Journal
de
pédiatrie
et
de
puériculture
(2014)
27,
68—75
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE
EMC
Sinusites
de
l’enfant
M.-S.
Le
Gac
(ORL,
ancien
chef
de
clinique
au
CHU
Morvan,
assistant
des
Hôpitaux)
Clinique
Pasteur,
34,
rue
du
Moulin,
29200
Brest,
France
Introduction
Il
s’agit
d’une
pathologie
fréquente,
dans
sa
forme
bénigne,
qui
résulte
d’une
surinfection
d’un
ou
de
plusieurs
sinus
de
la
face.
On
parle
plutôt
chez
l’enfant
de
rhinosinusite
aiguë
du
fait
de
l’absence
de
développement
complet
des
cavités
sinusiennes
chez
l’enfant
de
moins
de
6
ans
et
de
sinusite
vraie
chez
l’enfant
plus
grand.
Dans
sa
forme
sévère,
la
sinusite
de
l’enfant
est
assez
rare
et
se
traduit
le
plus
souvent
par
une
ethmoïdite
chez
l’enfant
de
moins
de
6
ans
ou
par
une
sinusite
compliquée
chez
l’enfant
plus
grand.
Au-delà
de
4
mois
d’évolution,
on
parle
de
sinusite
chronique
et
il
convient
de
recher-
cher
et
de
traiter
les
facteurs
favorisant
ce
type
d’infection.
Généralités
Définition
La
sinusite
est
une
inflammation
des
sinus
périnasaux
due
à
une
infection
virale,
bacté-
rienne
ou
fongique
ou
à
des
réactions
allergiques.
Anatomie
Les
sinus
de
la
face
sont
des
cavités
aériques
revêtues
d’un
épithélium
de
type
respiratoire,
creusées
dans
l’os
et
communiquant
avec
les
fosses
nasales
via
des
méats
ou
des
canaux
(Figure
1).
Grâce
au
partenariat
mis
en
place
en
2010
entre
le
Journal
de
pédiatrie
et
de
puériculture
et
l’EMC,
les
articles
de
cette
rubrique
sont
issus
des
traités
EMC.
Celui-ci
porte
la
mention
suivante
:
M.-S.
Le
Gac.
Sinusites
de
l’enfant.
EMC
-
Pédiatrie
-
Maladies
infectieuses
2011:1—6
[Article
4-061-G-20].
Nous
remercions
les
auteurs
qui
ont
accepté
que
leur
texte,
publié
initialement
dans
les
traités
EMC,
puisse
être
repris
ici.
Adresse
e-mail
:
0987-7983/$
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front
matter
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2014
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Masson
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Tous
droits
réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2014.02.001
Sinusites
de
l’enfant
69
Figure
1.
Anatomie
des
sinus.
1.
Clairance
mucociliaire
du
sinus
frontal
;
2.
complexe
ostéoméatal
;
3.
clairance
mucociliaire
du
sinus
maxillaire
;
4.
collection
liquidienne
dans
le
sinus
maxillaire.
Les
sinus
sont
pairs
et
souvent
asymétriques
et
se
répar-
tissent
ainsi
:
les
sinus
maxillaires
qui
se
drainent
via
le
méat
moyen
situé
sur
la
paroi
latérale
des
fosses
nasales
entre
les
cornets
moyen
et
inférieur
;
les
cellules
ethmoïdales
divisées
en
cellules
antérieures
et
en
cellules
postérieures
par
la
racine
cloisonnante
du
cornet
nasal
moyen.
Les
cellules
antérieures
se
drainent
dans
le
méat
moyen,
les
postérieures
au-dessus
du
cornet
moyen
et
parfois
au-dessus
du
cornet
nasal
supérieur
;
les
sinus
frontaux
qui
se
drainent
via
le
canal
nasofrontal
;
les
sinus
sphénoïdaux,
qui
sont
souvent
asymétriques,
se
drainent
par
l’ostium
du
sphénoïde
ou
récessus
sphé-
noethmoïdal
dont
l’ouverture
se
situe
médialement,
à
l’aplomb
de
l’arche
choanale.
On
décrit
ainsi
un
groupe
antérieur
comprenant
les
sinus
frontaux,
maxillaires
et
les
cellules
ethmoïdales
antérieures
et
un
groupe
postérieur
comprenant
les
cellules
ethmoïdales
postérieures
et
le
sinus
sphénoïde.
Il
existe
de
nombreuses
variantes
anatomiques
[1].
