T1, 47,5% T2 et 3,7% T3) avec un PSA < 30 ng/ml (PSA moyen :
9,22 + 5,76 ng/ml). Le volume de la prostate était de 32,4 + 16,6 cc.
La différenciation cellulaire était faible chez 12,8% des patients
(score de Gleason de 2 à 4 : 59,5%, score 7 : 27,7% et >7 : 12,8%).
En moyenne 1,6 + 0,8 sessions ont été réalisées par patient sur l’en-
semble de l’effectif. 1,9 ± 0,9 sessions par patients ont été réalisées
pour les 104 patients traités avec le prototype (correspondant à 2
sessions systématiques, soit une session par lobe), et 1,3 ± 0,4 ses-
sions par patient pour les 138 patients traités avec le dispositif stan-
dard. Tous les patients ont été suivi plus d'un an (suivi moyen : 29
+ 21 mois ; extrêmes : 1 à 9 ans ; médiane : 24 mois). Les critères
d'échec pour le calcul de la survie sans progression étaient une
biopsie positive quelle que soit la valeur du PSA ou 3 élévations
consécutives de PSA avec une vélocité du PSA > 0,75.
Le nadir médian de PSA est de 0,16 ng/ml ; 72,7% des patients ont
un nadir de PSA< 0,5 ng/ml ; 81,8% des biopsies étaient négatives
après traitement. Le taux actuariel de biopsies négatives à 5 ans est
de 74% (respectivement 82%, 71% et 48% pour les Gleason 2 à 6,
7 et >7).
La survie sans récidive (DFS) à 5 ans est de 63% (risque faible :
78%, risque intermédiaire : 61%, et haut risque : 47%). 16,5% des
patients ont reçu un traitement adjuvant après échec thérapeutique
(moitié radiothérapie, moitié hormonothérapie dont 2 traitements
combinés). 7% des patients en échec n'ont pas eu de traitement
complémentaire en raison d’un PSA bas avec faible vélocité. Le
taux actuariel de patients sans traitement adjuvant à 5 ans est de
72% (risque faible : 94%, risque intermédiaire: 62%, et haut risque:
65%, p<0,05).
A signaler la présentation en poster en 2003 (WCE Montréal
2003) d'un groupe de 245 patients traités en 1ère intention par
HIFU à Lyon avec un PSA initial < 30 ng/ml. Cette série n’a pas été
publiée. La série de ces 245 patients est antérieure et ne doit pas être
confondue avec la série de 242 patients qui vient d'être décrite (sou-
mis J Urol 2003) avec des critères d'inclusion différents (au mini-
mum un an de suivi). L’étude concerne le traitement initial par
HIFU de 245 patients sans traitement préalable, d'âge moyen 71,1
± 5,5 ans, traités consécutivement depuis 1993 pour une lésion de
stade T1 à T3 (46% T1, 50% T2, 4% T3), à PSA < 30ng/ml (PSA
moyen : 9,1 ± 6,2 ng/ml) (poster - Montréal 2003). Le volume
moyen de la prostate était de 32,3 ± 16,1 cc et le Gleason de 2 à 6
(60%), 7 (26.5%) et 8 à 10 (13,5%). Les 100 premiers patients ont
été traités sur prototype Ablatherm avant 2000, les 145 derniers
selon procédure standard actuelle. Le suivi moyen était de 24 (3 à
103) mois.
Le nadir moyen du PSA après traitement est de 0,64 ng/ml (médian
= 0,15 ng/ml). 73,5% des patients ont un nadir < 0,5 ng/ml, 10,2%
un nadir de 0,5 à 1 ng/ml et 16,3% un nadir > 1 ng/ml.
Les résultats sont, là aussi, différenciés selon les groupes pronos-
tiques : 86% des biopsies sont négatives après HIFU (taux actua-
riels à 5 ans : faible risque : 88.4%, intermédiaire: 82.4%, risque
élevé : 72,6%). Pour des Gleason < 6, 88% des biopsies sont néga-
tives contre 69% si Gleason > 8 (p<0,01). Il n'y a pas de différence
selon la valeur de PSA initial. La survie globale sans progression est
de 66,3% à 5 ans (faible risque : 77,4%, intermédiaire : 66,1%,
risque élevé: 53,9%). 21,8% des patients ont reçu un traitement
adjuvant par radiothérapie ou hormothérapie (faible risque: 5.4%,
intermédiaire: 22.5%,risque élevé: 32.8%).
