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Partie II. Optique géométrique
Au xviiiesiècle, l’optique connaît un développement théorique important avec Christiaan
Huygens et surtout Isaac Newton. Ce dernier montre que la lumière blanche peut être dif-
fractée jusqu’à être séparée en plusieurs couleurs, et également recomposée à partir de ces
mêmes teintes. Il met en évidence les phénomènes d’interférence et propose une nature cor-
pusculaire pour la lumière. Huygens démontre que certaines propriétés ne sont compatibles
qu’avec une nature ondulatoire de la lumière, mais ces résultats reçoivent peu d’attention.
Il faut attendre le début du xixesiècle pour que les expériences d’interférence et de polari-
sation de Thomas Young et Étienne Malus posent de nouveau la question de la nature de la
lumière, et pour que Fresnel, perfectionnant les idées de Huygens, rende compte de la totalité
des phénomènes optiques par la théorie ondulatoire. À la fin du xixesiècle, les découvertes
de Heinrich Hertz et James Maxwell en électromagnétisme permettent de rapprocher optique
et électricité, et de reconnaître la lumière comme une onde électromagnétique. Toutefois, on
suppose encore que cette onde se propage dans un milieu baptisé « éther » supposé emplir
l’univers.
Enfin, au début du xxesiècle, la physique connaît une nouvelle révolution avec l’apparition
de deux théories essentielles : la mécanique quantique et la relativité. Les grands physi-
ciens de cette époque – dont Einstein, De Broglie, Schrödinger, Dirac et Heisenberg – ont
tous contribué à l’évolution récente de l’optique physique, avec la levée des contradictions
entre onde et particules, dont on démontre qu’il s’agit de deux aspects du même phénomène.
La notion de « dualité onde-corpuscule » permet d’envisager une double nature à la lumière.
L’énergie lumineuse peut se décrire comme une onde, caractérisée par sa direction de pro-
pagation #–
uet sa longueur d’onde λ(grandeurs résumées par le vecteur d’onde #–
kcolinéaire
à#–
uet de module 1/λ), mais aussi comme des particules appelées photons, de masse nulle
et d’énergie W=hν (où hest la constante de Planck et ν= 1/λ). L’une ou l’autre de ces
descriptions est choisie en fonction de sa facilité d’utilisation dans un problème donné. Ces
notions d’optique quantique, apparemment abstraites, donnent lieu à des développements
technologiques remarquables, comme les lasers.
I.2.Spectre visible et vision
I.2.1.Spectre lumineux
La science moderne décrit la lumière comme un rayonnement électromagnétique dont l’éner-
gie est comprise dans la bande 1,5 à 3,5 eV (2,5 à 5,3·10−19 joules), qui correspond à la
sensibilité de l’œil humain : c’est le spectre visible ou spectre optique.
Rappel Ondes électromagnétiques
Un rayonnement électromagnétique élémentaire est décrit par une fonction d’onde dé-
finissant la propagation, selon le temps tet la direction x, d’un champ électrique et
d’un champ magnétique couplés dans un plan (y,z), dont les variations d’amplitude sont
sinusoïdales, c’est-à-dire décrites par une fonction de la forme
A(x,t) = A0sin(ωt −kx)
La fréquence d’oscillation est ν=2π/ω(mesurée en hertz = seconde−1).
Dans le vide, la période d’oscillation T= 1/ν (en secondes) et la longueur d’onde λ(en
mètres) sont liées par la relation
λ=cT =c/ν
où cest la vitesse de la lumière et de l’onde électromagnétique.
© 2015 Pearson France – Physique L1 – M. Brunel, N. Burle, L. Chérigier-Kovacic, O. Chevalier, K. Coulié, G. Micolau, J. Patris