Poum
Belep
Ouégoa
Pouébo
Hienghène
Touho
Kouaoua
Ponérihouen
Houaïlou
Poindimié
Canala
Thio
Yaté
Vao
Tadine
La Roche
Tiga
Chépénéhé
Ouloup
Ile Ouen
Mont Dore
Boulari
Païta
Dumbéa
La Foa
Bourail
Poya
Népoui
Koné
Voh
Kaala-Gomen
Koumac
CHN P Thavoavianon**
CHN R-D Nébayes**
Bondé
Province Nord
Province Sud
Province
Iles Loyauté
Ile des Pins
H
H
H Centres hospitaliers publics
C Cliniques privées
Centres médicaux secondaires ou infirmeries
Centres spécialisés
Circonscriptions médicales et centres médico-sociaux
Structures de santé de compétence provinciale
Archipel des Belep
Wabao
Hnawayatch
Pénélo
Rawa
Hmeleck
Mou
Dueulu
Wedrumel
Hnaeu
Nathalo
Siloam
Hnacoam
St-Joseph
Mouli
Maré
Lifou
Ouvéa
Plum
Goro
Unia
Dumbéa Nord
NOUMEA
C
C
C
Clinique de la Baie des citrons
Clinique de l’Anse Vata
Clinique Magnin
Kaméré
Montravel
Saint-Quentin
Centres de protection maternelle et infantile,
et centres médico-scolaire
H
H
H
H
H
CHT Gaston Bourret
CHT Magenta
CHT Raoul Follereau
CHT Col de la Pirogue
CHS Albert Bousquet
Centre de consultation familiale
Centre médical polyvalent
(ESPAS-CMP)
Centre médico-scolaire
Bureau d’éducation sanitaire
Promotion de la santé
Centre médical Province des Iles
* Les structures et le personnel de santé à la disposition de la population
calédonienne sont détaillés dans le chapitre II : Les services de santé.
** Les CHN de Koumac et Poindimié disposent d’une antenne
médico-psychologique rattachée au CSH A. Bousquet
*
Carte struct san NC 09
de la page 1 samedi 4 septembre 2010 07:31
Épreuve couleurs
01
Situation sanitaire en Nouvelle - Calédonie - 2009 - Évènements et actualités médicales - I.7.1
1 - Intoxications après ingestion de crabe de cocotier
en Nouvelle Calédonie.
Le crabe de cocotier (Birgus latro) est le plus grand arthropode terrestre. De la famille des Bernard
l'hermite, il est connu pour sa capacité à casser des noix de coco grâce à ses fortes pinces, pour en
manger le contenu. Il se répartit dans des îles et îlots de l'océan Pacifique et de l'océan Indien. Bien
que consommé depuis de nombreuses années, ce n’est qu’en 2008 que les premiers cas d’intoxications
mortelles ont été rapportés. Bilan de deux années d’études des cas enregistrés et de recherches sur
cet animal singulier.
Habitat
Ce crabe a un développement
complexe associé à de singulières
caracristiques morphologiques. Son
odorat est très performant et il a déve-
loppé diverses stratégies pour préserver
l'eau qui est indispensable à sa respi-
ration. Généralement, l'adulte pèse
jusqu'à quatre kilogrammes, sa longueur
allant jusqu'à 40 centimètres pour une
envergure d'une patte à l'autre pouvant
aller jusqu'à un mètre. Le mâle est
généralement plus grand que la femelle.
Des auteurs affirment avoir trouvé des
spécimens de plus de 17 kilogram-
mes, ce qui est généralement accepté
comme la limite théorique pour un ar-
thropode terrestre. Ces mensurations
font du crabe de cocotier le plus
grand arthropode terrestre du monde.
Le corps du crabe de cocotier, comme
celui de tous les décapodes, se
compose d'une partie antérieure
(céphalothorax) munie de dix pattes et
d'un abdomen. La paire la plus anté-
rieure est munie de grosses pinces
qu'il utilise pour casser les noix de coco
ou soulever des objets (pouvant peser
jusqu'à 28 kilogrammes) par exemple.
