liberté chrétienne, il montre la dimension ecclésiale de cette notion dans la pensée orthodoxe :
l’œcuménisme, loin d’être une « pseudomorphose », devient un enrichissement mutuel.
Luther, un réformateur stimulant
Quatre aspects de l’actualité de Luther (James WOODY)
Théologien, pasteur à l’Oratoire du Louvre à Paris et président d’ « Évangile et Liberté », mouvement du
protestantisme libéral de France, James Woody évoque la pertinence contemporaine de Luther, à travers
le point de vue d’un réformé. Par la relativisation de la ritualité et de l’institution, la primauté
insubstituable de l’expérience subjective du chrétien et la valorisation du métier comme vocation, la
théologie de Martin Luther demeure particulièrement prégnante tandis que l’intra lutheranum ne peut
que stimuler le dialogue interreligieux.
Luther vu par les mennonites (Neal BLOUGH)
Directeur du Centre mennonite de Paris, professeur d’histoire de l’Église à la Faculté libre de théologie
évangélique de Vaux-sur-Seine, le Professer Neal Blough relate les relations du mouvement anabaptiste et
mennonite avec Luther. Simultanément inspirateur et persécuteur, Luther fut aussi critiqué pour ne pas
être allé assez loin. Neal Blough appelle de ses vœux une purification de la mémoire à l’occasion de 2017,
moins pour changer le passé que la façon dont on s’en souvient.
RENDEZ-VOUS avec Élisabeth Parmentier
JALONS SUR LA ROUTE DE L’UNITÉ : août, septembre, octobre 2015
LECTURES
AGENDA
Editorial
Se réformer
Chaque année, les Archives de France publient la liste des commémorations nationales particulièrement
mises en valeur par la République française. Dans sa présentation des anniversaires retenus pour 2015,
Jean-Noël Jeanneney, membre du Haut comité des commémorations nationales, explique que « la
commémoration ne pourra jamais se prétendre une science exacte » « « [1]. Nous ne savons pas si le
cinquième centenaire du début de la Réforme protestante sera inscrit au nombre des commémorations
nationales en France. En effet, la publication par Luther de ses fameuses 95 thèses fut un évènement
d’une portée mondiale, concernant aussi bien le christianisme que la vie culturelle et les États. S’il ne
nous appartient pas de décider à la place du Haut comité, ce numéro 181 d’Unité des Chrétiens nous
invite cependant à faire nôtre, mutatis mutandis, la réflexion de M. Jeanneney.
En effet, lorsque les chrétiens commémorent un évènement, ils ne regardent jamais en arrière vers un
passé à jamais révolu. Ils ne se veulent pas des archéologues ou des gardiens de musées. Ils ne s’évadent
pas du monde actuel en se rappelant un hypothétique âge d’or du christianisme. Dans les traditions juives
et chrétiennes, la commémoration oriente vers le futur. La foi chrétienne est engendrée par cette
mémoire de l’avenir ! Nous rappelons devant Dieu des actions du passé à la fois pour le remercier et aussi
pour reconnaître que nous n’avons pas toujours été fidèles à l’Évangile. Cependant, la mémoire du passé
est aussi simultanément prophétique. À la suite de Jésus dans son repas pascal, les chrétiens ne
remercient pas le Père uniquement pour les événements déjà survenus. En rappelant le passé, nous vivons
aussi notre avenir comme la manifestation de la victoire de la résurrection du Christ. Dans cet esprit, la
commémoration des évènements de 1517 se présente à nous riche d’opportunités, invitant à la
redécouverte de la figure de Martin Luther, dans toutes ses acceptions.