2-2- expo manger c`est sacre - ere

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MANGER C’EST SACRE
Alimentation et religions
EXPO « repas sacré, sacré repas ! »
réalisée par Eric Fischer
et l’Aumônerie du lycée
Alexandre Dumas de Strasbourg
mars 2005
Adaptée par Patricia Goepfert
et l’Aumônerie du lycée Mermoz
de Saint-Louis sous le titre
« MANGER C’EST SACRE ! »
2007
Alimentation
et
religions
1. Entre repas et religion :
LE RITE
• Dans toute vie en
société, il y a des
gestes, des paroles,
posés de façon
régulière, des
manières de faire
habituelles qui
obéissent à un code • Au-delà des coutumes ou des
commun, et nous
règles de savoir-vivre, les rites
permettent d’être en
signifient souvent ce que nous
relation, de nous
ne pouvons parfois dire avec
situer avec les autres
des mots et nous permettent
ou avec un Autre,
de vivre ce que des paroles
avec le monde, dans
n’effectuent pas…
le temps…
Toute religion a des rites
• Pas de religions sans rites :
pas de croyance vécue sans
une expression concrète dans
des gestes, des paroles, des
traditions… Pour beaucoup de
religions, « être, c’est faire »
• Une religion s’exprime à travers
des rites particuliers, propres à
chacune. Y compris des rites
alimentaires.
• A quoi sert un rite ?
Quand un rite est célébré…
• Célébrer un rite confère plus
d’universalité et d’intensité à
l’événement ou à la situation que
l’on est en train de vivre.
• Parfois on sent le besoin de
« marquer le coup », de signifier
que ce que nous vivons est
important pour tous ensemble,
pour l’autre et pour nous-mêmes,
de mettre en scène ce qui se vit
pour faire passer quelque chose
de plus qui est lié… On met de la
beauté, du soin, des choses
précieuses, on prend le temps...
• C’est aussi ainsi qu’il faut
comprendre un certain nombre de
rites religieux…
Quelques exemples de rites
• Dire "bonjour, comment ça va ? "
serrer une main, engager la
conversation, passer au salon,
prendre l’apéritif, partager un
repas, faire la fête…
• Rites de passage : anniversaire,
permis de conduire, mariage,
enterrement, fêtes de fin
d’examens…
• Rites d’initiation : bizutage…
• Rites saisonniers : vacances…
• Rites de table : la place des
couverts, une nappe, des
serviettes, des habitudes
alimentaires…
Bonjour !
Joyeux
anniversaire !
L’alliance
Fonction sociale et
relationnelle
permet l’être ensemble,
permet à une communauté de
se retrouver, de se
reconnaître
Fonction temporelle :
• pour se situer dans le temps,
point de repère…
Un rite saisonnier très
attendu… les vacances !
Fonction de passage
• Fonction de passage
d’un état à un autre :
permet de marquer une
étape de vie, de signifier
un changement.
• Ex : les funérailles, le
permis de conduire
Fonction de purification
• Fonction de purification ou d’expiation (une
réconciliation, un pacte de paix…)
Fonction de mémoire
• Fonction de mémoire, d’actualisation
et de mise en scène du mythe (récit
de nos origines).
Fonction de transmission
• Fonction de transmission d’un héritage
culturel, d’une génération à l’autre.
2. L’influence des religions
dans l’histoire
de la gastronomie
Les religions ont pu • Elles ont apporté leur part à
l’histoire de la gastronomie,
développer la
en
promouvant
des
consommation de
nourritures
considérées
comme
sacrées,
en
certains aliments, soit
privilégiant tel mode de
en les prescrivant,
préparation ou de cuisson,
soit en les
en la réglementant, en
préconisant des périodes
interdisant…
de jeûnes…
Un rite par excellence :
le REPAS
• Un certain nombre de nos rites
alimentaires trouvent leur
origine dans des croyances ou
des pratiques religieuses.
• Un certain nombre de
rites religieux se vivent
à travers une dimension
alimentaire.
Manger, un acte sacré ?
• Tout repas peut être
célébration de quelque
chose.
• Toute religion passe par
un repas ou met en place
un certain rapport avec
les aliments en leur
donnant un sens, une
valeur.
• Pourquoi ce croisement ?
Peut-être
parce
que
nourriture et religion ont
tous les deux un rapport
fondamental à la vie.
Je deviens ce que je mange
Les chasseurs de la
préhistoire se sentaient
revitalisés, bien plus que
dans un sens corporel,
par l’acte de se nourrir,
qui permettait d’acquérir
la force, la vitalité et les
capacités, réelles ou
imaginaires, de l’animal.
Repas et sacrifice
• De tout temps et en
tout lieu, pour
communiquer avec
les dieux, l’homme
pense qu’il n’y a rien
de mieux qu’un repas
sacré… souvent
signifié dans le cadre
d’un sacrifice.
L'idée de nourriture sous-tend
l'idée de sacrifice. Les
sacrifices, fêtes et fastes ont, de
tout temps, suggéré
l'interdépendance des humains,
des dieux et de la nature.
• Le repas peut alors devenir une
occasion de prière, non
seulement pour rendre grâces,
mais en tant que rite de
communion.
•
Parole de chef
• « Comme le montrent les religions, leurs
rituels, leurs interdits et obligations
alimentaires, manger est un acte sacré.
(…) S’asseoir à la même table, boire le
même vin, partager le même pain
devient un moment de véritable
communion quand il signifie : “ Ceci est
un acte vital, d’amour, de partage et de
don. Je ne mange qu’avec des gens que
j’aime bien. ” Quant à la cuisine, la
recette est simple : tout ce que l’on fait
avec amour donne un résultat en
quelque sorte “ sublimé ”. »
Guy Martin, élu meilleur chef cuisinier de
l’année 1999
Quelques symboles
pour s’y retrouver…
Bouddhisme
Hindouisme
Judaïsme
Taoïsme
Christianisme
Jaïnisme
Islam
Shintoisme
Vers d’autres graisses
Le judaïsme interdisant de
cuire viandes et laitages
ensemble, la cuisine juive
utilise très peu de beurre et
affectionne d’autres graisses
(huile d’olive dans les pays
méditerranéens, graisse d’oie
en Europe centrale), ce qui
l’a distinguée des cuisines
chrétiennes et musulmanes
des pays où ils vivaient.
Saintes huiles
L’exploitation d’huile pour les rites religieux
catholiques aurait favorisé la consommation
d’huile dans des pays jusque là voués au beurre
ou au saindoux et autres graisses animales ; et,
par
la
suite,
elle
aurait
favorisé
la
commercialisation de l’huile d’olive jusque dans
les pays du Nord de l’Europe et la production
d’huile de noix, d’huile d’œillette et d’autres huiles
de remplacement pour les gens moins riches des
pays situés hors de la zone de l’olivier.
In vino veritas
•
Le vin étant tout à fait
nécessaire à la célébration du
culte chrétien et le concept de
vin ne s’appliquant, dans la
chrétienté, qu’au jus de raisin
fermenté - à la différence de ce
qui se passe dans le monde
arabe ou le monde chinois - la
culture de la vigne s’est
développée très loin vers le
nord, au Moyen-Age. Et le vin
a été un des principaux objets
du commerce européen.
Le christianisme
et les jours « maigres »
L’Église chrétienne ayant interdit l’usage de la viande et
des graisses animales certains jours de la semaine ou de
l’année (vendredi, samedi, carême et autres périodes de
jeûne ou d’abstinence), cela semble avoir développé la
pêche dans les mers septentrionales très poissonneuses,
et la commercialisation du hareng ou de la morue
jusqu’au cœur du continent européen et sur les rives de la
Méditerranée.
