PARTIE II : Cœur et circulation Chapitre 2 : Organisation et fonctionnement cardiaques EXERCICE : L’ACTIVITÉ ÉLECTRIQUE DU CŒUR Objectifs : • Nommer et identifier sur un schéma les différentes structures impliquées • A partir de résultats expérimentaux, dégager les propriétés du tissu nodal 1. D’après la description, annotez le schéma du document 1. Nœud sinusal (auriculaire) Nœud septal (auriculo-ventriculaire) Faisceau de His Réseau de Purkinje Document 1 : Le tissu nodal cardiaque Au cours d’une intervention chirurgicale, un cœur est prélevé et isolé de toutes ses connexions avec le reste de l’organisme. Les vaisseaux coronaires sont perfusées par du sérum physiologiques. La température est maintenue à 37°C. Le cœur continue de battre à un rythme de 120 cpm. 2. Justifiez les conditions de l’intervention. - La perfusion des vaisseaux coronaires avec du liquide physiologique permet de maintenir leur hydratation. - 37°C est la température corporelle moyenne ; le maintien du cœur à cette T° permet de rester dans les conditions physiologiques de l’organisme. Une caractéristique fondamentale du fonctionnement cardiaque est mise en évidence. 3. Cochez le (ou les) adjectif(s) correct(s). Le cœur a un fonctionnement : Automatique Autodidacte Automobile Autorégulé Autonome Autogène Des expériences ont été réalisées sur un cœur isolé, placé dans des conditions physiologiques optimales. Pour chaque expérience un nouvel organe intact est utilisé. Les expériences et leurs résultats sont consignés dans le tableau. 4. Interprétez les résultats expérimentaux en complétant la dernière colonne du tableau. Expériences Résultats expérimentaux Le cœur s’arrête de battre. Interprétations des résultats expérimentaux C’est le tissu nodal cardiaque qui est responsable de l’activité contractile du cœur 1 L’ensemble du tissu nodal est détruit. 2 - Les nœuds sinusal et septal imposent le rythme de L’oreillette droite est La contraction de contraction des oreillettes supprimée = l’oreillette gauche mais pas des ventricules suppression s’arrête : les - Les faisceau de His et simultanée du ventricules continuent réseau de Purkinje imposent nœud sinusal et de battre à un un rythme ventriculaire plus du nœud septal. rythme de 40 cpm. faible que les nœuds sinusal et septal Expériences Résultats expérimentaux 3 La partie supérieure Les oreillettes et les de l’oreillette droite ventricules se est détruite : seul le contractent nœud sinusal est simultanément, à un détruit. rythme de 50 cpm. 4 Les oreillettes et les ventricules continuent de battre, mais de façon désynchronisée ; le rythme des oreillettes est plus rapide que celui des ventricules. Le faisceau de His est sectionné. Interprétations des résultats expérimentaux - Le nœud septal impose un rythme de contraction à la fois aux oreillettes et aux ventricules - Le rythme imposé par le nœud septal est plus faible que celui imposé par le nœud sinusal - Le réseau de Purkinje suffit pour imposer un rythme ventriculaire - Le faisceau de His est nécessaire pour synchroniser les rythmes auriculaire et ventriculaire 5. Déduisez-en : La partie du tissu nodal qui constitue le départ de l’onde électrique cardiaque Le sens du déplacement de cette onde électrique L’onde électrique responsable de la contraction rythmique des cavités cardiaques débute donc au niveau du nœud sinusal, puis se propage vers le nœud septal, puis le faisceau de His et enfin vers le réseau de Purkinje. 6. a/ Expliquez l’expression pacemaker. b/ Donnez l’expression française synonyme de pacemaker. c/ Le nœud sinusal est considéré comme le pacemaker biologique ; les autres parties du tissu nodal correspondent à des pacemakers secondaires. Justifiez. En anglais, pace = rythme et maker = faiseur. Le pacemaker est donc le « faiseur de rythme », c’est-à-dire que le tissu nodal impose le rythme de contraction des cavités cardiaques. En français, pacemaker se dit rythmogène. Le nœud sinusal étant la partie du tissu nodal cardiaque qui impose le rythme à l’ensemble des cavités cardiaques, il est appelé centre rythmogène. Mais les autres parties du tissu nodal peuvent fonctionner indépendamment du nœud sinusal et imposer un autre rythme aux oreillettes et/ou ventricules : ce sont des centres rythmogènes secondaires. Dans certaines situations pathologiques, le tissu nodal a un fonctionnement anarchique. Des chocs électriques externes peuvent être nécessaires pour retrouver un fonctionnement normal. 