Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en

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SOINS PALLIATIFS ET FIN DE VIE
EN E.H.P.A.D.
ET À DOMICILE
Mazoyer A.
Formation continue des équipes ouverte aux professionnels ambulatoires
26 juin 2012
EHPAD Boucard - 79 340 Ménigoute
2 SESSIONS

Juin 2012 : Définitions, texte de lois et
réflexions éthiques.

Septembre 2012 : gestion quotidienne de la
fin de vie : soins de confort, prise en charge
de la gêne respiratoire, douleurs, nursing,
alimentation, prise en charge de la phase
terminale…
I
INTRODUCTION
ET DÉFINITIONS
Soins palliatifs et fin de vie en EHPAD et à domicile
QUELS OBJECTIFS ?

Comprendre clairement ce que sont les soins
palliatifs.

Comprendre la loi Léonetti.

Voir que «soins palliatifs» ne veut pas dire
« arrêt des soins ».

Avoir des connaissances pour accompagner
au mieux la fin de vie.

Entre médecine, idéologie, loi voire politique,
spiritualité et religion…
DE QUOI ON PARLE ?

Soins palliatifs – idées fortes:
Soins actifs pour maladie grave ou terminale.
 Prise en charge des patients et de leur
entourage.

Éviter ce qui est déraisonnable.
 Ne pas donner la mort intentionnellement.

QUAND COMMENCE LE SOIN PALLIATIF ?
Dès le diagnostic d’une maladie incurable
évolutive.
 Parfois des années avant le décès.


Prise en charge individuelle et adaptée : elle
sera différente selon l’espérance de vie et
l’état clinique du patient.

Se poursuit après le décès vis-à-vis de
l’entourage.
SPECIFICITÉS GÉRIATRIQUES

85 % des décès après 60 ans.
Poly-pathologies avec atteinte en cascade.
 Pathologies démentielles : évaluation de la
volonté du patient délicate.


Pronostic vital très difficile à évaluer de par
l’alternance d’épisodes aigus et de périodes
de stabilité.
ET LES AIDANTS ; ET SOIGNANTS…

Une prise en charge toujours complexe:
-
-
-
Accompagnement de l’entourage qui est dans
l’aide au nursing et dans une souffrance
affective.
Projection et charge affective du soignant avec
transfert/contre transfert qui est dans un soin de
durée avec beaucoup de présence.
Importance
d’une
prise
en
charge
pluridisciplinaire.
EUTHANASIE :
Qu’est-ce ?
Ce n’est pas du soin palliatif.
EUTHANASIE :
« L’acte d’un tiers qui met délibérément fin à la
vie d’une personne dans l’intention de mettre un
terme à une situation jugée insupportable »
Définition du Comité Consultatif National d’éthique
CCNE, Avis n°63 Janvier 2000
L’arrêt de traitements qui n’apportent aucun
espoir réel d’amélioration n’est pas une
euthanasie.
 C’est différent de soulager la souffrance en
prenant le risque d’abréger la vie.

EUTHANASIE :

Comment faire
d’euthanasie ?
 Peut
face à une demande
arriver à tout professionnel.
 Signe en général une souffrance.
 Si elle vient de la famille, c’est surtout un appel à
l’aide.
 La proximité avec le patient peut mettre en porte
à faux le professionnel qui peut être amené à
faire un choix aux lourdes conséquences.
 Quoiqu’il arrive, à ne pas se gérer seul mais
toujours en équipe dans un projet de prise en
charge.
EUTHANASIE :
Que veut vraiment dire cette demande ?
« De nombreuses études montrent qu’il est possible
de soulager cette souffrance autrement qu’en la
faisant taire par un geste d’euthanasie. En écoutant
le patient et son entourage, en repérant les motifs
sous-jacents à sa demande, en reprenant le
dialogue avec des propositions adaptées, en
associant le patient à son projet de soins, la quasitotalité de ces demandes disparaît. »
SFAP
II
LA LOI
LÉONETTI
22-4-2005
Soins palliatifs et fin de vie en EHPAD et à domicile
LA LOI LÉONETTI

Renforce les droits du malade.
LA LOI LÉONETTI

Droit d’interrompre ou de ne pas
entreprendre des traitements jugés inutiles,
disproportionnés ou n’ayant d’autres effet
que le maintien artificiel de la vie.
Non acharnement thérapeutique.
 Non obstination déraisonnable.

