mdicatiohs relatives ii l`etat des arhieiiieiits des diveis pays

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[Communiqué au Conseil, aux Membres
de la Société et aux E tats invités
à la Conférence.]
N° officiel:
C. 190. M. 9 4 .
1932. IX.
[Conf. D. 59.]
Genève, le 8 février 1932.
SOCIÉTÉ DES NATIONS
MDICATIOHS RELATIVES II L’ETAT DES ARHIEIIIEIITS
DES DIVEIS PAYS
49*.
COMMUNICATION DU GOUVERNEMENT DU HEDJAZ,
NEJD ET DÉPENDANCES
Note du Secrétaire général.
A la requête du Gouvernement du Hedjaz, le Secrétaire général a l'honneur de communi­
quer aux gouvernements invités à la Conférence pour la réduction et la limitation des armements
une lettre du Ministre des Affaires étrangères du Hedjaz, Nejd et Dépendances, en date du
24 janvier 1932, contenant des renseignements sur les armements dudit pays.
COMMUNICATION DU MINISTRE DES A FFAIRES ÉTR A N G ÈR E S D U HEDJAZ,
NEJD ET DÉPEN D A N C E S AU SECRÉTAIRE G ÉN É R A L DE LA SOCIÉTÉ DES
NATIONS.
La Mecque, le 24 janvier 1932.
En me référant à votre lettre du 3 octobre 1931, au sujet de l ’invitation du Gouvernement
de Sa Majesté à assister à la Conférence générale du désarmement, qui se tiendra le 2 février
1932, et comme suite au télégramme que je vous ai adressé le 19 novembre, j’ai l ’honneur de
vous présenter ci-joint une note sur la situation actuelle des armements du Royaume du
Hedjaz, Nejd et Dépendances.
Je vous adresse en outre les états qui devaient être remplis conformément à votre lettrecirculaire (C.L.124.1931.IX) du 13 juin dernier au sujet des renseignements détaillés sur
ta situation des armées de terre, de mer et de l’air et les dépenses militaires de ce royaume.
Je crois utile d’appeler votre attention sur le fait que ces états ne peuvent en aucun cas
préjuger des demandes d’augmentation que mon gouvernement jugerait nécessaire de pré­
senter à la Conférence.
Je fais remarquer aussi que les renseignements présentés sont succincts et peuvent être
‘ objet de rectifications ; ce ne sont que des renseignements préliminaires destinés à donner
une idée générale des armements.
Les états demandés n’ont pas été tous envoyés, soit que ces états concernent des formations
Pi n’existent pas dans ce pays, soit qu’il n ’ait pas été possible de donner les renseignements
détaillés demandés.
Je vous prie de bien vouloir publier ce mémorandum avec ses annexes et de le communi­
quer aux Etats participant à la Conférence générale du désarmement.
(Signé) F a i s a l .
„ , * Ce numéro indique que quarante-neuf documents concernant l ’état des armements des divers pays
0lt été publiés.
—
2
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MÉMORANDUM SUR L ’ÉTAT ACTUEL DE LA D É F E N S E NATIONALE D A N S LE
ROYAUME DU HEDJAZ, N E JD ET DÉPEN D A N C E S.
1. Le Royaume du Hedjaz et Nejd s’est constitué sous sa forme actuelle à la fin de l’année
1926. Sa création s’est faite progressivement depuis le déclin de l ’Empire ottoman p a r l'an­
nexion de nouvelles régions, cédées par cet Empire, à la région du Nejd, qui représente actuelle­
ment, au point de vue de l’étendue et du nombre d’habitants, la partie la plus importante de
l ’ensemble du royaume. En 1921, la région nord du Nejd appelée Djebel Chammar a é té annexée
au Nejd. Un an après eut lieu l ’annexion de la région connue sous le nom de Wadi Sirhan. L ’année
suivante, c ’était le tour de l ’Assir de s’unir au royaume. Enfin, en 1924-1926, eut lieu l ’annexion
du royaume du Hedjaz qui, pendant la guerre mondiale, s’était détaché de l ’Empire ottoman
et qui, de même que la région idrissite, avait été reconnu par les alliés pendant la guerre et
après. Tous ces pays forment ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de « Royaume d u Hedjaz,
Nejd et Dépendances ».
