Compagnie de la Marelle – LUTHER
Le projet
Pour l’année 2017, les spectacles au-
tour de Martin Luther – ou plus géné-
ralement de la Réforme – seront
nombreux. Nous avons donc choisi
un angle singulier pour aborder le
grand réformateur.
Nous avons renoncé à un spectacle
« historique » - quel que puisse être
son intérêt – se limitant à présenter
Martin Luther dans le contexte qui
était le sien, en évoquant les mo-
ments les plus marquants de sa vie,
avec ses intuitions fulgurantes et ses
interrogations lancinantes. Quelles
que soient les précautions que nous
aurions pu prendre, il nous est appa-
ru que cette manière de faire avait
quelque chose de trop pédagogique
et que le risque de l’hagiographie
était trop présent.
Nous avons également écarté la réa-
lisation d’un spectacle qui se limite-
rait à déceler dans notre société con-
temporaine les acquis de la Réforme.
Là encore, le danger d’une fierté de
mauvais aloi nous apparaissait trop
dangereux.
Nous avons donc choisi un type de
fiction que permet le théâtre – ou le
cinéma – et qui consiste à faire dia-
loguer deux personnes que 5
siècles séparent : un peintre italien
contemporain, Giulietta et Martin
Luther.
Synopsis
Giulietta est une artiste peintre dont
la carrière n’a jamais véritablement
décollé. Diplômée de l’Ecole des
Beaux-Arts de Turin et possédant
une maîtrise en Arts Visuels obtenue
à Rome, elle a commencé dans
l’enseignement avant de se lancer
dans une carrière de copiste. Assez
rapidement, elle s’est acquis une so-
lide réputation et vit très aisément
en copiant des œuvres classiques
pour telle ou telle villa de bourgeois
italiens.
Lorsqu’elle ouvre son courrier, un
matin de janvier 2016, elle découvre
une proposition à laquelle elle ne
s’attendait pas : copier une œuvre
de Lucas Cranach représentant
Martin Luther pour le bureau d’un
inspecteur ecclésiastique à Stras-
bourg.
Giulietta se met au travail. Elle ana-
lyse toutes les œuvres de Cranach
représentant Luther et pour mieux
s’imprégner du personnage à repré-
senter, elle lit plusieurs textes de Lu-
ther et quelques livres au sujet de la
Réforme.
Dès la première scène de la pièce,
nous le découvrons au travail dans
son atelier.
Partout des photocopies de toiles de
Cranach, et des « billets » avec des
mots ou des citations qu’elle a rete-
nus de ses lectures. Giulietta travaille
probablement depuis plusieurs se-
maines sur cette toile puisque le ta-
bleau semble presque terminé.
Tout se déroule normalement,
jusqu’au moment où le personnage
du tableau « sort » de la toile et
se met à dialoguer avec l’artiste.
Celle-ci se demande dans un premier
temps si elle n’a pas abusé de son