Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 Mise au point Diagnostic, évaluation et prise en charge du trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité : le point de vue du neuropsychologue Diagnostic, assessment and remediation of the attention deficit and hyperactivity disorder (ADHD): The neuropsychologist’s point of view C. Catale ∗ , T. Meulemans Unité de neuropsychologie, département de psychologie : cognition et comportement, université de Liège, boulevard du Rectorat B33, 4000 Sart-Tilman, Belgique Résumé Le diagnostic du trouble déficitaire de l’attention chez l’enfant reste encore très complexe, et ce malgré l’apport des différentes terminologies et classifications actuelles. L’objectif principal de cet article est de présenter l’intérêt d’une approche pluridisciplinaire dans la compréhension, le diagnostic et l’identification des difficultés de ces enfants. Plus particulièrement, il vise à montrer l’intérêt de l’approche cognitive dans l’objectivation et la compréhension de ce trouble et de ses conséquences dans la vie quotidienne de l’enfant, mais également dans la mise en place d’une remédiation spécifique aux difficultés qu’il présente. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Troubles déficitaires de l’attention ; Approche cognitive ; Fonctions attentionnelles et exécutives ; Remédiation Abstract Despite the advances made regarding both the characterization and classification of the disorder (e.g., DSM-IV), the diagnosis of the attention deficit and hyperactivity disorder (ADHD) in children remains very difficult. The principal aim of this paper is to present the interest of a integrative approach in the understanding, diagnosis and identification of difficulties in ADHD children. More particularly, it aims to underline the interest of the cognitive approach in the understanding of this disorder in the day-to-day life functioning, as well as the benefits of this approach when a specific remediation is planned. © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Attention deficit and hyperactivity disorder; Cognitive approach; Attentional and executive functions; Remediation 1. Introduction 1.1. Le trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité Chez l’enfant, le trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité (TDA/H) se définit selon les critères du DSM-IV-R par : • un déficit d’attention, caractérisé par l’incapacité à soutenir son attention pendant une durée prolongée, par une grande ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Catale). 0222-9617/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2012.12.005 sensibilité aux stimuli distracteurs et par une difficulté importante à s’organiser dans un travail de longue durée ; • une agitation motrice, définie par l’incapacité à rester en place pendant la réalisation d’une tâche, le besoin incessant de bouger et l’intolérance à la situation de repos ; • une impulsivité motrice, marquée par l’incapacité à attendre ou la précipitation à répondre et l’interruption permanente des activités d’autrui. Outre ces symptômes principaux, le diagnostic repose sur plusieurs autres critères essentiels tels que l’installation précoce des symptômes (avant l’âge de sept ans), la persistance de ceux-ci sur une période prolongée (supérieure à six mois), leur survenue dans des situations diversifiées, leur aspect inadapté ou C. Catale, T. Meulemans / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 trop intense dans la vie quotidienne de l’enfant, et leur retentissement dans plusieurs domaines du fonctionnement de l’enfant (par exemple, école et famille). Selon les critères du DSM-IV-R, les manifestations cliniques du TDA/H se déclinent en trois sous-types : le sous-type « inattention prédominante », le sous-type « hyperactivité et impulsivité prédominantes » et le sous-type « mixte », ce dernier reflétant une combinaison des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité. Cette distinction se retrouve au travers de différents groupes ethniques ou culturels [1], chez les garçons comme chez les filles, bien qu’une nette prédominance masculine (variant, selon les études, de trois à dix garçons pour une fille [2]) ait été constatée. Le TDA/H pur est très rare et présente une comorbidité fréquente : troubles de l’opposition, troubles des conduites, troubles de la personnalité, problèmes de type thymique, abus de substances, retard de développement, etc. Ces troubles associés compliquent parfois de façon importante le diagnostic. Motif fréquent de consultation dans les services de neuropédiatrie et de pédopsychiatrie, le TDA/H présente une prévalence importante, généralement estimée à travers le monde aux environs de 6 à 12 % [3]. Les conséquences de ce trouble sont