Embryologie
:
développement
des
cavités
sinusiennes
[2]
Les
ébauches
des
cavités
sinusiennes
apparaissent
vers
le
quatrième
mois
de
la
vie
in
utero.
À
la
naissance,
les
cellules
ethmoïdales
sont
déjà
for-
mées
et
il
existe
une
ébauche
des
sinus
maxillaires
qui
se
«
pneumatiseront
»
entre
18
mois
et
5
ans.
L’ébauche
du
sinus
frontal
apparaît
vers
1
an
et
sa
pneumatisation
a
lieu
entre
5
ans
et
12
ans.
Le
sinus
sphénoïde
se
développe
entre
5
et
18
ans.
Cela
explique
qu’avant
5
ans,
la
seule
sinusite
vraie
que
l’on
puisse
rencontrer
est
l’ethmoïdite.
Rôle
des
sinus
de
la
face
La
fonction
des
sinus
de
la
face
reste
à
ce
jour
encore
incon-
nue
et
de
nombreuses
hypothèses
ont
été
proposées
pour
expliquer
leur
existence.
Les
différentes
théories
plausibles
à
ce
jour
sont
notamment
:
rôle
de
protection
de
l’encéphale
et
des
globes
oculaires
lors
des
traumatismes
faciaux,
en
permettant
d’amortir
les
chocs
;
isolation
thermique
du
système
nerveux
central
;
allégement
des
os
de
la
face
;
rôle
dans
la
croissance
des
os
de
la
face
;
vestige
non
fonctionnel
au
cours
de
l’évolution.
Étiopathogénie
Cause
principale
chez
l’enfant
Dans
la
majorité
des
cas,
les
sinusites
de
l’enfant
résultent
d’une
surinfection
d’une
cavité
sinusienne
dans
les
suites
d’une
rhinite
aiguë
d’origine
virale.
Il
se
crée
alors
une
inflammation
de
la
muqueuse
sinusienne.
Puis
par
blocage
de
l’ostium
de
drainage
apparaît
une
stase
de
mucus
qui
va
alors
s’infecter.
La
majorité
des
rhinosinusites
de
l’enfant
est
virale
et
on
estime
que
seulement
10
%
d’entre
elles
peuvent
présenter
une
surinfection
bactérienne.
Les
germes
habituellement
rencontrés
chez
l’enfant
sont
les
suivants
:
pneumocoque
;
Haemophilus
influenzae
;
Moraxella
catarrhalis.
Et
plus
rarement
:
staphylocoque
doré
(en
particulier
dans
l’ethmoïdite
avant
5
ans)
;
germes
anaérobies
(dans
les
formes
odontogènes
surtout).
Autres
causes
possibles
Comme
chez
l’adulte,
l’enfant
âgé
de
plus
de
6
ans
peut
donc
présenter
des
sinusites
d’étiologies
diverses
qui
ne
sont
pas
développées
ici
:
sinusite
maxillaire
d’origine
dentaire
sur
dépassement
de
pâte
intrasinusienne
après
traitement
canalaire
ou
sur
infection
dentaire
d’une
dent
maxillaire
;
surinfection
sur
hémosinus
traumatique
;
sinusite
fongite
maxillaire
(balle
fongique
à
Aspergillus
fumigatus)
[3]
;
sinusite
fongique
de
l’immunodéprimé
:
mucormycose
[4]
et
aspergillose
invasive.
Facteurs
prédisposant
à
la
survenue
d’une
sinusite
Certains
facteurs
peuvent
favoriser
la
survenue
d’une
sinu-
site,
voire
sa
chronicisation
:
facteurs
anatomiques
:
ils
gênent
le
drainage
des
sinus
:
déviation
septale
majeure,
hypertrophie
des
cornets,
concha
bullosa
et
cornet
à
courbure
inversée,
hypertro-
phie
des
végétations
adénoïdes
[5]
;
facteurs
muqueux
:
ils
altèrent
la
qualité
du
drai-
nage
mucociliaire
:
allergie
respiratoire,
asthme,
reflux
gastro-oesophagien,
bronchite
chronique,
déficit
en
70
M.-S.
Le
Gac
immunoglobuline,
mucoviscidose,
dyskinésie
ciliaire,
tabagisme
passif,
dessiccation
de
l’air,
pollution
;
immunodépression
:
elle
favorise
les
surinfections
bacté-
riennes
et
fongiques
;
corps
étranger
obstruant
une
fosse
nasale
prédisposant
à
l’infection
des
cavités
sinusiennes
homolatérales
(sonde
d’intubation
nasotrachéale,
sonde
nasogastrique).