Fourchette
Amenée en France de
Venise par Catherine de
Médicis, mais refusée à
l’époque par la cléricature
locale : la forme de ce
couvert rappelait trop la
fourche du diable pour
être innocente…
3. La culture alimentaire
propre à chaque religion
• Chaque culture religieuse a
développé ses propres rites
alimentaires, et l’on observe
souvent que l’application tabou
ou sacré fournit un repère
d’identité, et permet à la
communauté croyante de ne
pas se confondre avec les
autres en se séparant, en
marquant sa différence.
La table, lieu de la
mémoire du peuple
• Chaque fête fait mémoire
d’un événement fondateur
dans l’histoire du peuple
hébreu, souvent traduit dans
un repas.
• On met en scène un mythe
(récit qui explique une
origine) pour garder en
mémoire et transmettre
l’héritage,
les
racines,
l’identité de la communauté.
Dieu donne la nourriture
• Dans la société
judaïque, les repas ont
toujours une valeur
religieuse puisque c’est
Dieu qui donne la terre
et la nourriture (Dt 8,
10) ; ils comportent
donc une bénédiction et
une action de grâce et
appellent des
comportements de
courtoisie et de
tempérance (Si 31-32).
« Au commencement »,
un interdit alimentaire…imagé
• Le premier
commandement
biblique de Dieu dans
la Bible serait
alimentaire : « de tous
les arbres du jardin tu
mangeras, mais de
l’arbre de la
connaissance du
bien et du mal, tu
n’en mangeras point,
car du jour où tu en
mangeras tu dois
mourir » (Gn 2)
•
•
Attention ! Métaphore !
Ici l’acte de manger a à
voir avec la connaissance
du Bien et du mal, c’est à
dire la Sagesse ultime,
une dimension réservée à
Dieu.
Il faut savoir lire le sens
et les images contenus
derrière certains
interdits…
L’inscription des repas
dans la Loi
• L’ensemble des
prescriptions
alimentaires juives est
consigné dans la Torah
(Loi écrite, cf. Ancien
Testament) et le
Talmud (loi orale).
• Les raisons des ces
prescriptions ne sont
pas toujours données.
Et ses interprétations
ont évolué avec les
époques.
Les principales prescriptions
alimentaires de la Torah
•
•
L’interdit de la graisse et du
sang apparaît dans le
Lévitique et semble
fondamentalement lié aux
sacrifices (Lév. VII). Le lien
entre le sang et l’âme vient
justifier l’interdit du sang, le
sang étant le siège de l’âme.
(Lév XVII)
L’interdit du nerf sciatique
découle du mythe du combat
de Jacob avec l’ange (Gn
XXXII)
•
•
•
•
•
« Tu ne feras pas cuire le chevreau dans le
lait de sa mère » : l’exclusion lacté-carné
(Ex XXIII, Deut XIV). Le poisson n’est pas
considéré comme de la viande.
La classification du lévitique entre animaux
purs et impurs :
Purs : Les viandes permises sont les parties
avant des ruminants à sabot fendu(bœuf,
mouton) et toute volaille de basse-cour. Les
poissons doivent avoir des nageoires et des
écailles. Traditionnellement, les animaux
doivent être rituellement abattus et vidés de
tout leur sang)
Impurs : porc, crustacés, charognards,
insectes…
Prescriptions particulières pour la Pâque :
agneau pascal et azyme.
Les torts du porc
• Le judaïsme présente une
vision religieuse du monde créé
par Dieu ; un monde équilibré et
harmonieux où chaque chose
est au départ ordonnée et à sa
place selon la volonté de Dieu :
séparation de milieux terrestres,
aérien, aquatiques…
• Tout ce qui est ambigu et ne
respecte pas cette séparation et
cet ordre est une offense à la
création de Dieu. C’est le cas
du porc qui est un animal
mangeant de tout. Il est
herbivore, carnivore,
coprophage (mangeant même
ses propres excréments). Il ne
peut être qu’impur…
• Les hébreux, à
l’époque de leur
esclavage en Egypte,
aurait rejeté le porc
parce qu’il était honoré
comme un Dieu par
les Egyptiens…
• Autre vision, plus
sanitaire : Le porc,
porteur de la
trichinose, une
maladie parasitaire…
« Tu ne feras pas cuire le
chevreau dans le lait de sa mère »
• Tout mélange lacté
carné est proscrit. Les
ustensiles en contact
avec des laitages et
ceux avec la viande
sont séparés (jeu
différencié de
casseroles, couverts,
plat…), pas de repas
mixte, temps d’attente
entre repas carné et
lacté… pas de viande
cuisinée au beurre ou
à la crème …
Pourquoi ? Pour préserver :
• Son corps : Hygiène
• Sa religion : en réaction à une
pratique « païenne » d’une autre
religion voisine
• Sa pureté : on ne mélange pas la vie
(le lait) et la mort (la chair de l’animal),
c’est à dire le pur et l’impur par
excellence…
• Sa sexualité : mise en scène du tabou
universel de l’inceste (le corps de
l’enfant et le corps de la mère)
Les interprétations varient
avec le temps…
Les sens possibles
de la « cacherout »
• Registre de la sainteté : manger
selon les prescriptions de la Torah,
c’est entrer dans un chemin de
sainteté…
• Registre moral : « quand un juif
mange cacher, il va mieux
comprendre la Torah… »
• Registre de l’identité : on se
distingue par une alimentation
spécifique (face aux goys : non juifs)
• Registre de la transmission de la
mémoire «pour que les enfants
apprennent qu’ils sont juifs ».
• Registre de l’hygiène : peut-être
pour une certaine époque…
Le christianisme :
le repas d’une alliance nouvelle
• Le repas a signification d’une alliance, d’un merci, de la
fraternité… dans l’Ancien Testament et le Nouveau
Testament.
• Passage de l’Ancien au
Nouveau Testament : dans
le cénacle (salle à manger),
Jésus partage son dernier
repas avec ses disciples
selon le rite de la Pâque
juive et donne un sens à sa
mort prochaine à travers le
repas « Ceci est mon corps,
ceci est mon sang, faites
ceci en mémoire de moi… »
Le Christianisme :
Le péché de gourmandise
pour l’Eglise catholique
• Le péché de gourmandise
trouve sa source dans la
tradition monastique qui vise
à une éducation spirituelle par
l’ascèse, un oubli du corps
considéré comme un fardeau,
qui empêcherait l’âme de
s’élever vers Dieu.
• Puis il devient au Moyen Age
un péché capital en vue d’une
éducation morale à la
tempérance (contre les excès
de certains), à la maîtrise de
ses instincts et au partage.
La gourmandise passait autrefois
pour un vilain défaut. Le
christianisme l’a érigée en péché
capital avec l’orgueil, l’avarice,
l’envie, la luxure, la colère, la
paresse.
Les
moralistes
catholiques
estiment aujourd’hui que la
gourmandise, si elle est un acte
isolé, n’est pas une faute grave.
C’est l’habitude ou l’excès qui
peut devenir grave si elle
compromettait la santé.
Le christianisme :
Absence d’interdits alimentaires
• Les interdits de l’Ancien Testament sont
dépassés par le Nouveau : il n’y a donc
pas d’interdit alimentaire dans le
christianisme, mais méfiance face à un
excès de plaisir gastronomique
(gourmandise, goinfrerie…).
• A noter : le contre-pied de Jésus face
aux excès d’interprétation de la Loi du
judaïsme : « ce n’est pas ce qui entre
dans la bouche qui souille l’homme,
mais ce qui en sort » (malveillance,
hypocrisie…) : plutôt que de te soucier
de ce que tu manges, pense plutôt à ce
que tu dis et à ton attitude envers les
autres !