importantes et multiples sur les plans cognitif, social et scolaire. Ces enfants présentent souvent de grosses difficultés d’apprentissage (troubles de mémorisation, dyslexie développementale, etc.) qui viennent se greffer sur les problèmes attentionnels déjà existants. La mauvaise intégration sociale est également fréquemment observée par les parents et l’entourage (rejet par les pairs, difficultés relationnelles au sein de la famille, comportements antisociaux ; voir par exemple [4]). De la même manière, sur ces problèmes viennent souvent se greffer des sentiments de dépréciation et une chute de l’estime de soi avec des difficultés d’intégration au niveau familial et scolaire. Compte tenu de sa prévalence importante dans la population et des conséquences sérieuses sur la vie scolaire et sociale de l’enfant, ce trouble suscite depuis plusieurs années de nombreuses questions et de multiples débats théoriques. 1.2. Le point de vue neurobiologique, génétique et environnemental Si l’existence du concept d’inattention et d’hyperactivité et de ses répercussions sur la qualité des apprentissages est reconnue par la majorité des auteurs, la question de son origine a quant à elle suscité une vive polémique. D’un point de vue psychanalytique, l’hyperactivité pourrait représenter une expression symptomatique apparaissant de façon réactionnelle à différents conflits internes. D’autres auteurs considèrent en revanche l’hyperactivité comme une entité clinique à part entière–le trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité (TDA/H)–qui présenterait une étiologie organique propre et répondrait positivement à la médication par psychostimulants. Ces divergences ont provoqué l’apparition de différentes approches dans le diagnostic et la prise en charge de ce trouble, et ont également contribué à maintenir le flou conceptuel entourant cette problématique. Toutefois, ces dernières années, l’opposition entre les approches « psychanalytique » et 141 « organique » a laissé place à une conception pluridisciplinaire qui tente de considérer les manifestations du déficit attentionnel avec/sans hyperactivité dans toute leur complexité (organique, psychologique et environnementale), permettant une meilleure compréhension de ce trouble [5,6]. L’approche de type « organique » a trouvé, dans un premier temps, un appui considérable dans les études en neuro-imagerie qui indiquent que les enfants qui présentent un TDA/H montrent des anomalies cérébrales se caractérisant par une réduction du volume cérébral incluant le noyau caudé droit, la matière blanche du cortex préfrontal, le corps calleux et le vermis cérébelleux (voir, par exemple, [7]). Une augmentation du volume de certaines régions cérébrales [8] a aussi été mise en évidence, laquelle pourrait être indicatrice d’une déficience dans l’élagage synaptique pendant le développement cérébral ou d’un ajustement en réponse à une réduction d’activité dans les régions adjacentes. Les données obtenues en neuro-imagerie montrent le plus souvent, quant à elles, un déficit d’activité au niveau des régions frontostriatales [9,10], même si d’autres régions cérébrales semblent également impliquées [11]. Notons toutefois qu’une récente revue de la littérature sur la question [11] invite à la prudence en insistant sur le fait que les différences d’activité observées chez les sujets TDA/H en comparaison des sujets sains sont d’amplitudes modérées et ne sont statistiquement significatives que sur des groupes de sujets. Par ailleurs, les auteurs soulignent que celles-ci sont par ailleurs « très complexes et la conclusion principale tirée par une méta-analyse récente est que ces différences ne sont pas compatibles avec l’hypothèse d’un modèle simple posant que le TDAH résulterait d’un déficit d’activité restreint à quelques régions cérébrales isolées » ([11] p. 275). Les études familiales de jumeaux et sur des enfants adoptés confirment le rôle d’un facteur génétique dans les problèmes attentionnels (par exemple, [12]). Les gènes impliqués seraient tout particulièrement les gènes transporteurs et récepteurs de la dopamine [13] (voir également [14] pour la mise en évidence de l’intervention d’autres gènes). Toutefois, une nouvelle fois, le principe de précaution s’impose dans la mesure où l’hypothèse d’une héritabilité à 80 % (chez les vrais jumeaux) n’implique pas que, dans 80 % des cas, le TDAH ait une cause génétique [11], « car ces études ne permettent pas de faire la distinction entre héritabilité d’origine purement génétique et celle qui résulte d’une interaction entre gène et environnement » ([11] p. 276). Rappelons en effet que certaines variables environnementales sont également reconnues comme des facteurs de risque pour le développement du TDA/H. Ainsi, plusieurs études