Sinusites
aiguës
Tableau
clinique
de
la
sinusite
simple
Le
tableau
clinique
concerne
surtout
l’infection
du
sinus
maxillaire.
Forme
subaiguë
Il
s’agit
en
fait
de
la
prolongation
au-delà
de
10
jours
d’une
rhinopharyngite
aiguë
banale,
sans
tendance
à
l’amélioration.
C’est
la
forme
la
plus
fréquente.
Les
signes
cliniques
rencontrés
sont
:
la
rhinorrhée
claire
ou
parfois
purulente
;
l’obstruction
nasale
;
la
toux
inconstante
;
la
fièvre
le
plus
souvent
inférieure
à
39 C.
Ces
signes
sont
communs
à
toute
infection
des
sinus,
qu’elle
soit
virale
ou
bactérienne.
Forme
aiguë
La
forme
aiguë
comprend
:
une
fièvre
supérieure
à
39 C,
persistante
au-delà
de
3
jours
d’évolution
;
des
céphalées
;
une
rhinorrhée
purulente
;
parfois
un
oedème
ou
un
érythème
du
visage
;
une
toux
diurne
ou
nocturne
(parfois
émétisante)
;
une
douleur
localisée,
importante,
pulsatile
d’horaire
inflammatoire,
souvent
vespérale,
majorée
tête
penchée
en
avant.
Les
douleurs
de
sinusite
maxillaire
se
situent
au
niveau
des
joues.
Elles
sont
admises
au-delà
de
3
ans,
mais
res-
tent
rares
avant
6
ans.
Elles
peuvent
s’accompagner
d’une
douleur
au
niveau
d’une
dent
maxillaire
si
la
sinusite
est
d’origine
odontogène.
La
sinusite
frontale
s’accompagne
de
céphalées
frontales
importantes,
en
barre.
La
clinique
de
la
sinusite
sphénoïdale
est
variable
:
il
peut
s’agir
de
céphalées
au
vertex,
à
l’occiput,
souvent
très
vio-
lentes.
Les
sinusites
frontale
et
sphénoïdale
se
rencontrent
au-delà
de
6-7
ans,
voire
de
10
ans
pour
certains
auteurs.
La
pansinusite
est
l’atteinte
de
plusieurs
des
sinus
de
la
face.
Tableau
clinique
de
la
rhinosinusite
aiguë
compliquée
Sinusite
de
l’enfant
de
moins
de
5
ans
:
ethmoïdite
aiguë
[5]
On
retrouve
une
symptomatologie
de
rhinosinusite
aiguë
associée
à
un
syndrome
septique
général
plus
ou
moins
sévère
avec
surtout
un
oedème
au
niveau
de
l’angle
interne
d’un
oeil,
infiltrant
les
paupières,
en
particulier
la
paupière
supérieure.
L’ethmoïdite
peut
survenir
à
partir
de
l’âge
de
6
mois.
Elle
peut
être
de
forme
oedémateuse
simple
ou
de
forme
compliquée
dite
suppurée.
On
la
classifie
selon
les
stades
de
Chandler
qui
traduit
l’importance
des
complications
ophtalmologiques
puis
neu-
rologiques
associées
(Tableau
1).
Forme
oedémateuse
simple
L’examen
clinique
retrouve
un
oedème
palpébral
doulou-
reux
à
la
palpation
prédominant
à
l’angle
interne
de
l’orbite
et
à
la
paupière
supérieure,
sans
pus
conjonctival,
avec
une
fièvre
élevée
(39 C
à
40 C).
Forme
collectée
périorbitaire
Le
pus
se
collecte
dans
l’orbite,
entre
le
périoste
et
l’os
planum,
entraînant
une
exophtalmie
sans
trouble
visuel
ni
trouble
de
la
motilité
oculaire.
Formes
compliquées
La
forme
collectée
nécessite
de
rechercher
deux
complications
majeures
:
la
suppuration
intraorbitaire
suspectée
devant
l’un
des
trois
signes
suivants
:
mydriase
paralytique,
anesthésie
cornéenne,
ophtalmoplégie
partielle
ou
complète
;
la
thrombophlébite
intracrânienne
:
fièvre
oscillante
avec
frissons
et
syndrome
méningé.