Islam : Une alimentation
selon les textes sacrés
• Le rapport à
l’alimentation
est défini par le
Coran, les
traditions
rapportées au
Prophète
fondateur
(hadith, sunna),
certains
ouvrages
d’exégèse et la
législation
religieuse (fiqh).
licite (halal) ou illicite
(haram)
• La vie quotidienne des musulmans est
classée dans un cadre légal en deux
domaines : ce qui est licite (permis) et
ce qui est illicite (interdit). L’interdiction
ne concerne que des choses impures
ou nuisibles, donc dangereuses.
• « Les choses sont permises à moins
qu’elles n’aient été expressément
interdites »
• La nécessité vitale de nourriture lève
l’interdiction.
Croyance,
liberté et maîtrise
• Les interdits alimentaires permettent au croyant
d’attester de sa foi dans le quotidien, de vivre en
bon musulman, obéissant à Dieu (sens du mot
Islam).
• Les interdits lui apprennent aussi à maîtriser ses
pulsions et à exercer sa liberté : pour ne pas
perdre le contrôle de soi, ne pas être sous
l’emprise d’un produit… et ne pas blasphémer…
Les interdits alimentaires
musulmans
• Boissons alcoolisées et stupéfiants :
pour ne pas blasphémer, garder la
maîtrise de soi.
• « Le Prophète dit : Dieu a maudit le vin,
celui qui le boit, celui qui le sert, celui
qui le vend et l’achète, celui qui foule
son raisin et celui pour qui il est
préparé, celui qui le transporte ainsi
que celui qui l’a commandé et qui en
touche le prix. »
• « A vous qui croyez : n’approchez pas
de la prière alors que vous êtes ivres
avant de savoir ce que vous dîtes. »
sourate 4, 46.
Les interdits alimentaires
musulmans
• Les catégories d’aliments
interdites :
• La bête morte sans que l’homme
ait eu l’intention de le tuer.
• Le sang répandu et la viande de
porc.
• Les boissons enivrantes.
• Toute nourriture destinée à un
autre Dieu.
• Les viandes issues d’animaux qui
ne sont pas abattues rituellement
(en invoquant le nom d’Allah) car
selon l’Islam, seul le Créateur peut
reprendre la vie dont il est la
source.
•
« Vous ont été interdits :
la bête morte, le sang, la
viande de porc, ce qui a
été égorgé au nom
d’autre que Dieu, la
victime d’un
étranglement, d’un choc,
d’une chute, d’un coup
de corne, et tout ce dont
a mangé une bête
féroce, ce qui a été
immolé sur l’autel des
idoles. »
Sourate V, verset 3
Les classifications alimentaires
• Animaux licites qui n’ont
pas besoin d’être abattus
rituellement : poissons,
mammifères marins.
• Animaux licites qui
doivent être abattus
rituellement : bétail,
volaille, mammifères
herbivores.
• Viandes d’animaux
illicites : porc, âne,
cheval et mulet, animaux
carnivores munis de
canines, rapaces,
animaux qui se
nourrissent d’ordures…
• On devient ce que l’on
mange (impur, féroce…)
• Pas de contact avec l’impur
(porc, sang d’animal
mort…)
• Problème à noter : la
traçabilité de la viande
Halal… et les graisses
animales « anonymes »
donc non halal contenues
dans certains produits…
Une nourriture en commun
• Coran, V, 5 :
• « Vous est permise la
nourriture de ceux à qui
le Livre a été donné et
votre nourriture leur est
permise »
• Les religions du Livre
selon le Coran :
Islam,
Judaïsme,
Christianisme.
L’hindouisme :
la nourriture des castes
• Il y a 4 classes étanches et
hiérarchisées en castes, qui ne
peuvent partager le même repas,
utiliser les mêmes couverts,
manger dans le même restaurant…
• Les Brahmanes (végétariens, pas
d’ail ou d’oignons, pas d’alcool),
les Guerriers, les Commerçants,
les Domestiques.
• Hors castes, Les 250 millions
d’Intouchables (impurs) mangent
de tout, car ils ne sont soumis à
aucune loi religieuse.
L’hindouisme :
à l’origine du végétarisme
• Le végétarisme forme un lien profond entre
nourriture, pureté et moralité.
• Il aurait fait son apparition en Inde au
VIème s. avant JC avec le principe de nonnuisance (ahimsä) ou refus de tuer.
Principe adopté ensuite partiellement par le
Bouddhisme.
• En principe selon les lois de Manou, seule
la chair des animaux rituellement sacrifiés
serait mangeable pour les 3 premières
castes, faute d’être dévoré dans un autre
monde par les animaux en question…
• L’occidentalisation de la société indienne
perturbe cet ordre ancestral, même si la
majorité des indiens (qui ne sont pas tous
hindous !) restent végétariens.
Le bouddhisme :
entre jeûne, désir et réincarnation…
• Bouddha a passé beaucoup de temps à
méditer en jeûnant. Quand tout est
souffrance et que le désir, source de
souffrance, est refusé, la satisfaction
gustative a-t-elle encore de la place…?
• Dans le bouddhisme, le commun des
mortels peut manger de tout, par contre
il existe des interdits pour les moines (aïl
et oignon pour une maîtrise de soi).
• Bouddha, avec Pythagore est l’un des
premiers ambassadeurs du végétarisme
avec le principe de non nuisance et la
croyance en la réincarnation : les
animaux ont une âme…
Le bouddhisme et la
gourmandise
• La gourmandise est punie à
deux des 8 niveaux de
l’enfer : Samjiva pour les
carnivores dans une fosse
pleine
d’excréments
et
d’asticots, Raurava pour les
critiques
gastronomiques
dans un fleuve où ils sont
repêchés de temps en
temps pour avaler du plomb
fondu…
Le taoïsme :
« bien manger,
c’est atteindre le ciel »
• Ni mystique ni religieux, le taoïste essaie de
vivre en accord avec les lois de l’univers. Tao,
la voie, désigne le concept énergétique de
l’équilibre universel. Principe à la racine de
toute chose.
• Le Yin et le Yang sont les aspects
complémentaires de l’Unité.
• Aliments : couleurs, saveurs, odeurs, textures,
et modes de cuisson nourrissent l’énergie
subtile des organes. Grille structurée autour des
5 éléments : bois, feu, terre, métal, eau.
Le shintoïsme,
religion de la vie
• Au Japon, dans le shintoïsme,
religion de la vie et de la fécondité,
où la nature est le lieu de
manifestation du divin, on a une
préférence pour les aliments
goûteux, crus et craquants, voire
encore vivants…
Le jaïnisme :
le divin dans tous les êtres
• Le jaïnisme ne connaît pas de dieu externe. Le divin est
dans tous les êtres vivants : hommes, animaux, plantes,
mais pas dans les matériaux inanimés.
• La nourriture est donc végétarienne et basée sur la
cuisine indienne. La cuisine indienne comprend la tradition
ayurvédique qui admet l’influence de la nourriture et des
épices sur le corps et la psyché.
Pour les moines et nonnes de certains groupes, il y a
interdiction de manger de la nourriture qui pousse sous la
terre, pour éviter de tuer ou de blesser les êtres vivants
qui vivent dans le sol. Ils portent également une protection
sur la bouche afin de ne pas risquer d’avaler un insecte.
4. Valeur symbolique
des aliments
Une valeur pour chaque aliment
• Certains
produits
reconnus
comestibles dans une société,
voire même excellents, peuvent
être interdits ailleurs, soit à tous
les fidèles et perpétuellement,
soit à certains d’entre eux
particulièrement, ou encore en
certains
temps
seulement.
• De fait on peut attribuer à bon
nombre d’aliments des qualités
et une valeur symbolique
propre, d’une culture à l’autre.
Tabou : Entre sacré et impur
• Le tabou est un interdit posé
à
l’homme,
avec
une
signification différente selon
la religion.
• Une nourriture taboue, selon
les cultures ou les religions,
peut l’être par sa nature
sacrée, réservée au champ
de la transcendance, du divin,
ou par son caractère impur.
