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INTRODUCTION
La psychiatrie, spécialité médicale qui a pour objet la prise en charge des troubles
psychiatriques, n’est pas utilisée, par la population, comme les autres spécialités .Les
affections, qui justifient de son intervention, de par la particularité qui tient en ce qu’elles
touchent le comportement, l’humeur du sujet, ne s’inscrivent pas dans un soin aussi
protocolisé et rationnel que les affections médicales somatiques.
Les troubles psychiques concernent un nombre de personnes considérables, en moyenne une
personne sur quatre. La question de la nature de leur prise en charge et de leur perception de
l’offre de soin est donc d’un intérêt évident.
L’évaluation du nombre de personnes souffrant de troubles psychiques, en France et dans le
monde (car ces troubles ne sont pas spécifiques à une culture ou à une société), reste difficile
et peu étudiée. Les estimations précédemment réalisées évaluent le nombre de personnes
atteintes de troubles psychiques à 450 millions de personnes dans le monde et une personne
sur quatre en France .Ce chiffre souligne tout l’intérêt que l’on doit porter à la prise en charge
de cette question. La prise en charge des troubles mentaux est un problème de santé publique
majeur. Effectivement les coûts économiques actuels pour la société sont considérables.
Actuellement la psychiatrie et la politique de santé mentale évolue vers une réintégration du
malade mental ou du sujet atteint de troubles psychiques dans la société, comme un citoyen à
part entière et à abandonner la psychiatrie d’enfermement et excluante.
Mais la prise en charge des troubles psychiques s’inscrit dans une histoire particulière ou
singulière de la maladie mentale. Ce mouvement se confronte aux images de la maladie
mentale, qui portent des représentations lourdes et péjoratives construites autour de la folie.
Les troubles psychiques font peur. Les insensés, les idiots du village ont porté selon les
époques, des visages bien différents ; du possédé au fou. Leur prise en charge médicale est
née tardivement, avec la psychiatrie .Les malades mentaux sont restés à part, à distance de la
société, qui ne voulait pas les voir en son sein, comme la psychiatrie, spécialité médicale à
l’écart.
Le système de soin de la santé mentale offre d’autres possibilités de soins que
l’hospitalisation, qui pouvait représenter un enfermement, les structures alternatives qui se
sont développées dans la cité sont théoriquement un moyen pour permettre un accès au soin
plus facile .Mais qu’en est- il de l’accès au soin des personnes souffrants de troubles