Sinusites
compliquées
de
l’enfant
plus
âgé
(Tableau
2)
[6]
Sinusite
bloquée
Il
s’agit
d’un
sinus
sous
tension
sans
drainage
spontané
pos-
sible,
la
douleur
est
importante
et
il
n’y
a
pas
d’écoulement
mucopurulent.
Elle
peut
concerner
les
sinus
maxillaire,
fron-
tal,
et
sphénoïdal.
Tableau
1
Classification
de
Chandler.
Stade
I
Cellulite
préseptale
Œdème
palpébral
Stade
II Cellulite
orbitaire
Chémosis,
exophtalmie
axile
Stade
III
Abcès
sous-périosté
(extraconique)
Exophtalmie,
baisse
de
l’acuité
visuelle
(BAV),
troubles
oculomoteurs
Stade
IV
Abcès
orbitaire
(intraconique)
Exophtalmie,
ophtalmoplégie
complète,
BAV
importante
Stade
V
Thrombose
du
sinus
caverneux
Exophtalmie
majeure
et
douloureuse,
cécité,
oedème
palpébral
supérieur
et
inférieur
majeur,
réaction
méningée,
atteinte
oculomotrice
des
nerfs
III,
IV,
VI,
atteinte
du
nerf
V1
Sinusites
de
l’enfant
71
Tableau
2
Complications
des
sinusites.
Maxillaire
Frontal
Sphénoïde
Ethmoïde
Sinusite
bloquée
++
+++
+
Complications
neurologiques
Abcès
cérébraux
+
++
+
Thrombose
du
sinus
caverneux
++
+
Méningite
+
+
+
Complications
ophtalmologiques +
+
++
Bactériémie
+
+
+
+
Atteinte
cutanée +
++
+
:
Complication
rare
;
++
:
complication
possible
;
+++
:
complication
fréquente.
L’examen
clinique
est
pauvre
et
les
signes
fonctionnels
sont
bruyants.
Complications
ophtalmologiques
[7]
Les
complications
ophtalmologiques
concernent
les
sinusites
sphénoïdales
et
frontales.
Les
signes
fonctionnels
vont
du
simple
chémosis
à
l’atteinte
des
nerfs
oculomoteurs
avec
ophtalmoplégie,
pto-
sis,
diplopie,
et
à
l’abcès
sous-périosté
ou
intraorbitaire
avec
exophtalmie,
mydriase
et
baisse
d’acuité
visuelle.
Complications
neurologiques
[8,9]
Chez
le
jeune
enfant,
il
peut
survenir
des
convulsions
hyper-
thermiques.
Les
autres
complications
neurologiques
concernent
les
sinusites
frontales
et
sphénoïdales
du
fait
des
rapports
intimes
avec
le
cerveau.
Il
peut
survenir
:
une
méningite
avec,
à
la
clinique,
un
syndrome
méningé
:
hyperthermie,
trouble
de
conscience,
raideur
de
nuque
;
un
abcès
extra-
ou
sous-dural,
ou
intracérébral
;
une
thrombose
du
sinus
caverneux,
en
particulier
dans
le
cas
d’une
sinusite
sphénoïdale
et
dans
l’ethmoïdite
au
stade
V
de
Chandler
(Tableau
1).
Complications
osseuses
et
cutanées
Les
complications
osseuses
et
cutanées
restent
très
rares
:
ostéomyélite
frontale
;
possibilité
d’extériorisation
antérieure,
à
la
peau
avec
fistulisation.
Elle
concerne
la
sinusite
frontale.
Syndrome
septique
et
complications
générales
On
peut
rencontrer,
à
un
stade
avancé,
une
bactériémie
et
un
choc
septique
pouvant
conduire
au
décès.
Examen
clinique
des
sinusites
L’examen
est
bien
sûr
complet
afin
d’éliminer
une
autre
cause
infectieuse,
en
particulier,
on
procède
à
un
examen
clinique
oto-rhino-laryngologique
(ORL)
avec
otoscopie
afin
d’éliminer
une
otite
moyenne
aiguë.
L’examen
clinique
au
spéculum
nasal
ne
permet
pas
de
faire
le
diagnostic,
mais
retrouve
l’écoulement
purulent
et
une
muqueuse
nasale
congestive.
La
nasofibroscopie
peut
retrouver
un
écoulement
puru-
lent
au
niveau
de
l’ostium
de
drainage
des
différents
sinus.
Devant
toute
sinusite,
l’examen
clinique
doit
s’efforcer
de
vérifier
l’isocorie,
la
mobilité
de
l’oeil
dans
les
quatre
directions,
la
présence
d’un
réflexe
photomoteur,
l’absence
de
diplopie
et
d’exophtalmie.
