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En outre, et l’histoire récente le montre, la politique du dollar faible des années 2002-2004 a été
mal répartie entre les grandes devises : les interventions de changes asiatiques ont en effet déplacé
la croissance d’Europe vers l’Asie. Cela s’est traduit par une reprise insuffisante de la demande
domestique européenne et, par contrecoup, par une dégradation des comptes extérieurs des États-
Unis. Or, comme second client des États-Unis, la zone euro est sans doute plus à même de
participer au rééquilibrage des comptes extérieurs américains que la Chine.
Au total, même si les bulles américaines (Internet en 2000 et immobilière aujourd’hui)
sont en grande partie à l’origine des déséquilibres globaux, une baisse du dollar contre toutes
devises n’apparaît pas être un facteur stabilisant. En revanche, une baisse du dollar plus marquée
contre les devises asiatiques permettrait de confirmer le rééquilibrage mondial de la croissance
observé depuis l’été dernier à la faveur de la zone euro, ce qui va dans le sens d’un rééquilibrage
américain.
Cela ne sera sans doute pas suffisant : pour s’attaquer à l’essentiel, à savoir aux liquidités
abondantes et à la bulle immobilière, c’est sans doute par des politiques monétaires plus
restrictives qu’il faut en passer.
C’est aujourd’hui l’analyse des banques centrales et c’est sans doute ce qui devrait conduire la
Réserve fédérale et la BCE à continuer de remonter leurs taux directeurs cette année. Dans ce
contexte, l’écart de rémunération transatlantique devrait se maintenir et continuer de stabiliser
l’euro contre le dollar.
En fin d’année le consommateur américain devrait montrer davantage de signes de stabilisation
dès lors que les hausses de taux de la Réserve fédérale commenceront à peser. Et, par là même, à
rassurer les marchés financiers quant à la possibilité d’une réduction du déficit de la balance
courante et donc d’une sortie par le haut du dollar.
Les risques alternatifs sont de deux ordres :
• Le premier serait celui de ménages américains qui continuent de consommer fortement,
soutenus par la reprise du marché du travail et, par conséquent, de contribuer à dégrader
la balance courante remettant ainsi en cause une sortie par le haut du dollar.
• Le second serait, a contrario, celui d’un consommateur qui s’ajuste fortement à la baisse
entraînant un risque de récession de l’économie américaine et une reprise de la baisse du
dollar.
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