indiquent que des complications durant la grossesse et durant l’accouchement (par exemple, toxémie, éclampsie, détresse fœtale, hémorragie antepartum, ou encore hypoxie à la naissance) peuvent constituer des facteurs de risque. La prématurité et le faible poids à la naissance qui en résulte sont également des facteurs de risque pour le développement du trouble. D’autres travaux ont par ailleurs montré qu’un faible niveau éducationnel de la mère, une origine sociale défavorisée, une famille monoparentale, des conflits familiaux réguliers sont également considérés comme des facteurs négatifs [15]. Rappelons en outre que les symptômes d’attention et d’hyperactivité peuvent apparaître à la suite 142 C. Catale, T. Meulemans / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 de troubles neurologiques comme, par exemple, un traumatisme crânien [16], ou encore en cas d’épilepsie [17]. À l’heure actuelle, il reste encore difficile de déterminer l’influence respective du patrimoine génétique et des variables environnementales (et l’interaction de ceux-ci) dans le développement du TDA/H. 1.3. Et le diagnostic ? En dépit de l’apport des différentes terminologies et classifications (DSM-IV-R, ICD-10) et d’une plus grande précision dans la définition du trouble, le diagnostic reste encore très complexe. En effet, le diagnostic repose encore actuellement sur la collecte d’informations subjectives : il est toujours réalisé par un pédiatre, neuropédiatre ou pédopsychiatre sur la base d’un entretien systématique avec les parents et sur base de questionnaires comportementaux (par exemple, l’échelle comportementale de Conners [18]). Si l’enfant présente une hyperactivité manifeste, cette méthode de diagnostic s’avère adéquate. En revanche, si l’enfant ne présente pas ce symptôme, cette approche présente très vite ses limites et peut conduire à des erreurs de diagnostic avec comme conséquence des médications inutiles ou abusives ou, inversement, une absence de suivi thérapeutique. En outre, de nombreux auteurs [19] se sont interrogés sur le bien-fondé des critères de diagnostic du TDA/H tels qu’ils sont actuellement décrits dans le DSM-IV. En effet, l’étiquette « TDA/H » recouvre des entités cliniques parfois très différentes. Ces auteurs questionnent ainsi la pertinence d’associer sous la même étiquette « TDA/H » des enfants qui sont diagnostiqués « inattentifs » et des enfants « hyperactifs » (ou de type « mixte »). La question de l’utilité de différentier un sous-type neuropsychologique (pour lequel un examen neuropsychologique objective des difficultés attentionnelles) est également posée. Compte tenu de la diversité des approches thérapeutiques que l’on peut proposer (suivi cognitif spécifique pour des enfants avec troubles cognitifs objectivés par des mesures neuropsychologiques ; suivi en psychothérapie. . .), des risques de surdiagnostic et des dérives sur le plan des prescriptions médicales observées dans certains pays, il semble de plus en plus nécessaire de proposer une démarche diagnostique plurifactorielle (psycho-affective, cognitive, familiale et plus largement, environnementale) combinant : • un entretien approfondi avec les parents visant à identifier, d’une part, les critères diagnostiques du DSM-IV-R et d’inclure (ou non) d’éventuelles comorbidités psychiatriques et, d’autre part, les facteurs, notamment environnementaux, qui entretiennent la manifestation de certains comportementsproblèmes ; • l’administration d’une batterie de tests sensibles et spécifiques évaluant le fonctionnement cognitif et plus particulièrement le fonctionnement attentionnel et exécutif ; • des questionnaires d’hétéro-évaluation (versions parents et enseignants) destinés à évaluer l’impact des difficultés attentionnelles et comportementales sur la vie familiale, sociale et scolaire de ces enfants. 1.4. Le trouble de l’attention ou la manifestation d’un dysfonctionnement des fonctions attentionnelles et/ou exécutives spécifiques ? Sur un plan strictement cognitif, le terme d’« attention » doit être vu comme un terme générique qui englobe un ensemble de sous-fonctions plus spécifiques dont les principales sont les suivantes : l’alerte, la sélectivité, l’attention focalisée, la capacité de traitement, la vigilance, l’attention soutenue, la flexibilité, la distractibilité, l’effort mental et la vitesse de traitement (par exemple [20,21]). Ces dimensions du fonctionnement attentionnel recouvrent des réalités cliniques différentes et chacune de ces composantes considérées isolément peut engendrer un tableau déficitaire spécifique. Selon Van Zomeren et Brouwer [22], une tâche attentionnelle est une tâche qui varie en fonction : • de la difficulté et de la nature de la sélection à opérer parmi les informations