L`héritage de la pensée grecque et latine

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Université de la Réunion, UEL Culture générale!
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Séance 1) l’héritage de la pensée grecque et latine!
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Introduction: Unité et diversité; voilà quel pourrait être le sous-titre de cette séance.Deux éléments
problématiques au sein de cet intitulé: !
Premièrement, la notion d’héritage. Couramment l’héritage se définit strictement parlant comme le
patrimoine d’une personne envisagé au moment du décès de celle-ci. Pour déterminer un héritage
de la pensée grecque et latine, il conviendrait donc de faire l’inventaire de leurs patrimoines
respectifs lors d’une date de décès convenue de ces civilisations. Entreprise impossible. Il est tout
aussi impossible de présenter en une sou deux séances l’ensemble de ces patrimoines. Aussi
convient-il d’élargir la notion d’héritage et de la définir comme rapport au sources. Dès lors, ce
rapport peut prendre la forme d’une dette: que devons-nous aux civilisations grecques et latines? !
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Les réponses schématiques ont l’avantage de préparer le terrain;!
- aux Grecs: la philosophie, l’art, la démocratie, les mathématiques, une certaine physique, la
littérature, la poésie, la rhétorique!
- aux Romains: le droit et l’administration!
—> cf: Hegel et sa théorie des deux civilisations: grecques et allemandes (chrétienne: l’égale
liberté de tous): bref la Grèce serait le commencement absolu de l’Europe dont l’Allemagne serait
la suite…Je vous laisse apprécier!
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Quelques repères sur l’unité du monde antique:!
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!Mise en place d’une théorie explicative!
- choix de la prose préféré au chant poétique!
- rendre raison d’un phénomène vs en faire la généalogie; recherche de principes et traitement de
pb!
- développement de la cité et de l’isonomie!
Le philosophique, le mythique et le tragique.!
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Ceci dit, il faut nuancer le propos: on trouve des formes d’art, ce philosophie, des préoccupations
théoriques dans l’ensemble des sphères de civilisation. L’originalité grecque consiste peut-être
dans l’habitude de fixer par écrit ces contenus de connaissances qui ne se transmettaient
auparavant que par l’oralité et l’initiation. !
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Deuxièmement: Que veut-on dire quand on parle de la pensée grecque et latine? L’expression
même pose problème. La Grèce n’est pas une civilisation unitaire et l’empire romain s’est
caractérisé par sa capacité d’inclure les éléments qui avaient fait l’objet de la conquête. Aussi
restreindrons-nous les objectifs en travaillant concrètement deux éléments du patrimoine des
anciens: la théorie aristotélicienne de la contemplation et de la prudence et la rhétorique de
Cicéron.!
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I)
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Contemplation et prudence chez Aristote;!
Crubellier et Péllegrin intitulent très justement leur beau livre Aristote, le philosophe et les savoirs.
Aristote jouit d’une réputation très ambivalente. En lui, on voit la figure du philosophe utilisée dans
les disputations médiévales pour accorder les parties lorsque la Bible ne pouvait pas le faire.
Derrière ce vocable de « philosophus », marque de respect remarquable du monde chrétien
catholique médiéval envers un païen, se profile l’idée d’un système. Aristote aurait conçu un
système du monde parfaitement rigoureux et efficace ou, plutôt, aussi efficace et rigoureux que
possible pour un païen qui ne disposait pas de la révélation évangélique. !
Les systèmes sont souvent ennuyeux et peu attirant par leur prétention à la totalité. De cette figure
médiévale du maître assis sur son système inamovible, marchepied vers la révélation chrétienne
et son interprétation thomiste, se distingue un autre figure d’Aristote, mise au jour par les
spécialistes de philosophie antique: celle du chercheur infatigable, passionné de connaissance et
de mise en pratique, curieux de tout, et pas toujours cohérent dans les réponses qu’il propose. !