2. L a longueur des frontières de ce royaume dépasse 4.000 milles dont près de la moitié
est constituée par des côtes. La partie ouest de ces côtes s’étend le long de la mer R o u g e jus­
qu’au fond du golfe d’Akaba. Au nord, la côte s ’étend le long du golfe Persique entre Ras-F.lKalia au nord et la presqu’île de Katar au sud. La ligne reliant les deux points ex trêm es de
la frontière nord traverse une vaste zone formée de déserts de sable à l ’eau rare, a u x pistes
difficiles. La frontière méridionale de l’est à l ’ouest n’est pas meilleure. Sa partie o uest est
montagneuse et très difficile d’accès, tandis que la partie est est formée de vastes déserts
sablonneux, brûlants, très difficiles à traverser, connus sous le nom de Rob’ou El Khali. D an s ces
régions étendues composées de déserts, de plateaux de sables dénudés, de dunes et de terrains
volcaniques, les communications sont difficiles, surtout en raison de l ’intense sécheresse qui y
règne, de leur situation dans la zone torride, de l ’absence complète de rivières et d’eau courante
et des distances entre les rares puits utilisables dans ce pays. Il paraît presque inutile de dire
que ces régions manquent à peu près complètement de moyens de communication modernes.
Il n’y existe pas de voies ferrées, sauf une ligne unique, abandonnée d’ailleurs depuis la guerre
mondiale et hors de service, qui est située dans la partie ouest et qui relie Medine à la Syrie.
Le chameau est le principal moyen de transport dans tout le pays et l ’automobile ne sau rait le
vaincre et le dépasser sur ce terrain.
3. La grande majorité des habitants de ce pays se compose de Bédouins nomades qu i von
d ’un endroit à l’autre à la recherche des pâturages et des eaux de pluie. Ils vivent sous de
tentes qu’ils transportent avec eux partout où ils vont. Ces Bédouins sont accoutumés
une vie particulière toute de risques, de « rezzous » et de luttes continuelles. Leur a m o u r d ’une
large liberté rend difficile leur soumission au pouvoir. La difficulté est d’autant plus grande
que le pays a beaucoup de déserts, peu de voies de communication, peu d’eau, qu’il
renferme des territoires inexplorés sans limites connues et que les Bédouins ne se fixent jamais
dans un endroit déterminé où il serait possible de les tenir en main.
4. La partie ouest du royaume (c’est-à-dire le Hedjaz) porte le nom de « Territoires sacrés»
car, aux yeux de tous les musulmans du monde entier, cette région est sacrée, puisque c’est là
que se trouvent les deux lieux saints, la Mecque l ’honorée et Medine l ’illuminée, où se rendent
chaque année de tous les points du monde musulman, un grand nombre de musulmans accom­
plissant l’obligation du pèlerinage, qui est une des cinq colonnes de l ’Islam. La M e c q u e l’honoree
est à l ’intérieur du pays, à une distance de 75 kilomètres de la côte et de 430 kilomètres de
Medine, située plus au nord. Medine se trouve à une distance de la côte à peu près double de
celle de la Mecque à la mer.
Entre ces deux villes saintes vivent des tribus de Bédouins arabes, connus d e p u i s longtemps
pour les difficultés qu’ils créent aux relations entre les deux villes et leur hostilité à l’égard de
ceux qui parcourent les chemins reliant la Mecque à Medine.
5. Le maintien de la sécurité dans un pays tel qu’il vient d’être décrit est d ’une très grande
difficulté. Tout concourt à rendre le maintien de la sécurité et la protection des chemins extrê­
mement difficiles, de sorte que le devoir de tout gouvernement dans ce pays est plein de respon­
sabilités. L ’étendue du territoire, la longueur des frontières, la difficulté des communications,
l ’absence de voies ferrées, la rareté de l ’eau, la constitution naturelle du sol, la sécheresse, a
présence des Bédouins nomades habitués au vol et au pillage, telles sont les c a u s e s qui augmentent la difficulté que rencontre le Gouvernement pour assurer la sécurité à l’interieui,
protéger la vie des pèlerins musulmans, ainsi que leurs biens, et assurer la défense du pays en
cas de péril extérieur. En réalité, la question de la sécurité a été un des plus grands o b s t a c s
rencontrés par tous les gouvernements qui se sont succédé dans ce pays depuis les temps
plus reculés de l ’histoire jusqu’à nos jours. C’est là le motif impérieux qui a obligé 1
ottoman à créer un régime particulier uniquement pour le Hedjaz. Toutefois, la sécurité n
jamais été aussi grande qu’aujourd’hui, depuis l ’établissement du Gouvernement actue
Sa Majesté le Roi. Sans parler des dangers extérieurs qui pourraient menacer le pays, les ma intérieurs que le Gouvernement doit combattre suffisent à eux seuls à constituer une gra
préoccupation pour le Gouvernement et une tâche exigeant beaucoup d’efforts, de depe
et d’organisation.