• Le
respect
d’interdits
alimentaires est un rite de
purification censé rapprocher
un fidèle de sa divinité.
Pur ou impur ?
• En regard de la Loi juive,
divers aliments sont regardés
comme impurs ou frappés
d’interdits (Lv 11, Dt 14, 1-21).
Pour le judaïsme, le caractère
et le comportement dans la
vie sont influencés par la
nourriture qui doit être pure ou
cachère.
• Certains animaux sont purs :
mammifères
quadrupèdes
ruminants,
poissons
à
nageoires et écailles, d’autres
sont impurs (porc, cheval,
lièvre, anguille, crustacés…).
Dt 14, 13-20
Nourriture cachère
• Cachère : mot hébreu
signifiant «apte» ou
«conforme». Désigne ici
les aliments jugés
aptes, ou propres à la
consommation,
conformément aux lois
de l’alimentation
(cacherout). Ces lois ne
concernent ni les fruits
ni les légumes.
• La Loi juive interdit la
consommation de sang, considérée
comme le siège de la vie ; or celleci n’appartient qu’à Dieu. La viande
doit donc être préparée de manière
appropriée (Lv 17).
• La cachérisation de la viande se fait
par trempage dans l’eau et salage
pendant une heure, afin de lui faire
dégorger ce qui lui reste de sang.
Puis la viande est rincée ou grillée
sur le feu.
Halal
• Mot arabe signifiant « permis,
licite ». L’immolation de l’animal qui
fournira la viande consommée par
un musulman répond à des règles
strictes. Ces règle respectées, la
viande est « halal », conforme aux
prescriptions coraniques.
• Un animal licite (pas le porc) est
égorgé la tête tournée vers la
Mecque, « Au nom de Dieu le
miséricordieux, Allah est grand »,
car Dieu seul peut donner ou
reprendre la vie.
• L’animal est vidé de son sang, puis
débité.
• Pas de contact avec viandes non
halal sous peine de contamination
de l’impureté.
La vigne : un peuple,
un homme, un Dieu
• Liée à la fertilité et aux dieux
antiques de l’agriculture, en
Mésopotamie, ainsi qu’à
Dionysos et Bacchus dans
les mythologies grecque et
romaine.
• Dans la Bible, le peuple
d’Israël est comparé à une
vigne, plantée par Dieu sur
une bonne terre.
• Jésus
s’approprie
cette
image : « Je suis la Vigne •
véritable et vous êtes les
sarments » Jn 15. Passage
de l’ancienne alliance à la
nouvelle alliance (Ancien et
Nouveau Testament).
Le vin qui réjouit le cœur de l’homme
(psaume 104, 15) : chez les juifs, il
est la boisson de la fête (noces de
Cana) et dans la Bible, le symbole du
festin, de la joie comme signe du
bonheur attendu dans les temps
messianiques (Is 25, 9. Jr 31, 12).
Un signe
« di-vin »
• Au repas pascal des juifs, une
coupe de vin circule rituellement
entre les convives.
• Jésus, avant de mourir, à son
dernier repas (la Cène) pendant
la Pâque juive, utilise cette
coupe pour donner un sens à sa
mort : une vie donnée pour les
hommes (le sang versé), qui
scelle une nouvelle alliance entre
Dieu et les hommes, et le vin
nouveau du banquet éternel,
signe du royaume de Dieu.
Pain
Un élément de la vie
en communauté
• Le pain, un élément
si essentiel de la • Le pain est un élément de la vie en
communauté : le recevoir de quelqu’un,
nourriture qu’il est
signe de dépendance, le partager avec
devenu dans nos
quelqu’un, signe d’amitié (racine de
sociétés occidentales
«compagnon, copain »).
le symbole même de • Le partager avec l’affamé est un devoir
religieux (Ez 18, 7).
ce qui est nécessaire
à la vie : « gagner son • Le pain, selon l’usage juif, n’est pas
tranché au couteau mais rompu avec la
pain… ».
main, en signe de partage, comme le fait
le père de famille.
Pain azyme
• Le pain azyme (du grec a-zumè, sans
levain), est du pain sans levain, donc non
fermenté.
• Pour la célébration de leur grande fête
annuelle, la Pâque, qui commémore leur
libération de l’esclavage en Egypte, les juifs
renouvellent le rite de leurs ancêtres en
mangeant un agneau avec du pain azyme, et
ce pendant une semaine après Pâque.
• Le pain azyme est à la fois le rappel de la
hâte du départ d’Egypte (on n’avait pas le
temps de faire lever la pâte) et un symbole
de la pureté du cœur, le ferment étant l’image
du mal qui travaille et corrompt le cœur de
l’homme. Il symbolise aussi l’humilité du
croyant face à Dieu tout-puissant qui a sauvé
son peuple de l’esclavage.
Un signe divin : la manne
• Le pain venu du ciel : la manne, de
l’hébreu « mannou » (« qu’est-ce que
c’est ? »), Ex 16.
• Dieu pourvoit aux besoins du peuple
hébreu dans le désert. La manne est un
lichen mousseux qui pousse sur les
parois rocheuses, emporté par le vent,
que les Bédouins utilisent pour faire des
gâteaux au gout de miel…
• Jésus se réapproprie cette dimension
en se présentant comme le pain de vie,
donné par Dieu aux hommes, « Je suis
le pain venu du ciel, le pain de vie » ,
après l’histoire de la multiplication des
pains (Mt 14, Jn 6…).
Hostie
• Les
chrétiens
utilisent du pain
dans le cadre de la
célébration de la
Sainte Cène, en
mémoire du dernier
repas de Jésus
avec ses disciples,
avant sa mort.
• La profession de
boulanger
n’était
d’ailleurs réservée à
une époque qu’aux
plus
fervents,
première
autorité
morale du pays…
• Chez les chrétiens catholiques, un
biscuit sec et plat, en référence au
pain azyme, sans levain et sans sel.
• Chez les chrétiens orthodoxes, c’est
l’inverse : une pâte levée et
moelleuse, le levain et le sel
signifiant la force vitale du Christ et
l’esprit du messie.
• Le pain, dans le cadre de la
célébration de la Sainte Cène ou
Eucharistie, devient ici signe du
corps du Christ.
Viandes pour l’Islam
• Il faut noter la haute
valeur de la viande car
elle est obtenue par un
acte rituel : on ne peut
recevoir un hôte sans
lui servir un plat de
viande…
Viandes pour le christianisme
• Dans l’antiquité, la viande était
rejetée par les chrétiens de
l’antiquité malgré l’avis des autorités
religieuses, car trop de viandes
étaient liées à des sacrifices rituels
et l’on voulait signifier l’abolition des
sacrifices au profit du seul sacrifice
de Jésus sur la Croix…
• la viande était aussi associée dans
la philosophie manichéenne à un
élément lourd, qui tire vers le bas
opposé au spirituel, vers le haut…
Saignant ou à point ?
• Le sang et la viande non saignée sont
interdits aux juifs, aux musulmans ; ils
l’ont été aux chrétiens occidentaux jusque
vers le Xème siècle et le sont encore
chez les orientaux.
Cuit ou cru ?
• Le rôti semble la marque des
monothéismes : le mouton ou
l’agneau rôti a une place
fondamentale aux fêtes de
Pessah, de l’Aïd el Kebir…
• Au Japon, c’est le Cru qui
règne : le moyen le plus
approprié pour assimiler la vie
à qui on voue un culte…
L’idéal serait quand l’animal
bouge encore dans l’assiette,
au
restaurant
(crevette,
poisson…)…
Vache
• Moyen de rétribution des
Brahmanes (prêtres) dans
l’Inde antique. En enrichissant
les prêtres, elle devint aussi • Pour les hindous, la
viande de vache est
protégée que leurs maîtres : il
interdite chez les Sikhs,
n’y eut pire crime que de tuer
quels qu’ils soient et en
une vache ou un prêtre.
tous temps. Car en
• La vache est aussi sacralisée
Inde, chaque vache
en tant que productrice de lait
incarne 330 millions de
(les produits lactés sont à
divinités différentes…
l’origine de toute vie dans la
La
vache
est
la
mythologie
indienne),
et
dernière
étape
dispensatrice
d’engrais
et
d’incarnation de l’âme
d’écocarburant vital : la
avant
d’accéder
à
bouse…
l’humanité.