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C’est que le corpus d’Aristote est gigantesque et parfois contradictoire. Cela s’explique par le
caractère ésotérique des textes retrouvés, alors que les textes exotériques ont été perdus. Deux
tiers des textes sont biologiques (même si Aristote n’a pas le terme à sa disposition, il en a le
concept), à quoi se rajoutent les textes de logique, de cosmologie, d’éthique, de politique, de
rhétorique, de métaphysique.!
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La notion de système, ensemble d’éléments unis par des relations d’interdépendance, cède donc
le pas à celle de corpus. !
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Un aperçu du corpus:!
Logique: Organon: Catégories/ De l’interprétation/ Premiers analytiques/ Seconds Analytiques/
Topiques/ Réfutations sophistiques!
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Physique: Physique/ Du Ciel/ De la Génération et de la corruption/ De l’âme/ Petits traités
d’histoire naturelle (Du sens, des sensibles; de la mémoire et de la réminiscence/ du sommel et de
la veille; Des rêves; la longueur et la brièveté de la vie; la jeunesse et la vieillesse; de la
respiration) Histoire des animaux; Parties des animaux!
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Ethique, politique, sciences pratiques: Ethique à Nicomaque/ Ethique à Eudème/ Politiques/
Rhétorique/ Poétique!
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Sciences théorétiques/ sciences pratiques: les sciences théorétiques s’appuient sur le syllogisme
scientifique alors que les sciences pratiques s’appuient sur le syllogisme dialectique. La même
rigueur ne pouvant pas être réclamée pour toutes les sciences, les sciences théorétiques relèvent
du domaine de l’universel et les sciences pratiques de celles de la vraisemblance. Les
raisonnements scientifiques partent de prémisses nécessaires pour aboutir à des conclusions
nécessaires. Les raisonnements dialectiques partent de prémisses probables pour parvenir à des
conclusions probables. Ils sont traits aux délibérations et aux controverses.!
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La figure du maitre des savoirs cède donc le pas à celle du chercheur insatiable et infatigable
dont le mérite consiste moins dans les répondes qu’il donne que dans les questions qu’il pose.!
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Aristote tranche dans le livre X de l’Ethique à Nicomaque, chapitre 6 à 10, la question des rapports
entre la contemplation, le plaisir et le souverain bien. !
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Comme toutes les éthiques de l’antiquité occidentale, Aristote pose la question de la définition du
bonheur, c-à-d de la vie bonne. Qu’est-ce que le bonheur? C’est l’idée d’un état dans lequel tous
nos désirs sont satisfaits ou susceptibles de l’être. Souvent, le bonheur possède un caractère
aléatoire, éphémère, accidentel. Pour les anciens, le bonheur,euzein, ou bien vivre doit faire l’objet
d’un choix. C’est une vie agie et non pas subie, qui a son principe dans une liberté et non pas dans
la nécessité dans un cycle des besoins et de leur répétition. L’euzein doit nous mener à
l’eudaimonia, c-à-d un état de satisfaction qui de dépend pas des conditions extérieures. Ensuite,
le critère du bien-vivre change selon l’éthique. D’après les éthiques naturalistes, comme celle
d’Antisthène, de Diogène ou de certains sophistes, c’est la nature. La nature comme cosmos et
modèle. Celle-ci se distingue dans cette perspective du nomos, c-à-d de la convention, de
l’ensemble des dispositifs régaliens mis en place par la cité. C’est que, pour les éthiques
naturalistes, la convention met l’homme en contradiction avec lui-même et l’éloigne de la
possibilité d’atteindre le bonheur.!
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Si nous comparons ces théories du bonheur à la notion libérale moderne du bonheur individuel, on
constate que la vie heureuse, ou la vie bonne, pour les anciens, ce n’est pas la satisfaction brute
et systématique des désirs, mais la vie dotée d’une valeur.!
En ce sens, la vie heureuse possède une double signification dans la pensée antique:!
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1) une signification objective: le bonheur se définit comme l’accès à et la possession d’un bien.