Les deux paires suivantes servent à la
locomotion. Les extrémités de la
troisième paire sont biramés. Ces
crustacés peuvent gravir les arbres
jusqu'à une hauteur de six mètres, ce
qu'ils font dans les cocotiers ou dans
les palmiers pour en consommer les
fruits. Les deux pattes de la paire
postérieure sont minuscules et habi-
tuellement maintenues à l'intérieur de
la carapace dans la cavité qui abrite les
organes respiratoires. Les yeux du crabe
de cocotier sont rouges et la couleur
de son corps varie d'un bleu violet
sont celles de l'archipel des Chagos, de
l'île Christmas et de l'atoll d'Aldabra aux
Seychelles. De grandes populations
existent également au Japon, aux Philip-
pines, dans les îles Salomon, dans les
îles Cook, à Niue et au Vanuatu ainsi
que sur l’île de Juan de Nova située
dans le canal du Mozambique. Puisque
les adultes ne peuvent pas nager, les
crabes de cocotier, doivent avoir colonisé
les îles à l'état de larves, aptes à la
nage. Toutefois, certains chercheurs
estiment que le développement larvaire
d'à peine 28 jours n'est pas suffisant pour
franchir les grandes distances entre les
îles, et supposent que les jeunes crabes
ont rejoint les îles sur des arbres ou
d'autres objets à la dérive.
La répartition comporte quelques
trous, notamment les alentours de
Bornéo, en Indonésie, et en Nouvelle-
Guinée. Ces îles, qui ont un environ-
nement approprié et qui peuvent être
rejointes facilement, n'ont pas de colonie
de ce type de crabe parce que les
populations y ont été exploitées jusqu'à
l'extinction. Cependant, on les trouve
sur l'île de Wakatobi et Sulawesi dans
la même région.
Les crabes de cocotier vivent habi-
tuellement dans des tanières ou des
fentes rocheuses, selon le terrain, mais
principalement, ils se creusent leurs
propres tanières dans le sable ou un
terrain meuble. Ils vivent généralement
dans les zones forestières et dans les
zones sableuses où il y a des cocotiers.
Durant le jour, l'animal reste caché dans
son abri, soit pour se protéger des
pdateurs, soit pour diminuer la perte
d'eau due à la chaleur. Les adultes vivent
principalement à l'intérieur des terres
(jusqu'à 6 kilomètres de la mer environ).
Seuls les jeunes spécimens séjournent
près des récifs ou des lagons.
Évènements et actualités médicales
Sources : Rédigé par S Laumond-Barny, d’après l’article de : C. Maillaud, S. Lefevre, C. Sebat, Y Barguil, P. Cabalion, M. Cheze, E. Hnawia, M. Nour,
F Durand. Double Lethal Coconut Crab (Birgus latro L.) poisoning. Toxicon 2010 ; 55 : 81-6 SVBEEV. Et avec l’autorisation C. Maillaud.
Wikipédia, l'encyclopédie libre. Crabe de cocotier. (2010, juin 30).
Page consultée en août 2010 à partir de http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Crabe_de_cocotier&oldid=54776670.
Photo : fearlessRich
Géographie
Les crabes de cocotier vivent dans
une vaste zone s'étendant sur l'océan
Indien et sur l'océan Pacifique occidental,
sur 180 degrés de longitude. Au total, ils ont
été observés sur 34 territoires différents.
Les colonies les plus importantes sont
Répartition des lieux de peuplement des crabes de cocotier
Fond bleu : présence de crabes de cocotier
Point jaune : lieux de peuplement secondaires
Point rouge : lieux de peuplement principaux
à un rouge orangé suivant son habitat.
02
Les crabes de cocotier sont assez
craintifs. Ils sont très sensibles à la
psence d'un observateur, ce qui rend
leur étude délicate. En temps normal, ils
se déplacent doucement en émettant
des claquements, mais, s'ils sont en état
d'alerte, ils sont très vifs. Bien qu'ils ne
soient pas très combattants, ils se battent
parfois entre eux. Ils utilisent alors leurs
puissantes pinces et peuvent battre en
retraite en cas de supériorité de leur
adversaire.
Comportement général
Le crabe de cocotier s'alimente géné-
ralement la nuit, par temps gris ou dans
des endroits ombragés. Son régime
alimentaire se compose de fruits, entre
autres les noix de coco, les fruits des
pandanus ou encore, en captivité, des
papayes ou des bananes. Toutefois, il
mange presque n'importe quoi d'origine
organique, de la végétation, des œufs
de tortues, des cadavres d'animaux en
putréfaction (rats, poissons…). Il peut
également se nourrir d'exuvies de
crustacés pour un apport en calcium. Il
est friand de rats morts qu’il trouve dans
les trappes à rongeurs, ou vivants qu’il
arrive quelquefois à capturer à la volée.