Equipe de Munich (Harlaching – Dr Chaussy et Thüroff )
Trois articles exposent les résultats cliniques de l'équipe de Munich
et une présentation récente (poster AUA 2003) regroupe différentes
indications de traitement retenues.
La première étude rapporte les résultats d’une série de 184 patients
porteurs de cancers cliniquement localisés ayant une espérance de
vie > 5 ans, non-candidats à une prostatectomie totale. La moitié
des patients (48%) avait été soumis à une hormonosuppression pré-
alable [16]. Les résultats font apparaître 57% de biopsies négatives
après traitement pour l'ensemble de l'effectif et 79% pour les 94
patients traités depuis novembre 1997 selon la procédure standard
(paramètres techniques optimisés et systèmes de protection et alar-
mes). Un tiers des patients a subi une résection trans-urétrale 6 à 8
semaines après HIFU pour rétention persistante. La valeur du der-
nier PSA post opératoire médian était à 1,3 ng/ml (0 à 14,3 ng/ml).
Une précédente étude de cette équipe faisait état de 65 patients
traités par HIFU avant décembre 1997 et suivis 10 mois (1 à 18
mois) pour une tumeur localisée <T2 N0 M0, de volume < 30cc
avec un PSA<25ng/ml). Les résultats montraient 35% de cancer
résiduel si l’HIFU était appliquée sur une partie seulement de la
prostate et 17% si HIFU la totalité de la prostate était traitée [18].
La troisième étude de Munich publiée en 2003 évalue le bénéfi-
ce d'une résection trans uréthrale de prostate associée au traitement
par HIFU (3MHz, durée de 5 sec) sur le confort du patient [17]. Elle
regroupe 271 patients présentant un cancer localisé avec un PSA <
15 ng/ml, quelle que soit la valeur du Gleason. Les patients ont été
inclus en 2 étapes successives de novembre 1996 à décembre 2002
qui correspondent aux procédures successivement appliquées dans
cette équipe (HIFU seule jusqu'en 1999 puis résection préalable
depuis lors). Aucun des patients n'avait été traité par radiothérapie;
et seuls les patients sans hormonothérapie ou ayant bénéficié d’une
hormonothérapie avant HIFU de moins de 6 mois ont été pris en
compte. L'analyse concerne 2 groupes de patients selon la réalisa-
tion (175 patients) ou non (96 patients) d'une résection de prostate
avant HIFU. Les 2 groupes ont été traités successivement, l’équipe
de Munich ayant débuté les résections en 2000 et l’ayant pratiquée
systématiquement depuis lors. Le poids moyen de la résection était
de 15,7 g (2 à 110 g - médiane : 12,5 g). L'examen histopatholo-
X. Rébillard et coll., Progrès en Urologie (2003), 13, 1428-1456
1432
Tableau III. Liste des séries analysées et nombre de patients inclus
Technologie ABLATHERM
A- Cancers de prostate localisés
1- Lyon (Hopital Edouard Herriot -Gelet)
- Gelet 2001 102 patients
- Poissonnier 2003 120 patients
- Gelet (soumis 2003) 242 patients
- Gelet (poster) 245 patients
2- Paris (IM Montsouris - Vallancien)
- Vallancien (soumis) 30 patients
- Rozet (communication AFU) 223 patients
3- Munich (Harlaching -Thüroff et Chaussy)
- Chaussy 2001 184 patients
- Chaussy 2003 271 patients
- Thuroff 2003 (poster) 576 patients
4- Etude multicentrique européenne 652 patients
5- Etude AFU-Ablatherm 2001-2002 117 patients
6- Regensburg (Saint Josef Hospital - Blana) (soumis) 146 patients
7- Anvers - AZ Middelheim (D'Hont, Van Erps - Belgique) (poster) 220 patients
8- Côme - St Anna (Conti -Italie) (poster) 138 patients
B- rattrapage échec de radiothérapie
- Gelet 2003 (Lyon + IMM - Paris) 71 patients
Technologie Sonablate (Uchida - Japon)
- Uchida 2002 20 patients
- Uchida 2002 (poster) 44 patients