24 heures |Vendredi 14 juin 2013
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Enseignement
Les titulaires
d’un diplôme fédéral ont
désormais la possibilité
de suivre un master
grâce à un accord avec
l’Ecole de management
de Grenoble
La réputation de la forma-
tion professionnelle telle
qu’elle est pratiquée en
Suisse a depuis longtemps
franchi nos frontières.
D’autres pays s’en inspirent, en parti-
culier ceux qui connaissent un taux
de chômage particulièrement élevé
et qui touche en priorité une
main-d’œuvre sans formation. Le
problème, que l’Organisation de co-
opération et de développement éco-
nomiques (OCDE) a relevé dans un
rapport publié au début de cette an-
née, est qu’en Suisse les passerelles
entre les filières professionnelles et
les filières académiques sont nette-
ment insuffisantes.
Le constat n’est pas nouveau mais il
a pris une dimension supérieure ces
dernières années. Avec la globalisa-
tion des marchés et la mobilité crois-
sante de la main-d’œuvre, y compris
celle appelée à occuper des postes à
responsabilités, il est devenu de plus
en plus fréquent que des entreprises
suisses engagent des étrangers au
bénéfice d’un master au détriment
de Suisses détenteurs d’un diplôme
fédéral. Elles privilégient les titres
qui sont reconnus et répandus sur le
plan international.
Accord avec Grenoble
Responsable de l’antenne romande
de procure.ch, l’association suisse
des achats et du «supply manage-
ment» (www.procure.ch), Benoît Le-
monnier souligne d’emblée que son
association n’a pas attendu la criti-
que de l’OCDE pour se saisir de ce
problème. Déjà active depuis de
nombreuses années dans le domaine
de la formation (organisation de
cours diplômants) et du perfection-
nement professionnels, elle a passé
récemment un accord avec l’Ecole
de management de Grenoble. «Cette
institution, qui fait autorité en la ma-
tière, ouvre les portes de son master
ham pour l’obtention d’un MBA.»
Parallèlement à cette ouverture vers
la France voisine, procure.ch a modi-
fié les structures de son cursus me-
nant au diplôme. Non seulement
l’acheteur diplômé est devenu le res-
ponsable achat diplômé mais, sur-
tout, de nouveaux modules ont été
introduits dans la matière enseignée,
«à commencer par une formation à la
direction d’entreprise, stratégique et
opérationnelle, précise Benoît Le-
monnier. Cette initiative reflète clai-
rement l’importance prise par le res-
ponsable achat dans le management
de l’entreprise, et cela quel que soit
son domaine, y compris les services
et les PME.»
Fonction stratégique
Charles Oberson, qui a récemment dé-
croché le diplôme fédéral de respon-
sable achat, confirme l’appréciation
de Benoît Lemonnier. Il est collabora-
teur d’une entreprise fribourgeoise,
Frewitt, qui est spécialisée dans la
conception et la fabrication de mou-
lins broyant et concassant les pou-
dres. «Frewitt est une PME occupant
environ 80 collaborateurs mais qui a
multiplié ses liens avec l’étranger, la
Chine y compris, ces dernières an-
nées. Les fonctions d’achat ont pris
une importance considérable, leur ef-
ficacité conditionne directement la
rentabilité d’une entreprise, surtout
dans le climat de forte concurrence
que nous vivons aujourd’hui. Les nou-
velles technologies d’information ont
également été déterminantes dans
cette mondialisation des marchés.»
A la différence de la majorité des
candidats au diplôme qui avaient
derrière eux une formation profes-
sionnelle, Charles Oberson a suivi
quant à lui une filière académique.
Ingénieur EPF en sciences des maté-
riaux, il a cinq ans d’expérience dans
le domaine des achats: «Mais j’ai res-
senti le besoin d’asseoir mes con-
naissances et de confronter ce que
j’ai fait dans la pratique, parfois
d’instinct, avec l’enseignement théo-
rique. J’ai obtenu en grande partie ce
que je cherchais. A quoi s’ajoute l’op-
portunité de créer des liens propices
au réseautage, aussi bien avec les
autres étudiants qu’avec les profes-
seurs.»
Etienne Oppliger
www.procure.ch
Une passerelle vers le master
pour les responsables d’achat
Charles Oberson, responsable
achat chez Frewitt à Granges-
Paccot. JEAN-PAUL GUINNARD
spécialisé en management de la fonc-
tion achat aux titulaires du diplôme
fédéral, ce qui n’existe pas en Suisse.
Sept modules sont validés dans le
master, ils en sont donc dispensés.
Ainsi, reconnus comme des bache-
lors à Grenoble, ils ne sont plus blo-
qués dans leur parcours profession-
nel. Dans le même esprit, nous avons
également passé un accord de parte-
nariat avec l’Université de Birming-
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