Des cas de cannibalisme ont même é
observés en cas de manque de nourri-
ture. On peut fréquemment observer des
groupes de crabes agglutinés sur une
source de nourriture. Les crabes de
cocotier vont occasionnellement voler
de la nourriture dans les habitations et la
transportent dans leur tanière. Il peut
grimper sur les arbres soit pour en manger
les fruits, soit pour échapper à la chaleur
ou aux prédateurs. Il utilise probablement
les huiles de noix de coco comme
source de lipides. Les crabes de cocotier
ne peuvent pas ouvrir les noix de coco
fraîches, et une théorie dit que les
crabes de cocotiers feraient délibérément
tomber les noix de coco pour les endom-
mager, mais celle-ci est contestée.
Évènements & actualités médicales
Alimentation
Photo : Rebecca Dominguez
Les crabes de cocotier brisent des noix de coco
avec leurs pinces.
Le crabe de cocotier
et l’homme
Le crabe de cocotier est une res-
source alimentaire importante dans de
nombreuses îles de l'océan Indien et du
Pacifique. Les parties préférées sont les
compte de la consommation par l'animal
de certains végétaux. Des cas mortels
ont été récemment décrits en Nouvelle-
Calédonie à partir de crabes de cocotier
capturés sur l'île de Maré, reliés à la
consommation par le crustacé de
l'amande du faux manguier, Cerbera
manghas. De la neriifoline, un glycoside
cardiotoxique proche des digitaliques et
produit par certaines plantes de la famille
des Apocynaceae ont été formellement
mis en cause. La viande de crabe de
cocotier n'est pas un produit commercial
et n'est pas habituellement vendue bien
qu'elle soit considérée par certains
comme un aphrodisiaque.
pinces et les pattes, bien que les œufs
et le gras de l'abdomen soient dans
certaines cuisines considérés comme des
morceaux de choix. Le crabe de cocotier
peut être préparé comme le homard,
bouilli à l'eau ou à la vapeur. Selon les
îles, on trouve une grande gamme de
recettes telles que le crabe de cocotier
cuit dans le lait de coco. Bien que la
chair du crabe ne soit habituellement
pas toxique, des cas d'intoxication ont
été sporadiquement rapportés dans les
îles Ryūkyū au Japon et dans les Tua-
motu (en Polynésie française), mis sur le
Description et bilan des
intoxications en
Nouvelle-Calédonie
(2008 à 2010)
Bien que ce crabe soit consommé
depuis de nombreuses années sur les
Iles Loyauté, c’est en avril 2008 que les
premiers cas d’intoxication mortelle ont
été signalés à la DASS-NC.
Ainsi, les deux premiers cas ont été
signalés par le service des urgences du
CHT Gaston Bourret à la fois en raison
de leur issue rapidement fatale par rapport
à l’ingestion du crabe, du tableau clinique
voisin et de la consommation de crabes
achetés sur le marché de Maré. Les
deux personnes n’avaient pas partagé le
même repas mais avaient toutes deux
acheté les crabes au même vendeur. Le
premier cas était un homme adulte d’une
quarantaine d’année, qui a commencé à
présenter des signes digestifs le
12/04/2008, quelques heures après la
consommation et est décédé rapidement
au cours de la nuit avec un tableau
d’hyperkaliémie. Le second cas a éga-
lement présenté des troubles digestifs, et
est décédé rapidement quelques heures
après son admission aux urgences avec
une hyperkaliémie. Ces deux patients
avaient des antécédents médicaux connus
(insuffisance rénale pour le premier et
pathologie cardiovasculaire traitée par
digitaline pour le second). L’investigation
a permis de confirmer l’ingestion de
crabe, l’origine du crabe et le fait que
ces personnes avaient consommé outre
la chair du crabe, les parties du tube
digestif. Or, il s’avère qu’à cette période
de l’année certains crabes se nourrissent
de végétaux toxiques (faux manguier) et
qu’il est déconseillé de ramasser les
crabes provenant des zones où poussent
ces végétaux. Trois autres patients ont
été identifiés avec des troubles digestifs,
sans hospitalisation. Il s’agissait de membres
de la famille des patients, ou de personnes
résidant à Maré. Ces personnes n’avaient
consommé que les pattes et avaient
présenté des vomissements et diarrhées.
Des mesures ont été prises afin de
sensibiliser la population en particulier
sur le mode de préparation et de
consommation des crabes (ne pas
consommer l’abdomen), mais aussi les
vendeurs locaux afin de ne pas ramasser
les crabes dans les zones à risque.
Aucun autre cas n’a été signalé en 2008.