—
3
—
6. A l’exception du Hedjaz, l ’influence ottomane sur ce royaume a été plus nominale que
réelle. Cependant, le Gouvernement ottoman était obligé, pour faire régner la sécurité unique­
m ent
au Hedjaz et en Assir, d’y entretenir d’importantes forces régulières et diverses formations
d e B é d o u in s armés en guerre dont voici la liste :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Division du Hedjaz (10.000 hommes) ;
Division de l ’Assir (io.ooo hommes) ;
Régiment de gendarmerie (3.000 hommes) ;
Bataillon de chemin de fer (1.000 hommes) ;
Forces formées par les Bédouins des Bichas (1.000 hommes)
Les Méharistes Ogueïls (1.500 hommes).
Il y avait en outre des formations spéciales recrutées parmi les tribus sur les territoires
desquelles passe la route des lieux saints. Il est à remarquer aussi que ces pays n’étaient qu’une
partie des territoires que le Sultanat ottoman devait défendre et faire respecter chaque fois
que le besoin s’en faisait sentir. Malgré cela, la situation au point de vue delà sécurité ne donnait
guère satisfaction. L ’influence ottomane dans les autres parties dont se compose notre royaume
actuel était plus nominale que réelle, ainsi que cela est exposé ci-dessus. Il y avait dans ces
régions des émirs presque indépendants, à qui était laissé le soin d’assurer la sécurité dans la
mesure du possible. Néanmoins, cela n’empêchait nullement ces vastes régions de vivre en
guerre et en conflit.
7. On comprend par ce qui est relaté ci-dessus toutes les difficultés que rencontre le Gou­
vernement de Sa Majesté le Roi pour maintenir la sécurité à l’intérieur, sans parler des soucis
créés par les menaces venant de l ’autre côté de ses frontières. Cela montre quels sont ses devoirs
et quelles difficultés il rencontre pour assurer la sécurité intérieure et extérieure de ce royaume
très étendu et dont les moyens de communication déjà décrits sont difficiles et dangereux.
N ul doute que le Gouvernement de Sa Majesté le Roi ait beaucoup compté sur la crainte
et le p re s tig e moral. Néanmoins ces deux importants éléments sont insuffisants à eux seuls pour
assurer la sécurité dans le pays. Malheureusement les anciens gouvernements n’ont pas laissé
en héritage une bonne organisation administrative et militaire au Gouvernement de Sa Majesté
le Roi. Il a eu, dès sa création, à tracer seul sa route et à se former une ligne de conduite person­
nelle a d a p t é e aux habitudes du pays, à son étendue, aux mœurs de ses habitants ainsi qu’à ses
ressources limitées.
B ien que le Gouvernement de Sa Majesté le Roi ne nourrisse aucun sentiment hostile
envers aucun des gouvernements limitrophes, il ne peut toutefois, dans l’absence d’un frein
international, s’appuyer sur la seule bonne foi pour repousser une agression de l’extérieur. I l a
manifesté ses bonnes intentions à l ’égard de ses voisins jusqu’aujourd’hui dans la mesure du
possible, e n créant des liens d’amitié et des relations loyales et durables entre lui et ses voisins.
Il a aussi conclu avec le Gouvernement de l ’Irak un protocole d’arbitrage pour trancher tout
litige q ui viendrait à surgir entre les deux parties ; il a, de l’autre côté, agi de la même façon
avec son voisin du sud, le Yémen. Chacun admettra, sans nul doute, l’effet heureux de la décision
rendue p a r mon Auguste Souverain dans le conflit qu’il avait été chargé d’arbitrer, car la
décision prise par lui était contraire à ses intérêts en ce qui concerne la région située à la fron­
tière e n tre ce pays et le Yémen. Le Gouvernement de Sa Majesté n ’a rien ménagé pour dissiper
toute c r a in te de voir surgir un conflit entre lui et ses voisins. De même, il s’est servi de tous les
moyens d’être un membre utile du corps international et de travailler pour la paix générale
dans l’ensemble de la famille internationale. Il a montré son désir de collaborer à la perpé­
tuation d e la paix générale, et le moindre de ses actes qu’il faille mentionner est son adhésion
au P acte de paix signé par lui en août 1928.