LA LOI LÉONETTI

Droit du refus de tout traitement :
 Information
indispensable sur les conséquences
si le patient est conscient.
 Peut porter sur tout traitement.
 Triple faute si le médecin s’affranchit du refus :
déontologique, pénale et civile.
 En matière de refus : pré-constituer la preuve de
celui-ci, réitérer les explications et noter que le
refus est réitéré.
Intérêt parfois que le professionnel propose au
patient l’intervention d’un collègue.
LA LOI LÉONETTI

Devoir de sauvegarder la dignité.

Devoir de prise en charge adaptée de la
souffrance et de la douleur.

Possibilité de soulager la souffrance même si
risque d’abréger la vie : en informant le
malade et/ou la personne de confiance.
III
LA PERSONNE DE
CONFIANCE ET LES
DIRECTIVES ANTICIPÉES
Soins palliatifs et fin de vie en EHPAD et à domicile
PERSONNE DE CONFIANCE

Tout majeur peut la désigner.

Peut être consultée au cas où le patient ne
pourrait pas exprimer sa volonté.
Alors, son avis prévaut sur tout autre avis
non médical à l’exclusion des directives
anticipées.
PERSONNE DE CONFIANCE

Elle peut :
 assister
aux entretiens médicaux
 accompagner et soutenir le patient.

Elle n’a pas accès au dossier médical.

Elle n’est pas une personne morale.
PERSONNE DE CONFIANCE
Problème du consentement de cette
personne de confiance.
 À proposer au début de toute hospitalisation.

Document écrit.
 Sa mission s’arrête à la mort.

Soumise au secret médical.
 Éviter que ce soit le médecin.

DIRECTIVES ANTICIPÉES
Nom – prénom - lieu et date de naissance.
 Possible pour tout majeur.

Le patient peut les dicter pour qu’un tiers les
rédige.
 < 3 ans.

Ne doit pas mettre les professionnels hors la
loi.
 Garantie pour médecin.

DIRECTIVES ANTICIPÉES

Opposable si le patient est conscient.

Non opposable si le patient inconscient.

C’est un souhait mais pas une volonté.
Elles entrent dans un faisceau d’informations
(avec personne de confiance et famille) pour
connaitre le choix du patient lorsqu’il est
inconscient ou incapable de donner son avis.
IV
QUESTIONS ÉTHIQUES
Soins palliatifs et fin de vie en EHPAD et à domicile
EST-CE QUE LA LOI PERMET AU PROFESSIONNEL
D’ABORDER SEREINEMENT
L’ACCOMPAGNEMENT DE FIN DE VIE ?
?
EST-CE QUE LA LOI PERMET AU PROFESSIONNEL
D’ABORDER SEREINEMENT
L’ACCOMPAGNEMENT DE FIN DE VIE ?
OUI
 Pour le médecin, elle n’est en
« permis de tuer », contraire au
déontologie médical.
 Elle n’est pas non plus une
d’abstention thérapeutique.
 Donne un cadre pour soulager au
souffrance.

rien un
code de
consigne
mieux la
EST-CE QU’AUGMENTER LES DOSES DE
MORPHINE, C’EST DE L’EUTHANASIE ?
?
EST-CE QU’AUGMENTER LES DOSES DE
MORPHINE, C’EST DE L’EUTHANASIE ?

NON si le but est de soulager la douleur.

Argument du DOUBLE EFFET
Il oppose les prescriptions médicales qui
visent à soulager, à celles qui viseraient à
provoquer le décès.
Un acte peut avoir deux effets : l’un bon qui
est voulu et l’autre mauvais qui est prévu
mais non voulu.
EST-CE QU’AUGMENTER LES DOSES DE
MORPHINE, C’EST DE L’EUTHANASIE ?

NON si le but est de soulager la douleur.

Argument du DOUBLE EFFET
Il est permis de prescrire des médicaments
pour traiter des symptômes jugés
insupportables par la personne malade,
même s’il est probable que ces traitements
risquent d’abréger sa vie,
EST-CE QU’AUGMENTER LES DOSES DE
MORPHINE, C’EST DE L’EUTHANASIE ?

NON si le but est de soulager la douleur.

