VIH-positifs que chez les patients VIH-négatifs. Ceci s'explique
par une évolution plus rapide et plus fréquente vers la cirrhose
dans cette population, comme le suggèrent la plupart des études
analysant les facteurs de risque d'évolution fibrosante chez les
patients infectés de façon chronique par le virus de l'hépatite C.
Plusieurs hypothèses ont été suggérées pour expliquer cette
rapidité d'évolution. La présence de cofacteurs hépatotoxiques,
comme la coinfection par le VHB, pourrait accélérer la
constitution de la fibrose. De même, une consommation
excessive d'alcool associée est un facteur de risque de cirrhose,
peut-être par le biais de l'augmentation de la virémie et des
altérations de la réponse immune antivirale ; dans cette étude, la
consommation d'alcool était comparable dans les deux groupes.
Une autre particularité des patients coinfectés par le VIH et le
VHC est la difficulté d'accès à la transplantation hépatique et
aux traitements antiviraux.
Les auteurs concluent en suggérant que le nombre
d'hépatopathies virales C sévères devrait augmenter dans les
années à venir en raison de la diminution de la mortalité liée à
l'infection VIH et d'une constitution plus rapide de la cirrhose et
du carcinome hépatocellulaire. Le dépistage de cette
complication doit être réalisé chez ces patients comme chez les
patients VIH-négatifs. Enfin, ceci est un argument
supplémentaire incitant à améliorer l'efficacité des traitements à
visée anti-VHC, de façon à prévenir, en amont, l'évolution vers
la cirrhose dans cette population.
Il s'agit de la série la plus importante de carcinomes
hépato-cellulaires secondaires à l'infection par le VHC chez des
patients infectés par le VIH rapportée jusqu'à présent dans la
littérature. L'augmentation de l'incidence de cette complication
chez les patients infectés par le VIH était importante à souligner,
puisqu'elle risque de devenir dans un avenir proche une cause de
mortalité majeure dans cette population. De plus, cette
complication survient chez des patients jeunes (en raison de la
constitution plus rapide et plus fréquente de la cirrhose) et ayant
un statut immunitaire relativement satisfaisant. Ceci peut donc
théoriquement permettre de proposer, chez ces patients, la
transplantation hépatique, qui est actuellement le traitement le
plus efficace dans cette pathologie et dont une des limites
fréquemment rencontrée chez les patients VIH-négatifs est un
âge au moment du diagnostic supérieur à 60-65 ans. La difficulté
d'accès à ce traitement était justifiée jusqu'à récemment par
l'espérance de vie faible des patients coinfectés, secondaire à la
survenue de complications liées au VIH et à l'absence de
données concernant le suivi de patients avec une déficit
immunitaire à la fois lié au VIH et au traitement
immunosuppresseur. Si l'efficacité de ce traitement reste encore
à préciser, la diminution de la mortalité liée au VIH a permis
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/94_1326.htm (3 sur 5) [08/04/2003 17:43:43]