présentées ; • de l’intensité de l’activité mentale requise. Ces auteurs regroupent dès lors les différentes fonctions attentionnelles autour de deux axes : l’intensité et la sélectivité. L’axe concernant l’intensité comprend l’alerte, l’attention soutenue et la vigilance. L’alerte est une fonction de base qui concerne l’état d’éveil, de réactivité de l’individu, c’està-dire sa disposition à traiter les informations et à répondre rapidement aux stimulations de l’environnement. Les capacités d’attention soutenue et de vigilance renvoient, quant à elles, à l’habileté à maintenir un niveau attentionnel suffisant pendant des périodes prolongées. Dans certains travaux, les notions d’attention soutenue et de vigilance sont utilisées indifféremment comme synonymes. En fait, il s’agit des deux extrêmes d’un continuum. Dans le cas de la vigilance, le niveau attentionnel doit être maintenu dans une situation où très peu de stimuli sont présentés. En revanche, dans l’attention soutenue, le flux d’informations, rapide et continu, nécessite de la part du sujet un traitement actif ininterrompu. L’axe concernant la sélectivité, quant à lui, comprend, d’une part, les fonctions de focalisation et la flexibilité et, d’autre part, la capacité de traitement qui ellemême renvoie aux notions d’empan attentionnel et d’attention divisée. Les capacités de focalisation et d’attention sélective font référence à la capacité d’un individu à focaliser ses ressources attentionnelles sur un certain type de stimuli tout en inhibant les éléments non pertinents ou distracteurs. Les capacités de flexibilité renvoient à l’habileté du sujet à déplacer et à réorienter constamment le focus de son attention sur différents types de stimuli ainsi que la souplesse avec laquelle il exerce ce contrôle. Enfin, les capacités d’attention divisée renvoient à la « quantité » de ressources attentionnelles à la disposition du sujet, et à la capacité de celui-ci à répartir ces ressources sur deux tâches qui doivent être réalisées simultanément. Signalons qu’il existe un chevauchement important entre fonctions attentionnelles et fonctions « exécutives » (ou « frontales »), lesquelles concernent les processus de contrôle attentionnel considérés comme dépendants (pour une large part) des régions préfrontales. Ainsi, des mécanismes tels que l’inhibition, la flexibilité cognitive, la C. Catale, T. Meulemans / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 gestion des ressources attentionnelles entre différentes activités, ou même l’attention soutenue, sont des mécanismes attentionnels considérés comme faisant également partie des fonctions exécutives ou frontales. Selon certains auteurs [23], le TDA/H serait l’expression clinique d’un déficit des fonctions attentionnelles ou exécutives. Toutefois, la nature exacte des déficits attentionnels et/ou exécutifs rencontrés dans le TDA/H n’est actuellement pas encore bien comprise. Certaines études montrent, chez ces enfants, des déficits en flexibilité cognitive, en planification et dans les tâches de mémoire de travail, associés à d’importantes difficultés à contrôler leur comportement [23]. Ces enfants montrent par exemple des performances faibles dans les tâches de type Go/No Go, lesquelles nécessitent de répondre à certains stimuli (Go) et d’inhiber cette même réponse pour d’autres stimuli (No Go). Pour Barkley [23], les troubles de l’inhibition (difficultés dans le contrôle d’une réponse prédominante ou automatique) constitueraient le noyau central de leurs difficultés qui auraient des répercussions à d’autres niveaux du fonctionnement exécutif comme par exemple, la mémoire de travail non verbale ou encore l’auto-régulation de l’affect, de la motivation et de l’éveil, etc. Cette hypothèse d’un déficit de l’inhibition chez les enfants TDA/H est par ailleurs supportée par d’autres chercheurs pour rendre compte de l’impulsivité ou de la difficulté à rester en place souvent rencontrées chez ces enfants [24,25]. Cette difficulté marquée au niveau des capacités d’inhibition ne serait pas liée à une différence de QI, à une comorbidité psychiatrique ou encore à des troubles de l’apprentissage. Récemment, certaines études [26] ont toutefois nuancé l’universalité du profil dysexécutif observé chez ces enfants. Ainsi, les résultats d’une récente méta-analyse montrent que les différences entre les TDA/H et enfants sains sont plus marquées pour les épreuves d’inhibition, de vigilance, de mémoire de travail et de planification. Si ces études montrent que les troubles exécutifs constituent un des composants importants de la problématique TDA/H, elles mettent toutefois en évidence un manque d’universalité des déficits exécutifs chez les enfants TDA/H, ce qui conduit à considérer que « le déficit dans les