7. a/ Nommez l’appareil qui provoque ces chocs électriques. b/ Déduisez-en le nom de la pathologie. Les chocs électriques externes sont provoqués par un défibrillateur. Le fonctionnement anarchique du tissu nodal correspond donc à une fibrillation. 8. Analyse des figures 1 et 2 du document 2. a/ Comparez les potentiels membranaires de repos du neurone et de la cellule nodale. b/ Sur les deux figures, retracez en couleur sur les deux graphiques : •En vert : les phases de dépolarisation •En bleu : les phases de repolarisation Le potentiel membranaire de repos d’un neurone est stable à -70 mV alors qu’une cellule nodale n’a pas de potentiel de repos. La dépolarisation est rapide de -70 à +40 mV lors d’un PA neuronal mais elle est lente de -60 à -40 mV dans un PA nodal puis rapide de -40 à +30 mV. Dans les cellules nodales, la dépolarisation se fait donc en 2 phases (prépotentiel puis dépolarisation s.s.) et est moins importante que dans un neurone. La repolarisation du neurone est suivie d’une hyperpolarisation avant le retour au potentiel de repos alors que dans la cellule nodale, cette repolarisation ramène directement la cellule à son potentiel initial. c/ Déduisez-en alors ce qu’on appelle « potentiel de pacemaker » en en repérant un sur la figure 2. Un potentiel de pacemaker est donc en fait un potentiel d’action généré par une cellule nodale, c’est-à-dire une cellule pacemaker ! 9. Donnez l’origine du potentiel d’action enregistré au niveau des cardiomyocytes de la figure 3. Grâce aux jonction gap entre les cellules nodales et les autres cardiomyocytes, la continuité électrique entre toutes les cellules cardiaques permet la propagation des ondes électriques. Ainsi, lorsqu’un potentiel de pacemaker est généré au niveau d’une cellule nodale, ce potentiel d’action est propagé aux cardiomyocytes voisins puis aux suivants. D’après le sens de propagation de l’onde de dépolarisation des cellules nodales, les potentiels d’action apparaissent donc d’abord dans les myocytes auriculaires, puis dans les ventriculaires. 10. Cochez la(les) réponse(s) correcte(s). Les cellules nodales sont : Surexcitables Stimulatrices Autoexcitables Reproductibles 11. Décrivez le potentiel d’action du cardiomyocyte et émettez une hypothèse quant à son lien avec la particularité du muscle cardiaque. Les cardiomyocytes ont un potentiel de repos similaire à celui des cellules musculaires striées squelettiques d’environ -90 mV. Le potentiel d’action de ces cellules : - Débute par une dépolarisation rapide (jusqu’à +20 mV) - Puis par un plateau de dépolarisation durable pendant environ 150 ms - Se termine par une phase de repolarisation rapide permettant un retour au potentiel de repos sans hyperpolarisation. La phase de plateau est caractéristique du potentiel d’action cardiaque et a pour effet d’augmenter la durée de la période durant laquelle les cardiomyocytes ne peuvent subir une autre stimulation : on parle de période réfractaire. Il ne peut donc y avoir de sommation des contractions, rendant le myocarde non tétanisable. 12. A partir de toutes informations à votre disposition, expliquez l’existence de l’activité cyclique. La dépolarisation des cellules nodales (nœud sinusal puis septal d’abord) génère spontanément des potentiels d’action qui sont ensuite conduits aux cardiomyocytes contractiles de l’oreillette droite et de l’oreillette gauche, provoquant ainsi leur contraction (systole auriculaire). L’onde de dépolarisation se propage alors au faisceau de His puis au réseau de Purkinje pendant que les oreillettes se repolarisent : - La repolarisation provoque le relâchement des oreillettes (diastole auriculaire) - La dépolarisation génère des potentiels d’action qui sont ensuite conduits aux cardiomyocytes contractiles des ventricules droit et gauche, provoquant ainsi leur contraction (systole ventriculaire). Puis les ventricules se repolarisent, provoquant leur relâchement (diastole ventriculaire). Durant une période très brève, toutes les cellules cardiaques sont au repos : c’est la diastole générale. Puis l’onde de dépolarisation reprend au niveau du nœud sinusal et se propage aux oreillettes : c’est la diastole auriculaire …