De quel bien s’agit-il? D’un bien souverain, d’un souverain bien qui n’est que fin et non pas
moyen et vue d’autre bien. L’argent est un bien relatif car il ne tire sa valeur que des autres
biens qu’il nous permet d’acquérir.!
2) une signification subjective: la vie bonne comporte un élément subjectif de satisfaction
psychologique, de béatitude, peu théorisée il est vrai. Cependant, cette absence de théorie de
la signification subjective est aussi caractéristique de la littérature grecque et antique en
général: dans l’épopée comme dans la tragédie ( par la force des choses), tout est abordé en
focalisation externe.!
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A partir de là, le but de l’éthique d’Aristote ne lui confère pas d’originalité: la philosophie a pour but
la définition du bonheur et l’examen des moyens de l’atteindre. Aristote propose une définition
formelle et étiologique du bien dans Ethique à Nicomaque I)5): le bien se définit comme ce vers
quoi tendent toutes choses, la cause ultime, souveraine, finale.!
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Politique VII 1) 1323b: le bonheur véritable est ce qui est visé uniquement comme fin pour luimême et non pas comme moyen d’une autre fin.!
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Aristote reprend alors une argumentation classique; 1) le bonheur est une activité ou un état de
l’âme!
2) il est entièrement ou pour partie dépendant des vertus!
Parmi les commentateurs, deux courants s’opposent à propos de la conception aristotélicienne
des rapports du bonheur et de la vertu: selon la thèse exclusiviste, le bonheur consiste dans
l’exercice d’un seul type de vie: la vie contemplative (Ethique à Nicomaque, X7-9: vie théorétique,
et d’après éthique à Nicomaque I)6) la vie politique.). D’après la conception inclusiviste, la vie
heureuse inclut l’exercice de toutes les vertus intellectuelles!
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D’après Aristote, le bonheur est une fin seulement fin, une fin parfaite, une fin autosuffisante, une
fin humaine, une fin faisable. Intervient à lors la notion d’office qui doit relier les concepts de vertus
et de bonheur. Cette notion est empruntée au domaine de l’artisanat: l’office désigne à la fois le
produit de l’acte de l’artisan et le processus de production de l’artisan. ce que l’office de l’artisan
est à l’artisan, l’office de l’homme l’est à l’homme!
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L’homme a un office et dire le contraire serait contraire au sens commun, aux faits, à la définition
aristotélicienne de la vie comme activité dans le De l’âme.!
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La fonction d’un être c’est son bien et l’homme a une fonction. Cette fonction, c’est donc son bien.!
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Quelle est donc cette fonction? L’activité de l’âme conforme au logos. Pourquoi? Parce que la vie
heureuse est celle qui actualise à leur maximum les facultés de l’âme alors que l’action vertueuse
est celle qui n’actualise pas au maximum les facultés de l’âme.!
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Qu’est-ce que la vertu? Une forme de suffisance à soi, un pouvoir sur soi. Le pb est alors le
suivant: quel mode de vie accompagne cette tranquillité contemplative de l’âme?!
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La problématique du bonheur va donc prendre l’aspect d’une comparaison entre les genres de vie.
Il faut choisir. Ce n’est pas à nous de composer notre bonheur; l’analyse et la mise en oeuvre du
bonheur nécessite un choix entre des genres déjà constitués et non pas une action de
composition.!
Quels sont ces genres de vie? Theoria/ Praxis/ Aisthésis/ Poiésis!
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Il y a donc trois termes en jeu: plaisir/ bonheur/ vertu. Selon Cicéron, les écoles ne se distinguent
pas tant sur le télos, qui est toujours le bonheur, que sur la définition du véritable bien ains que sur
les statu du plaisir.!
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Aristote déclare que si le plaisir n’est pas le souverain bien, il est cependant nécessaire: on ne
peut pas affranchir la nature humaine de certains plaisirs.
Dès lors, l’éthique aristotélicienne se distingue de deux types de courants:!
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1)les éthiques intellectualistes (Speusippe): il faut éliminer le plaisir d ela vertu!