fonctions exécutives ne peut être la cause nécessaire et suffisante pour tous les cas de TDA/H ». Enfin, d’autres études récentes ont montré que la caractéristique constante et prédominante chez les enfants TDA/H est la variabilité intra-individuelle, laquelle renverrait à un déficit de régulation [27]. De nombreuses études montrent en effet une grande variabilité intra-individuelle dans les performances chez les enfants TDA/H. Ce constat confirme dès lors les suppositions de Castellanos et Tannock [28], selon qui « les caractéristiques cliniques les plus frappantes du TDA/H concernent les décrochages attentionnels transitoires mais fréquents, la variabilité d’un moment à l’autre et l’inconsistance dans la performance » (p. 624). Un entretien clinique, même très détaillé, ne permet bien évidemment pas de déterminer le caractère déficitaire des fonctions mentionnées ci-dessus et/ou d’objectiver l’inconsistance dans les performances fréquemment observée chez ces enfants. Tout au plus, l’anamnèse permettra-t-elle d’émettre des hypothèses, en regard des modèles théoriques, sur l’altération ou non de certaines sous-fonctions attentionnelles. Dès lors, compte tenu 143 de la grande variabilité inter- et intra-individuelle sur le plan cognitif observée chez ces enfants, il apparaît évident qu’un examen cognitif complet évaluant l’ensemble du fonctionnement attentionnel (en ce compris les fonctions exécutives) permettra d’établir un profil clair des difficultés de l’enfant et de leur impact dans la vie quotidienne de celui-ci. L’examen ainsi réalisé en complément d’une approche plus globale (examen psychologique notamment) permettra de déterminer les axes principaux de prise en charge spécifique au profil objectivé (cognitive ou cognitive et comportementale, comportementale et familiale, etc.). 1.5. Vers une approche diagnostique intégrant une évaluation cognitive Il est tout d’abord important de souligner que l’examen cognitif ne se limite pas à l’administration d’épreuves cognitives. Il intègre différents éléments issus de l’anamnèse, des observations cliniques établies lors de l’examen cognitif et des symptômes cognitifs et comportementaux recueillis dans le cadre de l’administration de questionnaires dont certains peuvent à la fois être remplis par les parents et les enseignants de l’enfant (voir le Tableau 1 pour un exemple d’échelles de comportements utiles dans le cadre du diagnostic du TDA/H [29–32]). Les données issues de l’entretien clinique, des questionnaires et de l’observation du comportement de l’enfant sont importantes car elles permettent au neuropsychologue de poser des hypothèses sur les difficultés de l’enfant en regard des modèles théoriques et d’orienter l’examen en tenant compte du type de difficulté suspectée. Une évaluation psychométrique approfondie des différentes composantes attentionnelles/exécutives est toutefois indispensable pour objectiver (ou non) les difficultés attentionnelles/exécutives de l’enfant sur une échelle de développement normal (en termes d’écart par rapport à la moyenne du groupe de référence de même âge et de même genre). Cette démarche d’évaluation cognitive est par ailleurs confortée par plusieurs études montrant le pouvoir discriminant de différentes batteries neuropsychologiques dans la distinction d’enfants avec TDA/H et d’enfants sains [33], confirmant ainsi l’intérêt diagnostique d’une telle approche. Actuellement, plusieurs batteries sont utilisées dans la pratique clinique pour mieux comprendre le profil des enfants avec TDA/H. Ainsi l’utilisation de batteries générales comme l’échelle d’intelligence WISC-IV ou encore l’échelle KABC peuvent se révéler très intéressantes dans la mesure où elles permettent d’établir un profil global des capacités de l’enfant. Elles se montrent également d’une grande utilité parce qu’elles proposent également différents sous-tests réputés sensibles aux difficultés de ces enfants (par exemple, les indices de vitesse de traitement ou encore de mémoire de travail de la WISCIV [34] ou encore le sous-test de mouvements de main de l’échelle KABC). De façon plus spécifique, différentes batteries attentionnelles, comme la Cambridge Neuropsychological Test Automated Battery (CANTAB) ou encore la Test of Everyday Attention for Children (TEA-Ch) [35] permettent d’évaluer avec précision les capacités attentionnelles et exécutives (alerte atten- 144 C. Catale, T. Meulemans / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 Tableau 1 Exemple d’échelles comportementales utiles pour le diagnostic du trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité et ses comorbidités. Échelles de comportement Type d’évaluation Description Inventaire de comportements pour enfants [29] Version parents/enseignants Échelle d’évaluation