Porc
• La viande de porc,
chez les juifs et
les musulmans,
est interdite…
parce qu’impure.
Volaille
• Avec le mouton et
l’agneau, le poulet est
une viande
« œcuménique » qui
fait l’unanimité entre
musulmans, juifs,
hindous…
Agneau
• Dans la société juive ancienne et les religions
mésopotamiennes, L’agneau était l’objet de
sacrifice en signe d’offrande et d’alliance avec
Dieu. Le prêtre consommait une partie de
l’offrande, et les meilleures parties, réservées à
Dieu étaient brûlées sur l’autel.
• Lors de la fête de la Pâque juive, on préparait à
manger un agneau en mémoire de la dixième
plaie d’Egypte et du sang de l’animal mis sur les
montants et linteaux des portes, pour préserver
les premiers nés. Ce repas fait aussi mémoire de
l’évènement qui suivit : la libération d’Egypte du
peuple hébreu, sous la conduite de Moïse.
L’Agneau de Dieu…
ou «Lämmele»
• Dans le christianisme,
Jésus est souvent
présenté comme
«l’agneau de Dieu»,
« offert en sacrifice pour la
multitude » en référence à
sa mort sur la croix, nouvel
agneau pascal (de
Pâques), signe de l’amour
et du pardon de Dieu.
D’où le « Lämmele » en
Alsace, pour les fêtes de
Pâques !
Poisson
• Plébiscité par le christianisme, le vendredi, au
Moyen-Age, pour éviter la viande… synonyme
de festin à l’époque, déconseillé le jour où l’on
veut faire mémoire de la mort de Jésus Christ.
• Le poisson était aussi utilisé comme symbole
de reconnaissance entre les premiers chrétiens
à cause de son orthographe en grec : ICTUS =
Ièsous : Jésus
Christos : christ
Theou : Dieu
Uios : Fils
Sôter : Sauveur
Cheval
• Interdit dans la société
judéo-chrétienne
jusqu’au XIXème s.
• Toléré dans l’Islam,
contrairement à l’âne…
Quelques animaux pas nets…
• Cigogne : Chair réputée
venimeuse : puisqu’elle mange
crapauds et serpents…
• Corneille, choucas : mangeurs
d’ordures…
• Vautours : mangeurs de
cadavres, donc impurs…
• Castor : ambigu… terrestre ou
poisson ? Pas net face une
religion qui veut faire respecter
un ordre établi par Dieu, où
chaque chose et chaque
animal a une place… et pas
deux à la fois…
Lièvre
• Interdit par le clergé russe
jusqu’au XIXème s. : un
animal lubrique, paraît-il…
• Dans les pays germaniques, du
temps des celtes, il était
l’emblème de la déesse Ostéra,
fêtée au printemps. Les chrétiens
de ces pays l’associèrent
naturellement à leur fête de
printemps : Pâques. Aujourd’hui,
on offre des lièvres en chocolat
ou sucreries, à Pâques.
Le Mannale
• Petit bonhomme
brioché que l’on
mange début
décembre, en
référence aux trois
enfants que Saint
Nicolas aurait sauvé
du boucher !
Œuf
• Symbole de la vie, offert
par
les
chrétiens
orthodoxes lors de la fête
de Pâques, où l’on célèbre
la résurrection du Christ,
donc la victoire de la vie
sur la mort…
• Dans le culte grec de
l’orphisme,
l’œuf
symbolisait l’espoir de la
réincarnation.
Lait
• En Inde, les aliments
cuisinés dans le beurre
sont
«
pacca
»,
conotation sacrée…
• Dans la plupart des
traditions, il est symbole
de vie et de pureté :
élément nécessaire à la
vie, indissociable du
symbole maternel de
nourriture, de tendresse
et de protection.
Beurre
• Dans l'Antiquité, le beurre fut utilisé dans
les cérémonies religieuses et comme
médicament, on s'en servait notamment
comme cataplasme contre les infections
de la peau et les brûlures. Les anciens
Grecs et les Romains utilisaient très peu
le beurre en cuisine ; ils s'en servaient
surtout comme remède, particulièrement
comme cicatrisant.
• Le beurre n'apparut en Italie et en France
qu'à partir du XVe siècle.
• En offrande
pour les dieux,
dans le
bouddhisme et
l’hindouisme.
Maïs
• Vénéré par les
indiens
d’Amérique :
ceux-ci
pensaient que
les premiers
hommes en
étaient issus.
Miel
• Autrefois considéré comme l’une
des nourritures préférées des
dieux, des héros, des prophètes et
des poètes.
• On lui attribuait des vertus
médicinales et on l’utilisait pour les
onctions et les embaumements.
• Aujourd’hui, de nombreux produits
d’hygiène
(savon,
crème,
baume…) sont fabriqués avec du
miel.
• « Le pays où coule le lait et le miel
» : symbole de fertilité et
d’abondance pour la terre promise
pour le peuple hébreu dans le
désert.
• Lié au culte du beau, au japon.
Fèves et haricots
• Les aliments à graines multiples (grenade, fèves,
haricots…) étaient dans certaines cultures un
symbole de fécondité. Ils évoquaient la sexualité
masculine
• Préparation par les chrétiens, le 2 novembre, de
fèves parfumées à la sauge et plongées dans l’huile
d’olives.
• Chez les Bouddhistes, au Japon : on jette des
haricots rouges sur le sol pour éloigner les mauvais
esprits…
Cacao
• Vénéré par les indiens d’Amérique
précolombienne, vers 1500 avant
JC, issue de fèves de cacao,
monnaie d’échange et boisson
chocolatée bue par les victimes
avant leur sacrifice…
• Les premiers évêques d’Amérique
du Sud furent empoisonnés pour en
avoir refusé l’exploitation. Puis son
commerce fut encouragé par les
franciscains,
introduit
par
les
aristocrates au XVIIème s., en
Europe.
Amande
Trésor bien protégé
dans sa coque.
Sert dans l’art chrétien.
Sa forme enveloppe
souvent la Vierge Marie
et le Christ (mandorle).
Symbole de vie en
germe, offert aux
baptêmes ou aux
mariages.
Pomme
• Dans
la
société
judéochrétienne, elle est assimilée au
fruit défendu, celui qui amène
au péché d’Adam et Eve.
Pourtant nulle part dans la Bible
il n’est question de pomme,
mais
du
fruit
de
la
connaissance du bien et du
mal… Rendons à la pomme
son innocence !
• Dans la tradition celtique : un
aliment de l’au-delà qui donne
l’immortalité…
Saké
• Dans le shintoïsme, au
Japon, les prêtres se
relaient tout au long de
la fermentation du riz
qui aboutit au saké.
• La cuverie de saké est
analogue au « saint des
saints » (cœur du
temple juif) : seuls les
prêtres y accèdent…
Thé
• Cérémonie du thé (thé vert battu
en émulsion) mise au point par
des moines zen pour rester en
éveil et méditer plus longtemps…
• Selon la légende chinoise,
l'utilisation du thé comme boisson •
serait apparue en l'an 2737 avant
notre ère, quand des feuilles se
seraient détachées d'un arbre
pour tomber dans l'eau chaude de
l'Empereur Shennong. Il semble
que la cérémonie du thé au Japon
ait d’abord été la pratique des
moines bouddhistes zen.
