Pour préserver le patrimoine bâti ´ Les bâtiments répertoriés sur la carte du patrimoine doivent être conservés, en règle générale leur surélévation n’est pas admise. Pour préserver la structure urbaine, les alignements existants, l’articulation avec la pente : ´ ´ ´ ´ ´ Les murs du vieux village doivent être conservés La reconstruction de ruines dans le vieux village est encadrée L’impact sur la rue d’un curetage doit être minimisé Les mouvements de terrain (déblais remblais) sont interdits Les nouvelles constructions doivent respecter l’alignement existant Pour préserver voire conforter la qualité et la cohérence des toitures: ´ La terre cuite est le seul matériau possible pour les tuiles AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 70 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP ´ Les modèles de couverture sont limités et les formes doivent être respectées. Selon l’époque du bâtiment et les secteurs sont admises : - Tuiles canal traditionnelles (obligatoires dans le vieux village) - Tuiles mécaniques plates avec gorges d’écoulement ´ Les ouvertures dans les toitures sont encadrées : - Surfaces limitées pour les fenêtres de toit - Les terrasses de toit (crevés de toit) sont accordées au cas par cas. Leur mise en œuvre doit respecter le faîtage et le bas de pente. - Les panneaux solaires sont interdits dans un secteur défini. Là où ils sont admis leur surface est limitée et leur pose doit bien s’intégrer dans la toiture. Pour préserver la qualité des façades anciennes : ´ A l’exception des bâtiments repérés, les surélévations de façades sont admises en respectant la composition de la façade d’origine ´ Les éléments historiques sont protégés (meneaux, arcs, linteaux, modénature, composition…) ´ Le traitement doit être adapté aux murs anciens : - Pas d’isolation par l’extérieur par panneaux - Entretien et mise en valeur des pierres de taille - Enduit couvrant pour les murs en pierre non taillées - Pour toutes les interventions : mise en œuvre traditionnelle (ou adaptée), matériaux sains (ex : chaux naturelle) et compatibles avec les matériaux d’origine. ´ Le traitement des ouvertures doit être respectueux de la façade d’origine: Cohérence d’aspect pour l’ensemble de la façade - Portes : conserver les belles portes anciennes, éviter les modèles banalisés, matériau bois - Fenêtres : en cas de changement sont exigés : dépose du dormant, menuiseries adaptées aux percements, montants fins, partition du vitrage, pas de PVC - Volets battants à maintenir ou à reproduire - Pas de climatiseurs posés en applique en façade sur rue. ´ Climatiseurs, ventilations, coffrets techniques, boites aux lettres : pas de pose en applique en façade sur rue. Pour préserver la qualité des rez de chaussée : ´ Les modes d’implantation des vitrines et les enseignes sont règlementés ´ Les modes de transformation d’anciennes boutiques en logement ou en garage sont règlementées. Pour préserver ces ensembles historiques constitués mais permettre leur évolution : ´ Le parcellaire doit être respecté ´ Les gabarits des nouvelles constructions sont règlementés : - Les plans doivent prendre en compte la pente là où elle existe - L’alignement sur la rue est exigé ainsi que la continuité des rives et des toitures - La hauteur doit être en accord avec les bâtiments environnants (respect du vélum des toitures) - La forme des toitures doit-être similaire aux toitures environnantes (possibilité de déroger) AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 71 Rapport de présentation de l’AVAP / 9 – Présentation de l’AVAP - Comme pour le bâti ancien, exigence de sobriété pour les ouvertures en toiture ´ L’expression architecturale est ouverte à l’architecture contemporaine - Toute expression architecturale contemporaine est bienvenue si elle s’insère bien dans son contexte en établissant un dialogue avec les bâtiments environnants. 4 Compatibilité avec le document d’urbanisme Sauzet n’a pas encore de Plan Local d’Urbanisme. Toutefois l’AVAP est compatible avec les dispositions du Plan d’Occupation des Sols en vigueur puisque : - ZP1 correspond au secteur UAa du vieux village classé comme : « secteur soumis à des contraintes architecturales particulières afin de maintenir le caractère de ce vieux centre historique. Permis de démolir exigé ». Règlement UAa 11 : « les constructions par leur situation, leur architecture leurs dimensions ou l’aspect extérieur des bâtiments des ouvrages à édifier ou à modifier ne doivent pas porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinants ainsi qu’aux paysages urbains » Le règlement de ZP1 vient préciser ces attentes en matière de qualité. - ZP2 correspond à : La zone UA : « zone centrale dense à vocation d’habitat de service et d’activités », la partie basse du chef-lieu, véritable centre actif de la commune. Une partie de la zone NAa, urbanisable pendant la durée du POS sous forme d’opérations d’ensemble (les constructions seraient soumises au corps des règles de la zone UD) Et à la zone UD « zone de construction individuelle, quartier ancien ». Le règlement de ZP2 vient compléter les règlements existants sur la qualité des constructions. - ZP3 correspond : Au secteur NCs de Prade : zone de richesse naturelle « située au premier plan du village, mérite une protection totale » Au secteur NDl : zone naturelle protégée, réservée aux activités de loisirs. La partie privée du parc est protégée par un EBC (espace boisé classé). La protection stricte de ZP3 est donc conforme aux protections antérieures. AVAP de Sauzet (Drôme) Michèle PRAX — Sylvie AMSELEM 72