qui reprend des items évaluant les compétences sociales et les problèmes de comportement (anxiété, troubles obsessionnels compulsifs, difficultés attentionnelles et hyperactivité, problèmes de conduites, dépression, troubles oppositionnels, symptômes psychotiques, problèmes sociaux et immaturité, problèmes sexuels, somatisation) Échelle CHEXI [30] Versions parents/enseignants (uniquement pour la version originale) Échelle évaluant les comportements de désinhibition, les difficultés de planification, de régulation et en mémoire de travail dans la vie quotidienne Swan-F [31]. Version parents Échelle de comportement basée sur le DSM-IV, évaluant les comportements d’inattention/hyperactivité/troubles des conduites/troubles de l’opposition et les comportements prosociaux Strengths and Difficulties Questionnaire-SDQ [32] Version parents/enseignants Questionnaire d’évaluation des forces et difficultés du comportement chez l’enfant, basé notamment sur le DSM-IV tion sélective, attention soutenue, etc.) et de définir ainsi le profil attentionnel et exécutif spécifique à chaque enfant (Tableau 2 pour une présentation d’exemple d’épreuves en fonction des différents composants attentionnels [36–40]). Conjointement à cela, outre le fait, comme nous l’avons signalé ci-dessus, qu’elle permet d’objectiver (ou d’écarter) la présence de difficultés attentionnelles et/ou exécutives, l’utilisation d’épreuves cognitives spécifiques permet d’évaluer de façon différenciée les différentes fonctions attentionnelles et exécutives (Tableau 2) et rend possible une exploration approfondie des relations qu’entretiennent ces difficultés spécifiques avec les symptômes d’inattention et d’hyperactivité dans la vie quotidienne de l’enfant (à l’école mais également à la maison) tels qu’ils sont évalués par les questionnaires ou inventaires de comportements repris dans le Tableau 1. Notons que l’utilisation de questionnaires peut être également d’une grande utilité dans le diagnostic du TDA/H. Par exemple, Thorell et al. [30] ont montré que l’échelle CHEXI, laquelle comprend deux sous-échelles comportementales renvoyant à deux processus exécutifs de base (l’inhibition et la mémoire de travail), pouvait être considérée comme un outil prometteur dans la détection du TDA/H chez l’enfant avec des niveaux de spécificité et de sensibilité (pour la version parents) avoisinant respectivement 80 et 73 % pour la sous-échelle de mémoire de travail, et 93 % (sensibilité et spécificité) pour la sous-échelle d’inhibition. On comprend ainsi mieux l’intérêt de combiner l’évaluation cognitive à une évaluation comportementale ciblée sur les symptômes attentionnels et/ou dysexécutifs. La combinaison de ces différentes perspectives (à la fois cognitive et comportementale) permet d’établir un profil clair et précis du fonctionnement attentionnel et exécutif de l’enfant TDA/H et de la nature et de la fréquence des perturbations comportementales qu’il présente. Ainsi, des difficultés objectivées au niveau des capacités de flexibilité cognitive pourront rendre compte de problèmes rencontrés par l’enfant lorsqu’il s’agit de s’adapter rapidement et de façon flexible à un changement de consignes (par exemple, réaliser une suite d’additions et ensuite une soustraction). De la même manière, des difficultés d’attention soutenue pourront expliquer les difficultés de l’enfant dans le maintien de l’attention pendant une durée prolongée et la nécessité, pour maintenir son intérêt, de Tableau 2 Exemple de mesures d’évaluation des fonctions attentionnelles et exécutives chez l’enfant. Fonctions attentionnelles Exemples d’outils Description succincte de l’outil Alerte Épreuve d’alerte [36,37] Appuyer le plus rapidement possible sur une touche-réponse à la présentation d’une sorcière (ou d’une croix pour la version de la batterie TEA) Attention soutenue Épreuve des fantômes [36] Maintenir les ressources attentionnelles pendant une durée prolongée afin de réagir à l’apparition d’un stimulus visuel cible Attention sélective/focalisation attentionnelle Le test de performance continue (Continuous Performance Test, CPT) Épreuve des chats et visages [38] Sélectionner un stimulus cible (par exemple, un chat ou deux visages-cibles ou un « d » entouré de deux signes cibles) parmi des distracteurs Épreuve du d2 [39] Inhibition Épreuve de Stroop [40] Épreuve de la statue [38] Flexibilité Épreuve de flexibilité [36,37] Dénommer la couleur de noms de couleurs imprimés dans une autre couleur qu’il s’agit dès lors d’inhiber (ex. : bleu écrit en vert) Rester immobile, les yeux fermés, sans verbalisation et vocalisation pendant une durée prolongée Alterner le traitement, en appuyant du côté où apparaît une lettre (un dragon vert pour les enfants plus jeunes), puis du côté