•
Cette cérémonie consistait à préparer
le thé vert, produit alors à partir d’une
poudre verte, laquelle était fort
précieuse puisqu’elle servait également
à des fins curatives. Les moines
faisaient de ce moment particulier une
sorte de rituel qui incitait au calme et à
la méditation. Ce rite aboutit finalement
à la cour de l’empereur où il fut raffiné
à l’excès par un Maître du thé. La
cérémonie atteignit dès lors des
sommets de perfection et devint une
tradition incontournable au cœur des
coutumes japonaises.
Le thé est lié au culte du beau au
Japon.
Sel
•
•
•
•
•
•
Agent de conservation…
Souvent considéré comme une substance
quasi divine, il était sensé offrir la protection
contre les démons à qui le jetait dans la
cheminée…
Le Lévitique fit du sel une offrande que
devaient obligatoirement faire les Hébreux
lorsqu’ils sacrifiaient les animaux, car ils
étaient eux-mêmes le sel (c.à.d. le caractère
pur et immuable) du pacte passé par Dieu
avec son peuple.
Symbole de ce qui donne goût à la vie.
Jésus a dit à ses disciples : « Vous êtes le
sel de la terre. » Mt 5, 13
Dans le monde arabe, le sel était aussi un
symbole de la bonne foi, et, dans les
traditions grecque et romaine, un emblème
de pureté. C’est ce qui explique pourquoi les
pleureuses jetaient du sel dans les cercueils.
Pomme de terre
• Originaire des Andes ou on
l’appelle papa, introduite en
Espagne en 1534, elle est
cultivée par des moines de
Séville en 1573 pour nourrir
des personnes malades.
Les Espagnoles l’appelleront
patata, par analogie avec la
patate douce et pour éviter la
confusion avec « pape ». Sa
diffusion rapide en Italie vers
1570, est le fruit de la guérison
miraculeuse du pape qui
souffre de rhumatismes.
Tomate
• Ramenée d’Amérique
du Sud par Christophe
Colomb,
«
pomme
d’amour » pour les
Européens, « pomme
du paradis » pour les
hongrois, assimilée au
fruit défendu du récit de
la Genèse (comme la
pomme) et associée à
des rites de sorcellerie,
vue sa ressemblance
avec la mandragore.
Basilic
• Plante sacrée pour les
hindous, née dans la
mythologie des restes du
bûcher funéraire d’une
jeune veuve qui a sombré
dans la folie…
• On prête serment dans
certains tribunaux indiens
en posant la main sur un
brin de basilic. Le plant de
basilic familial est le lieu de
la première prière de la
journée.
4. Le jeûne
Une pratique ancestrale
• Toutes les civilisations
anciennes connaissaient les
vertus purifiantes du jeûne.
• Une pratique éclairée par la
croyance que nourriture et
boisson pouvaient être
infectées par des forces
maléfiques…
• Dans les cultes de la
fécondité, le jeûne préparait
les fêtes saisonnières des
récoltes, et constituait une
forme d’offrande à Dieu.
• Il pouvait également
marquer l’entrée dans
chacune des nouvelles
périodes de l’existence,
devenant un rite d’initiation.
• Un symbole pluriel
- d’offrande à Dieu
- de purification pour un
passage
- de désert, de vide, pour
faire l’expérience du
manque
- de lutte de l’esprit contre
le corps
- de proximité aux plus
pauvres
- de don de soi, de
sacrifice
•
à noter que tous les fondateurs
de religions ont fait précéder
l’accomplissement de leur tâche
par une longue période de
jeûne…
Le christianisme :
Valeur de l’ascèse
dans l’Antiquité et au Moyen Age
• Jésus jeûnait régulièrement et a recommandé de
l’imiter. Les premiers chrétiens font mémoire de son
jeûne de 40 jours dans le désert par la période
d’abstinence et de pénitence qui précède les fêtes
de Pâques : Carême.
• On jeûne d’abord pour que l’esprit l’emporte sur le
corps , dans des périodes liturgiques spécifiques
(carême, avent, Vigiles de Pâques…).
Une pratique qui divise
• Ce système de jeûne obligatoire fut critiqué à partir
du XVIème s. par les protestants : ces
mortifications voulaient « acheter » la Grâce de
Dieu, cette attitude n’étant pas biblique.
• Luther fustige le jeûne obligatoire, en argumentant
que « Dieu veut que nous vivions en tout temps de
manière frugale et sobre, et ainsi que nous le
montre l’expérience, des jours de jeûnes
déterminés ne nous y aident pas. »
• L’interdit de viandes non saignées du Lévitique fut
longtemps suivie durant les premiers siècles et
encore aujourd'hui dans bon nombre d’églises
orientales (orthodoxes).
Le christianisme :
Quel sens pour le jeûne
aujourd’hui ?
• Permettre une ouverture plus grande à la dimension
spirituelle en mettant un temps de côté ce qui amène à la
satisfaction de ses plaisirs, de soi, pour se tourner vers
un Autre, vers les autres.
• Aujourd’hui l’Eglise catholique invite essentiellement au
jeûne le mercredi des cendres, au début du carême et le
vendredi saint.
• On pourrait actuellement envisager d’autres types de
jeûnes : télévision, téléphone portable, baladeur… pour
se tourner vers l’autre ou l’Autre, quel qu’il soit…
Judaïsme :
en mémoire des ancêtres
• Au même titre que les Hébreux ont
souffert dans le désert pour gagner
leur liberté, le plaisir du repas ne
saurait arriver sans un effort lié au
jeûne.
• Les plus pieux jeûnent les lundi et
jeudi de chaque semaine, en
souvenir de Moïse qui est monté
sur le Mont Sinaï un jeudi et en est
redescendu 40 jours après, muni
des tables de la Loi. Mais la
majorité des juifs pratiquants ne
jeûnent qu’un jour par an, au Yom
Kippour.
Pour le grand pardon :
« Yom Kippour »
• Fête liturgique : 10 jours après le nouvel
an juif, jour qui apporte le pardon de Dieu
(Yom Kippour : Jour du Grand Pardon)
• Jeûne de 25 heures où le fidèle,
réconcilié avec les autres, demande le
pardon de Dieu.
• Evènement : réflexion et expiation, pour
recevoir le pardon de Dieu.
• Rite alimentaire : de la veille avant le
coucher du soleil au lendemain soir après
le coucher du soleil. C’est un jeûne
complet : ni manger, ni boire, ni fumer…
• Nourriture légère pour casser le jeûne
abattage d’autant de poulets qu’il y a de
membres dans la famille, préparé de mille
manières.
Le sens du jeûne pour l’Islam
•
•
Le jeûne qui est l’un des 5 piliers
de l’Islam, entre dans le cadre
du « Djihad majeur » : combat
contre ses propres tentations.
Temps de purification et de
retour à Dieu, période d’aumône
(solidarité, partage), de jeûne et
de privations. En s’abstenant de
toute nourriture, les jeûneurs se
vident un peu d’eux-mêmes pour
se préparer à accueillir la parole
de Dieu.
•
•
•
•
•
Le jeûne se pratique durant le mois du
RAMADAN.
Neuvième mois du calendrier lunaire
islamique, mois sacré par excellence,
car c’est au cours de la 27 ème nuit de
la période du Ramadan que le Coran a
été révélé au Prophète… « la Nuit du
destin ».
Ce jeûne qui débute aux premières
lueurs de l’aube (quand elle permet de
distinguer le fil blanc du fil noir) et
s’achève au coucher du soleil, consiste
à s’abstenir de fumer, de manger, de
boire, et d’avoir des rapports sexuels.
La rupture du jeûne, chaque soir, est
l’occasion de réunions familiales et
amicales autour de mets cuisinés
spécialement (soupes, sucreries…).
