souci est de proposer une offre de services
de soins de santé en langue allemande
aussi vaste que possible. Aussi disposons-
nous d’une offre de disciplines gigan-
tesque (cardiologie, gériatrie, endosco-
pie, endocrinologie, néphrologie, ORL,
oncologie, orthopédie, maternité, pédia-
trie, chirurgie, sans compter les services
médico-techniques ou encore la physio-
thérapie): les programmes informatiques
doivent soutenir cette diversité, car nous
ne pouvons nous permettre d’acquérir un
module pour chaque service. Avec la suite
logicielle de Polymedis, nous n’avions pas
cette contrainte.»
A cet égard, souligne le Dr Klinkenberg,
le directeur médical de l’hôpital, «les
tentatives antérieures d’informatisation
étaient ponctuelles et spécialisées. Nous
avions différents systèmes, situés dans
différents services, et dont les dossiers ne
communiquaient pas. Ils n’étaient donc
pas utilisables à l’échelle de l’hôpital, ne
répondaient pas aux besoins de l’institu-
tion en tant que telle ni même aux aspects
légaux du dossier informatisé. Une infor-
matisation radicale, de grande ampleur,
de l’institution et non plus des services,
s’imposait donc pour avoir toute l’effi-
cience requise».
«Afin de motiver les médecins à s’impli-
quer dans cette entreprise majeure, précise
Mr Havenith, l’hôpital a pris l’intégralité
des investissements en charge, mais nous
encourageons également ces derniers à
utiliser les mêmes logiciels dans leur cabi-
net privé. Nous mettons d’ailleurs nos ser-
vices à disposition pour l’achat de pc, de
softwares, de même que nous autorisons la
connexion au réseau».
«Le but, ajoute le Dr Klinkenberg, est que
la formule devienne incontournable, de
sorte que les médecins généralistes s’y
connectent également, ce qui ne devrait
pas poser de problème dès lors que le
dossier patient est fonctionnel et facile à
maîtriser. Dans une région rurale comme
la nôtre, il importe de fédérer les différents
acteurs de soins autour du patient, aussi
comptons-nous rendre accessible une
partie du dossier patient informatisé
aux services psycho-sociaux ainsi qu’au
personnel paramédical (kinésithérapeutes,
logopèdes), ce qui est possible via H+Nurse.
La prise en charge des patients en sera
meilleure».
«En interne, note le Dr Legrand, respon-
sable du projet, le partage du dossier
médical (H+Med) permet de gagner en
efficience communicationnelle dans les
services et entre eux: les médecins sont heu-
reux de disposer de toutes les informations
dans une seule suite logicielle. On gagne
aussi en efficience sur le plan de la gestion,
en particulier pour le remplissage du RCM.
Le logiciel offre des feedbacks rapides qui
permettent aux médecins de réagir promp-
tement, par exemple avec les modules qui
évaluent la valeur des scores et des durées
de séjour ou encore via le système d’alertes
disponible dans la dernière version du logi-
ciel qui signale un code ICD “suspect”. De
la même manière, le dossier infirmier faci-
lite le suivi des patients, qu’il s’agisse des
déplacements ou transferts inter-services
ou plus simplement de l’administration des
médicaments. La transparence des pro-
cessus se fait via des modules très visuels,
intuitifs, pédagogiques.»
Importante économiquement, cette fé-
dération des métiers autour du dossier
patient informatisé, l’est aussi pour l’im-
plication de tous à la vie de l’institution.
«La discipline, l’esprit de communauté,
l’implication autour de ce projet sont
exemplaires dans l’institution», affirme
Mr Havenith. L’hôpital Sankt-Nikolaus a
consenti de gros efforts pour accompa-
gner le personnel dans le changement:
«Le Dr Legrand a été engagé part-time
pour implémenter le projet avec les
médecins et les infirmières; nous avons
libéré une personne à temps plein pour
les aspects relatifs à l’opérationnel et
à la formation, et dégagé un mi-temps
informaticien pour gérer le hardware/
software».
L’implémentation du dossier patient in-
formatisé de Polymedis est prévue sur
une durée d’un peu plus d’un an. Elle a
débuté, explique le Dr Legrand, «par
la chirurgie et le bloc opératoire et le
médico-technique (avant l’été), pour se
poursuivre avec tous les services cliniques
(opérationnels pour le 15 décembre) et
s’achever avec les services paramédicaux
(en janvier/février 2012). Pour l’accom-
pagner au mieux, le personnel est formé
on the job, dans les services et les stations
afin de lever l’appréhension liée à l’intro-
duction des logiciels et d’insérer ceux-ci
immédiatement dans la pratique quo-
tidienne». «C’est d’autant plus impor-
tant, précise le Dr Klinkenberg, que nous
constatons un déficit à la formation des
infirmiers et des médecins: les fournis-
seurs de l’information, des données RCM
notamment, n’y ont jamais été formés
durant leurs études. De ce point de vue,
la convivialité et la maniabilité de la suite
logicielle ont été des arguments détermi-
nants».
Pour pallier ce déficit de formation et
dans la lignée de sa stratégie d’implication
de tous les acteurs régionaux de la
santé autour du patient, intra et extra
muros, l’hôpital Sankt-Nikolaus mettra
à disposition de l’Ecole d’Infirmières
d’Eupen l’installation test de H+Nurse,
avec données anonymisées. Une manière
de fédérer, autour du dossier patient
informatisé de l’hôpital, les dynamismes
futurs de la région germanophone!
Le partage du dossier
patient informatisé pour
gagner en efficience
communicationnelle et en
efficience de gestion via les
différents modules liés au
RCM (H+ Med) et fédérer les
prestataires de soins
(H+ Nurse).