où apparaît un chiffre (un dragon bleu pour les enfants plus jeunes) C. Catale, T. Meulemans / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 le solliciter régulièrement par de nouvelles stimulations (par exemple, par le changement régulier et fréquent d’activités et la nécessité d’alterner des périodes de travail et de pauses, etc.). Enfin, un trouble de l’inhibition pourra rendre compte de la difficulté de l’enfant à contrôler ses comportements et du caractère impulsif de ses réponses (par ex., réponses rapides et inadéquates) dans ses différents environnements de vie. L’évaluation de ces différents composants attentionnels et exécutifs présente également un autre intérêt fondamental dans la mesure où elle peut jouer un rôle crucial dans le diagnostic différentiel avec d’autres troubles (tels que l’anxiété, la dépression ou d’autres troubles neurologiques) susceptibles de provoquer des difficultés attentionnelles et/ou une agitation motrice dans la vie quotidienne. Dans la même lignée, compte tenu de la facilité avec laquelle il est possible, pour les adolescents ou les adultes, de feindre ou d’exagérer les symptômes du TDA/H (et ce en particulier lorsque l’évaluation repose essentiellement sur l’administration d’échelles ou d’inventaires d’auto-évaluation), l’évaluation cognitive peut également se montrer particulièrement utile [41]. Enfin, l’évaluation cognitive approfondie utilisée conjointement avec l’observation comportementale des enfants contribue également à l’objectivation des progrès thérapeutiques après traitements, qu’ils soient de nature cognitive ou pharmacologique. 1.6. La prise en charge de l’enfant avec trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité : la nécessité d’une approche combinée Une fois que les difficultés cognitives sont objectivées au niveau de l’examen cognitif et s’inscrivent dans le cadre d’un TDA/H, il s’agit pour le neuropsychologue, en concertation avec le médecin, neuropédiatre et pédopsychiatre de l’enfant, d’orienter celui-ci vers une combinaison de prises en charge adaptées et spécifiques aux difficultés de ce dernier. En effet, de nombreux travaux ont montré que la prise en charge du TDA/H est plus efficace lorsque l’on propose des traitements combinés. En outre, la combinaison d’un traitement médicamenteux avec une thérapie comportementale permet de diminuer le traitement pharmacologique. Il est maintenant admis, même si ce n’est pas toujours le cas dans la pratique clinique, que la prise en charge de l’enfant TDA/H doit être spécifique aux difficultés de l’enfant et doit considérer non seulement les troubles cognitifs et émotionnels de celui-ci, mais également ses relations sociales et familiales ainsi que les symptômes et leurs conséquences sur les apprentissages. Quand il est envisagé, le traitement pharmacologique doit être discuté avec le médecin-pédiatre de l’enfant et doit dès lors s’inscrire dans une démarche thérapeutique globale incluant une remédiation cognitive et comportementale. 1.6.1. La remédiation cognitive De plus en plus d’études mettent en évidence l’impact positif d’une prise en charge cognitive chez des enfants et adultes avec troubles attentionnels d’origine développementale ou acquise [42]. Comme précisé ci-dessus, l’examen cognitif 145 constitue la première étape de la remédiation cognitive car il permet d’identifier les difficultés attentionnelles et exécutives de l’enfant et de décider du type de prise en charge à proposer à l’enfant et à sa famille. La seconde étape de la remédiation cognitive consiste à identifier les objectifs à atteindre et le rythme des séances de remédiation à proposer mais vise également à réaliser des lignes de base pré- rééducation qui permettront d’objectiver l’évolution cognitive de l’enfant au fur et à mesure de la prise en charge. De façon générale, la prise en charge a pour objectifs principaux, à l’aide d’exercices cognitifs spécifiques, d’améliorer le ou les processus attentionnels déficitaires afin d’éliminer ou de réduire le déficit en lui-même. Cette remédiation cognitive se présente généralement sous forme d’exercices attentionnels complexes, hiérarchisés de type informatisé, sous la forme, par exemple, de jeux vidéos [43] ou de type papiercrayon. La mise en place d’un tel programme de remédiation cognitive doit bien évidemment être spécifique et adaptée aux difficultés de chaque enfant et à son évolution au fil de la prise en charge. Elle se fait généralement dans le cadre d’une consultation en neuropsychologie bien que des exercices ciblés puissent également être réalisés au domicile des parents sous la supervision parentale. La dernière étape consiste, quant à elle, à déterminer, par un bilan d’évolution et des lignes de base post-rééducation, l’évolution de l’enfant après le traitement. De façon générale, les analyses de cas ou les études réalisées sur des groupes montrent que l’effet de ce type de rééducation peut se caractériser par une réduction des difficultés attentionnelles après plusieurs séances de rééducation réparties sur plusieurs mois [42] ; dans certaines études, une amélioration comportementale peut également être observée après 15 à 20 semaines de remédiation cognitive. 