La soirée se poursuit par des veilles,
avec des prières et la lecture du Coran.
Le premier jour du mois suivant, c’est
la fête de rupture du jeûne : l’Aid al Fitr.
Hindouïsme :
des castes à la politique
• Les brahmanes jeûnent à l’anniversaire des
fondateurs de leur religion et aux éclipses de
lune ou de soleil. Certains renoncent à
s’alimenter pendant plusieurs semaines, pour
pouvoir méditer et se concentrer sur leur Foi
de manière plus efficace.
• A l’image de Gandhi, les mêmes pratiques
sont aussi souvent utilisées dans un but
purificatoire ou politique. Gandhi s’en est servi
avec détermination pour obliger hindous et
musulmans à débattre, de l’avenir politique de
l’Inde, ou pour défendre la cause des
intouchables.
Bouddhisme
• Seuls les lamas
jeûnent à quelques
occasions, jamais
les masses.
5. Repas dans le temps :
Fêtes religieuses
Carême
• Période de 46 jours entre
mardi gras et jour de Pâques,
au cours de laquelle les fidèles
devaient s’abstenir d’aliments
trop riches (oeufs, lait, viande),
à la suite de Jésus qui a passé
40 jours au désert : « l’homme
ne vit pas que de pain… mais
de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu ».
• Carême est la contraction en
latin de quadragesima :
quarante.
Jours maigres
• Les Jours gras contrastent
avec les jours maigres où l’on
s’abstient de viandes. D’où
l’expression « Faire maigre » :
pas de viande, signe évident
de festin… à une autre
époque que la nôtre.
• Pour assurer un repas maigre
par semaine, le vendredi est
devenu le jour du poisson, et
on inventa de nombreux
«mets de jeûne», tels que les
bretzels de carêmes et les
pâtés. Du gourmand au
gourmet, n’a-t-on pas perdu,
au passage, le sens du « jour
maigre » ?
Mardi gras
• Dernier jour où l’on pouvait
faire « ripaille » avant la
période de jeûne du Carême !
• C’était aussi la période où l’on
pouvait utiliser les derniers
stocks de farine pour faire des
gâteaux avant les nouveaux
produits des récoltes à venir…
La colombe
•
•
•
•
•
Les œufs, symboles de la résurrection, sont au cœur de la célébration de
Pâques. Ceux qui sont pondus le vendredi saint porteraient bonheur. On les
peint pour les rendre plus attirants. Une explication plausible serait celle selon
laquelle, au temps où le carême était strictement appliqué, on n’avait pas le droit
de manger d’œufs. Il fallait les consommer au plus vite, dès le dimanche de
Pâques, sous peine de les perdre. Ainsi ont fleuri de nombreuses recettes à
base d’œufs. Au Portugal est introduit un œuf dur au cœur du gâteau. Les
Italiens ont une délicieuse pâtisserie à base d’œufs : la colombe.
Mélangez 4 œufs battus, 100 g de sucre, 50 g de levure de boulanger dans un
verre de lait tiède, avec un demi-verre d’huile, 150 g de beurre, un paquet de
levure, le zeste d’un citron râpé et 1 cuillère à soupe de fleur d’oranger.
Travaillez la pâte vingt minutes avec 400 g de farine. Laissez lever deux heures
dans un endroit chaud jusqu’à ce que la pâte ait doublé de volume.
Incorporez des fruits confits.
Formez une colombe. Dorez à l’œuf et saupoudrez de sucre. Enfournez
thermostat 160°, pendant environ 40 minutes.
« Shabbat »
• Le Shabbat, septième jour
de la semaine, est la
journée de repos, d'étude
et de méditation. La
cessation de toute activité
évoque le 7ème jour de la
création du monde et la
libération d'Égypte.
• Fête liturgique, du vendredi
soir avant la tombée de la nuit
au samedi soir, après la
tombée de la nuit. Arrêt des
activités matérielles pour se
consacrer à l’activité
spirituelle, la vie de l’âme…
• Nom hébreu signifiant
« repos », consacré au culte
divin. L’un des fondement du
judaïsme, apparaît dans la
Bible comme l’apogée de la
création du monde : « Dieu
bénit le 7ème jour et le
proclama saint, parce que ce
jour-là il s’est reposé de tout
l’ouvrage de la création ».
Le repas du Shabbat
•
Obligation est faite, pendant le Shabbat, de prendre trois repas (tous avec du pain), dont
un la nuit. Ces repas sont accompagnés de chants rituels et de louanges à Dieu. Ils se
déroulent suivant les règles habituelles.
La table est dressée le plus soigneusement possible, en général avec une nappe
blanche. Au milieu se trouve le chandelier, avec au moins deux bougies, que la mère de
famille allume le vendredi avant la tombée de la nuit tout en récitant une bénédiction,
introduisant ainsi le Shabbat chez elle. Ces deux lumières sont de très forts symboles.
D'une part ce sont les "Observe" et "Souviens-toi". D'autre part, elles rappellent que,
selon la tradition, une âme supplémentaire, représentée par la 2ème bougie, nous est
confiée, ce jour-là. Enfin, une bougie figure Israël, tandis que l'autre, les autres peuples,
surtout les monothéistes (chrétiens et musulmans), préfigurant le monde à venir (dans
l'au-delà), qui apportera sa propre lumière. C’est donc un message d'amour et de
tolérance.
•
•
Avant l'heure d'allumer les lumières du Shabbat il faudra avoir réglé les feux de la
cuisinière (au besoin les recouvrir d'une tôle) pour que les plats soient conservés au
chaud. Il ne sera plus possible de toucher à ces feux après le début du Shabbat, pas
plus qu'il ne sera possible de cuire ou réchauffer.
Le repas du Shabbat (suite)
•
Pour l'arrivée du Shabbat, il convient de se rendre à la
synagogue où aura lieu le Kiddouch (sanctification) sur le
vin, qui met en valeur les motifs du Shabbat, vin synonyme
de joie, mais aussi de noces (entre Dieu et son peuple).
La tradition veut qu'au retour, on soit accompagné par des
anges, c'est pourquoi on récite, devant la table sabbatique,
le Chalom Alékem leur souhaitant la bienvenue.
•
De retour au foyer familial, après l'ablution rituelle des
mains (Nétilat Yadayim), vient à nouveau une bénédiction
sur le vin, récitée par le père de famille, puis le Kiddouch
sur le pain (en fait sur deux, rappelant ainsi la double
manne reçue le sixième jour afin de compenser son
absence, le septième).
Les repas doivent être joyeux, les conversations (et
pensées) non profanes.
A la fin du repas est récité le Birkat Hamazone (actions de
grâces), conformément au Deutéronome (VIII-10) : "Tu
mangeras, tu te rassasieras et tu béniras ton Dieu".
•
•
« Pourim »
• Fête liturgique
• Evènement commémoré : histoire de la reine
Esther qui sauva les juifs du massacre.
• Rite alimentaire : mets et boissons à gogo…
desserts échangés entre amis par les
enfants.
« Roch Hachana » : nouvel an juif
•
•
•
Commencement de
l’année
Jour anniversaire de la
Roch Hachanah (Nouvel
An) : anniversaire de la
création et jour du
jugement ; l'homme fait le
bilan de ses actions
pendant l'année écoulée.
Il cherche à réparer ses
fautes et à obtenir le
pardon de ceux qu'il a
heurtés.
Les nourritures sont
symboliques de la
douceur que l’on se
souhaite pour l’année qui
commence.
Gefilte Fish de Rosh Ha-Shana
•
•
•
•
•
•
Gefilte Fish de Rosh Ha – Shana (Judaïsme)
De retour de la prière, le croyant trempe de la pomme dans du miel pour que
l’année soit douce et il mange de la grenade, symbole de fécondité et de
réunion du peuple élu.
