25 mars 2007-02-09 Acides aminés et régulation transcriptionnelle. Chez l'homme, les acides aminés représentent une catégorie de macro-nutriments très dépendante des apports nutritionnels puisque neuf des vingt acides aminés utilisés pour la synthèse protéique sont indispensables car non-synthétisés par notre organisme. D'autre part, contrairement aux réserves glucidiques (glycogène) et lipidique (triglycérides du tissu adipeux), la réserve d'acides aminés (essentiellement les protéines musculaires) a d'autres rôles fonctionnels que celui de réserve énergétique. Il peut exister deux formes de carence en acides aminés, une carence globale liée à une diminution des apports protéiques et une carence sélective liée à l'absence d'un acide aminé indispensable. Les travaux effectués chez la levure ont permis de montrer qu'il existait des "récepteurs" membranaires aux acides aminés mais également un "détecteur" intracellulaire, sous la forme d'une kinase, appelée GCN2 qui reconnaît la présence d'ARN de transfert non chargés (les ARN de transfert permettent d'apporter un acide aminé spécifique à la machinerie de synthèse protéique). L'activation de cette kinase va diminuer la synthèse protéique générale mais stimuler par l'intermédiaire d'un facteur de transcription spécifique les gènes de synthèse des acides aminés. Chez les mammifères, des systèmes semblables ont été décrits impliquant une kinase de type GCN2 et les facteurs de transcription ATF2 et ATF4 et contrôlant des évènements en aval comme la synthèse de protéines de liaison (IGFBP) des facteurs de croissance ou des enzymes impliquées dans la synthèse d'acides aminés. Récemment, il a été montré que la kinase GCN2 exprimée au niveau du cortex piriforme antérieur pouvait être responsable des phénomènes d'aversion concernant des régimes carencés en acides aminés spécifiques. La capacité de détecter et de refuser un aliment peu équilibré constitue bien sûr un avantage sélectif.