Un
avis
ophtalmologique
est
demandé
devant
toute
eth-
moïdite
avec
atteinte
oculaire
ou
en
cas
de
suspicion
d’atteinte
oculaire
dans
le
cas
d’une
sphénoïdite
ou
d’une
sinusite
frontale.
L’examen
doit
aussi
rechercher
des
arguments
pour
un
syndrome
méningé
ou
une
thrombophlébite
cérébrale
:
recherche
de
raideur
méningée,
contrôle
des
paires
crâ-
niennes.
Examens
complémentaires
Cas
de
la
sinusite
aiguë
simple
Comme
chez
l’adulte,
il
n’y
a
pas
d’examen
complémentaire
à
demander
[10].
Cas
des
rhinosinusites
compliquées
Examens
radiologiques
En
cas
de
suspicion
d’ethmoïdite
de
forme
collectée
ou
de
suspicion
de
complications
ophtalmologiques
ou
orbitaires
chez
l’enfant
plus
âgé,
un
scanner
du
massif
facial
(compre-
nant
des
coupes
orbitaires)
et
de
l’encéphale
en
coupes
millimétriques
axiales
et
coronales
avec
et
sans
injection
doit
être
réalisé
de
fac¸on
à
mettre
en
évidence
un
abcès
qui
doit
alors
être
drainé
chirurgicalement
[11].
Ces
examens
peuvent
être
complétés
par
une
imagerie
par
résonance
magnétique
(IRM)
pour
préciser
notamment
une
infiltration
des
muscles
oculomoteurs
ou
effectuer
un
diagnostic
différentiel
avec
une
tumeur
intrasinusienne.
En
cas
de
suspicion
de
sinusite
bloquée,
une
radiographie
des
sinus
en
incidence
de
Blondeau
peut
être
suffisante.
Examens
biologiques
Un
bilan
biologique
comportant
au
minimum
une
numération-formule
sanguine,
une
C
reactive
protein
(CRP)
et
deux
hémocultures
est
demandé.
Des
prélèvements
bactériologiques
sont
aussi
réalisés
si
un
drainage
chirurgical
a
lieu.
Diagnostic
différentiel
Devant
une
ethmoïdite
Le
diagnostic
se
pose
avec
:
72
M.-S.
Le
Gac
Tableau
3
Traitements
per
os
des
sinusites
de
l’enfant.
Nom
de
la
molécule
Dosage
Durée
Nom
commercial
Famille
d’antibiotique
Amoxicilline-acide
clavulanique
80
MKJ,
en
3×/j
10
j
Augmentin®Pénicilline
Cefpodoxime
proxétil
8
MKJ
en
2×
7—10
j
Orelox®C3G
Céfuroxime
axétil
250
mg
×
2/j
5
j
Zinnat®C2G
Pristinamycine
50
MKJ
en
2×/j
à
partir
de
6
ans
7—10
j
Pyostacine®Synergistine
MKJ
:
mg/kg/j.
des
anomalies
ophtalmologiques
:
conjonctivite
ou
dacryocystite
marquées
par
la
présence
de
pus
conjonctival
;
un
problème
dermatologique
:
staphylococcie
maligne
de
la
face,
piqûre
d’insecte
ou
érysipèle.
Devant
une
sinusite
unilatérale
Il
faut
savoir
évoquer
les
causes
d’obstruction
nasale
unila-
térale
de
l’enfant.
Dans
les
étiologies
bénignes,
on
évoque
:
chez
le
petit
enfant,
une
anomalie
embryologique
:
kyste
dermoïde,
gliome
nasal,
méningoencéphalocèle
et,
plus
rarement,
tératome
;
chez
l’enfant
plus
âgé
:
un
mucocèle,
un
polype
antro-
ou
sphénochoanal
(Kilian),
un
fibrome
nasopharyngien.
Dans
les
causes
malignes,
on
évoque
les
principales
:
le
rhabdomyosarcome,
le
lymphome
malin
non
hodgkinien
type
lymphome
de
Burkitt
et
les
carcinomes
indifférenciés
du
cavum.
Traitement
Traitement
des
sinusites
aiguës
simples
Le
traitement
est
médical
et
vise
à
soulager
les
symptômes
en
diminuant
l’inflammation
par
restauration
de
la
ventila-
tion
des
sinus.