8. Les conditions naturelles et sociales de ce pays sont si particulières qu’on peut les
considérer comme lui étant spéciales. Il en est de même de l ’organisation militaire qui ne peut
être comparée à rien de ce qui existe dans les E tats contemporains. C’est, en tous les cas, une
organisation basée sur la nature du pays et la condition des habitants. Elle est basée surtout
sur les particularités de la vie nomade et les maigres ressources du pays. Il faut aussi tenir
compte d u fait que la période au cours de laquelle le Gouvernement a créé cette organisation
a été très courte et que ce qu’il a hérité des gouvernements précédents, en fait de matériel et
d o rganisation, était très peu de chose. Il n’y a aucun doute qu’à elle seule, la création d’une
organisation militaire sur le modèle des organisations des Etats contemporains absorberait le
budget d u pays, qui serait impuissant à en supporter les charges. C’est pour cette raison que le
G ouvernement a, ainsi que je l’ai exposé, adopté une organisation spéciale qui s ’adapte aux
possibilités financières et à la nécessité de maintenir la sécurité. Il compte le plus possible sur la
crainte d u pouvoir et en tire grand avantage. Il n’aurait pas eu, sans cela, assez de revenus
pour p a rfa ire un armement d’un type moderne. Il n’a pas non plus eu un temps suffisant pour
Cféer une telle organisation.
En raison de ce qui précède, il est nécessaire de déclarer très clairement que l’organisation
Entière du pays ne peut, en aucun cas, être considérée comme capable de faire face à ce
gui devrait exister ni à ce qui est en fait suffisant pour maintenir la sécurité intérieure et parer
al’imprévu.
Ce qui est exposé dans les annexes jointes à cette note est l ’organisation réelle existant à
‘heure actuelle, organisation que la situation financière et administrative a permis de créer
Pédant les quelques années que le Gouvernement vient de passer depuis son établissement.
-ette situation ne peut préjuger, dans l ’esprit du Gouvernement de Sa Majesté le Roi, des
^mandes qu’il se verra obligé de présenter à la Conférence. Il se réserve le plein droit de
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4
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présenter toute demande qui serait en rapport avec l ’étendue de ses territoires, la longueur d]
ses frontières et avec ce qu’exige le maintien de la sécurité en comparaison de ce qui existl
dans les autres pays de même étendue et de même situation sociale et géographique.
A cette note sont annexés tous les renseignements qu’il a été possible d’avoir sur l'oml
nisation militaire dans le Royaume du Hedjaz, Nejd et Dépendances. Certains de ces renseil
gnements pourront être modifiés après nouvel examen minutieux. Sans tenir compte de cl
q u ’elle n’est pas normale et sans tenir compte de la capacité du Gouvernement, cette organiï
sation ne doit pas, ainsi qu’il a été exposé, être prise comme base de tout ce que mon Gouverne!
ment pourra demander à la Conférence de lui attribuer, car elle ne répond pas à l’organisation
qui doit être créée pour maintenir la sécurité à l’intérieur et pour protéger les longues frontière!
s’étendant sur de vastes territoires où l ’eau est rare et les communications difficiles.
Tableau I. — Total des forces de combat.
Nombre des hommes de troupe
Nombre des officiers
43-437
734
N otes
e x p l ic a t iv e s.
(1) Les forces de combat se composent de :
a)
b)
c)
d)
é)
/)
g)
Police, 33 officiers et 896 hommes ;
Troupes régulières, 53 officiers et 1.780 hommes ;
Troupes méharistes, 250 officiers et 12.500 hommes ;
Gardes-côtes, 14 officiers et 211 hommes ;
Troupes de garnison, 350 officiers et 26.500 hommes ;
Gardes-frontières, 23 officiers et 1.400 hommes ;
Aviation, 11 officiers et 150 hommes.
(2) Le service militaire n’est pas obligatoire et les hommes s’engagent volontairementen temps de guerre le service effectif est exigé de tout individu entre 14 et 65 ans.
(3) Pour certains corps de troupe, la durée du service n’est pas déterminée. Les homme^
restent en service aussi longtemps qu’ils le désirent ou qu’ils donnent satisfaction.
(4) La police, les gardes-côtes et les troupes régulières servent en vertu d’un contratpomj
une durée déterminée ne pouvant dépasser cinq ans.
Tableau I I . — Les forces aériennes.
Nombre des aéroplanes
Puissance motrice globale
3.780 CV.
Tableau I I I . — Défenses anmielles.
Guinées
Police..........................................................................
Gardes-côtes..............................................................
Gardes-frontières.....................................................
A v i a t i o n ..................................................................
Autres c a t é g o r i e s .................................................
Matériel et m u n ition s............................................
Transport et com m unication...............................
Total ..............................................................
39.211
11.340
35.000
12.000
633.950
98.450
100.000
930.151
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