2) les éthiques apologistes de tous les plaisirs (Eudoxe)!
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Pour Aristote, le plaisir appartient à l’activité la plus éminente et la plus vertueuse: l’activité
contemplative!
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Aristote fait oeuvre de discrimination en matière de plaisir: dans le livre I de l’Ethique à Nicomaque,
il prône la nécessité de distinguer les plaisirs et de ne pas exclure le plaisir de la vie vertueuse.!
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Dans le livre IX de l’Ethique à Nicomaque, il soutient que le plaisir doit se mêler au bonheur car
l’activité la plus conforme à la vertu et au bonheur correspond à l’activité contemplative
philosophique et recèle plaisir et volupté.!
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D’après Ethique à Nicomaque X7) le bonheur n’est pas un état mais une activité à laquelle
correspondons une certaine forme de plaisir!
Le bien humain se définit comme une activité de l’âme conforme à la vertu et le souverain bien est
donc la meilleure activité de l’âme conforme à sa vertu. Le souverain bien possède donc trois
caractéristiques: premièrement, il doit être exécutable, absolu et polariser toutes les autres fins.!
—> au même titre que la cible pour l’archer, le souverain bien doit polariser toute l’existence
humaine. L’existence est donc une puissance qu’il faut actualiser selon une polarisation précise.!
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Aristote distingue deux types de vertus humaines:!
1) les vertus éthiques!
2) les vertus intellectuelles !
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Les premières ont trait aux moeurs, aux habitudes, à ce qui n’est pas rationnel en l’homme!
Les vertus intéllectuelles n’intéressent quant à elles que la partie rationnelle de l’âme!
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L’homme est le seul vivant terrestre qui utilise la faculté rationnelle pour gouverner els autres
facultés.!
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Dans le De l’âme, Aristote distingue âme végétative/ motrice/ senstive/ intellective.!
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Les vertus éthiques sont l’enmseble des dispositions relatives à la manière de vivre: l’ensemble
des activités à l’occasion desquelles la pensée intellective va s’exercer: tempérance, courage,
continence et générosité sont des vertus qui sont d’excellents états de l’âme, des formes de juste
mesures devenue habituelles.!
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Une vertu est 1) une juste mesure entre deux excès et 2) une habitude, c-àd un état de l’âme
devenu permanent.!
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Les vertus intellectuelles: il y en a deux: la prudence et la sagesse et la prudence fait
conceptuellement le lien entre vertus éthiques et intellectuelles.!
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Les deux vertus intellectuels d’Aristote correspondent à deux usages de la raison: l usage
spéculatif, qui s’opère quand la raison perçoit des objets soustraits au changement: dieu, un astre,
un objet mathématique!
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l’usage délibératif: quand la pensée s’exerce sur des objets contingents dans un contexte pratique
et quand elle réfléchit à propos d’objets contingents. Le domaine de la délibération c’est ce qui
n’est ni accidentel ni nécessaire: on délibère sur ce qui est à la portée des hommes et sur ce qui a
lieu la plupart du temps. La délibération est donc un processus régressif qui part d ela fin, posée
par un souhait, et porte sur différents moyens de parvenir à cette fin. La prudence se définit alors
comme ld’excellent de la pensée en matière d’action et de choix contingents.!
Ethique à Nicomaque III 4): on ne délibère pas sur des phénomènes nécessaires sur lesquels ont
a aucune prise.!
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Prudence: Ethique à Nicomaque VI 5-8-9!
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Pour Aristote, le sujet vertueux a une disposition à choisir un juste milieu relatif à nous set
susceptible de devenir une habitude. Pour Aristote,l’activité de l’homme excellent est le critère de
l’excellence. Correspond à cela un classement des différents modes de vie: par rapport aux biens
extérieurs/ par rapport aux biens du corps/ par rapport au bien de l’âme!
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Ethique à Nicomaque I3) vie de jouissance/ vie politique/ vie contemplative. Toute vie est définie
par un type d’activité, un bien, une fin, un plaisir propres!