En janvier 2009, deux cas non
mortels ont été enregistrés au CHT, il
s’agissait de 2 jeunes hommes, internes
en médecine qui avaient consommé les
pinces et le céphalothorax de crabes
en provenance de Lifou. Ils ont présenté
des troubles 5 à 6 heures après la
consommation, avec une évolution
favorable.
En mars 2009, une femme a
consommé les pinces et le céphalotho-
rax d’un crabe d’Ouvéa. Elle a présenté
des troubles digestifs et son évolution
clinique a été favorable.
Situation sanitaire en Nouvelle - Calédonie - 2009 -
Évènements - Actualités médicales I.7.1 -
03
Situation sanitaire en Nouvelle - Calédonie - 2009 - Évènements et actualités médicales - I.7.1
En avril 2009, de nouveau deux
personnes ont été intoxiquées. Signalées
par le service des urgences du CHT, il
s’agissait de deux personnes âgées,
dont l’une originaire de Maré, qui avait
consommé un crabe de Maré. La
première avait consommé du crabe
(céphalothorax sans le tube digestif,
correctement préparé) et présenté des
troubles digestifs et de la conduction
cardiaque quelques heures après la
consommation. Elle est décédée au
CHT le 17 avril dans un tableau d’hyper-
kaliémie majeure. La seconde, a reçu
des crabes de Maré, les a congelés
pour les consommer en famille une
semaine plus tard. Elle a présenté des
signes digestifs avec une hyperkaliémie
majeure qui a pu être traitée et dont
l’évolution a été fatale. Cette dernière
personne avait consommé le céphalo-
thorax avec le tube digestif. Les autres
crabes faisant partie du même lot,
avaient été consommés par des
membres de la famille et aucune autre
personne n’avait été malade.
En mai 2009, un homme de 64 ans
et une femme de 54 ans, originaires
de Maré ont consommé des crabes de
Maré. Ils ont présenté des troubles
digestifs, environ 10 heures après le
repas de crabes. Leur évolution a été
favorable en moins de 24 heures
En octobre 2009, un homme de 71
ans, originaire de Maré a également
été intoxiqué suite à une ingestion de
crabe (pinces) et a présenté des signes
digestifs. Il a été transféré au CHT en
raison de ses antécédents médicaux
mais n’a pas présenté d’hyperkaliémie.
L’évolution a été favorable.
En février 2010, une femme de 36
ans a consommé les pinces et le
céphalothorax d’un crabe de Tiga.
Elle a présenté des troubles digestifs
accompagnés de troubles de la repo-
larisation et de bradycardie. Son évo-
lution a été favorable malgré la
présence d’atteinte cardiaque.
A noter qu’en mars 2010, deux
nouveaux cas ont été signalés par un
médecin de Maré. Il s’agissait, pour la
première, d’une femme de 75 ans (crabe
provenant d’Ouvéa), ayant présen
des troubles digestifs et un bloc auriculo-
ventriculaire sans hyperkaliémie, 1 heure
après la consommation de crabe (y
compris l’abdomen) et dont l’évolution
Évènements et actualités médicales
a été favorable sous traitement sympto-
matique. Le second cas était une autre
femme, âgée de 45 ans (crabe de Tiga),
ayant consommé des pinces de crabes
et ayant manifesté des signes digestifs
à type de vomissements et de diarrhées
1 heure après la consommation. Une
autre femme de 34 ans, originaire de Maré
ayant consommé les pinces et le cépha-
lothorax d’un crabe de Maré a présenté
des signes digestifs d’évolution favorable.
Aucun autre cas n’a été signalé
depuis cette période.
La toxine en cause
cardiotoxique de provenance végétale :
faux manguier) dans les différents
prélèvements. Un complément d’ana-
lyse toxicologique a montré que cette
toxine ne se trouvait pas uniquement
dans le tube digestif. Elle a été également
détectée dans le céphalothorax et en
quantité moindre dans le haut des pattes
de crabes. Cette molécule provoque des
effets digitaline-like. Partant de cette
hypothèse, un protocole de traitement
par anticorps anti-digitalique a ainsi
été établi par le service des urgences
du CHT.
Les différentes investigations concernant
l’épidémiologie des ces intoxications ont
montré :
- qu’il était actuellement impossible
de distinguer avant consommation un
Une recherche de toxine a pu être
effectuée en 2009 et a mis en évidence
la présence de nériifoline (hétéroside
Faux manguier
Photo : Niko Photo : Niko
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