1.6.2. Les thérapies psychomotrices Les thérapies basées sur des exercices physiques, dont on sait qu’ils ont un impact sur le fonctionnement cognitif, ou sur des exercices respiratoires ont également un intérêt certain dans la prise en charge des enfants TDA/H. Ainsi, les techniques de relaxation (respiration, relaxation progressive proposant en alternance des tensions et relâchements musculaires, etc.) ou encore le biofeedback sont également très utiles en permettant à l’enfant de prendre conscience de son corps et de ses tensions et de gérer plus efficacement certains de ses comportements inattentifs et impulsifs. La plupart de ces techniques présentent, en outre, l’avantage d’agir également sur certaines comorbidités fréquentes dans le TDA/H (par exemple, l’anxiété). Enfin, de façon plus générale, l’intérêt de ce type d’approche est également de permettre à l’enfant d’utiliser et de transférer les techniques proposées dans les situations où un comportement calme et attentif est requis (période consacrée aux devoirs. . .). 1.6.3. La prise en charge comportementale et la psychoéducation Les programmes d’entraînement aux habiletés parentales ou encore les fiches-outils à destination des parents visent le plus souvent à associer des approches comportementales proactives et des interventions psychoéducatives. L’objectif de cette approche est de changer les comportements des parents 146 C. Catale, T. Meulemans / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 140–147 en aidant ces derniers à adopter des pratiques éducatives qui vont réduire les comportements inadaptés de l’enfant et augmenter l’apparition de comportements plus adéquats [44]. Prenant appui sur des théories cognitives et comportementales, cette approche vise à améliorer certains comportements chez l’enfant (par exemple, le développement de l’auto-contrôle par des programmes de type auto-instruction ou des programmes d’observation, d’auto-évaluation et d’auto-renforcement), mais également d’initier et d’entraîner les parents aux procédés de modification de comportements « pro-actifs » (par exemple, en aidant les parents à favoriser l’adaptation et l’intégration sociale de l’enfant, en améliorant la gestion du quotidien de l’enfant en utilisant des interventions comportementales à la maison, etc.). Cette approche, qui reste encore trop peu exploitée dans les pays européens francophones, connaît en revanche un franc succès au Canada. En outre, les résultats de plusieurs études menées sur cette approche sont encourageants et montrent des effets positifs sur les comportements des enfants TDA/H, sur les stratégies éducatives des parents, mais également sur d’autres mesures comme les comportements sociaux, le stress parental et le sentiment de compétence parentale [44]. 2. Conclusions Le TDA/H affecte de 6 à 12 % des enfants en âge scolaire. Les conséquences de ce trouble, lorsqu’il n’a pas été diagnostiqué et pris en charge de façon efficace, peuvent être lourdes sur les plans scolaire, social et familial. Compte tenu de la fréquence et de l’impact de ce trouble sur les apprentissages de l’enfant, il est dès lors nécessaire de disposer d’une approche objective visant à identifier et comprendre les difficultés attentionnelles de ces enfants et les relations qu’entretiennent ces difficultés avec les comportements de l’enfant dans sa vie quotidienne. À cet égard, une anamnèse complète (y compris l’utilisation de questionnaires spécifiquement adaptés, sensibles et spécifiques) associée à un examen cognitif complet, réalisé par un neuropsychologue de l’enfant expérimenté, se montre d’un intérêt significatif dans l’objectivation et la compréhension de ce trouble et de ses conséquences dans la vie quotidienne de l’enfant. L’examen cognitif est donc une étape indispensable pour le diagnostic des troubles attentionnels, quelles qu’en soient les formes et les origines, ainsi que pour la mise en place d’un suivi pluridisciplinaire associant les effets positifs de la médication, de la remédiation cognitive et de programmes d’entraînement aux habiletés parentales. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Beiser M, Dion R, Gotowiec A. The structure of attention deficit and hyperactivity symptoms among native and non-native elementary school children. 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