Il
comporte
:
des
lavages
de
nez
au
sérum
physiologique
[12]
et,
dès
que
l’enfant
sait
le
faire,
on
insiste
sur
un
mouchage
efficace
;
des
corticoïdes
oraux
(type
prednisolone
1
mg/kg/j)
en
cure
courte
(<
8
jours)
:
ils
ne
sont
indiqués
que
dans
les
formes
hyperalgiques
;
des
antalgiques
de
classe
I
ou
II.
L’antibiothérapie
n’est
pas
indiquée
d’emblée
lorsque
les
symptômes
rhinologiques
restent
diffus,
bilatéraux,
d’intensité
modérée,
dominés
par
une
congestion
avec
rhi-
norrhée
séreuse
ou
puriforme
banale,
survenant
dans
un
contexte
épidémique
[13].
Dans
ce
cas,
une
réévaluation
à
3
jours
est
nécessaire
en
cas
de
persistance
anormale
ou
d’aggravation
de
la
sympto-
matologie
sous
traitement
symptomatique.
En
cas
de
suspicion
de
surinfection
bactérienne
ou
de
terrain
à
risque
tel
que
les
enfants
atteints
d’asthme
ou
porteurs
de
cardiopathie
ou
de
drépanocytose,
des
anti-
biotiques
oraux
ciblant
les
principaux
germes
sont
mis
en
place.
Le
Tableau
3
résume
les
principaux
antibiotiques
utili-
sables
per
os
en
tenant
compte
des
nombreuses
résistances
des
bactéries
vis-à-vis
des
antibiotiques
[14,15].
En
cas
d’allergie
aux
pénicillines
et
aux
céphalosporines
:
chez
l’enfant
de
moins
de
6
ans,
un
macrolide
peut
être
utilisé,
mais
son
efficacité
peut
être
limitée
par
la
résis-
tance
des
bactéries
en
cause
;
chez
l’enfant
de
plus
de
6
ans,
la
pristinamycine
peut
être
proposée.
Traitement
de
l’ethmoïdite
de
l’enfant
[16]
Forme
oedémateuse
ou
préseptale
Il
n’existe
pas
de
consensus
au
stade
I
de
Chandler
entre
un
traitement
per
os
avec
surveillance
clinique
rapprochée
(enfant
revu
à
24
heures)
et
un
traitement
intraveineux
en
milieu
hospitalier.
En
revanche,
dans
les
autres
stades
ou
en
cas
de
doute
sur
l’observance
du
traitement,
l’hospitalisation
et
le
trai-
tement
intraveineux
sont
systématiques.
Le
traitement
antibiotique
est
administré
par
voie
intra-
veineuse
et
se
compose
d’une
céphalosporine
injectable
de
troisième
génération
en
association
avec
un
aminoside
et,
selon
les
auteurs
(Tableau
4),
du
métronidazole.
La
désin-
fection
nasosinusienne
et
le
traitement
antipyrétique
sont
bien
sûr
associés.
Le
relais
per
os
aura
lieu
au
bout
de
5
à
7
jours.
Forme
suppurée
L’hospitalisation
est
systématique.
Le
même
traitement
médicamenteux
est
mis
en
place
et
un
drainage
chirurgical
de
l’abcès
est
effectué.
Une
surveillance
ORL
et
oph-
talmologique
est
effectuée
pluriquotidiennement
au
cours
de
l’hospitalisation
[16].
On
surveille
notamment
l’acuité
visuelle,
l’isocorie
et
la
mobilité
de
l’oeil
dans
les
quatre
directions.
Traitement
des
sinusites
compliquées
Le
traitement
antibiotique
est
instauré
et
un
drainage
chi-
rurgical
en
urgence
est
réalisé.
Dans
le
cas
d’une
sinusite
maxillaire
bloquée,
la
mise
en
place
d’un
drain
d’Albertini
peut
être
proposée.
En
cas
de
d’origine
dentaire
ou
de
balle
fongique,
une
méatotomie
moyenne
est
réalisée.
Des
soins
dentaires
sont
associés
si
une
origine
dentaire
est
suspectée.
L’ouverture
du
canal
nasofrontal
ou
la
pose
d’un
clou
de
Lemoine
est
réalisée
dans
le
cas
d’une
sinusite
frontale
résistante
au
traitement
médical.
De
même,
l’ouverture
de
l’ostium
sphénoïdal
est
réalisée
en
cas
de
sphénoïdite
avec
présence
de
complications
ophtalmologiques,
notamment
par
une
atteinte
des
muscles
oculomoteurs.
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