Argument du DOUBLE EFFET
Possible si :
 Aucune
autre initiative, ne peut être proposée pour
soulager la personne malade au stade terminal,
 Le but visé est affirmé comme thérapeutique, dont les
effets, y compris les effets secondaires, attendus sont
proportionnels à l’intensité des symptômes.
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE ALIMENTATION ?
?
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE ALIMENTATION ?

Raisonnement au cas par cas.

L’arrêt de l’alimentation ne veut pas dire arrêt
des soins.

Dialogue entre le patient, l’équipe et la
famille.
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE ALIMENTATION ?
Peut parfois apporter un confort.
 Anorexie fréquente en phase terminale.
 Après 48 H de jeûne, disparition de la faim
(corps cétoniques anorexigènes).
Le moindre apport (même une cuillère d’une
prise plaisir) rétablit la faim et peut provoquer
un inconfort.
C’est à savoir et à évaluer au cas par cas.

EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE ALIMENTATION ?

Et le refus alimentaire ?
C’est là où la question de l’arrêt de
l’alimentation se pose souvent.
Toujours rechercher des causes organiques,
psychologiques ou environnementales.
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE ALIMENTATION ?
1 Le refus d’opposition : entrée en institution,
soins douloureux ou pénibles.
2 Le refus de résignation :refus de continuer,
situation d’épuisement, sentiment d’inutilité.
3 Le refus d’ « acceptation » : acceptation du
terme de sa vie qui permet à la personne de
se réapproprier sa fin de vie.
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE ALIMENTATION ?

Il faut donc comprendre et respecter le refus.

Le droit au refus est dans la loi Léonetti.

Les soins visent au confort ultime de la
personne.

Toujours expliquer à la famille.
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRETER
TOUTE HYDRATATION ?
?
EST-CE UNE MALTRAITANCE QUE D’ARRÊTER
TOUTE HYDRATATION ?
La perception de soif diminue avec l’âge.
 Effet de la déshydratation :

 Inconfort
lié à bouche sèche = importance des
soins de bouche
 Antalgique,
 Baisse de l’œdème
 Baisse encombrement bronchique
Tout n’est pas noir ou blanc et c’est au cas
par cas.
 Importance de l’avis du patient.

EST-CE QUE SOUS PRÉTEXTE DE SOINS
PALLIATIFS LE MÉDECIN NE DOIT PAS TRAITER
UNE INFECTION ?
?
EST-CE QUE SOUS PRETEXTE DE SOINS
PALLATIFS LE MÉDECIN NE DOIT PAS TRAITER
UNE INFECTION ?

Là encore, çà dépend.

Ce qui prime c’est le confort.
Si le médecin pense qu’un traitement
antibiotique peut rendre le patient plus
confortable même à l’extrême fin de vie, çà
peut valoir le coup !
V
POUR CONCLURE…
Soins palliatifs et fin de vie en EHPAD et à domicile
EN CONCLUSION :
Travail d’équipe : il faut échanger et
verbaliser, même après le décès.
 La volonté du malade prime.


Importance de la traçabilité des décisions sur
le dossier.

Importance d’informer et de discuter avec la
famille et le patient de manière adaptée.
QUELQUES AUTRES RÉFLEXIONS
Ne pas projeter ses angoisses sur le malade.
 Responsable des décisions = médecin (en
concertation avec l’équipe). Le poids ne doit
pas reposer sur la famille même si elle est
parti prenante.
 Toujours préparer et anticiper.
 Hors urgence on ne peut soigner contre la
volonté (sauf : éthylique dangereux, injonction thérapeutique
judicaire et HDT en psychiatrie).
 Penser réseau, E.M.S.P. et associations
(Alispad en ambulatoire).

V
LE DÉBAT EST OUVERT…
Il n’y a pas de pensée interdite.
C’est en échangeant sur la fin de vie et l’approche
de la mort que l’on peut que mieux aborder ces
prises en charge difficiles
Soins palliatifs et fin de vie en EHPAD et à domicile
Présentation à télécharger sur le site :
http://medecine.alexis-mazoyer.com
rubrique « gériatrie EHPAD »
(Mots clés google : alexis mazoyer médecine)
REFERENCES :



Texte de la loi Léonetti : loi N°2005-370 du 2 avril 2005 relative aux
droits des malades en fin de vie
www.legifrance.gouv.fr
Cours de capacité de gérontologie grand ouest – années 2010/2012
Site de la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs :
www.sfap.org
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