Les juifs originaires d’Europe de l’Est cuisinent le poisson selon les rites de la
cuisine juive.
Le poisson permet d’introduire des spécialités laitières dans le même repas,
donc d’avoir pour les fêtes, plat principal, fromage et dessert.
Prenez des filets d’un bon kilo de carpe, de lieu, d’aiglefin (voire de haddock),
salez-les. Mettez-les une demi-heure au réfrigérateur. Passez-les au hachoir
électrique et ajoutez-y 2 œufs, un grand verre d’eau froide, une cuillère à soupe
de farine de matza, une cuillère à café de sucre, salez et poivrez puis mélangez.
Formez des boulettes représentant chacune 2 cuillères du mélange.
Dans une casserole, portez à ébullition 1 sachet de court-bouillon à poisson puis
baissez le feu et immergez les boulettes trois quarts d’heure. Rajoutez ½ verre
d’huile. Ajoutez 500 g de champignons, 4 petites carottes entières, 3 pincées de
cannelle et enfin 4 oignons. Mettez de l’eau si nécessaire, laissez réduire trois
quarts d’heure. Servez chaud avec du raifort, de la betterave ou des pommes de
terre.
Pâque juive « Pessah »
• Le Seder de Pessah est la fête la
plus importante pour le peuple juif.
Elle est non seulement la plus
importante de toutes les fêtes juives
mais elle est chronologiquement la
première des 7 fêtes de l'Eternel.
Bibliquement la première et
chronologiquement la première
puisque elle débute l'année biblique
dans le mois Nissan, premier mois
de l'année. La vraie fête de l'année
n'étant pas en septembre octobre
selon les traditions juives (Roch
Hashana) mais bien en avril (lire
Exode et Lévitique).
Table du Seder de Pessah
Le repas pascal chez les juifs
ou Séder :
le repas de la liberté…
• Séder : cérémonie de la Pâque juive au
cours de laquelle les juifs commémorent la
sortie des hébreux d’Egypte il y a près de
3700 ans, et la fin de l’esclavage.
• Le rite du Séder est la mémoire, en gestes et
en aliments, de ce récit. Il réactualise le
passé pour permettre aux acteurs de
s’identifier à ceux qui les ont précédés, de
s’approprier l’expérience passée… pour
mieux aborder le présent et l’avenir…
Des aliments qui rappellent
l’esclavage et la libération…
• Un os grillé à la flamme : symbole
de l’agneau sacrifié et mangé avant
la sortie d’Egypte.
• Un œuf dur : seul aliment qui durcit
quand on le cuit, symbole d’un
peuple qui ne faiblit pas avec les
épreuves et tient bon…
• Des herbes amères : pour rappeler
l’amertume de l’esclavage
• Une coupelle d’eau salée : pour
rappeler les larmes de la période
d’esclavage
• Du Karpas : céleri, radis, ou pomme
de terre
• Du vin, pour la fête et en signe de
bénédiction…
• Une coupe de vin pour le prophète
Elie, qui est sensé revenir un soir de
Pâque…
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Des matsoth (pain azyme) :
symbole de la sortie à la hâte
d’Egypte (le pain n’a pas eu le
temps de lever) et de la
disposition du cœur (un cœur
pur, qui n’est pas corrompu par
le mal) comme le pain qui n’est
pas « corrompu » par la levure,
dont la fermentation rappelle la
pourriture, donc la mort…
Du Haroseth : (pommes
râpées, vin doux, figues, noix,
raisins secs)… pour rappeler
les briques que les hébreux
construisaient en esclavage…
Soupe de ramadan
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Soupe de Ramadan (Islam)
Le repas traditionnel du Ramadan est la soupe avec de multiples variantes dans
tout le Maghreb.
Faire cuire 250 g de lentilles rincées dans 2 litres d’eau salée. Egouttez et
ajoutez un jus de citron. Mettez de côté.
Mettez à cuire à petit feu dans 2 litres d’eau, 300 g de collier ou poitrine de
mouton découpés en dés de 3x3 cm, 2 morceaux de jarret découpés avec l’os,
4 oignons, 3 bonnes pincées de poivre, 2 sachets de safran.
Otez les oignons dès qu’ils sont cuits pour les garder entiers. Salez, poivrez.
Après une heure, retirez du feu.
Le bouillon : mettez 2 litres d’eau à bouillir avec 1 kg de tomates pelées et
passées au pressoir. Ajoutez une noix de beurre.
Laissez cuire un quart d’heure. Ajoutez le jus de la garniture en laissant au fond
de la casserole viande et lentilles. Introduisez un verre de farine dans l’eau du
bouillon. Ajoutez un bouquet de persil et un oignon haché et de la coriandre
hachée.
Incorporez le jus de deux citrons et un œuf battu. Portez à ébullition puis retirez
du feu. Dans une soupière, mélangez garniture et bouillon.
«Aïd el-kebîr » ou « Aïd al adha »
(la fête du sacrifice, la fête du mouton)
• Fête obligatoire pour
l’ensemble du monde •
islamisé, liée au
pèlerinage dans les
lieux saints (La
•
Mecque, Médine)
• En mémoire d’Ibrahîm,
ou Abraham, père des
croyants, qui, en
soumission à Dieu, était
prêt à sacrifier son fils
unique, Ismaël, mais
sacrifia à la place… un
mouton.
•
• Ou en mémoire du
Premier animal offert à
Dieu par Abel, le
premier pasteur et
fondateur du sacrifice
pour l’Islam.
Rite alimentaire : sacrifice
d’un mouton mâle qui a
été intégré dans la
famille.
Traditions : on met des
habits neufs, et il est
recommandé aux
musulmans de manger
un tiers du mouton,
d’offrir les deux tiers aux
pauvres et nécessiteux,
aux invités. Les enfants
reçoivent des cadeaux.
En France où vivent 4
millions de Musulmans,
plus de 100.000 moutons
sont généralement
sacrifiés au moment de
l’Aïd el Kébir.
Aïd el-Kebîr
•
Jour férié au Maghreb, l’Aïd el
Kébir est la fête la plus importante
du calendrier musulman. Ce
sacrifice rituel a aussi un sens de
partage et de charité : un tiers du
produit du sacrifice doit revenir aux
voisins ou amis, un autre tiers aux
nécessiteux, en aumône.
• C’est l’occasion d’une fête familiale
ou entre amis.
• De cette obligation est née une
tradition de plats à base de mouton
qui se conservent longtemps. Par
respect pour l’animal sacrifié, et
pour la Création en général, on ne
doit rien avoir à jeter de la bête
immolée.
Hindouisme
• Principales fêtes :
• Makara Sankrânti, solstice d'hiver,
fête des récoltes et du renouveau
du soleil ;
• Mahashivratri, Grande Nuit de
Shiva lors de la nouvelle lune après
l'hiver ;
• Holi, festival de printemps ;
• Rama Navami, naissance de rama,
héros de l'épopée du Tamayana ;
• Janmashtami, naissance de
Krishna, inspirateur de la BagavadGîtâ.
Hindouisme
• Ganesha-Chaturthi, fête,
au Sud de l'Inde, de
Ganesha, divinité des
commencements et du
commerce ;
• Navaratri / Durga Puja –
Dussera, rappel du conflit
de Rama avec le roi des
Démons et de la victoire
de la déesse Durga ;
• Divâli, fête des lumières
en automne, souvent
associée à la prospérité.
EXPO « repas sacré, sacré repas ! »
réalisée par Eric Fischer
et l’Aumônerie du lycée
Alexandre Dumas de Strasbourg
mars 2005
Adaptée par Patricia Goepfert
et l’Aumônerie du lycée Mermoz
de Saint-Louis sous le titre
« MANGER C’EST SACRE ! »
2007
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