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La contemplation est un bonheur parfait car elle trouve sa fin en elle-même et est en elle même sa
propre fin: elle surpassent la vie active et pratique !
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Pour Aristote, le plaisir c’est ce qui accompagne une activité non empêchée. L’exercice parfait de
la fonction qui nous est naturellement propre sera ce qui donne le plaisir le plus conforme à notre
vertu. Le bonheur est donc une activité conforme à la vertu la plus achevée. Aristote définit donc
le bonheur parfait en tenant compte de la spécificité humaine: elles de nature psychologique. Pour
Aristote la vertu de l’intellect est la plus éminente et la théoria est l’activité la moins susceptible
d’être entravée.!
—> l’activité contemplative permet de réaliser la vie la plus conforme à la meilleure partie de
l’homme.!
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Aristote convoque donc sa physique et sa psychologie pour fonder sa théorie du bonheur et de la
vertu.!
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De l’âme!
Le système cosmologique d’Aristote: sublunaire et supralunaire!
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La prudence aristotélicienne est la vertu, c-à-d l’excellence, de l’intellect pratique. !
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Pour Aristote, « toute pensée est soit pratique, soit productrice, soit théorétique » Métaphysique E,
1, 1025b24., la prudence trouve sa place dans le domaine pratique. Cela signifie d’abord qu’elle ne
produit rien et n’est, par conséquent, pas un art. Cela signifie surtout qu’elle n’est pas un savoir
théorétique: elle ne porte pas comme la science sur des objets éternels et nécessaires. Au
contraire « la sagesse est à la fois science et raison intuitive des choses les plus nobles par
nature. C’est pourquoi d’Anaxagore, de Thalès et de ceux qui leur ressemblent, nous disons qu’ils
sont sages mais non qu’ils sont prudents, quand on les voit ignorer ce qui leur est profitable à euxmêmes: on reconnaît qu’ils possèdent un savoir portant sur des réalités incomparables,
merveilleuses, difficiles et divines, mais qui est inutile du fait que ce ne sont pas les biens
proprement humains qu’ils recherchent » ( Ethique à Nicomauq,e VI, 7, 1141b2). !
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La philosophie pratique confère une dignité propre au monde ambigu et aléatoire de l’action
humaine.!
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Aristote définit la prudence : « une disposition pratique, accompagnée d’une règle vraie,
concernant ce qui este bon et mauvais pour l’homme » (VI,5, 1140b5).!
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Qu'est-ce que la prudence? Elle fait l'objet de l'Ethique à Nicomaque. On peut même affirmer, que
la prudence constitue la vertu essentielle qu'un homme digne de ce nom doit s'appliquer à
développer selon Aristote.
Prudence=def: Ethique à Nicomaque: disposition à agir de façon délibérée, consistant en une
médiété relative à nous, qui est rationnellement déterminée et comme le déterminerait l'homme
prudent.
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Le prudent est donc l’homme de l’appréciation juste de situations singulières. Sa capacité première
est de bien délibérer. La délibération, qui précède le choix rationnel, ne porte évidemment pas sur
ce qui ne dépend pas de nous. Elle ne semble pas non plus, contrairement à ce qu’ont cru certains
interprètes, porter sur la fin, mais, la fin étant donnée, sur les moyens de l’atteindre. C’est pourquoi
Aristote assigne à la prudence une partie spéciale de l’âme. L’âme rationnelle, qui s’oppose à
l’âme irrationnelle, se divise en deux: la partie « scientifique » « par laquelle nous contemplons les
êtres dont les principes ne peuvent pas être autrement qu’ils sont » et la partie « calculatrice », qu’
Aristote caractérise aussi comme faculté de délibérer ou d’opiner, « par laquelle nous connaissons
les choses contingentes ». De cette partie calculatrice, opinative ou délibérative de l’âme, la
prudence est la vertu. Seul le vertueux est prudent.!
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