Jeter le tiers de son chariot, ou passer le tiers de son budget alimentaire à la poubelle, est-ce
stupide ? C’est pourtant ce qui se passe quotidiennement avec les denrées alimentaires. Une
étude publiée par l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, la
FAO, évalue entre 280 et 300 kilos par an et par habitant, la nourriture perdue dans les
pays industrialisés. Les ménages en jettent entre 30 et 40% alors que le reste se perd entre les
champs et les étals des magasins
Agriculteurs, industriels, transporteurs, distributeurs, restaurateurs et consommateurs, tous
jettent à divers échelons. En Allemagne jusqu’à la moitié des pommes de terre resteraient
dans les champs, car trop petites, trop grosses ou trop biscornues. Le même sort attend les
salades lorsque le prix touché par le maraîcher ne permet pas de couvrir le salaire des ouvriers
chargés de la récolte. Le pain représente une partie importante de ces déchets, car les rayons
sont alimentés jusqu’à la fermeture des magasins. Les invendus sont alors perdus pour les
humains et finissent en aliment pour animaux, en combustible dans les fours de boulanger ou
dans la production de biogaz, ou … à la poubelle.
La nourriture, qui représente 13% du budget des ménages en comptant la restauration,
provoque environ 30% des impacts sur l’environnement selon les chiffres de l’office
fédéral de l’environnement. Jeter une livre de pain équivaut à dilapider les 500 litres d’eau
douce utilisés pour cultiver le blé, sans mentionner le carburant, les engrais et les pesticides
utilisés pour…rien. Les politiques agricoles, en Suisse, mais également en Europe, tendent à
rendre plus écologiques les pratiquent agricoles. Ces efforts doivent être accompagnés de
mesures de lutte contre le gaspillage pour être vraiment efficaces.
La FRC propose de :
Supprimer les standards «cosmétiques», notamment pour les fruits et les
légumes : concombres courbés et melons de petite taille doivent retrouver le chemin
des étalages.
Réévaluer la manière dont sont fixées les dates limites de consommation et
informer les consommateurs sur leur signification. Les dates doivent être fixées pour
garantir la sécurité hygiénique des denrées, pas pour assurer un roulement des stocks
(ex : les yogourts, qui peuvent souvent être mangés, sans danger, bien après la date
limite de consommation).
Vendre à prix réduit le pain de la veille ou des fruits et légumes avec des défauts
visuels
Réduire ou adapter la taille des portions en magasin et au restaurant
Distribuer la nourriture encore consommable à des associations chargées de la
redistribuer.
NHD / mai 2012